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1715-1760

Carné, Marie-Joseph Toussaint de

Un seigneur de Trécesson en Amérique Française

Marie -Joseph Toussaint de Carné (1715 -1760), officier de l’armée royale originaire du château de Trécesson en Campénéac décède durant la Guerre de Sept Ans. En hommage à son sacrifice, le nom de Trécesson est donné à un canton et à une municipalité de Québec située en Abitibi-Témiscamingue.

La famille de Carné

Marie-Joseph Toussaint de Carné, naît le 3 janvier 1715 au château de Kergariou à Ploujean, près de Morlaix.

Son père, Pierre Hyacinthe de Carné-Trécesson (1670-1721), capitaine de dragons est sieur du Fau et de Gaël. Il se marie à Campénéac le 11 juillet 1703 avec Thérèse Jacqueline de Lezhildry (1691-1739) 1. —  FOURNIER, Marcel, Les bretons en Amérique française - 1504-2004, Rennes, Les portes du large, 2005, 511 p. —

Un militaire de carrière au régiment de Béarn

Issu d’une famille noble, Marie-Joseph Toussaint de Carné entreprend sa carrière militaire à Metz le 10 juin 1729 comme cadet à l’aiguillette. Lieutenant le 25 mars 1733, capitaine le 28 avril 1741, il participe à la guerre de Succession d’Autriche durant laquelle il est blessé à la tête. Le 10 novembre 1749, Marie -Joseph Toussaint de Carné est fait chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis par le roi. Le 15 février 1756, il est promu capitaine des grenadiers. Le 10 octobre suivant, il obtient le commandement d’un bataillon.

FOURNIER, Marcel, Les bretons en Amérique française - 1504-2004, Rennes, Les portes du large, 2005, 511 p. [page 121]

Marie-Joseph Toussaint de Carné dans la guerre de Sept Ans

Le 22 mars 1757, Marie -Joseph Toussaint de Carné s’embarque pour le Canada et arrive à Québec le 15 août pour combattre les anglais sous les ordres du chevalier de Lévis. Il participe à la bataille de Fort Carillon le 8 juillet 1758 2 sous les ordres de Montcalm. En octobre 1758, il obtient le grade de lieutenant-colonel et le commandement du troisième bataillon du régiment de Berry. — Fournier, Marcel (2005) op. cit,. p. 122 —

Le 18 avril 1760, il est blessé d’un coup de feu au cours de la bataille de Sainte-Foy 3 qui a lieu à proximité des murs de la ville de Québec.

La bataille de Sainte-Foy
George B. Campion.

Marie-Joseph Toussaint de Carné, chevalier, vicomte de Trécesson, décède des suites de ses blessures à l’Hôpital-Général de Québec le 9 mai 1760 à l’âge de 45 ans. — Fournier, Marcel (2005) op. cit., p. 122 —

Hopital-Général de Québec
D’après une gravure de la fin du XVIIIe siècle
Georges Ripart

La municipalité de Trécesson

Le nom de Trécesson a été donné à un canton et à une municipalité de Québec située en Abitibi-Témiscamingue en hommage au héros de la guerre de Sept Ans décédé en 1760. — Fournier, Marcel (2005) op. cit., p. 122 —

Assez vaste territoire avec ses 200 km², Trécesson demeure une municipalité peu populeuse qui compte quelque 1 060 habitants. On y retrouve toutefois une importante pépinière provinciale, objet de fierté des Trécessonniens. Les lacs Davy (centre) et Beauchamp (sud-est) constituent les plans d’eau les plus importants de l’endroit, situé à 25 km environ au nord-ouest d’Amos en Abitibi. Les premiers habitants s’installent en ces lieux à compter de 1913 et la paroisse de Saint-Simon-de-Villemontel est fondée en 1916. Reconnue officiellement au plan religieux en 1919 et au plan civil en 1920, elle doit son nom, d’une part, au désir de l’évêque du temps d’attribuer le patronyme de chacun des apôtres aux paroisses pionnières de l’Abitibi. D’autre part, parce qu’elle se situait dans les cantons de Villemontel et de Trécesson, proclamés en 1916, on a retenu pour la paroisse le nom d’un officier du régiment de Berry, dans l’armée de Montcalm, connu uniquement comme le sieur de Villemontel. Son compagnon d’armes, le lieutenant-colonel Marie-Joseph Toussaint de Carné de Trécesson, commandant du troisième bataillon du même régiment, a laissé son patronyme à la municipalité de canton officiellement établie en 1918 de même qu’au bureau de poste qui a desservi la population trécessonnienne entre 1935 et 1957. Ce militaire est mort en mai 1760 des suites d’une blessure reçue en avril de la même année, lors de la bataille de Sainte-Foy, remportée par Lévis et ce qui subsistait de l’armée française.

COMMISSION DE TOPONYMIE, « Trécesson », 1994, Voir en ligne.

Bibliographie

COMMISSION DE TOPONYMIE, « Trécesson », 1994, Voir en ligne.

FOURNIER, Marcel, Les bretons en Amérique française - 1504-2004, Rennes, Les portes du large, 2005, 511 p.

FOURNIER, Marcel, Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760, Société généalogique canadienne-française, 2009.


↑ 1 • De leur union naissent deux fils.

  • Gilles de Carné-Trécesson, né à Trécesson le 21 février 1708. Gilles de Carné épouse Marie-Perrine de Coëtlogon à Plouguiel le 17 juin 1740. Il décède à Aix La Chapelle en 1758.
  • Marie-Joseph Toussaint de Carné

↑ 2 • La bataille de Fort Carillon a lieu le 8 juillet 1758 au Fort Carillon (aujourd’hui à Ticonderoga, État de New York), dans le cadre de la guerre de Sept Ans. La bataille a lieu au sud du lac Champlain, entre ce dernier et le lac George. Ces deux lacs séparent la colonie britannique de New York de la colonie française du Canada (Nouvelle-France). Pour cette victoire éclatante, dont les échos sont parvenus jusqu’à la cour de Louis XV, Montcalm est célébré à Versailles et dans la colonie comme le sauveur du Canada.

↑ 3 • La bataille de Sainte-Foy est le troisième et dernier affrontement majeur de la guerre de la Conquête entre les Français, les coloniaux Canadiens français, qui forment la milice locale, et les nations alliées autochtones (qui n’y participeront finalement pas) contre les troupes britanniques. Elle se déroule dans les environs de la ville de Québec le 28 avril 1760. Elle s’inscrit dans le théâtre nord américain de la guerre de Sept Ans. Se concluant par la victoire des Franco-Canadiens, ces derniers montent le siège afin de reprendre Québec des mains de l’occupant britannique qui l’avait conquise le 18 septembre 1759 à la suite de la victoire britannique lors de la Bataille des plaines d’Abraham cinq jours plus tôt. Le siège échoue cependant, car l’arrivée de renforts et ravitaillements anglais au cours du mois de mai avantage les défenseurs et provoque la seconde retraite des Franco-Canadiens vers Montréal.