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La « Motte Salomon » du Gué de Plélan

Invention d’une tradition populaire

La motte castrale, toujours visible au Gué de Plélan, est dite « Motte Salomon » bien qu’aucune source n’atteste d’un quelconque château au 9e siècle. Les historiens d’Ancien Régime pensaient que le roi de Bretagne y avait une résidence et fondé un monastère, confondant le hameau de Plélan avec l’ensemble de la paroisse primitive du même nom, dont faisait partie Maxent. La présence de la motte n’a fait qu’affermir la croyance populaire d’autant que le règne de Salomon a été magnifié au fil du temps.

La Motte Salomon, une appellation populaire

L’appellation « Motte Salomon » n’apparaît pas dans les textes avant le 18e siècle. Une supplique des habitants du Gué indique le lieu où se tenaient les foires du Gué, lieu situé à proximité de la motte, qui s’appelle les communs du Château du Roy Salomon. Cette désignation s’apparente typiquement à une tradition populaire. — Archives d’Ille-et-Vilaine : 1J 576. —

Vue aérienne du Gué
Maurice Gautier

Les foires du Gué, déjà réputées sous l’Ancien Régime, étaient fréquentées par des marchands professionnels, certains venant de Normandie. Dans ses mémoires, en 1733, l’intendant Jean-Baptiste des Gallois de La Tour relève que les deux foires du Gué de Plélan sont parfaitement bonnes pour la vente des bêtes à cornes… Les autres foires [de la subdélégation de Plélan] sont médiocres et ne sont fréquentées que par les gens du pays qui trafiquent entre eux sur leurs bestiaux. —  LEMAITRE, Alain, J., La misère dans l’abondance en Bretagne au XVIIIe siècle. Le Mémoire de l’intendant Jean-Baptiste des Gallois de La Tour, 1733, ‎ Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 1999. [folio 230] —

Lorsqu’au XVIIIe siècle, on projette de transférer les foires et marchés du Gué à la ville de Plélan-le-Grand, la présence des vestiges [une motte et des douves bien apparentes, aujourd’hui comblées] est un argument utilisé pour combattre le projet. « Le Gué se fait un mérite assez plaisant d’être voisin de l’emplacement où fut, dit-on, un château appartenant aux ducs de Bretagne. »

Supplique adressée au Parlement de Bretagne en 1780 par les propriétaires de la forêt de Paimpont qui ont fait cause commune avec les habitants du Gué in COZIC, Nicolas, « La Motte Salomon : recherche documentaire sur le contexte historique du site », Service Régional de l’Archéologie de Bretagne, 1993. [pages 10et 21]

L’essor du bourg de Plélan-le-Grand devait entraîner le déplacement du champ de foire séculaire du village du Gué vers le bourg de Plélan. Pendant 40 ans, de 1790 à 1830, les habitants du Gué bataillent pour conserver leurs foires et marchés.

Une délibération du conseil municipal de Plélan, du 27 avril 1828, s’appuie pareillement sur la tradition populaire pour retourner l’argument contre ceux du Gué.

Lorsque le bourg de Plélan n’était qu’un misérable hameau, le marché devait se tenir au Gué. Le monastère et le Palais de Salomon devaient naturellement amener les marchands dans ce lieu. Mais il y a dix siècles que le règne de Salomon est passé. Mais aujourd’hui, dans l’intérêt de tous ceux qui fréquentent le marché, le Gué doit être abandonné pour le bourg populeux de Plélan.

EALET, Jacky, LARCHER, Guy et BEAUDOIN, Marcel, Plélan-le-Grand en Brocéliande, Yellow Concept, 2022, 411 p. [page 57]

D’un côté comme de l’autre des protagonistes, nul ne songerait à mettre en doute l’évidence d’un lien historique entre le Château du Roy Salomon et le site du Gué. Le règne et la vie du roi martyr ont été magnifiés au fil du temps et la présence visible de la motte affermit la croyance populaire et enracine la tradition.

La motte castrale du Gué

Les sondages sur la Motte Salomon, en 1993, attestent d’une activité métallurgique qui a fait suite à son arasement présumé. Les douves, partiellement comblées, étayent l’hypothèse d’une motte castrale élevée autour du 11e siècle, sans rapport avec le règne de Salomon au 9e siècle (857-874).

De fait, seule la présence d’une motte castrale reste cohérente. La topographie, l’environnement et plusieurs éléments livrés par l’étude documentaire plaident en effet en la faveur d’une fortification de bois, construite sur un tertre (probablement plus élevé qu’aujourd’hui), entouré d’un fossé. La fondation de cette seigneurie châtelaine, exerçant le droit de haute et basse justice, pourrait remonter au XIe siècle.

BEUCHET, Laurent et HURTIN, Stéphanie, « La Motte Salomon - Plélan-le-Grand », D.R.A.C Bretagne - Service Régional de l’Archéologie, 1993, p. 71, Voir en ligne. [page 12]

En l’absence de documentation, l’implantation des foires et marchés n’est pas datée mais le Gué de Plélan a connu un développement économique attesté autour de la motte au Moyen-Âge alors que le bourg actuel de Plélan n’apparaît pas sur les cartes.

Cette motte castrale vraisemblablement arasée a fait l’objet d’une occupation aux XIIIe et XIVe siècles avec la présence d’artisanat et d’habitants, et une basse-cour jouxte celle-ci : c’est un pôle castral important qui a un rôle économique et judiciaire au Moyen Âge et à l’époque moderne. Le croisement des sources permet d’estimer l’abandon du site du Gué de Plélan dès la fin du XIVe siècle et cela peut être mis en parallèle avec celui du château de Lohéac au début du XVe siècle.

LEPRÊTRE, Bernard et CORRE, André, « Maxent médiéval (IXe-XIVe siècle) : l’ancienne église paroissiale et le manoir de Bernohen », Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, 2021, p. 109.
Ouest Gouvernement de Rennes sur la Carte Tassin de 1638

La paroisse primitive de Plélan

Plélan apparaît comme toponyme en 862 dans le Cartulaire de l’abbaye de Redon sous la forme bretonnante Ploelan. Il est plus couramment cité sous la forme latine Plebelan ou Plebs Lan, en évoluant sous la forme Ploilan.—  GUILLOTEL, Hubert, CHÉDEVILLE, André et TANGUY, Bernard, Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, Rennes, Association des amis des archives historiques du diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, Vol. 1, Association des amis des archives historiques du diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, 1998. 2 vol. —

L’appellation pluilan vicaria, paroisse de Plélan, en 843, parue dans une charte de donation de l’église Saint-Pierre d’Anast à l’abbaye Saint-Maur de Glanfeuil est à exclure. Il s’agit d’un acte anachronique, falsifié par les moines de Glanfeuil pour légitimer leurs prétentions sur l’église d’Anast/Maure 1.

La Plebs Lan désigne à la fois le territoire de la paroisse dite primitive et la localité villageoise de Plélan. L’église se trouve à l’écart du hameau du Gué, à l’emplacement présumé de l’église Saint-Pierre actuelle. Les historiens d’Ancien Régime n’ont pas pris en compte la désignation territoriale de la Plebs Lan, ils n’ont retenu que la localité de Plélan. Peu de toponymes à double sens sont formés ainsi.

Dès le IXe siècle, les sources témoignent en effet de l’existence de ce type de formation toponymique, lequel associe au latin plebs le nom d’une localité. Plélan-le-Grand, en Ille-et-Vilaine, apparaît ainsi dans les actes carolingiens du cartulaire de Redon aussi bien sous la forme plebs Lan, que celle « contractée » de Plebelan ou Ploilan, à l’origine du toponyme actuel.

LUNVEN, Anne, Du diocèse à la paroisse. Evêchés de Rennes, Dol et Alet/Saint-Malo (Ve-XIIIe siècle), Presses Universitaires de Rennes, 2014, Voir en ligne. [page 112]

La plebs signifie peuple en latin dont dérive le breton ploe, plou(e) que l’on retrouve dans les toponymes désignant ces communautés (Plélan, Ploërmel, etc). La plebs représente avant tout une communauté populaire 2. Les paroisses ne font guère l’objet de délimitation précise, au moins avant les XIe et surtout XIIIe siècles. —  PICHOT, Daniel, « Paroisse, limites et territoire villageois de l’Ouest (XIe-XIIIe siècle) », in Écritures de l’espace social : Mélanges d’histoire médiévale offerts à Monique Bourin, Paris, Sorbonne, 2010, p. 219-220, Voir en ligne. —

Pendant longtemps plebs a pris le sens de paroisse primitive, confondant les lieux de culte avec la paroisse définie comme une entité géographique délimitée par la chrétienté naissante. Les travaux récents définissent désormais la plebs comme une communauté civile et religieuse, ancrée sur une église dont les limites n’étaient pas établies. La paroisse primitive de Plebs Lan désignait donc les habitants plus ou moins répartis sur les futurs territoires communaux de Plélan, Maxent, Treffendel, Saint-Péran et Paimpont, hors forêt domaniale, le domaine forestier étant un bien du fisc.—  CHÉDEVILLE, André et GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1984. [page 327] —

Au 9e siècle, la plebs bretonne est desservie par des collèges de clercs issus des élites locales, dont nombre d’entre elles possèdent les lieux de culte sur lesquels les évêques n’ont que peu d’emprise. À partir des 11-12e siècles et suivants, dans le contexte de la Réforme grégorienne, l’Église s’impose comme une institution ayant vocation à prendre en charge le temporel. Le mot plebs est progressivement remplacé par la parochia signifiant tout à la fois la paroisse, l’église et ses biens, les fidèles d’un même lieu de culte.

La paroisse résulte d’une construction sociale selon un processus très progressif. Soumise à la seule autorité de l’évêque, elle se caractérise par un lien de dépendance exclusif entre le fidèle et son église sur un territoire délimité relevant d’un lieu de culte.—  PICHOT, Daniel, Le Village éclaté : Habitat et société dans les campagnes de l’Ouest au Moyen Âge, 2015, Presse Universitaire de Rennes, 2001, (« Histoire »), Voir en ligne. [page 87] —

Paroisse primitive de Plélan
—  PICHOT, Daniel, Le Village éclaté : Habitat et société dans les campagnes de l’Ouest au Moyen Âge, 2015, Presse Universitaire de Rennes, 2001, (« Histoire »), Voir en ligne.
[page 87] —
Daniel Pichot

Les prieurés Saint-Pierre et Saint-Sauveur de Plélan

A la faveur des troubles causés par les guerres entre Bretons après la mort de Salomon en 874 et les désordres consécutifs aux invasions normandes avant et après le 10e siècle, l’église paroissiale Saint-Pierre de Plélan, qui appartenait à l’abbaye Saint-Melaine de Rennes, avait été spoliée par l’épiscopat d’Alet/Saint-Malo. L’application de la Réforme grégorienne facilite la restitution du patrimoine religieux à ses anciens propriétaires, deux siècles et demi plus tard, d’autant plus aisément que l’évêque Donoald est un ancien bénédictin de Saint-Melaine.

En l’an 1123 de l’incarnation de notre Seigneur, le seigneur Donoald, évêque d’Alet, sur le conseil de ses clercs, rendit à Dieu et à Saint-Melaine et ses moines, l’église Saint-Pierre de Plélan qu’ils avaient possédée depuis une longue période de temps mais qu’ils avaient perdue à cause des guerres et des grandes dévastations 3.

REYDELLET, Chantal, CHAUVIN-LECHAPTOIS, Monique et BACHELIER, Julien, Cartulaire de Saint-Melaine de Rennes suivi de 51 chartes originales, Presse Universitaire de Rennes, 2015. [ page 315], n°235, f° 169v

L’ancienne église abbatiale de Maxent était devenue priorale, comme l’église paroissiale de Plélan. Une bulle du pape Eugène III, en 1147, confirme l’église Saint-Sauveur de Plélan comme dépendance monastique (obedientiae ecclesie Sancti Salvatoris de Plebelan), c’est-à-dire un prieuré dans la paroisse de Plélan sous l’autorité de l’abbé de Redon.—  RAMACKERS, Johannes, « Papsturkunden in Frankreich. Neue Folge. 5. Touraine, Anjou, Maine und Bretagne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Vol. 63 / 1, 1956, p. 357-359. —

L’abbaye de Redon, organisée comme une seigneurie, n’est plus structurée autour des plebes comme au Xe siècle, mais d’un réseau de prieurés (cellae ou obedientiae) qui se constitue peu à peu depuis le début du XIe siècle. —  MAZEL, Florian, « Entre mémoire carolingienne et réforme « grégorienne » », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Vol. 122 / 1, 2015, p. 15, Voir en ligne. —

Le toponyme Maxent n’apparaît qu’à la création de la paroisse qui a pris de nom du saint dont elle avait détenu les reliques, au cours du 14e siècle, sans que la date en soit précisément connue.

La confusion des historiens d’Ancien Régime

15e siècle — Pierre Le Baud

Pierre Le Baud est l’un des premiers historiographes de Bretagne à avoir travaillé en s’appuyant sur les chartes du 9e siècle conservées au monastère Saint-Sauveur de Redon. Maxent n’apparaît pas encore sous ce nom dans le cartulaire et Pierre Le Baud pense que Plebe Lan désignait Plélan même.

Pierre Le Baud déduit du cartulaire de Redon que Salomon avait une résidence à Plélan qu’il offrit aux moines de Redon pour les mettre à l’abri des Normands, près de laquelle il leur fit construire une abbaye.

Factum est hoc in monasterio Roton Sancti Salvatoris in Plebe Lan. [Traduction : Ceci fut fait dans le monastère Saint-Sauveur de Redon [situé] dans la Paroisse de Lan].

Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, op. cit. f° 59v-60, CR 49

Malgré l’essor de l’imprimerie au début du XVIe siècle, ses œuvres sont demeurées manuscrites et par conséquent très vite tombées dans l’oubli, à l’exception de quelques historiens bretons du XVIe siècle, comme Alain Bouchart et Bertrand d’Argentré, qui s’en sont largement inspirés. —  ABELARD, Karine, Edition scientifique des Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne de Pierre Le Baud, d’après le manuscrit 941, Centre d’Études et de Recherches sur Imaginaire, Écritures et Cultures, 2014, 740 p., Voir en ligne. [page 4] —

Pierre Le Baud écrivant ses Chroniques

16e siècle — Alain Bouchart et Bertrand d’Argentré

Alain Bouchart et Bertrand d’Argentré traduisent plus ou moins librement le manuscrit latin de Pierre Le Baud.

Alain Bouchart produit la première histoire de Bretagne imprimée en 1514. Il y mentionne le couvent Saint-Sauveur de Redon à l’occasion du décès de la reine Wenbrit en 866. Il y développe longuement la fin du règne de Salomon qui se serait retiré des affaires dans un petit ermitage. Faute de source documentée, la retraite de Salomon est très librement interprétée par les historiens qui vont suivre.

Puis [Salomon] fit édifier et bâtir le couvent de Saint-Sauveur de Redon et augmenta le revenu de celui-ci. La reine Cecille [sic], sa femme, trépassa, dont il mena telles douleurs qu’il proposa dès lors de laisser et abandonner les affaires publiques de son royaume et vivre solitairement.

Bertrand d’Argentré situe à Plélan la résidence que le roi Salomon avait offert aux moines de Redon pour en faire un monastère portant son nom, en ce bastiment d’Eglise à Plélan. Cette assertion sera reprise sans discernement par ses successeurs.

[Salomon] bâtit des églises en ses maisons mêmes : il en avait une à Plélan, près la forêt de Brécilian, de laquelle il fit une église de saint Sauveur, qu’il fit appeler de saint Salomon : en laquelle depuis la Reine Guihenerec [Wenbrit] sa femme fut inhumée, et l’Abbé Connoyon [Conwoïon] de Rhedon : lequel s’était retiré en ce lieu pour la crainte, et ravage des Norvèges, et y ordonna Salomon sa sépulture à lui-même, et y fit mettre et déporter le corps de saint Maxence, lequel lui fut envoyé d’Aquitaine pour un grand présent […] : et contient cette charte ce titre, Salomon, par la grâce de Dieu, prince de toute la Bretagne et d’une grande partie des Gaulles 4.

ARGENTRÉ, Bertrand d’, L’Histoire de Bretagne, des roys, ducs, comtes, et princes d’icelle, Rééd. 1668, Rennes, Jean Vatar et Julien Ferré, 1582, Voir en ligne. p. 175-177

17e siècle — Pierre d’Hozier

Le Sieur d’Hozier dissocie bien, contrairement à d’Argentré, la maison royale de Salomon en Plélan que le roi offrit comme refuge aux moines, et le nouveau monastère qu’il leur construisit pour remplacer celui de Saint-Sauveur à Redon.

L’acte de fondation en 869 précise qu’il édifia ce monastère devant sa aula (la salle d’audience de son palais) et qu’il l’avait appelé Monastère de Salomon, dans l’intention d’en faire sa nécropole dynastique. Ce faisant, en leur offrant une abbaye de refuge, Salomon pensait détourner la prière des moines sur sa personne, sa lignée et son royaume, et non plus à l’intention du roi Charles le Chauve. Les moines n’ont jamais repris cette appellation.

Celuy Roy Salomon en après, selon qu’il est contenu en ses chartes, dont l’exemplaire est au Monastère Saint Sauveur de Redon, eut maison royale en Plélan, en laquelle Saint Convoyon Abbé s’enfuit par deux fois avec ses moines pour la persécution des Norvégiens, qui en celuy temps retournèrent pour par mer dégaster [dévaster] la province ; laquelle maison royale il donna au dessus-dit Convoyon et à ses Moines de Saint Sauveur de Redon à leur requête, et par l’intercession de la Reine Guenvverch [Wenbrit] sa femme : et non pas seulement leur bailla ladite maison, mais aussi y fit construire un autre Monastère à l’honneur de Saint Sauveur pour le refuge des dits moines, afin qu’ils priassent pour la rédemption des âmes de lui et de la Reine, pour la prospérité de leur lignée, et pour la tranquillité et stabilité de son Royaume et de ses sujets : lequel il voulut être appelé le Monastère Salomon.

HOSIER, Pierre d’, « Chapitre seizième », in Histoire de Bretagne, avec les Chroniques des Maisons de Vitré et de Laval,, Paris, G. Alliot, 1638, Voir en ligne.p. 117

18e siècle — Dom Gui-Alexis Lobineau

Dom Lobineau reste sur la ligne de ses devanciers, il situe également à Plélan le nouveau monastère Saint-Sauveur. Il avait compris que Salomon avait construit un monastère antérieurement à la charte de fondation de l’abbaye Saint-Sauveur, mais son récit quelque peu romancé fournit des précisions inédites sans produire ses sources.

Les Normans ayant ruiné le monastère de Redon, l’Abbé Ritcand successeur de Convoïon eut recours à la libéralité de Salomon. Le Prince, aussi touché que lui de la désolation d’un lieu célèbre dont il avait lui-même augmenté les revenus, transféra pour un temps les Moines de Redon dans un de ses Palais nommé Plélan. Il avait déjà commencé dès le temps de l’Abbé Conwoïon d’y bâtir un Monastère pour servir de refuge aux Moines de Redon. Il ordonna que l’on se pressât d’en achever les édifices. Ses ordres furent exécutés avec promptitude, et quand tout fut achevé, il jugea le lieu assez digne de lui pour le faire appeler le Monastère de Salomon. Il l’enrichit de présents considérables, dont le plus important était le corps de Saint Maixent qui avait été enlevé du Poitou par quelque pieux larcin et apporté en Bretagne. […] Sa femme mourut dans le même temps et il la fit enterrer à Plélan.

LOBINEAU, Dom Guy-Alexis, Histoire de Bretagne : composée sur les titres & les auteurs originaux, Vol. 1, Paris, Chez la veuve François Muguet, 1707, Voir en ligne. p. 63

Une relecture du cartulaire de Redon

16e siècle — annotation d’un moine de Redon

Salomon fit des donations foncières aux moines de Redon en aumône pour l’âme de sa femme Wenbrit pendant sa maladie et après sa mort. La charte précise que Salomon s’est rendu dans le monastère Saint-Sauveur de Redon en Plélan le 13 juillet 866.—  Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, f° 59v, CR 49. —

Le roi breton n’avait pas de capitale fixe et se déplaçait de résidence en résidence, pour rendre la justice, collecter les revenus de son patrimoine foncier 5, et affirmer sa présence.

Extrait du cartulaire de Redon
Annotation en marge à l’encre jaune : Je croy que cecy est maczent.— Cartulaire de Redon, f° 59v —

Sur ce document, un moine a laissé une annotation à l’encre jaune en marge de la page manuscrite, peu lisible aujourd’hui, transcrite par Philippe Guigon. Cet avenant vient corriger la confusion qui perdure entre les deux paroisses voisines Plélan et Maxent, et remettre en mémoire une histoire lointaine dont on avait perdu le fil à Redon même.

Je croy que cecy est maczent qui est pres plelan et fut depuis appellez masent, pour ce que St maxent y fut enterré.

GUIGON, Philippe, « Les églises du Haut Moyen Âge en Bretagne (tome II) », Les Dossiers du Ce.R.A.A., Suppl. U, 1998. [page 149] 6

***ICI***

17e siècle — le prieur Pierre Porcher

Pierre Porcher, prieur et recteur de Maxent, démontre que ledit fief et juridiction de Redon à Maxent avait été aliéné et transporté en la maison de Laval, et annexé à la juridiction de Plélan, l’an mil cinq cens soixante et deux. 7

Pour affirmer son droit sur les biens du prieuré usurpés auprès des « Requêtes du Palais » à Rennes, Pierre Porcher produit, traduit et commente la charte solennelle de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon à Maxent.

Chacun peut voir que ledit Sieur d’Argentré a ajouté, changé et omis quelques mots ; estimant que cette Fondation fut faite au bourg de la paroisse de Plélan. Mais je dis et maintiens que ce fut vraiment en Plebelan, in Plebe quae voca(ba)tur Laan, en un peuple qui était appelé Laan : mais néanmoins ce ne fut pas où est maintenant le bourg de Plélan, ainsi ce fut véritablement où est situé le Bourg de Maxent, éloigné dudit bourg de Plélan d’environ deux tiers de lieues seulement.

PORCHER, Pierre, La fondation et dotation de l’Eglise de Maxent, Diocese de S. Malo, du commencement dicte de S. Sauveur. Par Salomon III. Roy de Bretagne ; le dernier de 14 qui y ont regné avant les Ducs : Ce fut l’an de l’Incarnation de notre Seigneur 869. Par Messire Pierre Porcher, prêtre, prieur et recteur dudit Maxent : par luy traduite de Latin en François, avec l’explication d’icelle., Rennes, Jean Durand, 1662. [pages 36-37]
Mémoire de Dom Pierre Porcher

Pierre Porcher démontre que les terres de Maxent ont toujours appartenu à l’abbaye de Redon depuis le 9e siècle.

Au 17e siècle, ces terres comprennent deux belles petites juridictions,

  • le fief de Maxent,
  • le prieuré Saint-Maxent baillé à un prieur nommé par l’abbé de Redon.

Outre le droit, l’argument final porte sur la coutume des paroissiens, ce que n’ont jamais fait ceux de Plélan.

Les paroissiens dudit lieu ont toujours depuis continué et continuent encore la sainte et louable coutume d’aller tous les ans solennellement au jour et fête de la très-sainte Trinité faire leur Procession […] à saint Sauveur en son Eglise de Redon, distante dudit Maxent de sept grandes lieues. Ce que n’ont jamais fait ceux de Plélan. A laquelle Procession nous avons droit accoutumé de porter pour enseigne chacun son rameau de feuillée de Châtaigner, prise de toute coutume par les Trésoriers dudit Maxent, en un certain bois dépendant de ladite Abbaye près Redon.

Porcher, Pierre (1662) op. cit. p. 67-68

Les historiens modernes

19e siècle — l’abbé Félix Oresve et Dom François Plaine

En 1858, l’abbé Félix Oresve, dans sa monographie sur Montfort et ses environs, aurait pu lire le mémoire du prieur Porcher. Il admet que le monastère et la résidence de Salomon se trouvent à Maxent. Mais Oresve confond l’emplacement de la résidence avec un manoir d’une autre époque 8. Il soutient par ailleurs que le roi se serait construit un autre palais au Gué de Plélan et serait à l’origine des foires et des marchés.

Le château de Plélan était situé où est aujourd’hui Maxent et s’élevait non pas à la place du bourg actuel, mais à peu de distance, au sud-ouest, à l’endroit nommé Préroué ou Préloué, où l’on voit encore des fossés. Ce château fut offert aux moines de Redon par Salomon qui leur bâtit, en ce lieu, un monastère auquel il donna son nom. […] Après avoir abandonné son palais de Plélan aux moines de Redon, en bâtit un autre au Gué de Plélan, pour être plus à proximité de profiter de leurs prières. Il donna des droits et des privilèges à ceux qui viendraient se fixer auprès de son palais et notamment celui de foire et de marché. C’est dans ce lieu qu’on vint l’attaquer ; il se sauva et se réfugia dans l’église du monastère de Plélan qui a retenu le nom de Maxent à cause du corps de ce saint qui y a été transporté. C’est là qu’il fut assassiné et inhumé.

En 1895, Dom François Plaine, bénédictin et historien breton, résume l’histoire de Salomon dans les mêmes termes que ses contemporains, l’abbé Oresve et Arthur de La Borderie, mais va jusqu’à affirmer que le roi voulut faire de Plélan la capitale de son royaume et créer en cet endroit une localité importante. Il impute à Salomon la fondation du prieuré Saint-Pierre de Plélan.

Il est certain également que Salomon poussa la générosité jusqu’à laisser aux [moines] fugitifs son propre palais pour leur servir de demeure provisoire en allant construire pour lui-même un second château à quatre ou cinq kilomètres de là [Maxent] dans un lieu appelé aujourd’hui le Gué de Plélan.

PLAINE, Dom François, Saint Salomon, roi de Bretagne et martyr, 25 juin 874, Vannes, Lafolye (Vannes), 1895, Voir en ligne. p. 37 et note 3

20e siècle — Arthur de La Borderie

Arthur de La Borderie avance que Salomon avait élu à Maxent sa résidence principale parmi toutes celles dont il disposait en Bretagne. Donnant corps à la tradition, il affirme que Salomon se serait construit une nouvelle demeure à Plélan pour rester à proximité du tombeau de Wenbrit, d’où ses meurtriers l’auraient poursuivi comme le rapporte Oresve.

Sa principale résidence doit avoir été celle de Plélan, non au bourg actuel de ce nom, mais au lieu présentement occupé par l’église de Maxent, tout le territoire de Maxent étant compris alors dans la paroisse de Plélan. De 862 à 869, Salomon donna ce château (aula) à Convoion pour y établir un monastère, mais il tint à garder une résidence dans le voisinage, pour ne pas s’éloigner du tombeau de sa femme Wenbrit ; il alla s’établir un peu à l’Ouest de l’église de Plélan et toujours en cette paroisse. Au village du Gué de Plélan j’ai vu, il y a quelques années, et l’on voit encore, je crois, une de ces buttes de terre artificielles, forteresses primitives […] et munie d’une douve en partie inondée par la rivière d’Aff qui borde ce terrain. On appelle traditionnellement cette vieille fortification « le château de Salomon » 9.

LA BORDERIE, Arthur le Moyne de, Histoire de Bretagne : de l’année 753 à l’année 995, Vol. 2, Rennes, Plihon & Hervé, 1893, Voir en ligne. p. 107-108

La Motte Salomon, une tradition inventée

Faute d’avoir compris que le toponyme Plebs Lan nommait tout à la fois le Gué de Plélan et le territoire de la paroisse primitive, la confusion des historiens d’Ancien Régime a fait école. Arthur de La Borderie dira que tous ont suivi comme des moutons de Panurge.

Les faits d’armes de Salomon sont bien documentés contrairement aux dernières années de sa vie. Les chroniqueurs se plaisent à raconter chacun la fin probable de son règne. Le peuple n’avait sans doute pas connaissance de leurs écrits, mais la réputation de Salomon a prospéré après sa mort pour avoir été un roi régicide, repenti de ses crimes, assassiné à La Martyre (Finistère) 10 et finalement proclamé saint par la voix du peuple.

Bannière de La Martyre
Église Saint-Salomon (La Martyre, Finistère)

Au fil du temps, la croyance populaire est devenue tradition et sous la plume des historiens modernes, l’abbé Oresve, Dom Plaine ou La Borderie, ce qui n’était qu’une tradition va devenir au XIXe siècle une vérité par et pour les historiens. —  COZIC, Nicolas, « La Motte Salomon : recherche documentaire sur le contexte historique du site », Service Régional de l’Archéologie de Bretagne, 1993. —

Ce lieu [le Gué de Plélan] conserve une aura encore tardivement d’après ce que l’on peut lire au sein de certaines archives. A tort ou à raison, pendant la période moderne et dans les traditions actuelles, ce lieu est considéré comme la résidence du roi Salomon.

DUVAL, Jean-François, Occupation et mise en valeur du sol dans la région de Plélan-le-Grand au Moyen Âge (Ve-XIIIe siècle), Maitrise d’Histoire, Rennes II, 1998, 149 p., Voir en ligne. [page 104]

Bibliographie

ABELARD, Karine, Edition scientifique des Chroniques des rois, ducs et princes de Bretagne de Pierre Le Baud, d’après le manuscrit 941, Centre d’Études et de Recherches sur Imaginaire, Écritures et Cultures, 2014, 740 p., Voir en ligne.

ARCHIVES D’ILLE-ET-VILAINE : 1J 576.

ARGENTRÉ, Bertrand d’, L’Histoire de Bretagne, des roys, ducs, comtes, et princes d’icelle, Rééd. 1668, Rennes, Jean Vatar et Julien Ferré, 1582, Voir en ligne.

BEUCHET, Laurent et HURTIN, Stéphanie, « La Motte Salomon - Plélan-le-Grand », D.R.A.C Bretagne - Service Régional de l’Archéologie, 1993, p. 71, Voir en ligne.

BOUCHART, Alain, Les grandes croniques de Bretaigne, 1886, Société des bibliophiles bretons et de l’histoire de Bretagne, 1514, Voir en ligne.

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↑ 1 • 

La charte d’Anouuareth en faveur du monastère de Glanfeuil est un acte falsifié après 869, et plus précisément à la fin du 10e ou au 11e siècle, dans un contexte de reconquête et de libération des terres monastiques.

LUNVEN, Anne, « La donation d’Anouuareth à l’abbaye Saint-Maur de Glanfeuil : retour sur un corpus d’actes (trop) célèbre », Bibliothèque de l’école des chartes, 2012, p. 343-375, Voir en ligne.

↑ 2 • — The plebs primarily represented a social community. DAVIS, Wendy, Small worlds. The village community in Early Medieval Brittany, University of California Press, 1988. [page 67] —

↑ 3 • De ecclesia de Plelan et de Isrodoer : Anno ab incarnacione Domini M C XXIII reddidit dominus Donoalus, Alentensis episcopus, consilio clericorum suorum, Deo et sancto Melanio et monachis ejus ecclesiam Sancti Petri de Poilan, quam diu antiquitus habuerant, sed pro guerra et vastitate aliquantis perdimiserant.
L’acte ne précise pas s’il s’agit des Normands.

↑ 4 • Salomon gratia Dei totius Brittaniae, & magnae partis Galliarum princeps

↑ 5 • 

Il contrôlait en principe l’ensemble des biens du fisc situés dans la Bretagne historique ou dans les régions réunies plus tard à son royaume.

CHÉDEVILLE, André et GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1984. [page 326]

↑ 6 • Idem in —  GUIGON, Philippe et LE BOULANGER, Françoise, « Maxent médiéval (IXe-XIVe siècle) : l’ancienne église paroissiale et le manoir de Bernohen », Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, 2021, p. 67. —

↑ 7 • L’abbé commendataire de Redon, Claude d’Andelot, calviniste, aliéna les biens du prieuré au profit de sa famille, dont Gaspard de Coligny marié à Charlotte de Laval, cf. —  PLAINE, Dom François, Saint Salomon, roi de Bretagne et martyr, 25 juin 874, Vannes, Lafolye (Vannes), 1895, Voir en ligne. [page 41] —

↑ 8 • Félix Oresve situe la résidence de Salomon au Préloué, à environ 200 m au sud de l’église. La Borderie, contre Oresve, place la résidence de Salomon à l’endroit même de l’église de Maxent (Histoire de Bretagne, cité plus loin).

↑ 9 • A. de La Borderie précise en note : Plélan n’ayant eu au XIe siècle aucune importance comme centre féodal ou militaire, on ne peut historiquement rapporter qu’à Salomon l’origine de cette vieille fortification.

↑ 10 • Salomon est assassiné le 28 juin 874 dans un petit monastère du Poher, son pays d’origine. L’hypothèse prévalente situe cet assassinat à La Martyre (Finistère). Il est inscrit au Martyrologe Romain, mais n’a pas été canonisé.