Le moulin du Grand-Bois en Plélan

Un moulin de la baronnie de Comper

1631 — Première mention

La plus ancienne mention du moulin du Bois date de 1631. Elle provient d’un document notarial détaillant la liste des propriétés du comté de Montfort aliénées par Henri III de la Trémoille (1598-1674) au profit de François d’Avaugour, seigneur de La Lohière et de Guer ¹.

Le nom du moulin est cité en tant que repère géographique. [...] la Russelais, Plaisance et bas du Gué de Plelan et ce qui en depend de Brecilien le Perray avec le canton appellé les Meraux situés proche le moulin du bois et autres endroits dependant de la ditte frairie et fiefs de Tredial et de la Riviere sans reservation ²— 20 J 6 - 5 juillet 1631 in TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : Trudo - Trédéal -Coganne, auto-édition, 2022, 680 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 63] —

1744 — Une propriété des Sieurs de Montigny

Hervé Tigier a mis en évidence l’appartenance du moulin du Bois au baron de Comper, le Sieur de Montigny au milieu du 18^e siècle. —  20 J 6. Fonds de Montigny. (20 J 40 : suite jusqu’en octobre 1746). in TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : Telhouët, auto-édition, 2022, 686 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 502] —

Tirant son analyse du Journal de depense depuis le 1 may 1744 inclusivement jusqu’au 1 may 1746 exclusivement., il écrit :

Le premier journal avec son demi-millier d’entrées permet de savoir à quoi ont servi les 16094 livres dépensées en deux ans (8816 pour 1745 année complète) sous la responsabilité du régisseur de Comper. Une conclusion s’impose immédiatement et même un emboîtement de conclusions : primo ce budget global - soit environ 670 livres par mois - est principalement employé en rémunérations, secundo celles-ci elles-mêmes avant tout destinées à l’entretien des bâtiments, tertio essentiellement les moulins, et quarto tout particulièrement le moulin de la Cheze, dans une moindre mesure les moulins de Comper ou les moulins du Bois (près du Pont du secret), d’Isaugouet et des Chatelets. Les moulins sont en effet la première source de revenu de la baronnie sous réserve que leur entretien (chaussées comprises) n’absorbe pas tout le revenu ; comme ceci est craint concernant le moulin du Bois selon une lettre du même fonds.

En cette même année, le moulin est affermé à Joseph Tigier.

Moulin du Bois - Reçeu le 23 8bre 1744 de Joseph Tigier la somme de soixante dix livres pour l’année de jouissance de sa ferme passée entre luy et moy echue de la St. Jean derniere.

1795-1828 — Un moulin affermé à la famille Collin

La famille Collin est attestée en tant que locataire du moulin du Bois entre 1795 et 1828.

21 juin 1795

Jean Collin, du moulin du Bois—  4E 10691 7 - Messidor an III in TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : Telhouët, auto-édition, 2022, 686 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 101] —

27 février 1797

Sous l’Ancien Régime, les moulins de Plélan appartenaient au seigneur de Plélan, Louis-François de Montigny. Le moulin du Grand Bois fut loué pour neuf ans à Jean Collin, le 9 ventose de l’an V, alors qu’il y habitait depuis environ quatorze ans. Ses parents, Julien Collin et Anne Vavasseur, en étaient locataires avant lui. Après son mariage avec Marie Hossu, célébré le 4 thermidor de l’an V, il s’installa chez son épouse à la Vieille Ville et cultiva les terres de l’exploitation toute en continuant son activité de meunier.

20 mai 1811

Procès-verbal en trente-un articles du moulin et métairie de la Ruisselée par les experts de Monsieur Louis Leveillé, directeur des forges, et de Jean Ramel, meunier au moulin de la Chèvre, respectivement Jean Collin du moulin du Bois et René Baudouin, charpentier au Canecq. Il signe.

Aout 1816

Des 8 et 9 août 1816 [4E 21 45], procès-verbal d’estimation des moulins du Bois, situés en dessous du Pont du secret appartenant à M. Louis François de Montigny montant à la somme de 2227,25 francs rapporté par Jean Ramel, meunier à la Chèvre et Louis Hervot, meunier au Gué.

5 septembre 1828

Le 5 septembre 1828, Louis François de Montigny, son propriétaire, décède à Paris.—  3Q 27 313 in TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : les Paimpontais du Bourg, des Forges et du Gué, auto-édition, 2022, 789 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 612]  —

Le moulin au 19^e siècle

1845 — Une mention dans le dictionnaire d’Ogée

Le moulin du Grand-Bois est cité dans la réédition de 1845 du dictionnaire d’Ogée parmi les cinq moulins à eau de la commune de Plélan. —  OGÉE, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne : M-Z, Vol. 2, Réédition par A. Marteville et P. Varin, 1845, Rennes, Molliex, Libraire-éditeur, 1780, Voir en ligne.p. 284 —

1860-1935 — Un moulin à tan

L’utilisation du moulin du Bois en tant que moulin à tan est attestée dans la deuxième moitié du 19^e siècle par un plan provenant des Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine (A.D.I.V.)

Cette utilisation pour le tan est confirmée par Hubert Gernigon au tournant du 19^e et du 20^e siècle.— Propos d’Hubert Gernigon collectées par Anne-Marie Goolaerts en 2000. —

Entre 1890 et 1939, il est appelé communément moulin Gernigon, du nom de la famille qui le possède. —  EALET, Jacky, LARCHER, Guy et BEAUDOIN, Marcel, Plélan-le-Grand en Brocéliande, Yellow Concept, 2022, 411 p. [page 164] —

1935-1954 — La fin du moulin

De 1935 à 1939, Armand Gernigon s’associe à son demi-frère, Philippe, qui a hérité du moulin du Bois. —  GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002. —

Le moulin est alors utilisé en tant que minoterie de blé et de sarrasin. — Propos d’Hubert Gernigon collectés par Anne-Marie Goolaerts en 2000. —

Mais l’aventure tourne à la catastrophe, car Philippe, joueur invétéré à la bourse au blé, perd tout l’argent investi. C’est la faillite.

En 1954, c’est Georges Jolland qui y était minotier. Il fut le dernier minotier du moulin du Bois.