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Markale, Jean

mardi 29 novembre 2022

Jacques Bertrand, dit Jean Markale, né le 23 mai 1928 dans le 14e arrondissement de Paris et mort le 23 novembre 2008 (à 80 ans) à Auray, est un écrivain, poète, conteur et conférencier français.

Premiers pas à Brocéliande

En septembre 1945, Jean Markale, accompagne sa grand-mère à Mauron pour y retrouver une parente, sœur au monastère de l’Action de Grace. Introduit par la religieuse, il rencontre l’abbé Gillard au presbytère de Tréhorenteuc en 1949.

Ce voyage a été l’un des plus beau moment de ma vie. Je pénétrais enfin au coeur du mystère, je débouchais réellement dans l’Autre Monde. Je me sentais parfaitement à l’aise dans cet univers qui correspondait en tout points à ce que j’avais imaginé dans mes lectures.

MARKALE, Jean, Brocéliande et l’énigme du Graal, Pygmalion, 1989, (« Histoire de la France secrète »).

La rencontre avec André Breton

À la fin de l’année 1949, un jeune homme frappe à la porte du domicile parisien d’André Breton, rue Fontaine. Il est introduit chez le grand auteur surréaliste sur recommandation de l’abbé Gillard et se présente sous le nom de Jean Markale. —  MARKALE, Jean, Mémoires d’un celte, Paris, Albin Michel, 1992, 211 p. [pages 97-98] —

André Breton dans son bureau rue Fontaine

Jean Markale relate lui-même cette rencontre quelques mois plus tard dans la revue Fontaines de Brocéliande, fondée par Ronan Pichery puis dans son autobiographie en 1992. —  MARKALE, Jean, « André Breton nous dit », Fontaines de Brocéliande, Vol. 19, 1950. —

C’est en 1949 que j’ai fait la connaissance d’André Breton. [...] Pour comble d’ironie, je me retrouvais là par la suite d’une recommandation d’un prêtre, l’abbé Gillard, qui avait sympathisé, à Tréhorenteuc, avec le redoutable anticlérical qu’était Breton et qui l’avait même fait boire dans une verre offert par je ne sais plus quel pape de Rome. C’est dire si je suis entré chez André Breton en passant par la forêt de Brocéliande. En fait, l’auteur de « Fata Morgana » 1 ne pouvait refuser de recevoir un jeune poète qui s’était voué corps et âme à l’exaltation de la « fée Morgane ». Plus j’y pense, plus je suis persuadé que cette rencontre était dans la logique des choses. Breton allait souvent en Brocéliande. Nous y avions l’un et l’autre nos repères et nos repaires, de quoi parler pendant des heures.

MARKALE, Jean, Mémoires d’un celte, Paris, Albin Michel, 1992, 211 p. [pages 97-98]

Cette relation avec Jean Markale va nourrir l’intérêt d’André Breton et du mouvement surréaliste dans leur découverte passionnée de l’art celtique et du cycle arthurien.

En 1956, il fait paraître aux éditions Falaize une anthologie, Les grands bardes gallois, précédée d’un petit texte d’André Breton intitulé Braise au trépied de Keridwen, qui présente un Markale comme étant indissociable de la matière de Bretagne.

Des hauts lieux qu’il hante chaque année, entre la Fontaine de Barenton et le Val sans Retour, non loin du troublant village de Folle-Pensée, au cœur de cette fabuleuse forêt de Brocéliande où luit encore par éclairs la lance de Perceval, nul n’était plus désigné que Jean Markale pour vous présenter, avec tous les soins requis, les chants des anciens Bardes gallois.

BRETON, André, « Braise au trépied de Keriwden », in Les grands bardes gallois de Jean Markale, Paris, Falaize, 1956.

1961 — Les contes de Brocéliande

En 1961, il publie un recueil de contes et légendes de Brocéliande aux éditions du Ploërmelais.—  MARKALE, Jean, Contes et légendes de Brocéliande, Ploërmel, Les Éditions du Ploërmelais, 1961, 48 p. —

Ce recueil comprend deux nouvelles inspirées d’histoires locales.

Contes et légendes de Brocéliande
—  MARKALE, Jean, Contes et légendes de Brocéliande, Ploërmel, Les Éditions du Ploërmelais, 1961, 48 p. —
Jean Markale

En 1977, il fait paraitre un recueil de contes populaires bretons dans lequel figure les quatre contes de Brocéliande édités en 1961.—  MARKALE, Jean, Contes populaires de toutes les Bretagne, Rennes, Ouest-France, 1977. — Cet ouvrage à succès connait de nombreuses rééditions sous des titres proches. —  MARKALE, Jean et EHRHARD, Dominique, Contes de Bretagne, Ouest France, 2002. —

Jean Markale conte "Menou le herquelié"
—  EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015.
[page 303] —
Jacky Ealet

Sa notoriété repose principalement, à partir de 1970, sur la diffusion à plus d’un million d’exemplaires de son livre La Femme Celte, traduit en plus de vingt langues à la suite de l’engouement suscité en 1986 par la version anglaise.—  MARKALE, Jean, La femme celte, Payot, 1972, 416 p. —


↑ 1 • Fata Morgana est un recueil de poèmes d’André Breton publié en 1939.