1940-2014
Bontempelli, Guy
Un auteur compositeur à Paimpont
Natif de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Guy Bontempelli est pianiste de formation, auteur, compositeur, interprète.
Dès son plus jeune âge, il passe régulièrement ses vacances scolaires au lieu-dit Hucheloup dans le village de Beauvais en Paimpont.
Éléments biographiques
Le père de Guy Bontempelli est Italien. Il est propriétaire d’une usine de dorure sur métaux à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il est marié à Hélène Donniaux. Leurs trois fils reçoivent une solide formation de pianiste.
- Guy (1940-2014) naît le 25 mars 1940 à Champigny-sur-Marne. Il est auteur, compositeur, parolier et peintre aquarelliste amateur. Il décède le 16 décembre 2014 à Marseille.
- Bruno (1948-2014) décédé six mois avant Guy, est compositeur, musicien et écrivain. Il écrit plusieurs romans, Les Parapluies sauvages en 1986, Jour de sable en 1989 et L’arbre du voyageur en 1992.
Il compose également pour la télévision, notamment la musique du feuilleton Les dames de la côte (1979).
- Marc (né en 1959), également musicien, devient batteur et anime des bals populaires dans la région de Chartres d’où sa femme Isabelle est originaire.
Il est contacté pour jouer, en tant que musicien, dans une comédie musicale de Michel Berger. Il tient actuellement un restaurant gastronomique « Le Grill du four à pain » à Buis-les-Baronnies, dans le sud de la Drôme.
Guy Bontempelli à Paimpont
Selon les témoignages d’habitants de Paimpont, la mère de Guy est élevée par Marceline Rouger, au lieu-dit « Hucheloup », dans le village de Beauvais à Paimpont.
Guy Bontempelli se rend régulièrement à Paimpont dès son plus jeune âge
1. Il passe ses vacances scolaires à Hucheloup, chez Marceline Rouger, chaleureuse et accueillante, qu’il considère comme sa grand-mère. — Témoignage de Christiane Pays-Lemée, habitante de Hucheloup, recueilli par Jean-Yves Le Magadou au printemps 2018 —
[...] je garde de ce contact un souvenir impérissable.
Guy suit des études supérieures en lettres et en droit à la Sorbonne. Philippe Léotard 2, camarade de promotion de Guy, rapporte l’anecdote suivante : lorsque Guy était de surveillance, il passait tout son temps à écrire des chansons et le jour où il en a écrit une bonne, nous ne l’avons plus revu.
(témoignage de Marc Bontempelli).
Pendant ses études, il continue à venir à Beauvais. Il est alors hébergé près de la maison de Marceline, chez son « oncle » Maurice Rouger, fils de cette dernière. Dans les années soixante, il hérite d’une maison achetée par ses parents à Hucheloup. — Témoignage de Christiane Pays-Lemée —
J’ai réussi à convaincre mes parents d’y acquérir une bicoque dans laquelle je vis vingt jours par an, partageant mon toit avec quelques bataillons d’araignées et deux ou trois crapauds. Un soir, un ami en visite oublia sa guitare contre la cheminée et c’est aussi simplement que je commençais à écrire des chansons.
Guy Bontempelli fréquente les jeunes de Hucheloup et des Pinçais.
Christiane Pays, ses cousines 3, ses cousins 4 et les camarades de Guy, forment par ailleurs un groupe de marche arpentant la forêt du nord au sud
.
Christiane se souvient d’un garçon joyeux et agréable. Parfois, lors de leurs pérégrinations, ils s’arrêtent au bord de l’étang du Châtenay où Guy leur joue quelques morceaux de musique sur sa guitare.
De grande taille, souvent vêtu d’une cape élégamment posée sur ses épaules, Guy est amicalement surnommé « Lord Byron » 5 par ses camarades. — Témoignage de Christiane Pays-Lemée —
Régulièrement, leurs balades les conduisent au bord de l’étang du Miroir aux Fées dans le Val sans Retour. Avec l’accord de l’abbé Gillard dont il a l’estime, Guy joue des thème[s] de Fauré 6 sur l’harmonium de la petite église de Tréhorenteuc
— ANONYME, « Guy Bontempelli : enchantement en forêt de Brocéliande », Bretagne Magazine, Novembre, 1967, Voir en ligne. —.
Guy Bontempelli reconnait d’ailleurs l’importance de ses séjours à Paimpont dans sa carrière d’auteur-compositeur de chansons. — Anonyme (1967) op. cit. —
À Hucheloup, il rencontre Hubert Perrin, un jeune accordéoniste habitant « les Pinçais », animateur de bals populaires et de mariages dans les communes environnantes. Hubert lui prête parfois son accordéon chromatique.
En 1963 et 1964, au cours des mois de juillet et d’août, Hubert Perrin anime le bal du dimanche soir à la « baraque du Fouissay » près du moulin du Châtenay. Guy accompagne occasionnellement Hubert Perrin à la guitare et parfois joue lui-même quelques airs à l’accordéon. — Témoignage de Hubert Perrin, habitant des « Pinçais », recueilli par Jean-Yves Le Magadou au printemps 2018 —
Et puis, c’est là-bas que j’ai vraiment fait mes débuts sur les planches. Le public était sensationnel. [...] Je me rends toujours régulièrement [à Paimpont] [...] J’y compose beaucoup. Est-il nécessaire que je reconnaisse une très forte influence de la Bretagne sur mes chansons ?
C’est à cette époque, alors qu’il est déjà célèbre, que Guy Bontempelli vient à Paimpont en compagnie d’amis du milieu artistique, notamment Françoise Hardy 7. — Témoignage de Hubert Perrin —
A la fin des années cinquante (vers 1960), Guy Bontempelli côtoie deux étudiants rennais qui effectuent un stage sur les terrains de la future station biologique de Paimpont, Paul Tréhen et Jean-François Sieurac.
Le soir, ils venaient boire « quelques verres » au bistrot du coin, tenu par mes parents, [Raymonde et Léon Gillet. Le café était situé au lieu-dit le Châtenay, à l’embranchement de la route de Tréhorenteuc et de l’ancienne école]. Les deux étudiants allaient également danser au bal du dimanche soir à la baraque sur le Fouissay [près du moulin du Châtenay à Beauvais]. Guy y jouait parfois, accompagné d’amis musiciens.
Les frères de Guy à Paimpont
Dans les années soixante, son frère Bruno passe de temps en temps à Hucheloup où il joue également de la musique avec des jeunes du village. — Témoignage de Hubert Perrin, habitant les Pinçais, recueilli par Jean-Yves Le Magadou au printemps 2018 —
Dans les années soixante-dix, son deuxième frère Marc, vient parfois en vacances à Hucheloup, où il aime retrouver Marceline et son chien, Piram.
Marc Moinerais, habitant « la Cadetterie », près de Hucheloup, se souvient s’être amusé autour de la maison de Marceline, en compagnie de Marc Bontempelli (dit « Marco ») et d’autres jeunes du village et surtout du meilleur moment de la journée, au goûter de quatre heures, où Marceline leur taillait dans un pain de six livres, d’énormes tartines pleines de beurre et de confiture. — Témoignage de Marc Moinerais, habitant la Cadetterie, recueilli par Jean-Yves Le Magadou au printemps 2018 —
Guy Bontempelli aquarelliste
Un autre de ses talents artistiques, l’aquarelle, l’amène à peindre différents lieux de la forêt. Il est notamment l’auteur d’un tableau, intitulé Le lavoir de Marceline, représentant une mare dans un sous-bois. Cette mare est située entre la queue de l’Étang d’en Haut et « le Pont Banier », en contrebas du lieudit Hucheloup.
En 1961, Loulou Depienne, ami et voisin de Guy, Bruno et Marc à Champigny-sur-Marne, artiste peintre à ses heures, vient passer quelques jours de vacances à Paimpont. Tombé amoureux des paysages de Brocéliande, il peint sur place un tableau représentant la fontaine de Barenton.
Ses activités musicales les plus importantes
- Au début des années soixante, il écrit les chansons pour :
— Michèle Arnaud : La Seine et Rouen
— Catherine Sauvage : Que reste-t-il ?
— Patachou : Le mariage d’Angèle
- En 1966, il reçoit pour son premier disque, le grand prix de l’académie Charles Cros. — BONTEMPELLI, Guy, « Quand je vois passer un bateau », 1966, Voir en ligne. —
- En 1967, Guy Bontempelli décide de passer seul et sans prévenir ses proches, une semaine à l’hôtel-restaurant des Forges, en forêt de Paimpont. Il y est pourtant appelé au téléphone par Richard Anthony 8. Celui-ci lui demande d’écrire les arrangements et les paroles d’une chanson, d’après le concerto d’Aranjuez de Joaquin Rodrigo 9. Cette chanson devient un énorme succès international sous le titre Aranjuez mon amour 10.
- En 1969, il « fait » l’Olympia.
- En 1975, il écrit le livret de la comédie musicale Mayflower, en collaboration avec Eric Charden pour la musique et Jean-Claude Petit pour les arrangements. C’est également un très grand succès international : le double album se vend à plus de deux cent mille exemplaires.
Ses textes et ses mélodies sont interprétés par les plus grands artistes de l’époque : Françoise Hardy, Juliette Gréco, Dalida, Mireille Mathieu, Nicoletta, Brigitte Bardot, Nana Mouskouri, Richard Anthony, Henri Salvador, Charles Aznavour, etc.
Guy Bontempelli habite Buis-les-Baronnies dans le sud de la Drôme. Il n’hésite pas à traverser le Rhône pour aller voir son voisin et ami de l’Ardèche, Jean Ferrat 11.
Il assume de nombreuses responsabilités au sein de la Sacem 12, où il défend ardemment les droits des auteurs-compositeurs.