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(† 1143)

Raoul II de Gaël-Montfort

Un seigneur breton dans l’entourage anglo-normand

Raoul II, seigneur de Montfort et de Gaël, succède à son père Raoul I, mort vers 1099. Prétendant à l’héritage du château de Breteuil dans l’Eure, il s’est illustré dans des combats auprès du roi d’Angleterre, Henri Ier Beauclerc, fils et successeur de Guillaume le Conquérant. Il est aussi fondateur de prieurés en forêt de Brécilien.

Raoul II, fils de Raoul de Gaël

L’aventure outre-Manche des premiers seigneurs de Gaël commence dès 1042, avec Raoul l’Anglais (Radulfus Anglicus). Il reçoit le comté d’Est-Anglie de Guillaume le Conquérant suite à la conquête de l’Angleterre en 1067. Il possède également des fiefs en petite Bretagne autour de Gaël et de Montfort, englobant la forêt de Brécilien. Son fils, Raoul de Gaël, premier seigneur de Gaël, participe lui aussi à la conquête de l’Angleterre. En 1069, il est en possession des comtés de Norfolk et de Suffolk suite à sa victoire contre les Danois qui voulaient s’emparer de Norwich. En 1075, il se révolte contre Guillaume le Conquérant. Déchu de ses biens et banni Outre-Manche, il doit se replier sur ses terres bretonnes de Gaël et de Montfort.

Raoul de Gaël est marié avec Emma, fille de Guillaume fitz Osbern, seigneur de Breteuil 1. Ils ont plusieurs enfants, dont l’aîné, Raoul II, successeur de Raoul I et Guillaume qui revendique par sa mère un droit sur l’héritage de Breteuil. En 1122, Raoul II est à l’origine des prieurés d’Iffendic et de Telhouët.

L’héritage de Breteuil

Guillaume I Fitz Osbern est un haut dignitaire normand très proche de Guillaume le Conquérant 2. En 1049 il épouse Adelize de Tosny. Il devient sénéchal du duché de Normandie et accompagne Guillaume dans sa conquête de l’Angleterre en 1066. Dès lors, Guillaume I se voit confier la lourde charge du château ducal de Breteuil, point stratégique de l’Evrecin 3, ainsi que les nombreux fiefs qui en dépendent.

Guillaume I a plusieurs enfants dont Guillaume II, qui hérite de Breteuil à la mort de leur père en 1071. Guillaume II meurt en 1103 4 sans laisser d’héritier direct sinon un fils illégitime, Eustache. Raoul II, le fils d’Emma figure parmi les prétendants à la succession de Breteuil. Ce qui devait rester une simple histoire d’héritage va devenir une affaire politique qui engendrera d’importants conflits (Voir tableau généalogique des Fitz Osbern et Gaël).

L’aventure normande de Raoul II de Montfort et l’héritage de Breteuil

Le contexte historique

En 1101 Henri Ier Beauclerc, le plus jeune des fils de Guillaume le Conquérant, s’empare de la couronne d’Angleterre aux dépens de Robert Courteheuse, son frère ainé, qui doit se contenter du duché de Normandie. Cela ne suffit pas au nouveau roi qui a l’ambition de régner sans partage, d’autant que Robert n’a pas l’étoffe d’un homme d’état. En 1106, Henri livre bataille à Tinchebray (Orne) contre son frère et s’empare du duché de Normandie. Robert est emprisonné à vie à Cardiff. Côté Français, le fils de Philippe Ier, Louis VI le Gros, règne à partir de 1108. Le capétien entend affirmer son autorité sur le Vexin (nord-ouest de la région parisienne) dont une partie dépend du domaine royal, l’autre étant normande 5. Louis VI se heurte au roi Henri Ier et une rivalité s’installe, donnant lieu à de nombreuses batailles.

La famille de Gaël et de Montfort héritière de Breteuil

Ce que nous savons de ces conflits nous est rapporté dans deux livres qui ont trait à l’histoire de la Normandie. Les auteurs contemporains des faits sont deux moines : Orderic Vital (1075-v. 1142), moine de l’abbaye de Saint-Evroult et Guillaume, moine de l’abbaye de Jumièges (†1090 ?).

Orderic Vital, auteur de plusieurs volumes sur l’ Histoire de Normandie, nous apprend la présence d’un Guillaume de Guader (« Guader » est le nom utilisé par Orderic pour Gaël) qui entre, aussitôt le décès de Guillaume II de Breteuil, en conflit avec deux autres prétendants.

Guillaume de Breteuil avait épousé Adeline, fille de Hugues de Montfort ; [Montfort-sur-Risle] mais il n’avait point d’enfans de ce mariage légitime. […] Ses neveux, Guillaume de Guader [Gaël] et Rainauld de Draci, eurent la prétention de lui succéder ; mais les Normands préférèrent Eustache, que Guillaume de Breteuil avait eu d’une concubine, parce qu’ils aimèrent mieux obéir a un bâtard, qui était leur compatriote qu’à un Breton ou à un Bourguignon, tout légitimes qu’ils étaient. En conséquence il s’éleva une guerre violente entre les partis ennemis, et la désolation du pays s’en accrut grandement. Guillaume de Guader étant accouru promptement, Rainauld prit les armes, et fut secouru par Guillaume, comte d’Evreux, et par plusieurs autres seigneurs.

VITAL, Orderic et GUIZOT, François, Histoire de Normandie, Vol. 4, 1827 [trad. par Louis-François du Bois], Paris, Éd. J.-L.-J. Brière, 1075, Voir en ligne. p. 164

Outre Eustache, fils naturel de Guillaume II de Breteuil, Orderic Vital rapporte la présence de deux prétendants à l’héritage : Guillaume de Guader et Raynauld de Draci. Le premier, qui appartient à la famille de Gaël, est sans doute un frère de Raoul II sans que l’on sache s’il est seigneur ou simple chevalier. Le second, Raynauld de Draci, est présenté comme étant frère de Guillaume de Guader, ce qui n’est pas possible. Orderic Vital laisse entendre que tous deux sont neveux de Guillaume de Breteuil, lien de parenté qui explique leur présence à l’héritage. Cependant ce Rainauld de Draci pose problème car son nom, tel qu’il est rapporté, est inconnu dans la généalogie de Breteuil. Orderic sous-entend qu’il est Bourguignon. Nos recherches effectuées dans les familles de Bourgogne n’ont rien donné. Le seul neveu de Guillaume de Breteuil pouvant être concerné par l’héritage serait le fils ainé de Roger, earl d’Hereford, frère de Guillaume de Breteuil. Il s’agit de Renaud marié à Emmeline, fille d’Hamelin de Ballon (Sarthe). Ce dernier reçoit des fiefs à Abergavenny au Pays de Galles de la part de Guillaume le Conquérant. Seigneur d’Abergavenny, il fonde un prieuré pour l’abbaye saint-Vincent du Mans. Renaud prend le nom de Ballon 6 (Voir tableau généalogique de Renaud).

Le second auteur, Guillaume de Jumièges, rapporte plus sobrement les faits. Il ne cite que deux acteurs revendiquant l’héritage.

Au moment de sa mort Guillaume [de Breteuil] institua héritier de sa terre un certain jeune homme, Raoul de Gaël [Raoul II], son neveu, et fils de sa sœur Emma ; mais Eustache, fils naturel de Guillaume, tandis qu’on célébrait les obsèques de son père, s’empara de toutes ses forteresses, s’y retrancha ; et à la suite de cette invasion, il jouit très long-temps et en pleine sécurité de toutes les terres de son père [...]

JUMIÈGES, Guillaume de, Histoire des Normands / par Guillaume de Jumièges. Vie de Guillaume le Conquérant / par Guillaume de Poitiers, Vol. 8, 1826, Guizot, François (trad.), Paris, Éd. J.-L.-J. Brière, 1090, Voir en ligne. p. 267

Henri Ier donne Breteuil à Eustache

Le roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc intervient dans cet héritage. Voulant la paix avec les barons normands, il fait fi des prétentions et des droits de chacun des prétendants, sauf ceux d’Eustache, à qui il confirme la possession de Breteuil et Pacy 7. Henri Ier cherche avant tout à se faire un allié de ce puissant et influent seigneur qui a l’appui des autres barons. Aussi n’hésite-t-il pas à lui donner en mariage, Juliane (Julienne), une de ses filles illégitimes. En outre il menace ceux qui s’en prendraient à Eustache d’encourir son inimitié royale. Malgré cette mise en garde, Rainauld de Draci n’accepte pas cette décision et réussit à rallier plusieurs autres seigneurs en vue d’assiéger Eustache. Coupable de meurtres odieux, Rainauld est chassé de Normandie. Orderic Vital ajoute cette phrase difficile à interpréter.

Retourné chez lui Rainauld tendit des pièges à Guillaume de Guader [Gaël] son frère aîné [erreur de parenté chez Orderic Vital] ; mais, par un équitable jugement de Dieu, il tomba aux mains de ce frère [même erreur] au milieu des entreprises qu’il tramait, et fut puni par la prison, comme il le méritait pour ses criminels attentats.

Orderic Vital (Ed. 1827) op. cit., vol. 4, p. 168

Nous sommes en 1103. La décision du roi d’accorder Breteuil à Eustache met un terme à cette affaire. Mais suite à la bataille de Tinchebray en 1106, des conflits politiques éclatent en Normandie et s’étendent au royaume Franc. Ces conflits remettent en cause l’héritage de Breteuil. Orderic Vital ne cite plus Rainauld de Draci ni Guillaume de Guader. C’est Raoul de Guader (pour nous Raoul II de Gaël), frère supposé de Guillaume, qui est mentionné à leur place.

Eustache de Breteuil prend parti contre Henri Ier Beauclerc

En 1106, la bataille de Tinchebray voit la victoire d’Henri Ier sur son frère, le duc de Normandie Robert Courteheuse. Cette suprématie du roi sur le duché est rejetée par de nombreux barons, dont Eustache de Breteuil. Ils veulent restituer le duché à Guillaume Cliton, fils de Robert Courteheuse. D’autre part, le Vexin est devenu une source de contentieux politique entre Louis VI le Gros et Henri Ier. Le roi français va chercher à tirer profit de la mésentente normande pour s’allier à Guillaume Cliton et aux barons normands qui lui sont favorables. Des conflits éclatent sur cette frontière âprement disputée.

En 1119, Eustache cherche à quitter le parti du roi Henri, son beau-père. Poussé par son entourage, il exige de celui-ci qu’il lui rende la tour d’Ivry 8 dont il a perdu possession. Eustache, un des plus puissants seigneurs de Normandie, a le soutien de nombreux vassaux et amis. Henri Ier veut le garder comme allié, et promet par des paroles flatteuses de lui donner satisfaction dans l’avenir. Mais Eustache commet des actes d’une telle cruauté qu’ils entrainent des représailles du roi.

Eustache fortifia ses châteaux de Lire 9, de Glos, du Pont-Saint-Pierre et de Paci 10. Il en ferma soigneusement l’accès, afin que le Roi ou ses partisans n’y pussent pénétrer.

Orderic Vital (Ed. 1827) op. cit., vol. 4, p. 289

Eustache confie la défense du château de Breteuil à son épouse Juliane, avec les troupes nécessaires pour garder la place.

Julienne, fille naturelle du roi Henri, méconnaissant, dans l’excès de son arrogance et de sa folie, les volontés du roi, et oubliant la fidélité qu’elle lui devait, chassa du château de Breteuil ceux qui en étaient les gardiens pour le roi.

Guillaume de Jumièges (Ed. 18267) op. cit., vol. VIII, p. 267-268

C’est sans compter sur les bourgeois restés fidèles au roi qui lui ouvrent les portes de la cité. Henri Ier entreprend aussitôt le siège du château. Sachant que son père n’abandonnera pas, Juliane se voit contrainte de le lui rendre.

Le roi fait le choix d’un vassal fiable pour tenir Breteuil.

[Henri Ier] remit la garde du château de Breteuil à Guillaume, fils de Raoul 11. Peu après, ce monarque rendit à Raoul de Guader, guerrier intrépide, et parce qu’il était neveu de Guillaume de Breteuil par sa sœur, tous les biens de ses ancêtres, excepté Paci, qui était entre les mains d’Eustache. Raoul garda soigneusement le château que le roi lui avait donné : fidèle en toutes choses à ce prince, il mérita beaucoup d’éloges par ses nombreuses prouesses, et combattit courageusement de tous côtés les ennemis du bien public.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, p. 290-291

Tentative de Louis VI et d’Amaury III de Montfort pour reprendre Breteuil

La mort du comte d’Evreux en 1118 va provoquer un grave conflit. Il met en scène un personnage influent, Amaury III, seigneur de Montfort-l’Amaury (Yvelines), vassal du roi de France et du comte d’Anjou.

Ce seigneur était belliqueux et puissant : il possédait des châteaux très-forts, et de vaillants châtelains. Il brillait parmi les plus grands de la France, à cause de ses parents, dont la richesse et la puissance étaient fort étendues.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, p. 272

Amaury III réclame le comté d’Évreux mais Henri Ier le lui refuse sur le conseil de l’évêque de la ville. Malgré ce refus, les alliés d’Amaury s’emparent de la forteresse et occupent la ville. Les tentatives pour reprendre la place ayant échoué, Henri Ier se doit d’intervenir. Raoul de Gaël se trouve à ses côtés.

Le roi Henri, déterminé à ne plus épargner les rebelles, entra sur le territoire d’Évreux, et commença le siège de cette ville avec une puissante armée ; mais il n’y put pénétrer à cause de la résistance vigoureuse que lui opposèrent la garnison et les habitans. II avait avec lui Richard son fils, le comte Étienne son neveu, Raoul de Guader, et un grand nombre de Normands. [...] En conséquence, Raoul de Guader le premier mit le feu du côté du nord ; la flamme parcourut aussitôt la ville sans obstacle, et, comme cet automne était sec, tout fut embrasé.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, p. 301

Après l’incendie de la ville, le roi assiège et reconquiert la place en quelques jours. Dans le même temps, Eustache de Breteuil et d’autres barons partisans de Guillaume Cliton (fils de Robert Courteheuse) se révoltent contre Henri Ier pour reconquérir l’héritage du duché de Normandie.

Amaury III fait appel au roi de France et au comte d’Anjou. Au mois d’août 1119, Louis VI mène campagne auprès de Guillaume Cliton aux Andelys (Eure) pour affronter les partisans d’Henri Ier. Ce dernier, qui se méfie de la plupart des Normands, prend à sa solde des Anglais et des Bretons dont Raoul II de Gaël. Les deux armées s’affrontent dans la vaste plaine de Brémule (Eure). Ce que les deux rois ignorent, c’est la présence de l’un et l’autre à la tête de cette bataille. Le roi français, vaincu, doit s’enfuir seul à travers champs pour trouver refuge aux Andelys.

Le château de Breteuil assiégé par les Français

Dès son retour à Paris, le comte de Montfort-l’Amaury pousse Louis VI à prendre sa revanche. L’idée d’Amaury III est de reprendre le château de Breteuil pour le rendre à Eustache.

[...] le roi Louis conduisit à Breteuil, de nombreuses troupes venant [...] de toutes les provinces de la France et de la Flandre pour rendre à Eustache ce qu’il avait perdu, et rétablir dans leurs anciens biens les autres seigneurs qui partageaient l’exil de Guillaume – l’Exilé. Raoul-le-Breton alla hardiment avec ses troupes au devant de l’ennemi ; il le reçut vaillamment en combattant, et lui fit beaucoup de mal en portant des coups cruels de lance et d’épée. Il fit ouvrir toutes les places du château ; mais, malgré cette facilité qu’il offrait, aucun ennemi ne fut assez hardi pour entrer, parce que l’étonnante valeur des assiégés le repoussa efficacement. On se battait avec opiniâtreté aux trois portes, et de part et d’autre tombaient fréquemment d’intrépides guerriers.

Le roi des Anglais, ayant appris la nouvelle entrée des Français en Normandie, envoya au secours de Raoul de Guader son fils Richard, avec deux cents chevaliers, dont il fit éclairer la marche par Raoul-le-Roux et Rualod d’Avranches, guerriers habiles et vaillans. Pendant que l’on combattait vivement de part et d’autre, l’armée du Roi survint : à sa vue, le courage des Français déjà fatigués, vint à manquer. L’illustre Raoul courait d’une porte à l’autre, et changeait souvent d’armure pour n’être pas reconnu : il renversa ce jour-là plusieurs guerriers fameux, et les ayant précipités de leurs chevaux, il donna généreusement leurs montures à ceux de ses compagnons qui en manquaient, et mérita ainsi par ses prouesses d’être loué dans tous les siècles parmi les plus vaillans chevaliers.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, pp. 314-315

Orderic Vital rapporte que la fille de Raoul II, Amicie, est fiancée à Richard, l’un des fils d’Henri Ier :

Raoul de Guader, craignant la perfidie des Normands, qu’il gouvernait malgré eux à cause de l’attachement qu’ils conservaient à Eustache, leur ancien seigneur, pensant d’ailleurs qu’il aurait de son patrimoine en Bretagne : Guader (Gaël), Montfort, d’autres places et de grandes terres, fiança sa fille à Richard, fils du Roi, par le conseil et de l’aveu de ce monarque, et lui donna pour dot Breteuil, Glos, Lire, et tout ce qui lui revenait en Normandie. Mais ce projet n’eut pas de suite, parce que Dieu, qui gouverne bien toutes choses, en ordonna autrement.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, p. 352

En effet, le 25 novembre 1120, 140 chevaliers et 18 nobles normands trouvent la mort dans le naufrage de la « Blanche-Nef » à la sortie du port de Barfleur (Manche). Parmi eux, le fils d’Henri Ier, Guillaume Adelin, héritier de la couronne, ainsi que deux fils illégitimes, dont Richard promis à Amicie, fille de Raoul II de Gaël.

Suite au décès de Richard, le roi Henri Ier marie Amicie à Robert II, comte de Leicester, fils de Robert de Beaumont (†1118), homme influent et puissant auprès du souverain.

Robert eut en Angleterre le comté de Leicester ; le Roi lui donna en mariage Amicie, fille de Raoul de Guader, qui avait été fiancée à son fils Richard, et ajouta à ces dons Breteuil avec les terres qui en dépendent.

Orderic Vital (1825-1827) op. cit., vol. 4, pp. 377-378

Robert II est vice-roi d’Angleterre à partir de 1155. Il crée le prieuré d’Eaton à l’origine de la ville de Nuneaton dans le Warwickshire, qui serait la deuxième implantation fontevriste en Grande Bretagne. Amicie devient une importante aristocrate dans le monde anglo-normand. Elle prend le voile à Nuneaton à la mort de son mari en 1168. Le couple a quatre enfants : Robert, dit Blanches mains, Havise, Margaret et Isabel.


Bibliographie

GAZEAU, Véronique, Normannia monastica, Prosopographie des abbés bénédictins (Xe-XIIe siècle), CRAHM, (Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Médiévales), 2007.

JUMIÈGES, Guillaume de, Histoire des Normands / par Guillaume de Jumièges. Vie de Guillaume le Conquérant / par Guillaume de Poitiers, Vol. 8, 1826, Guizot, François (trad.), Paris, Éd. J.-L.-J. Brière, 1090, Voir en ligne.

VITAL, Orderic et GUIZOT, François, Histoire de Normandie, Vol. 4, 1827 [trad. par Louis-François du Bois], Paris, Éd. J.-L.-J. Brière, 1075, Voir en ligne.


↑ 1 • aujourd’hui Breteuil-sur-Iton, commune de l’Eure en Normandie

↑ 2 • Guillaume II de Normandie est appelé Guillaume le Bâtard parce qu’il est fils illégitime de Robert le Magnifique et d’Arlette de Falaise. Après la conquête de l’Angleterre on l’appellera Guillaume le Conquérant

↑ 3 • Evrecin dont le nom vient du pagus Ebroicensis, territoire devenu comté d’Evreux. C’est la portion comprise entre les rivières de la Risle et de la Charentonne qui faisait partie du Pays d’Ouche. Wace emploie ce nom dans son Roman de Rou

↑ 4 • Selon Orderic Vital, Guillaume de Breteuil est mort au Bec le 12 janvier 1103 et a été inhumé à l’abbaye de Lire (ou Lyre). —  GAZEAU, Véronique, Normannia monastica, Prosopographie des abbés bénédictins (Xe-XIIe siècle), CRAHM, (Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Médiévales), 2007. [page 185] —

↑ 5 • Le Vexin s’est trouvé partagé en deux par la rivière de l’Epte suite au traité de 911 entre le roi Charles le Simple et le chef viking Rollon. Ce traité attribue aux Normands la région comprise « entre l’Epte et la mer »

↑ 6 • Roger de Hereford, le père de Renaud se trouve emprisonné à vie et déshérité suite à sa révolte contre Guillaume le Conquérant en 1075. Ses enfants n’ayant pas de titre, ils ont pris celui de Ballon. Le fils ainé de Renaud, William de Ballon, est affirmé seigneur d’Abergavenny du chef de sa mère en 1166.

↑ 7 • Aujourd’hui Pacy-sur-Eure

↑ 8 • Aujourd’hui Ivry-la-Bataille dans l’Eure

↑ 9 • Aujourd’hui Vielle Lyre

↑ 10 • Aujourd’hui Pacy-sur-Eure

↑ 11 • Il s’agit ici du fils aîné de Raoul II de Gaël, le futur fondateur de l’abbaye Saint-Jacques de Montfort en 1152