vers 1000 av. J.-C
La torsade en or d’Augan
Un bijou de l’Âge du Bronze Final
Un collier en or a été découvert en 1749 au Bois du Loup en Augan (Morbihan). Ce bijou, aujourd’hui disparu, a été rattaché aux torsades de type Tara-Yeovil datées de la fin de l’Âge du Bronze (vers 1000 av. J.-C.).
La découverte de la torsade en 1749
Un collier en or a été découvert en 1749 au « Bois du Loup » en Augan. L’objet aujourd’hui introuvable est mentionné dans une correspondance conservée au département des médailles de la Bibliothèque nationale.
Figure d’une bare ou cordon d’or qui a été trouvée depuis environ deux ans (1749), dans la paroisse d’Augan au village du Loup, à deux lieues de Ploërmel, en Bretaigne, au bord d’une marre, dans un bas chemin, par une petite gardeuse de vaches. Ce morceau a été perdu et retrouvé plusieurs fois depuis deux ans, croyant que ce n’étoit rien de conséquence. Il avoit trois pieds quatre poulces de long et pesoit environ un marc sept onces, et à l’essay s’est trouvé au titre de saise liaras. L’on ne sçait à quoy cela pouvoit servir ; on prie les curieux de le marquer, 1752.
La forme du collier en or nous est connue par un dessin, accompagnant la correspondance du département des Médailles, qui la rattache au type de Tara-Yeovil, daté de l’Âge du Bronze Final. La torsade d’Augan qui mesurait 108 cm et pesait 458 g a certainement été fondue par la suite.
Les torsades de type Tara-Yeovil
L’objet découvert au Bois du Loup en 1749 est une torsade en or de type Tara-Yeovil, du nom de la colline irlandaise de Tara et d’une localité du Somerset, Yeovil où l’on trouva ce type de bijoux.
Ces torsades de l’Âge du Bronze importées du continent britannique sont formées de bandes soudées entre elles ou de barres passées dans une filière en croix puis tordues sur elles mêmes, terminées par de grandes extrémités en trompettes. La chronologie généralement retenue pour la fabrication de ces torsades est d’environ 1000 av. J.-C ; leur utilisation a cependant pu perdurer jusqu’à la fin du Bronze Final, vers -700 av. J.-C. — GIOT, Pierre-Roland, BRIARD, Jacques et PAPE, Louis, Protohistoire de la Bretagne, Rennes, Editions Ouest-France, 1995. [page 114] —
Treize torsades de Tara-Yeovil sont recensées en France dont quatre en Bretagne 1. Citons parmi les exemples les plus représentatifs, les torsades trouvées à Cesson (Ille-et-Vilaine), actuellement conservée au Musée de Cluny et à Saint Leu-d’Esserent (près de Creil), conservée au Cabinet des médailles et Antiques de la B.N.F. Ces bijoux d’importation britannique marquent l’apogée du travail de l’or de la fin de l’Âge du Bronze.
Cet amour britannique, subit, pour le bijou torsadé élimina progressivement la vieille technique des plaques estampées ou gravées dont les lunules irlandaises avaient autrefois fourni un si merveilleux exemple. Barres, rubans simples ou associés furent à qui mieux mieux tordus sur eux-mêmes, les réalisations ultimes et les plus compliquées, les torques de Tara-Yeovil, produits presque « en série », connurent une exportation florissante sur le continent.[...] [Les] types de Tara-Yeovil découverts en Bretagne (Augan, Morbihan ; Kerdrein-en-Plouguin, Finistère, et Le Pual-sur-la-Touche en Cesson-Sévigné, Ille-et-Vilaine), [...] appartiennent aux formes les plus évoluées, à éléments de base cruciformes, composés par le passage de barres en filière ou par la soudure de bandeaux longitudinaux.