Le menhir de la Ville Guichais
La Chaise de Merlin
Le menhir de la Ville Guichais, aussi appelé « Chaise de Merlin » est situé non loin du « Tombeau de Merlin » sur la commune de Saint-Malon-sur-Mel.
L’alignement de la Ville Guichais
Le site mégalithique de la Ville Guichais en Saint-Malon-sur-Mel (Ille-et-Vilaine) est constitué de quatre blocs en schiste pourpré qui formaient peut-être un alignement. Le bloc principal, appelé « menhir de la Ville Guichais » ou « Chaise de Merlin », a une hauteur de 2,32 m pour 1,20 m de largeur et 1,20 m d’épaisseur. Deux autres blocs sont couchés vers le nord. Un quatrième, vertical, se trouve à quelques mètres du premier menhir.
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1858 — Neuf pierres renversées en Saint-Malon
Un monument mégalithique, probable Cromlec’h
constitué de neuf pierres renversées
, est mentionné par L’abbé Oresve en 1858 dans les landes de Lanvai en Saint-Malon.
Dans la paroisse de Saint-Malon, il y a plusieurs monuments. [...] Le nord-est de la lande de Lanvai possède neuf pierres, renversées à l’exception d’une de trois mètres de hauteur. Il est probable que cette dernière était un cromlech.
La lande de Lanvai en Saint-Malon n’est mentionnée ni sur la carte IGN ni sur le cadastre de 1823. L’abbé Oresve fait-il référence à la lande de Lanval, sur laquelle se situe le menhir de la Ville-Guichais et son possible alignement ?
Le menhir et l’archéologie contemporaine
Le site mégalithique est pour la première fois mentionné de manière certaine dans un inventaire archéologique inédit de 1971. Le bloc principal est nommé « menhir de la Ville-Guichais ». — HENRY, Paul, Les menhirs des arrondissements de Rennes et Saint-Malo, Mémoire de maitrise, Université de Haute-Bretagne, 1971, 277 p. [pages 214-221] —
1989-2004 — Jacques Briard
L’archéologue Jacques Briard mentionne pour la première fois le site mégalithique de la Ville-Guichais en 1989. Il le compare aux menhirs de Comper ou de la Pierre Drète, alignements situés eux aussi sur l’extrémité orientale de la forêt.
En bordure orientale de la forêt, le menhir de la Ville-Guichais ou Roche Trébulente, à Saint-Malon-sur-Mel est lui aussi associé à deux autres blocs couchés et une petite dalle de schiste dressée. Ainsi se confirme la présence de petits alignements, beaucoup plus nombreux que prévu, témoignant au néolithique de la vivacité des cultes archéologiques sous forme d’une multitude de petites files de menhirs.
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Jacques Briard donne une autre description du menhir de la Ville Guichais en 2004 1.
Menhirs et alignement (?) (Roche Trébulente ou Chaise de Merlin). La Ville Guichais, près de la D 31.
Le principal menhir (N°1), la Chaise de Merlin, a une hauteur de 2.32 m, une largeur maximale de 1,20 m et une épaisseur maximale de 1,14 m à 1,20 m (fig. 112) ; il a une forme sub-parallélépipédique incliné vers le nord de 13°. Deux blocs sont couchés à 3,20 et 5,20 m de ce menhir (respectivement L= 2,26 m, l= 1,10 m à 0,40 m, pour le N°2, et L= 2,38 m, l= 0,55 m à 0,70 m, pour le N°3).
Un troisième bloc (N°4), fiché en terre, se trouve à proximité (5,60 m) (h= 0,40 m, l=0,70 m, e= 0,15 m). Avec ces quatre blocs en schiste pourpré, on est peut-être en présence d’un ancien alignement.
2011 — André Corre
Le site mégalithique de la Ville Guichais fait l’objet en 2O11 d’un examen archéologique, par André Corre pour le Cerapar.
Un menhir dressé de 2,32 m. de hauteur et trois blocs couchés dont un de 2,26 m. et un autre de 2,38 m.
L’archéologue voit lui aussi dans ces quatre blocs les vestiges d’un possible alignement
du Néolithique.
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La « Chaise de Merlin »
Ce menhir est sorti de l’anonymat au cours des années 1970. Dans un premier temps mentionné sous le nom de menhir de la Ville Guichais, il est par la suite nommé « Chaise de Merlin ».
L’utilisation de cette appellation, peut s’expliquer par la proximité du mégalithe avec le « Tombeau de Merlin » et son extrémité en forme de L.
Cette dénomination est peut-être l’œuvre de Patrick Lebrun, natif de Saint-Malon-sur-Mel (35). Ce conteur de Brocéliande, président de l’association des Amis du moulin du Châtenay racontait avec sérieux que lorsqu’il était tout jeune, ses parents, s’attristant des difficultés qu’il avait à parler, venaient l’asseoir sur la pierre pour sa guérison... Il faut croire que la magie de Merlin est intervenue, puisque notre conteur, aujourd’hui disparu, s’est largement rattrapé par la suite !