1992-2005
Bocquet, José-Louis
Un auteur de polar au Bois-de-la-Roche
José-Louis Bocquet est romancier, biographe, journaliste, éditeur et scénariste de bandes dessinées. De 1990 à 2005, il habite au Bois-de-la-Roche en Mauron, source de son inspiration pour la dizaine de romans écrits durant cette période.
Éléments biographiques
José-Louis Bocquet, né en 1962 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un romancier, biographe, journaliste, éditeur et scénariste de bandes dessinées.
Il commence son aventure dans le monde de la bande dessinée au début des années 1980. Il tient alors la librairie parisienne Aux Temps Futurs avec son ami Jean-Luc Fromental. De 1981 à 1984, les deux libraires publient L’Année de la bande dessinée.
Après quelques articles et scénarios parus dans la revue Métal Hurlant, il devient attaché de presse des Humanoïdes Associés en 1983, puis directeur de collection chez cet éditeur. À partir de 1985, il scénarise avec François Rivière 1 les trois premiers tomes de la série Le Privé d’Hollywood.
De 1989 à 1991, il scénarise pour Francis Vallès 2 la trilogie des aventures du reporter Dorian Dombre.
1990-2005 — Un écrivain au Bois-de-la-Roche
En 1990, José-Louis Bocquet s’installe dans le bourg du Bois-de-la-Roche en Mauron (Morbihan), dans la maison de vacances de ses parents, puis dans la maison du Sénéchal, avec pour objectif de vivre de son écriture. — ANONYME, « Les chênes rouges, un polar breton de José-Louis Bocquet », Le Télégramme, 6 août, 2002, Voir en ligne. —
« Je n’ai pas du tout l’impression d’être en retrait, explique-t-il. Je suis plutôt au centre du monde, de mon monde ».
Durant ses quinze années de présence au Bois-de-la-Roche, il multiplie les projets éditoriaux et littéraires. En 1991, il participe à la refondation des éditions La Sirène. Il entreprend l’écriture de nombreux romans, nouvelles, biographies ou scénarios de bandes dessinées dont dix polars faisant référence à l’univers de Brocéliande.
José-Louis Bocquet quitte le Bois-de-la-Roche en 2005 et retourne à Paris pour se consacrer à la bande dessinée en tant que directeur de la prestigieuse collection Aire libre chez Dupuis. En 2007, il publie le roman graphique Kiki de Montparnasse, première de ses collaborations avec la dessinatrice Catel Muller qui devient sa compagne. En 2021, il se retire des éditions Dupuis pour se donner davantage le temps d’écrire.— ANSPACH, Nicolas et PASAMONIK, Didier, « José-Louis Bocquet, le nouveau timonier d’Aire Libre », 2006, Voir en ligne. —
1992-1996 — Les premières références à Brocéliande
À partir de 1992, la géographie de Brocéliande s’implante peu à peu dans les œuvres romanesques de José-Louis Bocquet. L’univers du Bois-de-la-Roche et de ses environs imprègne les trois premières enquêtes de l’inspecteur Chénevez, parues dans la Série noire 3 entre 1992 et 1996.
- — BOCQUET, José-Louis, Sur la ligne blanche, Gallimard, 1992, 173 p., (« Série Noire »), Voir en ligne. —
- — BOCQUET, José-Louis, Point mort, Gallimard, 1994, 169 p., (« Série Noire »). —
- — BOCQUET, José-Louis, Karmann Blues, Gallimard, 1996, 175 p., (« Série Noire »). —
— Pourquoi vos romans se déroulent-ils souvent dans la campagne bretonne ? Le village de Kernéant, cité dans Karmann Blues existe-t-il ?
— José-Louis Bocquet : Tout simplement parce que c’est là que je vis, donc je connais bien cet endroit. On décrit mieux ce qu’on connaît et cela apporte des précisions crédibles à mes intrigues, cela donne un effet de réel. Dans Karmann Blues par exemple, le village de Kernéant n’existe pas [Le hameau de Kernéant existe pourtant. Il est situé à 1,5 km à l’ouest du Bois-de-la-Roche.] mais il est franchement inspiré de mon village de 92 habitants.
1992 — Sur la ligne blanche
Sur la ligne blanche, premier polar de José-Louis Bocquet évoquant Brocéliande, est achevé au Bois-de-la-Roche en décembre 1991. — BOCQUET, José-Louis, Sur la ligne blanche, Gallimard, 1992, 173 p., (« Série Noire »), Voir en ligne. —
Laurent Dewalter, habitant du Bois-de-la-Roche, est un ancien parisien rattrapé par son passé. Une affaire de drogue l’amène pour son malheur à collaborer avec l’inspecteur Chénevez, de la brigade des stupéfiants de Paris.
— Nom ? Prénoms ?
— Dewalter, Laurent, Jules.
— Date et lieu de naissance ?
— 9 septembre 1962 à Neuilly-sur-Seine.
— Adresse ?
— Le Bois-de-la-Roche, 56430 Mauron.
— 56 ? C’est la Bretagne.
— Le Morbihan, la forêt de Brocéliande.
1994 — Point mort
José-Louis Bocquet conclut l’écriture de Point mort au Bois-de-la-Roche le 31 juillet 1992. L’intrigue du roman se situe entre Paris et la Bretagne et met en scène trois apprentis braqueurs recherchés par l’inspecteur Chénevez. — BOCQUET, José-Louis, Point mort, Gallimard, 1994, 169 p., (« Série Noire »). —
Les braqueurs ayant choisi de voler la caisse du festival de rock de Ploërmel, la partie bretonne du roman est localisée à proximité de Brocéliande, dans un petit village du nom d’un lieu dit près du Bois-de-la-Roche : Kernéant.
Il y avait cette grande maison familiale en Bretagne. Olivier n’y avait pas remis les pieds depuis quinze années. Il y avait passé toute son enfance, celle dont on se souvient, les vacances. [...] Kernéant, c’était le nom du petit village breton [...]
1996 — Karmann Blues
Karmann Blues est le troisième roman de José-Louis Bocquet localisé en Brocéliande. L’action du roman se passe entre Rennes et le Bois-de-la-Roche. L’inspecteur Chénevez, de retour en Bretagne pour enquêter sur un homme d’affaires suit la seule piste qui lui reste, une piste qui mène à Kernéant. — BOCQUET, José-Louis, Karmann Blues, Gallimard, 1996, 175 p., (« Série Noire »). —
Des scènes du roman se déroulent dans plusieurs localités du massif forestier, Paimpont, Monterfil, Plélan-le-Grand.
Bertrand gara la D.S. devant la mairie de Plélan-le-Grand. [...] C’était le jour de marché. La rue principale était déjà encombrée. Beaucoup de camions. Quelques caravanes britanniques, allemandes ou belges s’étaient intercalées entre les poids lourds.
Deux chapitres se déroulent au festival rock de Mégaleuc, très fortement inspiré de celui de Mauron.
Mégaleuc était la ville la plus proche du village. On y avait construit une salle multifonctions, un gros cube bleu posé au milieu des prés. On y voyait des artistes de renommée nationale, et une fois par an, une association investissait les lieux pour organiser un festival rock. Tout l’après midi, sur la place de l’église, face au monument aux morts, des groupes locaux avaient interprété leurs versions garage de Deep Purple, Led Zeppelin ou Black Sabbath. Devant leurs copines et un stand de galettes saucisses.
1998-2002 — Des romans implantés en Brocéliande
À partir de 1998, José-Louis Bocquet intègre pleinement la géographie et les histoires de la forêt de Paimpont à son écriture. Tout d’abord dans une nouvelle, puis dans deux romans parus au début des années 2000.
- — BOCQUET, José-Louis, Le banquet de Merlin, Editions Baleine, 1998, 24 p., (« Tourisme et polar »). —
- — BOCQUET, José-Louis, Hors champs, La Table Ronde, 2001, 232 p. —
- — BOCQUET, José-Louis, Les chênes rouges, Le Masque, 2002, 356 p. —
- — BOCQUET, José-Louis, « Le sang des fées », in Grains, nouvelles noires de Bretagne, Editions Baleine, 2002. —
1998 — Le banquet de Merlin
Le banquet de Merlin est une nouvelle sur un assassinat dans le milieu de la chasse à la bécasse en forêt de Paimpont. — BOCQUET, José-Louis, Le banquet de Merlin, Editions Baleine, 1998, 24 p., (« Tourisme et polar »). —
Brocéliande était annoncée quasiment dès la sortie de Rennes. Je savais que la véritable entrée de la forêt se situait trente kilomètres plus loin. Guer-Coëtquidan, le camp des élèves officiers. Les militaires avaient investi le cœur de Brocéliande et crapahutaient sur les traces de Lancelot.
2001 — Hors-Champs
Hors-Champs, unique roman de José-Louis Bocquet, totalement inspiré par les histoires de vie du Bois-de-la-Roche. — BOCQUET, José-Louis, Hors champs, La Table Ronde, 2001, 232 p. —
« Il a fallu que je reste dix ans dans mon village de 82 habitants pour renoncer enfin aux histoires urbaines qui se déroulent à Paris et dans sa banlieue, et travailler sur des personnages ruraux ». À force de discuter avec les agriculteurs, de partager des moments de la vie rurale, cet ancien citadin décide de centrer son intrigue et ses personnages dans le cadre qui l’entoure et qui lui convient. C’est dans les discussions simples : le cours de la pomme, les vaches, les manifs, que José-Louis Bocquet a puisé sa matière romanesque. [...] Le monde rural est dur, rappelle l’auteur, « on trouve plus d’armes dans la campagne qu’en ville, et les gens savent s’en servir ». Les histoires violentes évoquées dans « Hors champs » s’inspirent des confidences livrées au comptoir du bistrot de sa commune.
Du bois de Kernéant, on a rejoint la voie ferrée. On pouvait voir la gare là-bas, au milieu des champs, le terminus de la ligne. Je n’y avais jamais vu un train à quai. Pierrot était assez vieux, il se souvenait avoir pris la dernière micheline pour la ville. À l’époque, il fallait huit heures pour aller à la capitale, avec trois correspondances. Il parait que c’était très long, je ne sais pas, je ne suis jamais allé là-bas. Ce sont les anciens qui regrettent le temps des trains. Nous, quand on était gamins, on était bien contents, on avait une voie ferrée exprès pour nous seuls. Entre la gare et le passage à niveau de la Roche, on a fait le tour du monde et battu toutes les armées ennemies. Mais les prochaines générations ne connaîtront pas ça non plus. Les gens du chemin de fer ont arraché les rails l’été dernier. On n’a même pas pu se chauffer avec les traverses, le bois était enduit de goudron. Sur le journal, ils ont marqué que la voie allait devenir un sentier de randonnée, une promenade pour les gens de la ville. Vingt-cinq kilomètres de marche pour arriver au milieu des champs, terminus Kernéant.
2002 — Les chênes rouges
Les chênes rouges est la quatrième enquête de l’inspecteur Chénevez et le seul polar de José-Louis Bocquet à se dérouler intégralement en forêt de Paimpont. — BOCQUET, José-Louis, Les chênes rouges, Le Masque, 2002, 356 p. —
Vincent Davy, jeune maçon du village de Kernéant, est retrouvé mort, un œil incrusté dans un pilier de béton
. L’enquête de l’inspecteur Chénevez le mène dans les bars, les restaurants de Paimpont, au centre équestre de Néant-sur-Yvel et le fait découvrir des secrets oubliés de la seconde guerre mondiale.
L’hôtesse du syndicat d’initiative de Brocéliande ne souriait pas. Au flot de questions posées par un touriste anglais au français châtié, elle résistait à coup de monosyllabes. Elle semblait être la gardienne d’informations confidentielles et non la propagatrice du renouveau touristique Centre-Bretagne.
2002 — Le sang des fées
Le sang des fées est une nouvelle policière de José-Louis Bocquet inspirée par la forêt de Brocéliande. Elle a été publiée dans une anthologie de nouvelles noires de Bretagne dirigée par Gérard Alle. — BOCQUET, José-Louis, « Le sang des fées », in Grains, nouvelles noires de Bretagne, Editions Baleine, 2002. —
2002-2003 — Deux polars jeunesse
En 2002 et 2003, José-Louis Bocquet publie deux polars jeunesse dont l’intrigue s’articule autour du village de Kernéant.
- — BOCQUET, José-Louis et CHAMPIÉ, Nathalie, Station de nuit, Syros Jeunesse, 2002, (« Rat noir »). —
- — BOCQUET, José-Louis et CHAMPIÉ, Nathalie, Chenil 56, Syros Jeunesse, 2003, 112 p., (« Rat noir »). —
2002 — Station de nuit
Dans Station de nuit, polar jeunesse paru en 2002, l’intrigue commence à la station-service du village de Kernéant. — BOCQUET, José-Louis et CHAMPIÉ, Nathalie, Station de nuit, Syros Jeunesse, 2002, (« Rat noir »). —
L’histoire se passe en Bretagne, dans un bled perdu. Camille et son ami Maxime vivent tranquillement comme tous les autres ados de leur âge. Dans une autre ville de la région parisienne, Vlad et Rudy, deux copains d’enfance, préparent un coup qui les ferait sortir de la galère. Un soir, Camille se rend dans la station-service de Maxime. Sur la route, de nuit, elle rencontre un homme qu’elle considère comme douteux. Sur la même route, Vlad, Rudy et Jo sont en cavale...
2003 — Chenil 56
Chenil 56 est un polar jeunesse paru en 2003 dont l’intrigue, localisée au village de Kernéant, s’inspire de la Maison Familiale Rurale de Guilliers, notamment spécialisée dans les métiers du secteur du chien. — BOCQUET, José-Louis et CHAMPIÉ, Nathalie, Chenil 56, Syros Jeunesse, 2003, 112 p., (« Rat noir »). —
Saïda, quinze ans, rentre accompagnée de son chien Loo-Ping à l’internat de Kernéant en Bretagne pour devenir éleveuse canin. Un jour, Loo-Ping est enlevé pour participer à des combats de chiens. Avec son ami Mathieu, Saïda part à sa recherche...
2005 — Les adieux de José-Louis Bocquet à Brocéliande
Station Anvers, direction les étoiles, roman policier publié en 2005 est le dernier de ses polars à évoquer l’univers de Brocéliande et le village de Kernéant. — BOCQUET, José-Louis, Station Anvers, direction les étoiles, Autrement, 2005, 86 p., (« Noir urbain »). —
D’un coup de voiture, Aldo était allé chercher Rico, Gwen et Noémie à Kernéant, le petit village dont ils étaient tous natifs. En moins de vingt heures, ils avaient répété, interprété, enregistré et mixé leur version rock’n roll des Chapeaux ronds. Voilà, c’était toute l’histoire de leur phénoménal succès. La rédactrice était radieuse, elle considérait que la story était très belle.
José-Louis Bocquet a intégré la trame de ce roman - et le village de Kernéant - à Swing mineur, autre de ses créations sur l’univers de la production de disques dans la France des années 2000. — BOCQUET, José-Louis, Hors champs, La Table Ronde, 2001, 232 p. —
En 2005, après quinze années passées au Bois-de-la-Roche, José-Louis Bocquet quitte la Bretagne pour Paris. De 2005 à 2021, il se consacre à la bande dessinée en tant qu’auteur à succès et directeur de la collection Aire libre chez Dupuis.