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L’entreprise THEAUD

Une affaire de famille

L’aventure de l’une des plus anciennes entreprises de collecte et de traitement des déchets de Bretagne commence dans les années soixante-dix en Ille-et-Vilaine, à Saint-Méen-le-Grand, au 42 rue de Dinan.

Une affaire de famille

Tout commence en Ille-et-Vilaine à Saint-Méen-le-Grand, au 42 rue de Dinan, résidence du couple Maurice et Marie-Annick Théaud. Ils sont tous les deux enfants du pays de Saint-Méen.

Marie-Annick Pérault naît en 1949 dans une famille d’agriculteurs de Muel (35) où son père siège au conseil municipal 1. Il décède en 1966 à l’âge de quarante-cinq ans. Ainée des cinq enfants, des filles, Marie-Annick mène alors, à dix-sept ans, les affaires de la ferme et assume les travaux agricoles tout en suivant les cours de vulgarisation à la Maison familiale. Elle y acquiert les connaissances nécessaires pour mener à bien l’exploitation. Militante de la J.A.C. et impliquée dans les œuvres paroissiales, elle est parmi les rares agricultrices à se rendre en 1969, l’année de ses vingt ans, au Salon de l’Agriculture à Paris.

Maurice Théaud (1950-2016) est lui aussi d’une famille d’agriculteurs. Il est l’ainé de trois enfants. La famille Théaud occupe une petite ferme de huit vaches dans la commune du Loscouët (22) qui jouxte celle de Gaël et de Saint-Méen. Maurice passe toute sa jeunesse à Gaël. Il y fréquente l’école privée avec Monsieur Orière, fait du théâtre et de la musique. Il suit après son école primaire les cours de la « Maison familiale La Rouvraie » (Montauban-de-Bretagne).

Marie-Annick rencontre pour la première fois Maurice au service du cadastre de Gaël, alors qu’elle vient consulter des relevés concernant un terrain propriété de l’exploitation familiale. C’est à la suite de cette rencontre que le couple se marie quelque temps plus tard, en septembre 1971. Ils ont trois garçons : Fabien 2, Gaëtan 3 et Benoit 4.

Maurice obtient son permis poids lourds en 1969 et est embauché pendant six mois aux établissements Guillemot, avant de partir au service militaire. À son retour, il travaille comme chauffeur à la CAPREM (Coopérative agricole des producteurs de la région de Montfort) 5 où il fait le ramassage de cochons. C’est en décembre 1971 que Marcel Bureau de Saint-Méen-le-Grand, patron de la première entreprise collectrice des ordures ménagères sur les communes environnantes, le recrute pour conduire un camion poubelle. Ce chef d’entreprise décide d’arrêter son activité. Des négociations s’engagent avec le couple Théaud. Elles aboutissent en janvier 1974 au rachat par Maurice et Marie-Annick, pour 200 000 francs, du fonds, de la clientèle et de trois petits camions servant à la collecte. Ils gardent les trois employés qui, équipés de balais et de brouettes, assurent les premières rentrées financières en allant, en compagnie de Maurice, balayer les rues de Saint-Méen-le-Grand et de Monfort-sur-Meu.

À l’époque on ne nous faisait pas de cadeau. Je me rappelle on allait à la messe le dimanche à Gaël, ma belle-mère disait à son fils « Tu ne vas quand même pas travailler aux poubelles. » Travailler aux ordures c’était dévalorisant, le dernier des métiers. Quand tu travaillais aux poubelles tu étais la dernière roue de la charrette. Et puis ce n’était pas dans les mœurs de collecter et puis chaque commune avait sa décharge sans compter les décharges sauvages.

Madame Marie-Annick Théaud : entretien du lundi 19 mars 2018 à Saint-Méen-le-Grand par Alain Rissel

Lorsque l’entreprise THEAUD débute en face du 42 rue de Dinan dans un petit bureau, avec à côté, un hangar pour stocker le matériel, elle hérite des huit communes déjà en contrat avec Marcel Bureau. Celles-ci continuent à confier le ramassage de leurs ordures ménagères à Maurice Théaud. C’est à cette époque que les premiers textes officiels sur la collecte et le traitement des déchets apparaissent. Ce qui fait dire à Marie-Annick Théaud :
On a racheté au bon moment mais il a fallu trouver des financements pour développer notre entreprise.

La recherche de financements

Alors même que, depuis des années, l’on se contentait de ramasser les déchets

Collecte des ordures ménagères à l’ancienne
Ets. Maurice THEAUD SA

pour les jeter dans un trou où ils se consumaient à l’air libre, faire valoir un projet d’entreprise de collecte d’ordures ménagères relevait dans le canton de Saint-Méen-le-Grand d’un défi au bon sens.
On a fait le tour des banques locales. Aucune ne soutient le projet THEAUD, jugé sans avenir.

On est allé à Paris voir un tonton pour cautionner mais sa maison cautionnait déjà un emprunt et alors on n’avait rien. C’est le notaire qui nous a dit d’aller travailler avec la BPO de Montauban. Monsieur Niveau son directeur, que nous ne connaissions pas, a passé notre dossier. Mais la banque qui nous prêtait à quatorze pour cent ne couvrait que trente pour cent des besoins de financement.

Marie-Annick Théaud, op. cit.

Un prêteur privé, anonyme, proposé par le notaire vient compléter le financement. Les versements des annuités entre l’entreprise et cette personne dont le nom ne sera connu du couple Théaud qu’au moment de solder l’emprunt, se font par l’intermédiaire du notaire. Tout ça, ça nous a coûté des sous.

Il faut attendre 1985 pour que le Crédit Mutuel de Saint-Méen-le-Grand devienne la banque des Établissements THEAUD SA 6. Cela ne dure pas dans la mesure où la banque perd confiance en cette entreprise pourtant en plein essor. Le Crédit Agricole prend le relais en 1988. Là aussi la coopération cesse assez vite, obligeant l’entreprise, à la demande de la banque, à retirer toutes les parts sociales qu’elle détient. Il faut attendre le début des années 2000 lorsque les Établissements THEAUD SA relèvent des grands comptes du Crédit Agricole à Rennes pour que la confiance entre cette banque et Maurice Théaud revienne 7.
— Fabien Théaud : entretien du lundi 19 mars 2018 à Saint-Méen-le-Grand par Alain Rissel —

Le développement des établissements Maurice THEAUD

1974-1977 — Un démarrage rapide
Au début des années soixante-dix, les banques locales n’anticipent pas le développement de la problématique complexe de la collecte et du recyclage des déchets. Elles ne comprennent pas les besoins en financements de la petite entreprise familiale locale soumise au système des marchés publics.

On n’avait pas le choix quand on prenait de nouveaux marchés, il fallait que la banque suive tout de suite. Si elle ne suivait pas on n’avait pas les camions pour démarrer les marchés. [...] Quand on prenait les bennes à ordures, on avait besoin de camions. Quand vous preniez un marché de cinq ans il fallait d’abord commander un camion. Parfois il fallait attendre la livraison du camion entre trois et six mois. Déjà il fallait commencer le marché. L’amortissement du camion se faisait sur cinq ans et au bout de cinq ans ans vous pouviez perdre le marché. Mais il fallait rembourser l’emprunt du camion encore pendant les six derniers mois. Or les camions au bout de cinq ans étaient, comme on dit, rincés. D’accord on les gardait sept huit ans mais dans l’idée il fallait rembourser le matériel sur la durée du marché.

Fabien Théaud, op. cit.

Or en 1974, Maurice Théaud ne peut, pour se développer, se contenter des huit communes provenant de l’entreprise BUREAU qu’il vient de racheter. Il faut impérativement trouver de nouveaux clients. Tout de suite après ce rachat, la jeune entreprise prend la collecte de Caulnes et celle de Plélan-le-Grand. Le 15 juillet 1975, la première grande loi-cadre sur la gestion des déchets est promulguée à l’initiative du Ministère de la Qualité de la vie. Elle instaure l’obligation pour chaque commune de collecter et d’éliminer les déchets des ménages. Les nouveaux directeurs des agences locales des différentes banques prennent alors conscience, dès la fin des années soixante-dix, que cette nouvelle législation met en avant l’intérêt économique que peut représenter à moyen terme l’entreprise Maurice THEAUD.

Rapidement, entre 1974 et 1976, le nombre de communes desservies par l’entreprise Maurice THEAUD passe de huit à quinze. C’est aussi dans ces années-là que le système de collecte change. Il n’est plus question pour THEAUD de traiter commune par commune, un contrat pour chacune d’elles. Elles doivent se regrouper en un Syndicat Intercommunal de Collecte et Traitement des Ordures ménagères (SICTOM) qui se crée en 1974 8. La facturation du service de collecte et de traitement aux communes adhérentes se simplifie. Elle est faite directement par le syndicat. THEAUD devient alors le prestataire de service du SICTOM.

L’entreprise familiale est soutenue dans sa démarche d’élargissement du territoire de collecte par André Guillou (1928-2016) fondateur et président du SICTOM 9. Au départ en 1975, il y a 38 communes au SICTOM auxquelles s’ajoutent à sa création les 15 communes provenant des marchés signés directement par Maurice THEAUD. Le SICTOM décide, pour répondre techniquement aux exigences des textes officiels, de se doter sur le site de Point-Clos - sur la commune de Gaël - d’une usine de traitement des déchets. En 1976, avec l’accord d’André Guillou président du SICTOM, l’entreprise Maurice THEAUD en assure la construction et ultérieurement le fonctionnement 10 dans une ancienne carrière en contrebas de la route Paimpont-Gaël

L’usine de Point-Clos en 1986
Ets. Maurice THEAUD SA

1977-1999 — Extension géographique

Les Établissements Maurice THEAUD SA nouvellement créés en 1980, démarchent les communes puis ensuite les communautés de communes, pour le compte du SICTOM et, à partir de 1983, du SMICTOM. La concurrence existe mais ne se manifeste pas encore sur le secteur de Saint-Méen-le-Grand. Implicitement, celui-ci est reconnu comme étant le terrain de « l’efficace tandem » constitué du SMICTOM et des Établissements Maurice THEAUD SA.

Il y avait de la jalousie, il suffisait qu’on achète un camion on nous disait mais dis donc t’as encore acheté un camion ; mais on n’avait pas acheté les camions pour le plaisir. Les gens ne comprenaient pas qu’on avait des marchés. Ils pensaient qu’il suffisait d’une poignée de main pour avoir le boulot. Mais c’était des marchés publics qu’il fallait gagner et il y avait toujours le risque de tout perdre.

Marie-Annick Théaud, op. cit.

Progressivement, les activités des Établissements Maurice THEAUD SA. qui, dès 1977, exploitent l’usine de broyage et compostage d’ordures ménagères de Gaël à Point-Clos, vont s’étendre hors de la zone de collecte du SMICTOM. En 1980, THEAUD s’implante à Saint-Aubin-d’Aubigné (35) en tant qu’exploitant de l’usine de traitement des déchets, sans avoir pour autant le marché relatif à la collecte 11.

Puis dans la foulée, la collecte des ordures ménagères s’étend sur Liffré et Melesse en Ille-et-Vilaine.

En 1985, le canton de Muzillac dans le Morbihan entre dans le circuit.

Cette extension géographique relativement rapide des Établissements Maurice THEAUD SA est incomprise par certains notables locaux. C’est ainsi que Jean Guégau, maire de Saint-Méen-le-Grand, interpelle Maurice Théaud qui a répondu à un appel d’offre sur un marché dans le Morbihan, à Damgan, sur la côte.

[...] « je ne comprends pas que tu vas te développer ailleurs c’est pas comme ça qu’on avance, je ne comprends pas que tu ne restes pas sur Saint-Méen, que tu vas aussi loin que ça »

Ce à quoi Maurice Théaud rétorque sans hésiter.

De toute façon j’ai pas besoin de toi, je suis jeune et il y a des opportunités pour aller à l’extérieur, moi je ne suis pas une coopérative. Je travaille pour moi, et j’ai besoin de personne pour savoir où j’irai travailler et puisque c’est comme ça, pour t’emmerder j’irai voir ailleurs. Tu verras.

Fabien Théaud, op. cit.

Effectivement en 1991, les activités de THEAUD SA se développent dans le Morbihan et le Finistère.

À Muzillac chaque commune collectait à cette époque directement les ordures avec du personnel communal. Quand on a pris [le marché] on a pris les employés de la commune. A l’époque c’était des TUC que l’on a embauchés 12.

Marie-Annick Théaud, op. cit.

Sur Muzillac, Damgan, en général sur les communes côtières, le ramassage des ordures ménagères en période estivale est, dans les années quatre-vingts, pour le moins inorganisé.

A l’époque les campings n’avaient que des poubelles rondes, Maurice Théaud dit aux responsables des campings ce n’est pas comme ça que cela va se passer, il va falloir mettre des containers. Le maire ne voulait pas et disait « vous les riches propriétaires de campings vous pouvez acheter des containers » ; Maurice commence à regarder tout ce monde et se dit je suis mal barré. Il a dû leur dire « vous savez la sécurité d’abord. Il est hors de question qu’on rentre dans les campings avec des camions. [...] Vous aménagez des emplacements en dehors des limites du camping, vous savez je suis comme vous un entrepreneur, si je fais ça c’est pour le confort de tout le monde ». Tout le monde était contre. Et puis il y a quatre cinq campings qui jouent le jeu [...] et au bout de deux mois peut-être tout le monde avait acheté des containers.

Fabien Théaud, op. cit.

Les Établissements Maurice THEAUD SA. acquièrent ainsi une expérience reconnue dans la collecte des ordures en zone touristique.

Sur la côte, Muzillac, Billiers, Damgan et aussi Arzal qu’on a eu après, les 80 tonnes que l’on faisait en un mois l’hiver avec un camion et demi, l’été on les faisait en une journée avec trois, voire quatre camions de juillet au quinze août.

Fabien Théaud, op. cit.

En 1989, les Établissements Maurice THEAUD SA obtiennent la gestion de la décharge à ciel ouvert de Vannes située à côté de Theix (56). Suivent en 1991, dans le Finistère, les communes de Quimperlé, Trégunc et Scaër, puis deux ans plus tard Concarneau et pour finir dans ce département, en 1994, Elliant, Locquénolé et la dernière à Moëlan. Cette année-là, en Ille-et-Vilaine, la Richardais, le Minihic-sur-Rance, Pleurtuit, Saint-Lunaire et Saint-Briac complètent la liste déjà longue des collectivités locales desservies.

[...] c’était compliqué à Saint-Briac, où il y avait les écolos, même qu’on a eu la femme à Hulot dans une réunion de conseil municipal.

Fabien Théaud, op. cit.

1995-2014 — Le temps de l’implication politique du couple Théaud

En 1995, Maurice Théaud et André Guillou sont élus comme conseillers minoritaires dans le nouveau conseil municipal de Saint-Méen. Maurice Théaud est cependant contraint à la démission pour cause de conflit d’intérêts supposé puisque d’une part la commune est cliente du SMICTOM mais que surtout, d’autre part, les Établissements Maurice THEAUD SA ont le marché du balayage de la ville de Saint-Méen. Il est élu en mars 2001 conseiller général et remplace André Guillou qui ne se représente pas. Cependant, l’omniprésence de l’entreprise Maurice THEAUD dans le giron du SMICTOM va, au moment de la présentation par le syndicat du projet d’une nouvelle décharge à Point-Clos, lui coûter son élection pour un second mandat. En 2014, il est élu à Saint-Méen-le-Grand sur la liste de Pierre Guitton. Il occupe un poste d’adjoint et de premier vice-président de la nouvelle communauté de communes Saint-Méen/Montauban. Maurice Théaud est pendant 30 ans trésorier de la Chambre de Commerce et en devient le vice-président.

En 1995, Marie-Annick Théaud est élue au Crouais - commune proche de Saint-Méen - où le couple habite à cette époque.

J’ai fait un mandat de première adjointe, j’avais mené la liste mais je n’ai pas voulu être vraiment maire.

Marie-Annick Théaud, op. cit.

Marie-Annick Théaud renonce à conduire une liste aux élections municipales de 2001.

[...] parce que comme Maurice était conseiller général, on va se retrouver tous les deux, on est tous les deux chefs d’entreprise, on travaille ensemble

Elle est nommée représentante à la Communauté de Communes de Saint-Méen pendant deux mandats.

À l’époque il n’y avait pas de femme. En 95, j’étais la seule femme sur vingt sept.

2009 — Création du groupe M.T. DÉVELOPPEMENT SA

En 35 ans, l’entreprise familiale est devenue le groupe de sociétés M. T. DÉVELOPPEMENT SA dont l’objet est de rationaliser les investissements des sociétés du groupe 13.

En tant que Président directeur général de M. T. DÉVELOPPEMENT SA, Maurice Théaud est membre de la Fédération Nationale des Activités de Dépollution et de l’Environnement (FNADE). Il y siège au titre du Groupement National des P.M.E. du déchet qu’il a contribué à mettre sur pied pour contrebalancer le pouvoir « des gros du déchet » au sein de cette fédération. Il est président d’honneur et fondateur du Syndicat National des Entrepreneurs de la Filière Déchets (SNEFID).

Le problème quand on a grandi, mon mari quand il allait aux réunions de la FNADE à Paris, mon mari était pris pour un petit… , naturellement la province à Paris ! Ils disaient on va racheter Théaud, déjà il y a longtemps qu’ils voulaient nous racheter.

Marie-Annick Théaud, op. cit.

2009-2012 — Le vent tourne, des menaces se précisent

Les grands groupes ? Il faut savoir une année c’était Suez qui venait voir mon père, l’année d’après c’était Véolia. En 94 une filière de Bouygues nous prend le marché de Theix.

Fabien Théaud, op. cit.

Le vent tourne et les banques commencent à évoquer la nécessité de revoir le fonctionnement pour que l’entreprise puisse résister à l’appétit des groupes plus gros.

On savait que l’on peut perdre des marchés. Mais le premier est celui de Muzillac que l’on tenait depuis 1985. C’est une perte de plus d’un million d’euros. On ne s’y attendait pas.

Puis ceux du Finistère passent les uns après les autres à la concurrence.

On perdait des marchés, les banquiers se demandaient...

Marie-Annick Théaud, op. cit.

Dès 2010, les banques deviennent hésitantes vis-à-vis de ce groupe et l’année suivante réduisent drastiquement leur soutien.

En 2012, la petite entreprise du début emploie 347 salariés dont près de 30% sont originaires de Gaël. Le parc automobile compte 120 camions auxquels s’ajoutent les véhicules de fonction et tout le matériel roulant de manutention. Les Etablissements Maurice THEAUD SA de Saint Méen-le-Grand gardent malgré tout l’esprit d’une entreprise familiale ; le groupe M.T. DÉVELOPPEMENT SA qu’elle a contribué à créer entre néanmoins dans une série de difficultés qui mettent en cause son avenir à court terme.

La chose qu’il aurait fallu faire, mais chez Théaud ce n’était pas possible, on aurait dû faire un gros plan social mais pour mon père qui était parti de rien, il ne voulait pas laisser quelqu’un sur la rue, mon père ne voulait pas faire ça et puis nous non plus.

Fabien Théaud, op. cit.

En mai 2012, le groupe M.T. DÉVELOPPEMENT SA est absorbé par le Groupe STURNO. En 2018, des camions marqués du sigle THEAUD sillonnent encore la zone du SMICTOM Centre Ouest, masquant aux yeux de la population la disparition de cette entreprise familiale d’envergure dont le siège social n’a jamais quitté Saint-Méen-le-Grand.


↑ 1 • Le père de Marie-Annick Pérault fait successivement deux mandats comme conseiller municipal de Muel.

↑ 2 • Fabien entre dans l’entreprise THEAUD en 1994 comme chauffeur de camion. Il sera chargé quelques années plus tard du secteur commercial des Établissements THEAUD SA et crée en 2000 en Bulgarie une Sarl : THEAUD Maurice Bulgarie.

↑ 3 • Gaëtan entre en juin 1995 dans l’entreprise normande STURNO dans la partie transport de ce groupe.

↑ 4 • Benoit est le seul des trois frères à ne pas travailler dans l’entreprise familiale. Il est employé dans le secteur logistique du CHU de Rennes.

↑ 5 • La CAPREM est devenue la COPAVIT.

↑ 6 • L’entreprise individuelle du début se transforme en société anonyme en 1980, au moment de l’achat des terrains situés au lieudit Fahineuc, sur la route de Saint-Méen-le-Grand à Gaël, où va s’implanter le siège social de l’entreprise.

↑ 7 • Fabien Théaud est alors invité en 2003 et 2005 au siège national du Crédit Agricole à exposer au cours de deux conférences ce que sont Les métiers du déchet : de la collecte au traitement

↑ 8 • Ce premier syndicat se transforme en 1983 en Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères sous le sigle SMICTOM -Ille et Vilaine- CENTRE OUEST

↑ 9 • André Guillou, docteur vétérinaire, ancien maire adjoint de Saint-Méen-le-Grand est élu de 1964 à 2001 au conseil général d’Ille-et-Vilaine. Il en est vice-président durant 22 ans. C’est le président fondateur en 1992 de la communauté de communes du pays de Saint-Méen. Il est le suppléant du député François Le Douarec de 1962 à 1981. André Guillou est jusqu’à sa mort président honoraire du SMICTOM Centre Ouest regroupant en 2016, 65 communes.

↑ 10 • Dès 1986, le traitement des ordures ménagères permet l’extraction d’un compost acheté par des champignonnières dans la région de Saumur. La commercialisation de ce produit résiduel devient problématique lorsque celles-ci cessent leur activité. En 1992, l’usine est équipée de matériel plus performant. En 1998 la capacité maximum du centre d’enfouissement technique de Gaël est atteinte. La recherche d’un nouveau lieu de stockage devient nécessaire. C’est dans la commune de Le Verger (35), dans une carrière abandonnée, que les balles de résidus du traitement sont dorénavant enfouies avant d’être, pour cause de pollution, transférées vers Changé en Mayenne. L’usine de Gaël cesse de fonctionner à l’été 2004, les réparations alors nécessaires s’avérant, trop onéreuses.

↑ 11 • Le marché de collecte d’ordures ménagères n’est « décroché » à Saint-Aubin-d’Aubigné qu’en 1991.

↑ 12 • L’embauche de TUC était une des clauses du marché.

↑ 13 • Maurice THEAUD DÉVELOPPEMENT SA a comme objet, sous la forme d’un holding financier, de faciliter les investissements des sociétés du groupe constitué des Ets Maurice THEAUD SA (la maison mère), de La MÉVENNAISE de Transports SA, de la Sarl THEAUD Végétaux, de la Sarl ATLANTIQUE services déchets, de la Sarl S.M.P.M ( Sablage. Métallisation. Peinture Mévennaise), de la Sarl THEAUD Maurice Bulgarie, de la Sarl Environnement THEAUD Bulgarie