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Du Boys, Guy-Adélaïde

mardi 7 juin 2016

Du Boys, Guy-Adelaïde (1755-1798 ?) : Génovéfain - Prieur recteur de l’abbaye Notre-Dame de Paimpont de 1783 à 1790.

Guy-Adelaïde Du Boys nait à Angers en 1755 de Jacques du Boys, avocat et professeur de droit et de sa seconde épouse, Geneviève Gaudin du Plessix. Il est issu d’un milieu de notables puisque son père est le fondateur de la Société d’agriculture et de commerce d’Anjou dont il est aussi le secrétaire perpétuel en 1760. On lui doit aussi plusieurs recueils de législation sur l’esclavage et le commerce avec les iles d’Amérique. Un frère du prieur est lui-même professeur de droit et avocat. Un autre est prêtre séculier à la Pommeraye, près d’Angers en 1789.—  BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [ page 662] —

Guy-Adelaïde Du Boys entre dans la Congrégation de Saint-Geneviève en 1777. Il réside à l’abbaye Notre-Dame de Paimpont à partir de 1781. Le 17 octobre 1783, il est pourvu à la cure de la paroisse de Paimpont, qu’il conserve jusqu’à la Révolution. Il est aussi prieur claustral de Notre-Dame de Paimpont de 1783 à 1790.—  PETIT, Nicolas, Prosopographie génovéfaine, École Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. Page 134 —

En novembre 1785, Guy-Adelaïde Du Boys se rend à Paris pour transiger avec l’abbé de Paimpont, Charles Guillaume Morin du Marais, chanoine de l’église de Paris et syndic du diocèse. Il met ainsi un point final à un long et scandaleux conflit entre l’abbé commendataire et ses moines. Ceux-ci abandonnent à l’abbé 7000 livres de rente annuelle. Ils reçoivent en échange la jouissance de tous les revenus de l’abbaye, mais doivent supporter la charge de toutes les réparations grosses et menues de tous les bâtiments, métairies, moulins, les portions congrues, impositions, achats de mobilier et d’ornement.—  FERRIEU, Xavier, « L’abbaye de Paimpont au XVIIIe siècle », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, Vol. n°104, 2001, p. 87-112. [Page 104] —

Il prête serment le 23 janvier 1791 à la Constitution civile du clergé. Il prononce son discours d’allégeance à l’Assemblée devant la municipalité de Paimpont et tient à ce qu’il soit enregistré sur les registres de la commune.— (A.D.I.V. L 1002). —

Guy Adélaïde Du Bois est élu recteur constitutionnel de Josselin par 17 voix sur 28 lors de l’assemblée du 3 avril 1791 tenue dans l’église Notre-Dame du Roncier. Lors de la vente des biens de l’abbaye de Paimpont, le 3 novembre 1791, il récupère ses biens propres et réclame même une chaise de voyage. Il épouse à Rennes le 17 nivôse an VI (6 octobre 1797) Madeleine Boullemer, originaire de cette ville, fille de Nicolas et d’Ursulle Roullière du Placy, âgée de 18 ans.—  BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [ page 662] —

Selon l’abbé Ange David, vicaire de Mauron au début du 20e siècle, Guy Adélaïde Du Bois serait devenu fou de remords après son mariage.

La paroisse de Paimpont était desservie par 3 moines bénédictins qui étaient très riches. Mon grand-père y dinait tous les dimanches après la grand messe et eux venaient diner chez lui dans la semaine, ce qui se continua jusqu’à sa mort avec les successeurs des moines. Mais la Révolution rompit l’amitié ; je ne sais si d’autres des moines furent renégats, mais le prieur se maria avec la fille du maire de Rennes et eut 4 enfants. Bientôt le remord le rendit fou et il fut conduit dans la maison des aliénés de Vannes. Au bout de quelques années, il devint mieux sans être bien guéri et sa famille de Rennes le fit revenir. En passant à Plélan, il se reconnut et faillit échapper à ses conducteurs, criant qu’il voulait retourner avec ses paroissiens. Il ne tarda pas à retomber malade. Quatre jours seulement avant sa mort, sa folie lui passa et ce ne fut plus que gémissements et contrition de sa coupable conduite. Il ne cessait de crier pardon à Dieu et aux hommes. Des personnes de Paimpont qui se trouvaient à Rennes allèrent le voir. Il en fut heureux pour leur montrer son repentir et les prier de demander pardon à ses anciens paroissiens du scandale qu’il leur avait donné. Elles rapportèrent que c’était à fendre l’âme de l’entendre. Il reçut les derniers sacrements dans les sentiments d’une foi et d’une contrition si vive que Dieu dut lui pardonner ainsi que tous ces gens de Paimpont que sa conduite avait tant indignés et affligés.

DAVID, Abbé Ange, « Chapitre seizième - Détails complémentaires sur la Révolution à Mauron », in Notes sur Mauron recueillies par l’abbé Ange David, vicaire de la paroisse, Mauron, inédit, 1897, p. 356-374, Voir en ligne.