1920-1924
Les monuments commémoratifs de la Première guerre mondiale à Paimpont
Trois monuments commémoratifs de la Première guerre mondiale ont été érigés à Paimpont entre 1920 et 1924.
1914-1922 —Cent-quarante Paimpontais « Morts pour la France »
Entre août 1914 et novembre 1918, cent-dix-sept Paimpontais sont déclarés « Morts pour la France » 1.
Vingt-cinq d’entre-eux meurent au cours des six premiers mois de guerre. Jean-Baptiste Gesvret, le premier d’entre eux, a vingt-cinq ans lorsqu’il est tué à l’ennemi
le 21 août 1914 à Arsimont en Belgique au cours de la « bataille des frontières » 2. Pierre Gilet, premier blessé rapatrié, meurt à la Touche Guérin en Paimpont des suites de ses blessures
le 21 octobre 1914.
À partir de novembre, les tranchées se multiplient sur un front stabilisé de près de 700 km entre la mer du Nord et la Suisse. Au rêve de la grande bataille qui devait décider du sort des nations
se substitue le « grignotage » et le désir de percée du généralissime Joffre 3. Les pertes sont effroyables et le résultat désastreux.
La vie de la commune est rythmée par les annonces des vingt-huit Paimpontais morts en 1915 dans leurs tranchées de la Marne, de la Meuse ou du Pas-de-Calais.
Six d’entre-eux - Armand Robert mort à l’ennemi
, Alexandre Saunier disparu au combat
, Pierre Guérin présumé tué
, Armand Renault disparu au cours des combats
, Célestin Étrillard disparu présumé tué
et Vital Boscherie mort des suites des blessures de la guerre
- décèdent au cours de la bataille de Roclincourt (Pas-de-Calais) entre le 9 mai et le 16 juin 1915 .— MÉMOIRES DE PIERRE EN PAS-DE-CALAIS, « Roclincourt : Monument à la mémoire des 88e et 288e R.I. et 135e territorial », Mémoires de pierre en Pas-de-Calais, 2011, Voir en ligne. —
Les années de guerre se succèdent et le décompte des morts continue : dix-neuf en 1916, vingt-quatre en 1917, dix-huit en 1918. Pour plus de la moitié d’entre eux, déclarés disparus
, présumés tués
ou supposés décédés
l’espoir est encore possible.
Le 11 novembre 1918, au moment où l’armistice est signé entre l’Allemagne et la France, Pierre Jan expire à vingt ans de maladie en captivité
dans le camp de prisonniers de Laz Czerck en Allemagne. Il est le dernier Paimpontais à mourir avant la fin officielle de la guerre.
Mais le décompte des morts ne s’arrête malheureusement pas avec l’armistice. Le 27 décembre 1918, Alexis Leroux, rapatrié d’Allemagne décède à l’hôpital de Besançon des suites de ses blessures
.
À partir de 1921, des tribunaux statuent sur l’état civil des soldats présumés disparus
, disparus au combat
, présumés tués
ou présumés prisonniers
. Trente-cinq Paimpontais sont ainsi définitivement considérés comme Morts pour la France
.
Les derniers blessés sont rapatriés, comme Pierre Percepied, décédé le 25 août 1922 des suites des blessures de la guerre
, cent-quarantième et dernier mort officiel Paimpontais pour la France.
Trois monuments commémoratifs
Au début des années vingt, la plupart des familles souffrent de l’absence de sépulture ou de lieu de recueillement pour pleurer leurs morts. Ils reposent dans les grands cimetières, dans les ossuaires ou sur les champs de bataille du Nord et de l’Est de la France. Dans chaque commune, le deuil national s’organise afin de fournir à chacun d’entre-eux un monument commémoratif digne de ce nom.
Il faut multiplier les chiffres des monuments proprement dits – ceux des 36 000 communes – par quatre ou cinq au moins pour donner une idée de la tension commémorative des années vingt : chacun des morts a droit à son nom gravé publiquement dans sa commune, mais aussi dans son entreprise, son école, sa paroisse... Et les pièces principales de millions de foyers se transforment en autels familiaux où l’on expose photographies et souvenirs.
S’il y a en général consensus sur le type de monument à réaliser, le choix de son emplacement est l’objet de cristallisation des oppositions entre catholiques et républicains.
Il fallait opter entre le pôle républicain - mairie - et le pôle religieux - cimetière où église. Les empoignades ne sont pas rares dans un certain nombre de conseils municipaux d’Ille-et-Vilaine pour savoir qui de la place ou du cimetière est le lieu le plus approprié pour ériger ce témoignage du souvenir.
Les Paimpontais quant à eux optent pour trois monuments commémoratifs, érigés à Paimpont entre 1920 et 1924. Le premier est inauguré en 1920 dans l’église, le deuxième au début 1924 dans le cimetière, le dernier sur la place du bourg en juin de la même année.
1920 — Les plaques commémoratives de l’église
En 1920, alors que les tribunaux n’ont pas encore délibéré sur le statut de nombreux Paimpontais présumés tués, leurs familles érigent un premier monument commémoratif dans l’église paroissiale 4.
Le 11 novembre 1920, deux plaques de marbre sont inaugurées dans le transept de l’église à l’issue d’un service solennel. Placées de chaque côté du chœur, elles commémorent le nom de cent-trente-et-un Paimpontais « Morts pour la France ». Ils sont regroupés par lieudits. — EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015. [page 323] —
1924 — Le tableau commémoratif de la guerre 14-18
Un deuxième monument commémoratif est érigé dans le cimetière en 1924. Il est construit à l’initiative d’une entreprise nantaise 5 - Tableaux commémoratifs de la guerre 1914-1918
- qui démarche la commune de Paimpont à l’été 1923 afin d’en proposer la création 6.
Ce projet de monument est dans un premier temps favorablement accueilli par Paul Cochet, maire de Paimpont.
Lettre du maire de Paimpont au Comité de Direction et Administration de « Tableaux commémoratifs de la guerre 1914-1918 »
Je soussigné maire de la commune de Paimpont accepte l’offre gratuite du tableau commémoratif destiné à recevoir les émaux reproduisant les noms et photographies des soldats de la commune morts au champ d’honneur. Ce présent tableau commémoratif devant perpétuer aux générations futures le souvenir impérissable des soldats de la commune tués ou disparus au cours de la guerre sera exposé par mes soins au cimetière.
En juillet 1923, ayant pris conscience de la dimension commerciale et partiale du monument - seules les familles ayant payé auront une photographie en médaillon de leur mort - le maire envoie une lettre au Comité de Direction et d’Administration de l’entreprise afin de mettre fin au projet.
Lettre du maire de Paimpont du 23 juillet 1923 au Comité de Direction et Administration du « Tableaux commémoratifs de la guerre 1914-1918 »
[...] Veuillez remarquer que j’ignorais tout de ce que vous avez inscrit et que je pouvais m’attendre à recevoir la photographie de tous les soldats de Paimpont décédés. [...] Et puis, ce tableau renferme des erreurs et lacunes qui ne me permettent pas de le prendre en charge. [...] Et surtout, sans m’en avoir prévenu pourquoi, ce tableau commémoratif est-il indiqué comme « Offert par la commune ». Croyez-vous donc que je voudrais bien me permettre de l’exposer soit en mairie, soit sur le Monument aux morts ou ailleurs alors qu’une partie des militaires n’y figurent pas. Avant de commencer votre travail d’exécution n’auriez-vous pas dû me consulter pour connaitre mes conditions d’acceptation au nom de la commune ? Vous avez au contraire réglé toute cette affaire de votre propre initiative et vous en supporterez toute la responsabilité, et je vous préviens que ce tableau commémoratif ne sera jamais exposé au public pour toutes les raisons que je viens d’indiquer.
L’avocat de l’entreprise lui répond le 23 août, le menace d’être appelé en justice comme représentant de sa commune ou en responsabilité personnelle
et le somme de répondre dans les quatre jours.
Lettre de Camille Favreau, avocat conseil, du 23 août 1923, au maire de Paimpont
Est-ce vraiment quand des dépenses relativement fortes sont exposées, que de véritables contrats sont passés avec les familles et les moitiés des cotisations touchées, que vous pouvez mettre un véto ? Ma cliente ne désire aucun litige, mais j’en vois d’inévitables [...]
Finalement, le monument est érigé au centre du cimetière au début de l’année 1924. Les photographies de cinquante-cinq des cent-quarante Paimpontais 7 Morts pour la France
ornent un tableau de marbre surmonté de la mention Des familles de Paimpont à leurs morts pour la France
remplaçant le Offert par la commune
prévu à l’origine.
En 2017, trente-sept des cinquante-cinq photographies émaillées étaient encore présentes sur le panneau de marbre 8.
1924 — Le Monument aux morts
Le 10 septembre 1922, le conseil municipal de Paimpont approuve par délibération l’érection à titre d’hommage public, d’un monument à la mémoire des enfants de cette commune morts pour la France
. Entre cette décision et l’inauguration du 15 juin 1924, deux ans de démarches administratives ont été nécessaires à l’édification du monument.— A. M. de Paimpont 1 M1 —
La liste des noms à graver sur le Monument aux morts
Les vérifications administratives concernant l’état civil et la mention Mort pour la France
des noms à inscrire sur le futur Monument aux morts mobilisent les services de la mairie durant de long mois. La liste initiale des noms à graver
comprend cent-cinquante-sept Paimpontais. Au final, le nom de cent-quarante d’entre-eux sera retenu. — MAIRIE DE PAIMPONT, « Noms à graver sur le Monument de Paimpont », 1922, Voir en ligne. —
Le financement du monument
À partir de l’été 1922, la municipalité lance une souscription et invite chaque ménage de Paimpont a participer à l’œuvre commune 9. Six mois plus tard, 4727 fr. ont été collectés pour la réalisation du monument.
Le 7 décembre 1922, le coût total des travaux est estimé à 30 600 fr. Malgré un crédit communal
de 20 373 fr., il manque 5500 fr à la municipalité pour boucler son budget. Elle sollicite donc une subvention du Ministère de l’Intérieur et obtient 4916 fr versés le 31 décembre 1923 10, portant répartition d’une somme attribuée au département à titre de participation de l’État aux dépenses d’érection de Monuments aux Morts pour la Patrie.
— A. M. de Paimpont 1 M1 —
Le coût du projet, diminué de 900 fr en avril 1923, est validé par le préfet le 4 mai 1923.
L’emplacement du monument
Le choix de l’emplacement du Monument aux morts est acté le 7 décembre 1922 par le conseil municipal de Paimpont. Comme dans un tiers des communes d’Ille-et-Vilaine, la place de l’église
a été choisie pour accueillir le monument 11. — A. M. de Paimpont 1 M1 —
Des obus pour orner le monument
Avant même d’avoir statué sur son aspect, la commune de Paimpont entame des procédures de cession de trophées de guerre pour orner le futur Monument aux morts. Le 8 novembre 1922, le maire de Paimpont demande au Ministère de la guerre de lui céder 8 obus de gros calibres et de 2 crapouillots destinés à orner le monument commémoratif
.— A. M. de Paimpont 1 M1 —
La cession de matériel est renvoyée au Ministère du commerce et de l’industrie, en charge de la liquidation des stocks militaires. Le 24 novembre, ce dernier attribue à titre de trophées de guerre à la commune de Paimpont 2 canons de 58, à défaut de crapouillots épuisés, à prendre à l’entrepôt des Réserves Générales de Bourges (Cher) et 8 obus de 270 à prendre à l’Atelier de Construction de Rennes (Ille-et-Vilaine)
. — A. M. de Paimpont 1 M1 —
Le choix de l’entrepreneur
Jules Hignard 12, entrepreneur en granit à Lanhélin (Ille-et-Vilaine) est chargé du plan d’exécution du monument commémoratif d’après un marché gré à gré
avec Paul Cochet, maire de Paimpont, entamé en septembre 1922 et finalisé le 27 juin 1923 par délibération du conseil municipal.
Construction d’un monument commémoratif aux Morts pour la France sur la place publique de Paimpont
M Hignard sus désigné s’engage à faire la fourniture et pose d’un Monument aux morts de Paimpont d’après le plan d’exécution tracé par M. Montrand architecte. Cette fourniture comprend tout le granit, la maçonnerie de blocage des marches, le transport, le motif de sculpture et la croix de guerre, les dés qui recevront les obus, la pose de ces obus et du poilu, ainsi que les chaines reliant les obus. Les quatre faces du socle seront polies pour y graver le nom des morts ; en un mot, il restera seulement à fournir pour la commune les moellons pour faire le blocage ainsi que les ais nécessaires pour faire l’échafaudage pour le montage du monument (poilu compris) et les obus et le sable.[...] M Hignard sera également chargé de l’aménagement de la place aux abords du monument suivant le devis dressé par M. Davy agent voyer à Plélan.
Jules Hignard propose à la municipalité un projet de M. Montrand, architecte, consistant en un obélisque surmonté d’une sculpture d’un Poilu en bronze.— A. M. de Paimpont 1 M1 —
Lettre de Jules Hignard au maire de Paimpont du 28 novembre 1922.
Veuillez trouver sous ce pli le plan que vous me demandez dans votre lettre du 9 novembre. Monsieur Montrand architecte qui l’a dressé n’est pas un inconnu pour votre pays, sa mère est originaire de Paimpont. Il a su donner un cachet d’artiste à votre monument. C’est un ancien élève des beaux-arts, très connu.
Le monument comprenant un Poilu sur son socle, entouré d’obus reliés par des chaines, a été choisi par près de 20 % des communes du département d’Ille-et-Vilaine. — JORET, Eric et LAGADEC, Yann, Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre, Rennes, Département d’Ille-et-Vilaine / Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, 2014, 427 p. [page 355] —
La sculpture du Poilu
Le 29 septembre 1922, le Conseil municipal contacte l’entreprise Jules Pollacchi sculpteur
, établie à Limoges 13. Le Conseil choisit son Poilu sur catalogue et opte pour le modèle n°1 en bronze d’art, Poilu montant la garde, pour un coût de 5700 fr 14.
Le projet de Monument aux morts est envoyé à la préfecture en décembre 1922. L’approbation du monument, du modèle de statue et de leur coût, sont en effet soumis à l’avis favorable de la commission artistique départementale mise en place par la préfecture, puis à sa validation par le ministère de l’intérieur. Le 12 mars 1923, la commission rend un avis défavorable, comprenant deux objections concernant la sculpture du Poilu.
Lettre du sous-préfet de Montfort au maire de Paimpont du 12 mars 1923
Le projet présenté n’a pas été établi pour que le monument soit surmonté d’un poilu. Il y a en conséquence lieu d’étudier un nouveau projet. D’autres part l’œuvre sculpturale devrait être originale étant donné l’importance de la dépense.
Informé de l’avis défavorable, Jules Pollacchi réfute les arguments de la commission et défend sa sculpture et son prix dans une lettre du 19 mars 1923 adressée à la mairie de Paimpont.
Lettre de Jules Pollacchi au maire de Paimpont du 19 mars 1923
Quant à l’objection visant l’œuvre sculpturale, je me permettrais de faire remarquer qu’il n’est pas exact que, pour le prix de 5700, ou 3250, suivant qu’il s’agit d’un bronze d’art ou de fonte de fer, on puisse avoir un sujet inédit. Ce qui me permet de vendre mes œuvres à un prix si avantageux pour mes clients, c’est parce que mes frais généraux et ceux de mon fondeur sont relativement peu élevés et que nous voulons nous contenter de bénéfices raisonnables afin de pouvoir concurrencer des industriels qui ont l’avantage d’avoir lancé avant nous des sujets artistiques. Il suffit de consulter les catalogues de ces maisons pour se rendre compte que les modèles du genre du mien sont vendus 9 et 10 000 fr quand ils sont en bronze 15. Il est d’ailleurs bien entendu que ce sont là des sujets fondus en série et non les originaux. Étant donné le nombre infini de monuments qui s’érigent sur le territoire de la France et aux Colonies, c’est vouloir presque exiger l’impossible que de demander un modèle à soi et qui ne devra pas être reproduit ailleurs. L’essentiel c’est d’avoir un sujet artistique, bien planté, bien exécuté et qui symbolise l’idée de notre force, sous ce rapport, mon Poilu ne laisse rien à désirer.
Le devis est finalement validé par le préfet le 4 mai 1923 16. La statue, réalisée chez un fondeur de Castelnaudary (Aude) arrive à Mauron le 16 août 1923 par voie ferrée, puis par camion à Paimpont. — A. M. de Paimpont 1 M1 —
Les chaines d’entourage
La réalisation des chaines en fer forgé reliant les huit obus ornant le Monument aux morts est confiée à l’entreprise de serrurerie d’art L. Mary-Prochasson de Paris. Les chaines arrivent en gare de Mauron le 14 avril 1924.
L’entreprise « Machines Agricoles Albert Edet », fondeur constructeur aux Forges de Paimpont, est chargée du montage des deux canons de 58 mm disposés au pied du monument et de la pose des chaines reliant les huit obus de 270 mm.— A. M. de Paimpont 1 M1 —
L’inauguration du monument
Le Monument aux morts est inauguré le 15 juin 1924 sur la place publique
du bourg.
Le dimanche 15 juin aura lieu la cérémonie officielle d’inauguration du monument commémoratif érigé sur la place de l’Église. D’une belle simplicité, mais d’une justesse de proportions et d’une élégance de lignes parfaites, d’une exécution remarquable et d’un ensemble harmonieusement artistique, ce monument témoigne d’un goût très sûr dans le choix du style et fait grand honneur à ceux qui l’ont conçu et réalisé.
La cérémonie d’inauguration sera présidée par M. le sous-préfet de Montfort. Des invitations ont été adressées à M. le général commandant le 10e Corps d’armée, à MM. les maires des communes du canton et à diverses personnalités. La très appréciée société musicale de l’École de Rééducation des Mutilés de Rennes prêtera son concours à cette solennité qui se déroulera dans l’ordre suivant
À 10 heures (heure officielle). Service commémoratif, célébré en l’église paroissiale.
À 11 heures, bénédiction du monument.
À 11 h. 30, cérémonie officielle d’inauguration, éloge funèbre des enfants de la commune morts pour la France, appel des morts, exécution de l’hymne national.
La population découvre la liste des cent-quarante Paimpontais Morts pour la France
, gravée sur les quatre faces de l’obélisque portant la dédicace LA COMMUNE DE PAIMPONT À SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918 - 1870-1871
.
— BRAULT, Mikaël, « Paimpont : Monuments aux morts », Mémorial gen Web, Recenser, Perpétuer, Honorer, 2003, Voir en ligne. —
Contrairement aux plaques commémoratives de l’église, les morts ne sont pas classés selon leur localisation par lieudits mais par ordre alphabétique, montrant la volonté de centralisation de la municipalité autour de son bourg.
La cérémonie est suivie d’un banquet à l’hôtel Allaire.
À 13 heures, banquet officiel servi à l’excellent hôtel Allaire. La commune de Paimpont convie gratuitement à ce banquet les anciens combattants de 1870 et tous les mobilisés domiciliés à Paimpont ou ses alentours pendant la grande guerre, et un membre de chaque famille des morts pour la France, père, mère, veuve non remariée, ou enfant. Se faire inscrire et retirer ses cartes avant le 9 juin au secrétariat de la Mairie. En dehors des invités officiels ci-dessus, les personnes désireuses d’assister au banquet, ainsi que les dames, peuvent se procurer des cartes au secrétariat de la Mairie, au prix de 10 francs chaque.
Pour dix francs, les invités peuvent profiter du menu concocté par le gérant de l’hôtel Allaire.
1930 — Un projet de grille
En juin 1930, la commune de Paimpont passe commande à Albert Edet, fondeur constructeur aux Forges de Paimpont, d’une grille en fer forgé pour le Monument aux morts.
Lettre d’Albert Edet au maire de Paimpont du 25 juin 1930
Je l’ai comprise en fer à U avec barreaux de 20 mm, espacés de 14 cm. Les deux barreaux des extrémités sont prolongés pour être scellés dans le sol [...] Le prix de cette grille serait de 88 Frs le mètre courant, pose comprise. Le portillon à un ventail avec serrure serait facturé en plus au prix de 235 Frs posé. Ces prix s’entendent avec une couche de peinture au minimum.
2012 — Le déplacement du Monument aux morts
En 2012, la place de l’église est entièrement remaniée en vue de l’ouverture du nouvel office de tourisme. L’ancien Monument aux morts, déplacé de quelques mètres, est remonté à l’angle nord de la place.
Les obus et les chaines en fer forgé sont retirées à cette occasion. La statue du Poilu montant la garde est peinte.