Les chênes creux de la chapelle de Kernéant à Néant-sur-Yvel
Des arbres remarquables
Trois chênes creux classés sous le label Arbre remarquable poussent au milieu d’un bosquet de chênes jouxtant la chapelle de Kernéant en Néant-sur-Yvel.
Premières mentions
Les chênes pédonculés (Quercus robur) de Kernéant sont pour la première fois mentionnés en 1871 dans un article consacré à Anne-Toussainte de Volvire. La « sainte de Néant » avait l’habitude de se rendre à la chapelle de Kernéant.
Une modeste et antique chapelle existait, alors comme aujourd’hui , auprès du village de Kernéant, dans la paroisse de Néant, et en portait le nom. Placée sur une éminence, entourée de chênes séculaires [...]
Il sont pour la première fois véritablement décrits en 1967 par Amand Boulé. L’ouvrage consacré à l’histoire du « Bois de la Roche » mentionne un épisode de la Seconde Guerre mondiale auquel les chênes sont associés.
Nous arrivons à la chapelle de Kernéant près de laquelle se dressent cinq vieux chênes plusieurs fois séculaires dont les troncs largement ouverts peuvent abriter les visiteurs. Ces arbres n’ont plus de cœur et cependant chaque printemps leurs branches se couvrent de feuilles nouvelles. L’un d’entre eux qui forme avec ses branches maitresses une fourche monumentale servit d’abri à plusieurs hommes du village lors de la rafle de Guilliers et des communes voisines organisée par les allemands en janvier 1944, en représailles de la mort d’un de leurs soldats lâchement assassiné...
En 1986, Jean Markale cite Les chênes centenaires de Kernéant
comme exemple d’ancienne clairière druidique christianisée. L’étymologie de Kernéant comme la référence aux druides est un abus manifeste du celtisme propagé par l’écrivain breton.
En Bretagne, ces chapelles, extrêmement nombreuses et dispersées à travers champs, landes et bois, sont entourées de ce qu’ont appelle un « placître » 1, espace plus ou moins vaste planté d’arbres.[...] Ces placîtres sont en fait la figuration du nemeton 2 primitif. Un site comme celui du Kernéant-en-Néant (Morbihan), chapelle insignifiante (mais avec une substructure carolingienne) entourée d’un placître planté de chênes centenaires, le tout sur une éminence, est révélateur. De plus, le nom de Kernéant signifie « ville du nemeton ». La Bretagne est particulièrement riche en placîtres qui sont la figuration de l’ancienne carrière sacrée où officiaient les druides.
En 2005, dix ans avant l’inventaire régional officiel, un ouvrage de photographies propose une sélection d’arbres remarquables de Bretagne. Olivier Hamery, son auteur, y photographie treize arbres ou ensembles d’arbres du Pays de Brocéliande
parmi lesquels les chênes de Kernéant.
Non loin du château du Bois de la Roche, la chapelle de Kernéant domine la vallée. Trois chênes creux aux formes torturées, semblent en garder l’entrée.
Des arbres remarquables
En 2000, un premier inventaire des arbres remarquables du Morbihan est réalisé à l’initiative du Conseil général du Morbihan. Les chênes creux de Kernéant font partie des six arbres de la région de Brocéliande répertoriés sous le label Arbre remarquable.
L’ensemble de chênes creux situés près de la chapelle de Kernéant, à Néant-sur-Yvel, sur la route de Guilliers.
Les chênes de Kernéant sont à nouveaux mentionnés dans les inventaires départementaux de 2002 et 2014. — CONSEIL GÉNÉRAL DU MORBIHAN, Arbres remarquables en Morbihan, 3e édition, Conseil général du Morbihan, 2002. [page 71] —
Étonnant mimétisme, particularité géo-biologique ou exposition au nord, les parties creuses de ce groupe de vieux sages sont toutes orientées dans la même direction. A l’intérieur du tronc de l’arbre le plus près de la chapelle, des draperies de bois fauves sont éclairées par une lumière qui arrive par son sommet ouvert sur la frondaison. Mais que l’on ne s’y trompe pas, si leur centre constitué de bois mort, s’est peu à peu évidé, leur périphérie où circule la sève est bien vivante.
(Hauteur : 19 mètres ; Houppier : 15 mètres ; circonférence : 5,30 mètres ; âge : environ 250 ans)
Un des trois chênes creux est répertorié à titre individuel dans l’inventaire régional de 2015 (5,3 mètres de circonférence, 15 mètres d’envergure)— JÉZÉGOU, Mickaël et MAISON DE LA CONSOMMATION ET DE L’ENVIRONNEMENT, Arbres remarquables en Bretagne, Mèze, Biotope, 2015, (« Les cahiers naturalistes de Bretagne »). [page 102] —
Il est à nouveau mentionné sur le site Arbres remarquables en Bretagne (hauteur : 19 m ; envergure : 15 m ; circonférence : 5,30 m ; âge : 300 ans) — MAISON DE LA CONSOMMATION ET DE L’ENVIRONNEMENT, « L’inventaire des arbres remarquables en Bretagne », 2022, Voir en ligne. Chêne de Kernéant mal localisé sur le site —