aller au contenu

Saint Gilles, François René de

lundi 2 octobre 2017

Saint Gilles, François René de (1700-1771) : génovéfain - Prieur de Saint-Barthélemy-des-Bois en Guilliers dépendant de l’abbaye Notre-Dame-de-Paimpont de 1739 à 1745 - Prieur de Saint-Morand de Rennes dépendant de Saint-Jacques-de-Montfort de 1739 à 1744

François-René de Saint-Gilles est né le 27 avril 1700 à Tréverien (Ille-et-Vilaine), dans le diocèse de Saint-Malo. Ses parents sont Jean-Baptiste de Saint-Gilles de Perronay, commandant de la noblesse des évêchés de Saint-Malo et de Dol, et Anne-Marie de Derval.—  BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [pages 575-576] —

En 1725, il entre à l’abbaye génofévaine Toussaint d’Angers et après une période de noviciat d’une dizaine de mois son cas est examiné par le chapitre.

Le 26 mars 1726, à six heures du matin, le chapitre doit se prononcer sur le cas de Joseph Le Gouverneur, René-François de Saint-Gilles, Jean-Jacques Hamelin de Brézel, Constant Marchais et Anselme Roustille. Ils sont tous acceptés « entre lesquels Gouverneur et Saint-Gilles à la pluralité des voix et les trois autres d’une vois unanime ».

BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [page 391]

Une fois sa candidature validée par la Congrégation de France à Sainte-Geneviève de Paris, François-René de Saint-Gilles est fait profès à Toussaint d’Angers le 16 juin 1726. Il accède à la prêtrise le 16 avril 1729.

Il cumule plusieurs charges. Nommé titulaire du prieuré simple de Saint-Barthélemy-des-Bois en Guilliers de 1739 à 1745, il occupe aussi les fonctions de député de la province de Bretagne au Chapitre général de la Congrégation de France en 1742. Il est également prieur de Saint-Lô-la-Ville (Manche) de septembre 1742 à septembre 1745.

François René de Saint-Gilles est par la suite nommé chanoine prébendé de Saint-Jacques de Montfort en la cathédrale de Rennes (prieuré Saint-Morand) en 1744. Cette nomination intervient au moment d’un conflit entre l’abbaye Saint-Jacques de Montfort et l’évêque de Rennes. En 1728, l’évêque de Rennes se livre à une véritable attaque en règle et supprime les quatre prieurés génovéfains de Rennes, dont Saint-Martin, dépendant de l’abbaye de Paimpont et Saint-Morand dépendant de Saint-Jacques de Montfort. Le roi donne à l’évêque des lettres patentes pour unir les quatre prieurés au chapitre cathédral, mais les génovéfains font appel au Parlement de Bretagne 1. La cour de Rennes renvoie les religieux devant le conseil du Roi le 13 janvier 1729 mais la décision épiscopale n’est pas validée par le Parlement de Bretagne. L’abbaye de Montfort continue donc à envoyer des prieurs à Saint-Morand, malgré le procès en cours avec le chapitre de Rennes et ce jusqu’à la Révolution.

Tous ces prétendus prieurs ne peuvent cependant exercer leur charge. Ils doivent se contenter de prises de possession civiles, faites devant notaire. Les prieurs essuient tous les mêmes refus du chapitre cathédral d’assister aux offices à leurs stalles habituelles, se font expulser du sanctuaire et s’en retirent pour éviter les échauffourées.—  BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [pages 275-276] —

Le 21 mars 1743, le prieur de Saint-Morand, Nivet, démissionne. C’est dans ce contexte hautement conflictuel que François-René de Saint-Gilles est nommé.

Les chanoines de Montfort, par acte capitulaire du 27 mars 1744 présentent François-René de Saint-Gilles à l’abbé de Montfort, Emmanuel de Champlais, qui délivre les lettres de provision le 13 avril suivant. Le 1er juin, Saint-Gilles arrive à 6 heures et demie du matin à l’entrée de la salle capitulaire « où étant et entré dans la cour led. sieur de Saint-Gilles, revestu des surplis, aumusse et bonnet carré, s’est mis à genou avis l’autel et se transporte devant le chapitre assemblé. » et prie les membres présents de bien vouloir le mettre en possession. L’assemblée qui n’ignore pas la suppression de 1728 délibère et déclare à l’impétrant ne pas reconnaitre la validité de sa nomination et ne pouvoir, « par respect et déférence aux ordres de sa majesté donnés en conséquence du procès mû entre l’évêque de Rennes ... et les chanoines réguliers de la Congrégation de France, députer deux de leurs membres ou confrères dans la forme accoutumée pour ellire un chanoine régulier pour remplir la place et non le canonicat vacante par la démission du sieur Nivet » Secondé par un notaire, Saint-Gilles tente bien de descendre dans le chœur de la cathédrale mais il trouve portes closes. A 9 heures, il n’a toujours pas quitté les lieux et il déclare vouloir assister à l’office canonial à sa place du chœur, ajoutant qu’il fera sa résidence en ville « en la maison où le précédent titulaire avait coutume de résider », mais survient « le sieur Louis Chappelain avec sa masse ou bâton d’argent se disant maitre des cérémonies, lequel a été envoyé par les chanoines ce que voyant pour éviter à scandalle et ne causer aucun troubles à l’office nous avons été obligé de nous retirer. » Cette prise de possession civile est un affront pour Saint-Gilles : ses origines familiales auraient pu lui faire espérer un meilleur accueil. Il faut remarquer qu’il n’a pas manqué de spécifier tout ce que le chapitre de Rennes reproche justement aux réguliers : résidence et participation aux cérémonies. Tout cela ne l’empêche pas de disposer du temporel puisqu’on le voit le 25 juillet suivant affermer toutes les dîmes de la paroisse de Langan et qui dépendent de son prieuré.

Breton Yves (2006). op.cit., p. 277

.

Il meurt le 22 septembre 1771 à 72 ans à Rennes.—  PETIT, Nicolas, Prosopographie génovéfaine, École Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. Page 338 —


↑ 1 • La plaidoirie de M. Bouroux, l’avocat des quatre abbayes génovéfaines contre l’évêque de Rennes est conservée à la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris. BOUDOUX, M., Au Roy et a Nosseigneurs les commissaires nommez par Sa Majesté, supplient très-humblement freres Valentin Loyer ,, prieur claustral de l’abbaye de la Roë.. ; Henry Vignon, prieur claustral de l’abbaye de Rillé.. ; Nicolas de La Rothiere, prieur claustral de l’abbaye de Montfort.. ; Pierre Murault, prieur claustral de l’abbaye de Paimpont.. Contre messire Charles Louis Auguste Le Tonnelier Breteuil, evêque de Rennes.., Rennes, Vatar, 1730, Voir en ligne..