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1766-1801

Saint-Régent, Pierre Robinault de

Le chef chouan de la division de Saint-Méen

Pierre Robinault de Saint-Régent dit « Pierrot » est le chef chouan de la division de Saint-Méen. Il participe activement aux trois premières chouanneries, notamment dans la région de Mauron. Il est guillotiné en 1801 pour avoir organisé et exécuté l’attentat de la rue Saint-Nicaise contre le Premier consul Napoléon Bonaparte.

Éléments biographiques

Sa famille

Pierre Robinault de Saint-Régent 1 appartient à une famille de petite noblesse. Son père Jacques Pierre (1719-1769) s’est marié en 1740 à Françoise Marie de la Bourgonnière puis à Françoise Morin de la Longuivière en 1745. Veuf une nouvelle fois, il se remarie le 7 janvier 1761 avec Jeanne Bonaventure de la Chesnaye des Timbrieuc, veuve de Mathurin Joseph Orieulx de la Porte. Ils sont alors domiciliés à la Ville-Moisan en Illifaut. Le couple a sept enfants : Anne Gilette (1749 - Le Loscouët), Joachinne Anne (1762), Marie Josèphe (1762 - Mohon), Louise Reine (1768 - Lanrelas), Toussaint Marie (1769 - Lanrelas), Reine Bonaventure. Pierre Maurice Robinault de Saint-Régent nait le 30 septembre 1766 à Saint-Régent, paroisse de Lanrelas, dans le canton de Broons (Côtes-d’Armor). Il passe son enfance à la maison maternelle de la Mulotière à Mohon.

Le demi-frère de Saint-Régent

Pierre Robinault de Saint-Régent a un demi frère, Ange César Bonaventure Orieulx de la Porte, marié à Thérèse Mélanie Ropert de Loyat qui jouera un rôle important dans la chouannerie locale. Notaire et régisseur de terres nobles, Ange César Orieulx est élu procureur de Mohon 2 en 1791. Après un conflit l’ayant opposé en juillet 1791 au prêtre jureur Van der Gracht, il devient administrateur au district, commissaire en janvier 1794 pour les troubles de Bignan. Sa parenté avec le chouan « Pierrot » lui vaut d’être incarcéré quelques mois. Il s’installe alors au « Bois-de-la-Roche » comme régisseur de domaine où sa femme tient un quartier général chouan. —  MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993. [page 365] —

Portrait

Saint-Régent est doté d’un physique particulier. D’une taille proche du nanisme, son aspect juvénile le fait ressembler à un adolescent de quatorze ans avec des traits harmonieux et assez délicats. Des médecins ont considéré qu’il souffrait d’un nanisme harmonieux. Aujourd’hui, on dirait « nanisme antéhypophysaire à expressivité légère ». D’un relatif handicap, il fait un avantage. Son aspect physique lui a valu de nombreuses descriptions par ses contemporains comme par les historiens de la Révolution.

Saint Régent montra dans son commandement les principales qualités du chef de partisans, l’audace et l’habileté. Cependant, il était faible de constitution et d’une très petite taille (1m40 environ) ; en un mot, il ne payait pas de mine, malgré ses grands yeux bleus et avec son nez un peu effilé. Ceux qui le connaissaient l’avaient néanmoins en haute estime. M. de Kérigant le dépeint comme un homme au caractère très doux, comme très intelligent, très bien élevé, et l’un des ennemis les plus énergiques de la Révolution. Il était aussi très instruit, surtout des choses de son métier. Ce petit homme si vaillant se montrait aussi enjoué et porté à la plaisanterie qu’enclin aux entreprises et même aux coups de têtes les plus hasardeux.

Saint Régent est en effet célèbre dans la chouannerie pour ses travestissements et ses coups de mains audacieux.

[...] Un autre jour, il avait besoin d’aller à Rennes. Ayant rencontré deux charbonniers dans la forêt de la Hunaudaye , il emprunta leurs chevaux et se revêtit de leurs habits. Plus loin deux gendarmes se trouvèrent sur son chemin. — « Brave homme, lui demandèrent-ils, d’où viens-tu ? » Le faux charbonnier, prenant à merveille les allures et le langage de son rôle, indiqua l’endroit d’où il venait.— « Tu dois connaître Saint-Régeant ? reprirent les gendarmes. — Oh ! dam, oui. — Comment est-il ? — Un bel homme comme moi. » Or, Saint-Régeant, faible de constitution, ne payait ni de mine ni de taille ; les gendarmes rirent, et leur interlocuteur poursuivit sa route.

1794-1795 — La première chouannerie

Entré dans l’artillerie de marine peu avant la Révolution, il émigre puis revient en Bretagne et participe en 1794 aux premiers mouvements de résistance à la République ; il est alors sous les ordres de Joseph de Boulainvilliers qui commande les forces royalistes de la région de Saint-Méen et Mauron.

Le Comité central des insurgés du Morbihan

Boulainvilliers est nommé, avec le comte de La Bourdonnaye 3 et Pierre Guillemot 4, à la tête du Comité central des insurgés du Morbihan, créé début juillet 1794, par Joseph de Puisaye. Robinault de Saint-Régent apparait dans l’organigramme de la chouannerie morbihannaise à cette époque. Une des premières décisions du Comité est de le doter d’une somme lui permettant de financer ses actions contre-révolutionnaires.

Il sera adressé à M. Desilz une somme de 7500 livres pour ses besoins, avec invitation de resserrer la correspondance, et au sieur Robineau, une somme de 5000 livres.

SAVARY, Jean-Julien, Guerre des vendéens et des chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest pendant ces guerres., Vol. 4, Paris, Baudouin frères, 1825, Voir en ligne. p. 52

Cette somme dénote l’importance de Saint-Régent. Là où le Comité du Morbihan alloue une somme de 1000 livres à chaque « agent » nommé à la tête d’un canton, le « sieur Robineau » s’en voit attribuer 5000, sans cependant qu’aucun territoire lui soit expressément affecté. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [page 98] —

Le 26 juillet 1794, il signe en compagnie de Puisaye, de Boulainvilliers et du chevalier de Busnel, la Proclamation des généraux et chefs de l’Armée catholique et royale de Bretagne aux Français qui marque le passage à la reconnaissance publique d’une chouannerie bretonne organisée. — Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 59 —

Dans une lettre de « L’Hermite » (pseudonyme de Boulainvilliers) adressée à « Mestre Pierre » (Saint-Régent) on peut lire la complicité entre les deux chouans. Boulainvilliers écrit que la région de Mauron n’est pas son pays mais celui de Robinaut. D’après le vif et sincère attachement que j’ai pour votre pays — AD 22 1 L 490 — Dans cette même lettre, Boulainvilliers lui demande Retirez mon fusil de B. ainsi que le drap de toile que j’ai chez Thérèse, c’est-à-dire chez la belle-sœur de Saint-Régent, Thérèse Orieulx au « Bois-de-la-Roche ».

Le 14 novembre 1794, il signe un état en tant que simple chef du canton de Saint-Méen. — AD 22 1 L 498 —

La paix de la Mabilais

Joseph de Boulainvilliers est exécuté par le chef chouan Pierre Guillemot en janvier 1795. Le chevalier de Troussier prend sa succession en tant que commandant de la division de Saint-Méen. Saint-Régent assure alors le commandement du canton de Concoret.

Au printemps 1795, la République, cernée sur ses frontières et attaquée par des forces contre-révolutionnaires en Bretagne et en Vendée, propose aux chouans une paix provisoire. Saint-Régent refuse de signer le traité de la Mabilais du 19 avril 1795.

Sur cent vingt-cinq généraux chouans qui avaient pris part aux négociations, vingt-deux seulement signèrent la paix et reconnurent la République. Ceux qui protestèrent et restèrent armés furent Cadoudal et les chefs du Morbihan ; Frotté, au nom de la Normandie ; Coquereau, pour le Maine ; les frères Du Boisguy, pour l’Ille-et-Vilaine ; Charles de Cintré, Du Bouais. S. de La Bourdonnaye, Montluc, Closmodeuc, La Trebonnière, Saint-Régent, de Concoret, Le Bouteiller, Legris-Duval, Duplessis-Jubiot, Lentivy de Kerveno, Leissègues, et les principaux chefs des cantonnements bretons. Hoche eut donc raison de dire :— « On vient de traiter avec quelques individus, et non avec les chefs du parti. »

CHEVALIER, Pierre-Michel-François, dit Pitre-Chevalier, Bretagne et Vendée, Paris, Coquebert éditeur, 1845, Voir en ligne. p. 611

1795-1796 — La deuxième chouannerie

Le débarquement de Quiberon

Le débarquement de Quiberon marque l’entrée dans la deuxième chouannerie. Saint-Régent fait partie des officiers chouans qui appuient le débarquement des émigrés et des troupes anglaises.

Enfin, le 27 juin, le débarquement commença sur la plage de Carnac, entre le golfe du Morbihan et la presqu’île de Quiberon. Les deux premiers régiments qui descendirent sur le sol français furent Loyal-Émigrant et Royal-Louis. La joie était grande dans tous les cœurs et sur tous les fronts. Au même instant une vive fusillade se fait entendre. Ce sont les Blancs qui, sous la conduite de Tinténiac, de Georges, de Bois-Berthelot, de Lemercier, de d’Allègre et de Saint-Régent, arrivent à la côte.

CRÉTINEAU-JOLY, Jacques, Histoire de la Vendée Militaire, Vol. 4, Paris, Plon, 1850, Voir en ligne. p. 313

Suite à cette journée victorieuse, Saint-Régent conduit sous l’uniforme anglais un détachement de l’Armée rouge 5. Il officie dans la division commandée par Tinténiac 6 et dans laquelle sert Busnel de Montoray. Il participe au coup de force des chefs chouans du Morbihan. Ceux-ci attribuent l’échec du débarquement de Quiberon à Puisaye et veulent l’éliminer.

On se borne à prendre un arrêté portant que le comte de Puisaye a perdu la confiance du Morbihan ; le conseil, les chefs de division, et généralement tous les officiers, énoncent le vœu de ne plus lui obéir. [...] On décide que Mercier la Vendée ira arrêter Puisaye au milieu même de ses amis ; l’intention secrète est de s’en défaire par un meurtre. Mercier part avec un détachement composé du chef de division Saint Régent et de douze soldats armés de carabines et gorgés d’eau-de-vie.

BEAUCHAMP, Alphonse de, Histoire de la guerre de la Vendée : ou, Tableau des guerres civiles de l’ouest, depuis 1792 jusqu’en 1815, comprenant l’histoire secrète du parti royaliste jusqu’au rétablissement des Bourbons, Vol. 4, Paris, L.-G. Michaud, 1820, Voir en ligne. p. 104

Par son éloquence, Puisaye parvient à renverser la situation en sa faveur. Il doit cependant quitter le Morbihan où il est désormais persona non grata.

L’expédition de Coëtlogon

Suite à l’échec du débarquement de Quiberon, un corps d’armée commandé par Tinténiac remonte vers les Côtes-d’Armor pour donner main à un hypothétique débarquement de matériel anglais. Les chouans de la région de Mauron, commandés par Saint-Régent sont au complet pour appuyer l’armée de Tinténiac. Le 14 juillet, les troupes sont à Saint-Jean-Brévelay et le 16 à Josselin où elles sont accrochées par des républicains. La troupe poursuit vers la Trinité-Porhoët, puis Coëtlogon où Tinténiac est tué.

Lorsqu’au mois de juillet 1795 l’armée rouge s’avança dans les Côtes-du-Nord, sous les ordres de Tinténiac, Saint-Régent la joignit à peu de distance de Josselin, et lui amena trois à quatre cents soldats ; et, après la mort de Tinténiac, il resta à Quintin avec sa division, tandis que l’armée marchait sur Chatelaudren. Agissant, tantôt isolément, tantôt avec le concours des bandes de Cadoudal, de Guillemot, de Carfort, de Dujardin, etc., il ne cessait de harceler les républicains, leur tuant beaucoup de monde et pillant les caisses publiques.

L’objectif de Georges Cadoudal, alors à la tête de cette armée, n’est plus de rejoindre Saint-Brieuc, mais de ramener sur leurs terres les chouans du Morbihan. A Mur-de-Bretagne, les chouans de Troussier et de Saint-Régent quittent le dispositif et se noient dans la population. —  GUILLOT, Jean, Révolution et chouannerie en Morbihan, Gourin, Edition des Montagnes Noires, 2014, 372 p. [page 236] —

Saint-Régent à la tête de la division de Saint-Méen

Après l’échec du débarquement de Quiberon, l’autorité de Puisaye est désavouée par les chefs chouans du Morbihan. La chouannerie morbihannaise, désormais commandée par Mercier et Cadoudal, est réorganisée en de nombreuses divisions. Saint-Régent est doté de la division de Saint-Méen en remplacement du chevalier de Troussier. —  BEAUCHAMP, Alphonse de, Histoire de la guerre de la Vendée : ou, Tableau des guerres civiles de l’ouest, depuis 1792 jusqu’en 1815, comprenant l’histoire secrète du parti royaliste jusqu’au rétablissement des Bourbons, Vol. 4, Paris, L.-G. Michaud, 1820, Voir en ligne. p. 110 —

La répression républicaine s’accentue sur le Morbihan. De nombreux chouans de Saint-Régent sont arrêtés. Le 2 décembre 1795, il réunit une centaine d’hommes pour tenter de délivrer un de ses soldats, Ambroise Alix de Concoret. Saint-Régent et ses chouans tendent une embuscade à la colonne républicaine près de la maison du Fresne en Néant et libèrent Alix après avoir tué une quinzaine de grenadiers. — Montgobert, Gilles (1993) op. cit., p. 397 —

Peu après le combat du Fresne, Saint-Régent est arrêté à Laurenan (Côtes-d’Armor) mais s’évade audacieusement de la prison de Loudéac.

Saint-Régent fut, en 1795, arrêté sur cette montagne, à la foire de Saint-Unet ; il était habillé en femme et faisait mine de tricoter. Conduit à la prison de Loudéac, il s’en évada dans la nuit.

HABASQUE, François, Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du Département des Côtes-du-Nord, Guingamp, Chez B. Jollivet, 1836, Voir en ligne.p. 55

À partir d’avril 1796, le général Hoche, après avoir pacifié la Vendée, tourne l’ensemble des forces dont il dispose vers la Bretagne. Dans un premier temps, les chouans du Morbihan réagissent.

[...] le 6 avril 1796, la légion de Saint-Méen, qui a pour chef Saint-Régent et qui est établie dans les villages avancés du Quesnois, est subitement assaillie par une division d’infanterie. Un gentilhomme nommé de Saint-Just est tué, d’autres officiers expirent au premier rang ; Saint-Régent lui-même est blessé, sa légion plie. Guillemot accourt pour la soutenir ; il est précédé de la compagnie de Loyal Émigrant. Elle marche en colonne sur la lande du Poublaye, où sont retranchés les Républicains que Guillemot, La Goublaye et Saint-Régent réunis ont forcé d’évacuer le taillis du Quesnois. Pris de front par les débris de Loyal Émigrant, les Bleus ne peuvent soutenir un pareil choc ; ils se retirent sur Locminé. Les Blancs les poursuivent avec tant de vigueur qu’ils n’osent occuper cette ville.

CRÉTINEAU-JOLY, Jacques, Histoire de la Vendée Militaire, Vol. 3, Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1842, Voir en ligne. p. 442

Saint-Régent gardera des séquelles de cette balle reçue dans le côté gauche. Quelques temps après, remis sur pieds, il épaule Guillemot près de Locminé.

Un combat livré par 1200 bleus commandés par le général Mermet près de Locminé à 1200 chouans commandés par Guillemot, aidé par Troussier et Saint-Régent laissent sur le terrain 250 morts du côté bleu, 200 chez les chouans.[...] Guillemot et ses hommes se dérobent pour mieux réapparaitre quelques jours plus tard lors d’attaques ponctuelles.

GUILLOT, Jean, Révolution et chouannerie en Morbihan, Gourin, Edition des Montagnes Noires, 2014, 372 p. [page 268]

Les chefs chouans, dépassés par les colonnes mobiles républicaines qui les traquent sans cesse, se rendent l’un après l’autre. Cadoudal, commandant des chouans du Morbihan, signe la paix le 19 juin 1796. Saint-Régent quant à lui semble n’avoir jamais véritablement déposé les armes comme le montre un courrier daté du 4 brumaire (25 octobre 1796).

Je dois vous communiquer, citoyen, l’avis qui vient de m’être donné par le ci-devant chevalier Saint-Régent, connu sous le nom de « général Pierrot » : les frères Grénédan du Plessis et quelques autres chefs chouans qui n’ont pas rendu les armes emploient tous leurs efforts pour égarer le peuple et réorganiser la rébellion dans les communes de Ménéac, La Trinité, Mohon et vous ne négligerez sans aucun doute aucun moyen pour déjouer les projets de ces factieux [...]

Guillot, Jean (2014) op. cit., p. 275

1798-1800 — La troisième chouannerie

Après l’échec de la seconde chouannerie, les royalistes tentent de reprendre le pouvoir par les urnes. La droite royaliste remporte les élections d’avril 1797 et supprime alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Mais à Paris, le 4 septembre 1797, trois des cinq Directeurs, Reubell, La Révellière-Lépeaux et Barras tentent un coup d’État, soutenu par l’armée commandée par Hoche et Augereau, qui annule les résultats de l’élection dans 49 départements (notamment dans l’Ouest). Les prêtres réfractaires sont de nouveau poursuivis.

En avril 1798, Saint-Régent s’embarque pour l’Angleterre avec Cadoudal qui veut prendre le commandement officiel de la chouannerie. Décoré de la croix de saint Louis et nommé colonel, il regagne la Bretagne en août et reprend les armes.

Saint-Régent, dit Pierrot, avait débarqué près du Guildo [Côtes-d’Armor] avec 8000 liv. en or ; que de là il avait gagné les bois de Merdrignac et de Grand-Champ, où il avait communiqué avec Georges et La Vendée, assisté d’un prêtre nommé Le Goff, ex-recteur de Concarneau.

DUCHATELLIER, Armand, René, Histoire de la Révolution dans les départemens de l’ancienne Bretagne, Vol. 5-6, Paris, Chez Desessart, 1836, Voir en ligne. p. 152

Cadoudal s’attend à être nommé à la tête de l’Armée catholique et royale de Bretagne en remplacement de Puisaye désavoué par les chouans et les princes français. Finalement, c’est le comte de Béhague 7, très âgé (71 ans...) et impotent qui obtient le commandement. Mais les chouans du Morbihan ne reconnaissent pas son autorité et se rallient à Cadoudal.

On raconte ainsi que Saint-Régent arriva un jour à une réunion d’officiers enveloppé de la tête au pied dans des couvertures, sur une civière, et comme chacun s’empressait autour de lui, le croyant malade, il se leva alors avec le sourire et déclara à ses pairs : « Je voyage à la Béhague ! »

Guillot, Jean (2014) op. cit., p. 292

Les braquages

La chouannerie est en manque de financement. Saint-Régent se spécialise dans les attaques à main armée pour trouver des fonds. Le 13 novembre 1798, il s’empare des fonds de caisse du receveur général de Loudéac.

Son audace était extrême ; il la poussait jusqu’à la témérité ; aussi le 23 brumaire an VII, à huit heures et demie du soir, il ne craignit pas de se présenter chez le receveur-général des finances à Loudéac. Enlever son argenterie et ses fonds de la caisse fut pour lui l’affaire d’un instant. Le 7 thermidor de la même année, renforcé par la bande de Dujardin, il s’embusqua à une lieue de Loudéac, des deux côtés du chemin qui mène à Moncontour, et il enleva 32,000 fr. que ce même receveur faisait passer à Saint-Brieuc. Le sergent qui commandait l’escorte, composée de 15 conscrits, avait négligé de faire éclairer la route. Il eut neuf hommes tués et le reste prit la fuite.

HABASQUE, François, Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du Département des Côtes-du-Nord, Guingamp, Chez B. Jollivet, 1836, Voir en ligne.p. 55

Le 5 ou le 7 février 1799, il récidive en attaquant la diligence Lorient-Rennes à hauteur des collines de Bréneau (Bernéant ?), entre Campénéac et Beignon. Saint-Régent, à la tête d’une vingtaine d’hommes, s’empare de 4000 francs et des dépêches de la République 8.

Je me suis, à la vérité, trouvé à l’attaque d’une diligence, aux huttes Borneau, entre Ploërmel et Plélan-le-Grand, il y a environ un mois ; je ne sais ce qu’est devenu le quelque argent pris. Nous étions 9 ou 10 ; Saint- Régeant, chef de division. Moi, mon frère : Brésau, tué à Bréhan-Loudéac. —  CHASSIN, Charles-Louis, Les pacifications de l’Ouest, 1794-1801, Vol. 3, J. Floch, 1973. [page 283] —

La réorganisation de la chouannerie morbihannaise

Le 20 août 1799, Cadoudal réunit ses officiers dans son repaire de la « maison du Roc » en Bignan. Il y réorganise la chouannerie morbihannaise en huit légions. La 5e légion (légion de la Trinité-Porhoët) est placée sous le commandement de Saint-Régent qui prend sous ses ordres Sévère Le Maintier de Lehellec comme lieutenant colonel, le chevalier de Troussier comme major ainsi que trois chefs de bataillon : Félix Dujardin, Pierre Gaudin du village de Gouesmellan en Ménéac et Bauché. — Montgobert, Gilles (1993) op. cit., p. 405 —

Parallèlement à la réorganisation de la chouannerie, Bonaparte nomme de son côté le général Antoine Giraud 9 à la tête du deuxième arrondissement du Morbihan qui comprend une partie du territoire de Guillemot, ainsi que la totalité de celui commandé par Saint-Régent.

L’attaque de Saint-Brieuc

Dès la mi-octobre 1799, les forces contre-révolutionnaires réunies sous le commandement de Cadoudal ont prévu d’attaquer les principales villes de l’Ouest.

Les nouveaux chefs de la Vendée se joignent alors à ceux de la Chouannerie ; Chatillon, D’Andigné, Penhouet, etc., surprennent Nantes. Pendant que Lemercier et Saint-Régent s’emparent de Saint-Brieuc [...]

CHEVALIER, Pierre-Michel-François, dit Pitre-Chevalier, Bretagne et Vendée, Paris, Coquebert éditeur, 1845, Voir en ligne. p. 636

Le samedi 27 octobre 1799, Saint-Régent participe à l’attaque de Saint-Brieuc avec les chouans de Pierre-Mathurin Mercier dit « la Vendée » (1774-1801), commandant en chef de l’Armée catholique et royale des Côtes-du-Nord.

L’année suivante, sa sœur étant détenue à la prison de Saint-Brieuc avec plusieurs royalistes, au nombre desquels se trouvaient MM. de Kernen, émigré, de la Roche et Mme Lefrotter, condamnée à mort, et qui devait être exécutée quelques jours après, une expédition fut résolue pour tenter de soustraire ces malheureux au sort qui les attendait. Dans la nuit du 4 au 5 brumaire de l’an VIII [26-27 octobre 1799], une bande de chouans, au nombre de cinq ou six cents, commandée par Saint-Régent, Mercier et de Carfort, se porta sur Saint-Brieuc. La ville fut prise presque sans résistance, et les insurgés, après avoir délivré les prisonniers, se retirèrent, emmenant une pièce de canon dont ils s’étaient emparés.

Robinault de Saint-Régent s’illustre particulièrement au cours de cette attaque.

Saint-Régeant, suivi de deux cent cinquante hommes de sa division, entra le premier dans le poste qui gardait les détenus royalistes, le désarma ; puis quoique blessé, légèrement il est vrai, il pénétra dans la prison et délivra ceux qui y étaient renfermés.

L’amnistie du Premier consul

Après cette attaque, Saint-Régent revient sur ses terres. Il s’attaque alors à des acquéreurs de biens nationaux et autres amis de la Nation. Le 11 novembre 1799, ses hommes détroussent un paimpontais.

Gaspais Jean Baptiste, marchand et cultivateur au Cannée. Paimpont. Plainte de l’extorsion d’argent faite par deux individus dont "Monsieur Justice, du bourg de Merdrignac, capitaine de la division de Pierrot, comme acquéreur de biens nationaux, le 20 brumaire de l’an 8.

TIGIER, Hervé, Le pays de Brocéliande en paroles et en actes, Auto-édition, Paimpont, 2011.

Jean Guillemin, secrétaire de l’ancienne administration municipale de Lanouée, est lui aussi arrêté par les chouans dans la forêt de Lanouée puis libéré par Saint-Régent.

[...] passant, un jour de brumaire an VIII, par cette forêt pour se rendre au Plessis-Jaulme, il avait rencontré une vingtaine de chouans qui voulaient le fusiller, qu’alors il les avait priés de le mener à leur chef et que, sur ses instances, ils l’avaient enfin conduit au lieu-dit la Réserve, où étaient, dans des broussailles, Saint-Réjant et plusieurs autres, et qu’après bien des hésitations et des pourparlers à voix basse avec ses compagnons Pierrot avait ordonné qu’on relâchât ce prisonnier, lui faisant bien défense toutefois de retourner à Josselin et de parler au citoyen Chage, commissaire du gouvernement pour ce canton de La Noué.

LORÉDAN, Jean, La machine infernale de la rue Nicaise (3 nivôse, an IX), Paris, Perrin, 1924, Voir en ligne. pp. 214-215

Au cours de la troisième chouannerie, les chouans ne sont plus soutenus par les populations rurales qui aspirent à la paix avec la République. Cadoudal donne alors des consignes pour épargner les populations civiles, afin de regagner leur soutien. Saint Régent est comme les autres chefs, contraint de se retirer dans la plus stricte clandestinité pour échapper aux républicains. À cette époque, il habite souvent une cabane dans la forêt de Lanouée.

Dans la région où se trouvent la Trinité-Porhoët, Mohon, Ménéac, Evriguet et enfin Lanouée. Parmi les brousses de la forêt de ce nom, dans une loge, près d’un endroit appelé Récoeur où vivait un garde forestier appelé Le Roux, résidait souvent au milieu de 1799, le chef royaliste de cette région, le chevalier Pierre Robinault de Saint-Régent, presque uniquement connu sous le surnom de Pierrot. Il paraissait encore assez fréquemment au Haut et Bas-Quetel, et à Kerffouquet en Pleugriffet ; il avait des intelligences à Ploërmel et faisait souvent le voyage de Rennes déguisé en charbonnier ou en sabotier.

Sageret, Émile (1901) op. cit., p. 234

Il est alors habituellement vêtu d’une pelisse de hussard, jaune et garnie d’hermine, d’un pantalon de peau, d’un gilet moucheté couleur café.

Bonaparte renverse le Directoire lors du coup d’État du 18 Brumaire (9 novembre 1799). Bonaparte change totalement de stratégie pour en finir avec la chouannerie. Il rétablit la liberté religieuse et suspend les levées d’hommes. Il propose l’amnistie aux insurgés qui se rendront et menace d’exécution les chefs récalcitrants.

En décembre 1799, le Premier consul Bonaparte promet l’amnistie à tous les chouans qui déposeront les armes dans les dix jours. Saint-Régent déchire le billet d’amnistie et continue le combat.

Le 25 janvier 1800, le dernier affrontement de la troisième chouannerie, la bataille du Pont-du-Loch 10 oppose 6000 chouans commandés par Cadoudal et Guillemot aux troupes républicaines de Vannes. Saint-Régent arrive le soir alors que les combats sont finis, pour renforcer Cadoudal. Sa troupe tombe sur les républicains du capitaine Gency venus de Rennes pour porter secours aux armées du Morbihan. — Guillot, Jean (2014) op. cit., p. 268 —

Dernières actions dans la chouannerie

Le 10 mai 1800, Cadoudal est reçu à Londres par le comte d’Artois 11 qui le nomme général en chef de l’Armée catholique et royale de Bretagne avec le grade de lieutenant-général. Il rejoint la Bretagne le 3 juin et réorganise la chouannerie en neuf régions, chacune sous les ordres d’un adjudant-général. Saint-Régent est l’un d’eux.

Le Morbihan à lui seul comprenait en tout ou en partie quatre adjudances : [...] Une troisième était départie à Saint-Régent. Georges [Cadoudal] le chargeait de la contrée de Ploërmel, et des bandes antérieurement commandées par les frères Dubouays. De plus, il conservait tous ses pays d’Ille-et-Vilaine et de Côtes-du-Nord où il avait jadis dirigé l’insurrection. Paimpont et Saint-Méen dans le premier de ces deux départements, Broons et Merdrignac dans le second, faisaient partie de son lot ; il devait y organiser aussi de nouvelles légions

SAGERET, Emile, « La nouvelle administration du Morbihan et ses trois premiers mois d’exercice (avril-juillet 1800) », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1905, p. 49-141, Voir en ligne. p. 124

La victoire de Bonaparte à la bataille de Marengo le 14 juin brise le plan de débarquement anglais en Bretagne élaboré par Cadoudal et William Pitt. Les troupes républicaines accentuent leur pression sur les chefs chouans. Seules quelques petites bandes irréductibles, dont celle de Saint-Régent, se livrent à des assassinats de patriotes mais ne s’attaquent plus aux troupes régulières.

Deux colonnes mobiles, l’une emmenée de Saint-Brieuc par le capitaine Gency, et l’autre, de Josselin, par le capitaine Georgetta, guidées par un sous-chef de la « bande du chevalier Pierrot », fouillaient la forêt de la Nouée, le 31 août. Elles y découvraient le quartier général de Saint-Régent, le Château-Vert, une baraque en bois revêtue de gazon au milieu d’un fort à sanglier. Elles y trouvaient quelques lettres, des balles et trois ou quatre livres de plomb en lingot. Parcourant les environs, elles ramassèrent plusieurs espions et messagers, ainsi qu’une fille Jossigant, maitresse de Pierrot. Deux des prisonniers s’étaient offert à conduire Gency au point où se faisait la correspondance entre Saint-Régent et Carfort. Une expédition était dirigée de ce côté le 3 septembre.

. CHASSIN, Charles-Louis, Les pacifications de l’Ouest, 1794-1801, Vol. 3, J. Floch, 1973. [page 346]

Le vendredi 28 novembre 1800, « Pierrot » est à Paimpont, s’attaquant à un républicain de « Gaillarde ».

Macé Jan, à Gaillarde, Paimpont. Plainte pour un vol à main armée commis chez lui le 7 frimaire an 9, lui sont enlevées "cinq chartées qui ont été conduites par les ordres de Louis Robinaux de Saint Regeant dit Petit Pierrot et compagnie au nombre d’environ trois cents" et déchargées dans une lande de Mauron.

TIGIER, Hervé, Le pays de Brocéliande en paroles et en actes, Auto-édition, Paimpont, 2011.

Le complot contre Bonaparte

Alors que Fouché (1759-1820) 12 tente en vain de faire assassiner Cadoudal, ce dernier demande à Saint-Régent de se rendre à Paris pour y remplir une mission. Il y arrive le 5 frimaire et retrouve Joseph Picot de Limoëlan, Édouard La Haye Saint-Hilaire et André Joyaux.

Ces quatre hommes sont chargés par Cadoudal d’assassiner Bonaparte. Saint-Régent choisit le mode opératoire de l’attentat de la rue Saint-Nicaise du 3 nivôse an IX (24 décembre 1800) également appelé l’affaire de la machine infernale. Le Premier consul échappe de peu à l’explosion, qui en revanche cause de nombreuses victimes civiles.

Saint-Régent est arrêté le 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801) et condamné à mort le 16 germinal (6 avril 1801).

La mort de Saint-Régent

Alors que Saint-Régent emprisonné attend son exécution, sa belle-sœur, Thérèse Orieulx remue ciel et terre pour le sauver.

Après plusieurs mois de captivité, Saint-Régent meurt guillotiné le 1er floréal an IX (21 avril 1801). Apprenant plus tard son exécution, Joseph de Puisaye consacre à Saint-Régent un long passage dans ses mémoires.

J’ai appris la fin déplorable de ce malheureux St. Régent ; et certes, quelque douloureusement qu’elle m’ait affecté, j’en ai été moins touché que de la cause qui lui a été imputée ; la direction de cette machine infernale, qui, pour se défaire d’un homme qui dès le lendemain eût été remplacé par un autre ou par mille, devoit envelopper dans son effet destructeur, un nombre incalculable de victimes innocentes et de citoyens paisibles. [...] Je persiste à croire que Saint-Régent, a péri victime de la lâcheté et du crime des autres, et j’espère que le temps qui découvre tout, rendra sans tache à sa mémoire, six années de dévouement, de constance et de vertu. [...] Saint-Régent avait peu d’esprit ; il était susceptible d’être facilement exalté : mais ce défaut fut compensé par l’âme la plus loyale et la plus noble. Sous le rapport politique, il était peu capable de discerner la sottise de la mesure, dont on l’a accusé d’avoir été l’instrument. Il avoit en lui même tout ce qu’il fallait pour en sentir l’odieux, et il étoit loin d’être le partisan de la doctrine, non moins stupide qu’atroce des assassinats.

PUISAYE, comte Joseph de, Mémoires du comte Joseph de Puisaye : qui pourront servir à l’histoire du Parti royaliste françois durant la dernière Révolution., Vol. 2, Londres, impr. de Cox, fils et Baylis, 1803, Voir en ligne. p. 534

Bibliographie

BEAUCHAMP, Alphonse de, Histoire de la guerre de la Vendée : ou, Tableau des guerres civiles de l’ouest, depuis 1792 jusqu’en 1815, comprenant l’histoire secrète du parti royaliste jusqu’au rétablissement des Bourbons, Vol. 4, Paris, L.-G. Michaud, 1820, Voir en ligne.

BOURG, Edmé-Théodore, Napoléon considéré comme général, premier consul, empereur, prisonnier à l’Ile d’Elbe et à Sainte-Hélène ou vie impartiale de ce grand capitaine, Vol. 2, Paris, Plancher, libraire, 1822, Voir en ligne.

CHASSIN, Charles-Louis, Les pacifications de l’Ouest, 1794-1801, Vol. 3, J. Floch, 1973.

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GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012.

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JOUFFROY, Achille de, Les fastes de l’anarchie, ou précis chronologique des événemens mémorables de la Révolution Française, depuis 1789 jusqu’en 1804, Vol. 2, Paris, Chez Pillet Ainé, Imprimeur-Libraire, 1820, Voir en ligne.

LEVOT, Prosper, Biographie Bretonne, Vol. 2, Vannes, Cauderan, 1857, Voir en ligne.

LORÉDAN, Jean, La machine infernale de la rue Nicaise (3 nivôse, an IX), Paris, Perrin, 1924, Voir en ligne.

MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993.

NEVEU, Emmanuel, La chouannerie, St-Hilaire du Harcouët, Imprimerie Lechaplais, 1972.

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SAGERET, Emile, « Etude sur la situation du parti royaliste dans le Morbihan au début de l’an VIII. », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1901, p. 218-256, Voir en ligne.


↑ 1 • également orthographié Robineau de Saint-Régeant

↑ 2 • Commune du canton de Ploërmel

↑ 3 • René-Julien de La Bourdonnaye de Coëtcandec (1758-1829) commanda le mouvement chouan dans le Morbihan en 1793-1794 et participa aux célèbres négociations de La Jaunaye en 1795.

↑ 4 • Pierre Guillemot, né le 1er novembre 1759 à Kerdel, lieu-dit de Bignan (Morbihan) et fusillé le 5 janvier 1805 à Vannes, dit « le Roi de Bignan », est un chef militaire chouan qui tint en respect les troupes républicaines dans une grande partie du Morbihan de l’an II à VIII (1794 à 1800).

↑ 5 • Les chouans avaient revêtu des uniformes rouges pour laisser croire à une coalition avec l’armée anglaise (d’où le nom d’Armée rouge qui lui est donné).

↑ 6 • Vincent de Tinténiac, né à Bannalec vers 1764, tué au château de Coëtlogon le 18 juillet 1795, est un général français qui s’est illustré pendant la chouannerie.

↑ 7 • Jean-Pierre Antoine, comte de Béhague de Villeneuve (Calais 1727 - Londres 1813) est un général et gouverneur colonial de la Révolution française. En 1791, Béhague rejoint les Britanniques et l’armée des émigrés. Il est nommé le 9 mai 1798 général en chef de l’Armée catholique et royale de Bretagne. Mal accueilli par les chouans, il repart pour l’Angleterre et déclare qu’il n’y a plus de chouans. Ceux-ci protestent en envoyant Pierre-Mathurin Mercier « la Vendée » auprès du comte d’Artois. Béhague conserve le titre officiel de chef de l’armée de Bretagne mais Cadoudal en reçoit officieusement le commandement effectif.

↑ 8 • Le 4 septembre une autre attaque de diligence a lieu à Plélan. Nous ne savons pas si Saint-Régent en était à l’origine. — Guillot, Jean (2014) op. cit., p. 300 —

↑ 9 • Antoine Giraud, né le 6 février 1749 à Cotignac (Var), mort le 3 octobre 1811 à Les Petites-Armoises (Ardennes), est un général de brigade de la Révolution française.

↑ 10 • Aujourd’hui un hameau de ce nom est situé sur la rivière Loc’h, dans la commune de Locmaria-Grand-Champ (Morbihan)

↑ 11 • Le comte d’Artois est le frère de Louis XVI et futur Charles X.

↑ 12 • Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, duc d’Otrante, comte Fouché, est un homme politique français, né le 21 mai 1759 au Pellerin près de Nantes et mort le 26 décembre 1820 à Trieste. Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire, il déjoue l’attentat de la rue Saint-Nicaise (1800) et prouve qu’il est le fait des royalistes.