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1957-1976

La Station biologique de Paimpont

Aux origines de la station

Dès les années 1950, l’Université s’invite sur le massif forestier de Paimpont. Elle s’institue sous la forme d’un équipement moderne qui voit le jour en 1967 au lieudit « Beauvais ». Il est conçu dès l’origine comme un outil pédagogique de première importance qui permet aux étudiants en biologie d’observer les plantes et animaux en milieu naturel. Parmi les programmes de recherche qui y sont développés, certains concernent la gestion de la forêt et des landes. Ils contribuent à impliquer l’Université dans la vie de la forêt de Paimpont.

1957-1959 — L’Université de Rennes achète des terrains communaux à Paimpont

Dès 1957, l’Université de Rennes prend contact avec la commune de Paimpont, en vue de l’implantation d’un laboratoire sur le site de « Beauvais », à 45 km à l’ouest de Rennes.

Monsieur le Maire informe le Conseil municipal qu’il a reçu la visite de deux professeurs de l’Université de Rennes 1. L’Université voudrait créer à Paimpont un laboratoire de recherche pour la faculté des sciences et de ce fait elle voudrait faire l’acquisition d’un terrain communal. Après délibération, le Conseil municipal considérant que ce projet est d’un intérêt certain pour la commune, se déclare favorable à vendre un terrain communal pouvant convenir pour cette création et donne tous pouvoirs à Monsieur le Maire pour poursuivre cette affaire.

Délibération du Conseil municipal de Paimpont du 13 janvier 1957.
Délibération du Conseil Municipal de Paimpont au sujet de la station

[...] le terrain de Beauvais, inculte, ne sert à rien mais intéresse la Faculté des sciences de Rennes qui voudrait créer une station biologique. Le Conseil municipal accepte de vendre le terrain communal dit la Cadetterie, d’une superficie d’environ 6,5 ha moyennant un prix de 50 000 francs l’hectare [...] moyennant les droits de passage.

Délibération du Conseil municipal de Paimpont du 2 février 1958.

La vente est conclue le 28 février 1959, pour une superficie de 5,77 ha.

Le projet de construction d’une station biologique à cet endroit repose sur l’initiative de Gaston Richard 2, professeur d’éthologie à la Faculté des sciences de Rennes, qui explique, dans une interview télévisée de 1973, que cette station répond à une nécessité d’ouverture des naturalistes vers la véritable nature.

Gaston Richard rappelle qu’autrefois, avant que cette station ne s’ouvre, les étudiants naturalistes rennais allaient sur le terrain une journée en excursion sur le littoral ou en forêt, et rapportaient du matériel au laboratoire pour l’étudier mais qu’il s’agissait de matériel mort et que l’intérêt d’une station de terrain, c’est de voir le matériel en place dans ses réactions vivantes.

[...] Il est vrai que l’on peut former des naturalistes en laboratoire, on peut les former en leur montrant des animaux, en leur montrant des plantes, en leur expliquant un certain nombre d’interrelations mais si on n’est pas dans la nature réelle, on ne fait qu’une formation très théorique et jamais complexe comme elle doit être lorsque l’on voit les problèmes sur le terrain. Cette station a été justement conçue pour ouvrir les étudiants aux problèmes réels du terrain. [...] Le cours magistral, dans lequel l’enseignant est tout seul devant un amphithéâtre de 50, 100, 200, 500 étudiants est un petit peu une hérésie pour un naturaliste de terrain alors qu’ici nous avons essayé [...] d’impliquer un enseignement de groupe dans lequel les enseignants eux-mêmes acceptent de confronter leurs opinions devant les étudiants.

Interview de Gaston Richard - in GUILBERT, Danièle et POITOU, Gérard, « Quelques pas dans la forêt », 1973, (« Emission « portrait de l’univers » »), Voir en ligne.

Pourquoi avoir choisi le massif de Paimpont, la plus grande forêt de Bretagne, pour implanter une telle station ?

[...] la région de Paimpont avec ses nombreux étangs, ses ruisseaux, ses landes, sa forêt, constitue un terrain de prédilection pour les biologistes que nous sommes, et ce d’autant plus que le relief accusé de cette région, sa topographie particulière, son climat, font du massif de Paimpont une zone carrefour tant du point de vue climatique que botanique ou zoologique, en clair, que l’on peut y trouver davantage d’espèces de plantes et d’animaux que dans les régions avoisinantes.

LEFEUVRE, Jean-Claude, « La station biologique de Paimpont », Bretagne Dimanche, 10 mai, 1970, Voir en ligne.

Une telle diversité de milieux, associant bois, prairies, landes, étangs, rivières, zones cultivées offrait en effet les conditions idéales pour l’enseignement de la biologie de terrain et pour des recherches en écologie.

1958-1966 — Des étudiants sur les landes de Beauvais

Le site de « Beauvais », sur la façade ouest du massif de Paimpont, près de la route Paimpont-Campénéac, est un espace au relief accidenté, composé de quelques parcelles couvertes partiellement de landes. À partir de la fin des années cinquante et jusqu’en 1967, il est occupé par des étudiants de la Faculté des sciences de Rennes qui viennent y camper pour faire des stages de terrain pendant l’été et les vacances universitaires 3.

Les parcelles concernées sont des terrains communaux ou privés 4.

La lande de Beauvais avant la construction de la station
Le moulin du Châtenay se trouve à gauche, la route Campénéac-Paimpont à droite.
Christiane Pays

Au cours de l’été 1958, des étudiants volontaires investissent le premier baraquement construit sur le site 5 qui permet l’accueil de stagiaires pendant plusieurs années. Les premiers inventaires faunistiques et floristiques sont ainsi réalisés sans interruption jusqu’à la création des bâtiments actuels.

La Station biologique de Paimpont
Le local des étudiants (début des années 1960)
Au centre : Jean-Yves Gautier, alors assistant
Françoise Le Gall
La Cadetterie en 1960
— Situation du baraquement des étudiants
— Emplacement de la future station biologique
Fond IGN

Richard nous a réunis au cours du premier semestre cinquante-huit pour nous parler d’écologie et nous informer que nous allions rester par groupe de deux sur le terrain dès la fin du mois de juin pour six semaines pour recenser la faune et la flore et faire des prélèvements sur deux étangs [...] Il venait nous voir tous les trois ou quatre jours.[...] La mission qu’il nous avait confiée consistait également à établir de bonnes relations avec les habitants du coin.

SIEURAC Jean-François - Interview du 20 septembre 2016 (Alain Rissel)
L’étang du Châtenay et la lande de Beauvais avant la station
Christiane Pays

La première fois que je suis arrivé en tant qu’étudiant en 1958, on était sous la tente avec mon binôme Jean-Claude Massé, on restait quinze jours. On faisait des inventaires… On allait à travers la forêt chercher du lait dans les fermes.

TREHEN Paul - Interview du 19 mars 2014 (Alain Rissel)

L’activité de ces jeunes n’est pas sans intriguer la population locale.

Pour les gens du pays on faisait de la physique. Les premières années les gens nous apportaient de temps en temps des chenilles de papillons pour nous demander ce que c’était, ou alors il y avait un nid de frelons. Il fallait qu’on aille le détruire.

TREHEN Paul - op. cit.
La Station biologique de Paimpont
Quelques (rares) témoignages photographiques de l’époque des stages étudiants avant la construction de la station biologique (début des années 1960)

Je suis allé comme étudiant à la "pré-station" en Juillet 1961, puis à Noël de la même année (André Horel et Leguelte nous encadrant), enfin en Juillet 1962 (J.C. Guyomarc’h encadrant). La baraque existait toujours à cette époque... Il y avait deux barnums, un pour les filles, l’autre pour les garçons, qui étaient montés sur le terre-plein entre la cabane et la route. Il n’y avait pas d’accès direct à celle-ci, comme actuellement. Il fallait remonter jusqu’à l’embranchement, à l’est. Pas d’eau courante donc toilette de chat. Deux bidons de 20 l dans une carriole aux roues souvent crevées accrochée derrière un vélo de récup. devaient être remplis à une pompe située près du « troquet de la mère Gillet ». […] Donc le problème de l’eau a toujours été prégnant et les volontaires de corvée étaient rares. L’essentiel de l’eau passait dans la cuisine, en particulier dans une immense casserole où se prélassaient nouilles diverses et patates. Le sol de la cuisine était en terre battue et passablement bosselé. […]
[Description du local] La petite chambre, qui avait un vrai plancher, un luxe, était réservée aux enseignants, les étudiants couchant sous la tente. L’autre pièce était le "laboratoire" et salle d’enseignement. L’unique déco était une carte du camp de Coëtquidan […] mais il y avait aussi, sur des étagères bancales, de nombreux flacons riches des invertébrés récoltés avec assiduité sur les berges de l’étang, conséquence de notre enthousiasme juvénile et de notre curiosité sans faille. […]

Nous avions l’impression d’appartenir à une élite, à des élus qui engrangeaient, alors que leurs malheureux collègues restés à Rennes, incultes donc des choses de la nature qui nous étaient alors révélées, au sens mystique du terme, ne pouvaient imaginer la distance qui nous éloignait d’eux. En fait, formation de luxe, quasiment des cours particuliers. Encore une fois, autre temps...

Témoignage de Jacques-Édouard Levasseur (mai 2020)

L’abbé Gillard se trouve, à cette époque, parmi les curieux les plus hardis. Il est surtout intrigué par les lampes à spectre UV qui toutes les nuits de l’été cinquante-huit sont allumées pour attirer les insectes que les étudiants doivent répertorier. — SIEURAC Jean-François - op. cit. — Il voit cette agitation d’un bon œil. Certains étudiants sont subjugués par le personnage, d’autres sont insensibles aux mythes de Brocéliande qu’il raconte dans son église de Tréhorenteuc.

Ainsi prend forme l’utilisation d’un site à partir duquel se formalise progressivement un programme pédagogique. Gaston Richard, en défendant l’idée de permettre aux étudiants en biologie de se confronter à la nature dans ce qu’elle a de concret, justifie en quelque sorte, dès 1957, la nécessité d’un projet d’implantation en forêt de Brocéliande d’un bâtiment universitaire destiné à l’enseignement et à la recherche apte à développer cette approche pédagogique in situ.

L’acquisition en 1962 d’une prairie expérimentale et de deux étangs, celui du Châtenay et celui dit « d’En-haut », pour une superficie de 5,56 ha, enrichit en forêt de Paimpont le patrimoine foncier de la Faculté des sciences de Rennes, en Bretagne 6. À cette époque, le Conseil municipal de Paimpont prend une délibération qui inscrit la Station biologique au programme 1961-1963 d’alimentation en eau pour une somme de 540 000 Francs, ce qui permettra simultanément l’alimentation en eau du village de Beauvais. —  EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015. [pp. 383-384] — 7

Avec les acquisitions de parcelles de 1973 et de 1985, la superficie totale actuelle du domaine universitaire de la Station est de 16,8 hectares.

1965 — Construction de la station biologique de Paimpont

La construction d’un ensemble architectural d’une certaine audace, qui tranche avec le style des habitations environnantes, commence en 1965 pour s’achever en juin 1967. Toutefois, les plans d’ensemble de l’ouvrage portent la date du 20 février 1960. Cet ensemble de 3 500 m² de surfaces bâties regroupe laboratoires de recherche, salles de réunion, locaux administratifs, lieux d’hébergement et de restauration. C’est à Jean-Claude Lefeuvre 8, alors maitre de conférences, que la Faculté des sciences de Rennes confie le suivi des travaux dirigés par l’architecte Louis Arretche 9. —  ARRETCHE, Louis, « Station biologique de Paimpont », L’Architecture française, Vol. 275-276, 1965. —

Maquette de la Station biologique de Paimpont

1967 — Ouverture de la station

L’ouverture des locaux coïncide avec l’application d’un arrêté ministériel paru quelques années plus tôt. Celui-ci fait obligation à tout étudiant en sciences naturelles qui se destine à l’enseignement de faire au moins un stage dans une « station de terrain » pendant son cursus universitaire. Quand la station biologique de Paimpont ouvre ses portes en 1967, l’Éducation Nationale vient d’intégrer l’écologie en tant que discipline scientifique enseignée dans le secondaire. Conjointement, des préoccupations environnementales se font jour à travers les médias et couronnant le tout, 1970 est décrétée « année de la protection de la nature ».

Ces quelques points montrent parmi d’autres l’opportunité de la création de cet équipement atypique dans la forêt de Paimpont et soulignent le caractère visionnaire du projet défendu par Gaston Richard.

La Station biologique de l’Université de Rennes 1 en 2016

L’équipement est en place dès la rentrée universitaire de 1967. Le personnel de service, peu nombreux, est recruté dans les environs immédiats.

La Station biologique de Paimpont
Fond OpenStreetMap

L’année 1969 voit l’arrivée de l’équipe de primatologie d’Annie et Jean-Pierre Gautier, chercheurs au CNRS 10 et de leur élevage de singes du Gabon pour mener des études comportementales.

La station connaît rapidement une audience nationale et internationale. Entre 1967 et 1970, soit sur trois années et demi de fonctionnement, la station de Paimpont accueille 1 307 étudiants pour un total de 7 700 journées-étudiants. Ceux qui préparent la maitrise d’enseignement ou l’agrégation de sciences naturelles y viennent en stage obligatoire de toute la France, d’autres sont des futurs enseignants de Collèges d’Enseignement Général. Des stages spécialisés sur l’écologie générale, l’hydrobiologie, l’éthologie, etc. accueillent des étudiants de Suisse, d’Allemagne, de Belgique, du Mexique, du Brésil, du Maroc.

La station biologique en 1970
L’étang du Châtenay avait été vidé pour la réfection de la digue.
—  UNIVERSITÉ DE RENNES 1, Université de Rennes 1, Les Lices, 2001. —

Il y a aussi des stages dits « volontaires » qui regroupent, entre autres, pendant leurs vacances des professeurs de lycées qui viennent actualiser leurs connaissances.

Quatre ans après son ouverture, la station biologique de Paimpont est devenue une des plus importantes d’Europe (si ce n’est la première) au point de vue enseignement.

LEFEUVRE, Jean-Claude, « La station biologique de Paimpont », Bretagne Dimanche, 10 mai, 1970, Voir en ligne.

Les bâtiments sortis de terre, la station prend son essor grâce à deux maitres-assistants de la Faculté des sciences de Rennes, Paul Tréhen (directeur) et Pierre Constant 11 (directeur-adjoint) affectés à Paimpont. Les stages sont encadrés avec l’aide bénévole de nombreux autres enseignants. En 1970, Jean-Yves Gautier 12, maitre-assistant au laboratoire d’éthologie, vient renforcer l’équipe enseignante de la station.

En 1973, l’O.R.T.F. réalise un documentaire sur la station biologique de Paimpont. —  GUILBERT, Danièle et POITOU, Gérard, « Quelques pas dans la forêt », 1973, (« Emission « portrait de l’univers » »), Voir en ligne. —

1972 — Les débuts de la recherche scientifique sur les landes

Dans le cadre du Groupe d’Études des Landes Armoricaines (GELA), Paul Tréhen 13 initie en 1972 des recherches fondamentales sur le fonctionnement des landes de Paimpont. Simone Deleporte et Yannick Delettre 14 participent aux travaux sur les landes de Roc Fermu. Ils sont rejoints en 1974 par Alain Bellido 15. Ce sont les pionniers d’un programme de recherche en environnement sur la forêt de Paimpont qui verra officiellement le jour au début des années quatre-vingts sous le nom de Programme Interdisciplinaire de Recherche en Environnement (PIREN).

Quatre années plus tard un incendie de grande ampleur détruit des centaines d’hectares. La réaction des élus locaux et régionaux ainsi que de l’administration préfectorale ne tarde pas à propos des mesures à prendre pour combattre plus efficacement les éventuels incendies à venir. C’est l’occasion pour la Station biologique de Paimpont de mettre au service des acteurs de la gestion de la forêt les méthodes et connaissances scientifiques qu’elle peut alors développer sur le terrain.

À lire ensuite — L’Université s’implique sur le massif forestier de Paimpont


  • Un article de 1970 sur la Station biologique
  • Projets de tracés de la RN 24 (1976)
    Voici les deux projets qui ont la même origine. L’entrée de la RN 24 à l’est de Plélan et la même fin de projet CD n°8 au sud-est de Ploërmel, c’est-à-dire à la hauteur de Camagnon. On remarque que le camp de Coëtquidan est enveloppé par les deux déviations et que celle proposée par le nord dessert plus directement la zone industrielle de Gourhel. —  ANONYME, « Projets de tracés de la RN 24 », Ouest-France, 16 août, 1976, Voir en ligne. —
  • Délibération du Conseil Municipal de Paimpont au sujet de la station
  • Délibération du Conseil Municipal de Paimpont au sujet de l’adduction d’eau
  • Annie Gautier
  • Jean-Yves Gautier
  • Gaston Richard
  • Jean-Claude Lefeuvre
  • Pierre Constant
  • Paul Tréhen
  • La lande de Beauvais avant la construction de la station
    Le moulin du Châtenay se trouve à gauche, la route Campénéac-Paimpont à droite.
    Christiane Pays
  • Les jeunes de Beauvais sur le ponton de l’étang du Châtenay en 1952
  • Maquette de la Station biologique de Paimpont
  • La Station biologique de l’Université de Rennes 1 en 2016
  • Local des étudiants avant la Station biologique
    Début des années 1960
  • Un étudiant fait des relevés près de l’étang du Châtenay
    Début des années soixante.
  • Article Ouest-France pour les dix ans de la station
Station biologique de Paimpont

Bibliographie

ARRETCHE, Louis, « Station biologique de Paimpont », L’Architecture française, Vol. 275-276, 1965.

CHAVOT, Philippe, Histoire de l’éthologie. Recherches sur le développement des sciences du comportement en Allemagne, Grande-Bretagne et France, de 1930 à nos jours., Thèse de Doctorat en Histoire des Sciences, Université Louis Pasteur - Strasbourg I, 1994, Voir en ligne.

GUILBERT, Danièle et POITOU, Gérard, « Quelques pas dans la forêt », 1973, (« Emission « portrait de l’univers » »), Voir en ligne.

LEFEUVRE, Jean-Claude, « La station biologique de Paimpont », Bretagne Dimanche, 10 mai, 1970, Voir en ligne.


↑ 1 • Il s’agit probablement de Gaston Richard et de René Poisson.

↑ 2 • Instituteur, puis élève de Pierre Paul Grassé, Gaston Richard soutient, en 1950, une thèse sur le phototropisme des termites. Il est nommé, peu après, maître de conférence en psychophysiologie à Rennes. Dès 1957, il envisage la création d’une station de terrain en forêt de Paimpont. Il pilote l’ensemble du projet, en accord avec le professeur de zoologie de Rennes, René Poisson. —  CHAVOT, Philippe, Histoire de l’éthologie. Recherches sur le développement des sciences du comportement en Allemagne, Grande-Bretagne et France, de 1930 à nos jours., Thèse de Doctorat en Histoire des Sciences, Université Louis Pasteur - Strasbourg I, 1994, Voir en ligne. p. 448-449 — Gaston Richard crée en 1961 le laboratoire d’éthologie (science du comportement). Il développe l’enseignement d’une nouvelle discipline, l’éco-éthologie (Étude du comportement animal, principalement en milieu naturel, et de l’action exercée par une espèce sur le milieu où elle vit). Il décède à Rennes le 17 avril 2012.

↑ 3 • D’après un témoignage, le site était fréquenté par des étudiants dès 1954-1955

↑ 4 • Concernant les trois derniers propriétaires des parcelles achetées par le Rectorat, outre les terrains communaux :

Le premier propriétaire s’appelait Joseph Brel (?) de Bréret (?), ses parcelles ont été ensuite achetées par Mme Gérard. Marcel Lefeuvre, le dernier propriétaire, tenait une grosse ferme à l’entrée de Paimpont près de l’endroit où un lotissement se construit en 2016.

BAUDAS André. Interview du 6 février 2016 (Céline Rochais, Alain Bellido, Alain Rissel)

↑ 5 • La plus grande pièce de ce local sert de laboratoire. Y sont stockés les binoculaires et le matériel nécessaire aux observations, on y range les relevés et tous les documents scientifiques. À droite de l’entrée une petite pièce tient lieu de cuisine. La troisième pièce est la chambre où peuvent dormir deux personnes. Attenant à ce petit bâtiment se trouvent les W.C.

↑ 6 • Les autres stations de l’Université de Rennes 1 :

  • 1946 — Le musée archéologique de Penmarch (Finistère) devient la première station scientifique de la Faculté des sciences de Rennes étroitement liée au laboratoire d’anthropologie préhistorique dirigé par Pierre-Roland Giot.
  • 1959 — Acquisition de l’ile de Bailleron (Morbihan) par la Faculté des sciences de Rennes. 1960 premiers aménagements de la station, 1970 création du laboratoire à des fins de recherches scientifiques sur le milieu marin.
  • 1967 — Un premier stage d’étudiants en forêt de Villecartier est organisé par Jean Touffet, maitre de conférences. À sa demande, la Faculté des Sciences de Rennes devient propriétaire d’une maison forestière comme prémices à la mise en place d’une station permanente. Cette station de terrain, dédiée à l’enseignement et à la recherche en écologie forestière, fonctionnera pendant quelques années.
  • 1990 – L’idée de l’implantation d’une station de type « Paimpont » est abandonnée. La création d’une « Zone atelier » sur la biodiversité dans la zone de polders au nord du site de Pleine-Fougères instaure une dynamique nouvelle dans la recherche.
  • 1969 — Le Centre de recherche de Monterfil (Ille-et-Vilaine) dépend de la Faculté des Sciences de Rennes. Il devient en 1972 propriété de l’Université de Rennes 1 et est aujourd’hui une base exploitée par l’Institut d’Électronique et de Télécommunications de Rennes (IETR) qui regroupe des équipes de recherche de Rennes 1, de l’INSA et de Supélec, campus de Rennes.

↑ 7 • L’implantation de la station biologique a eu au cours du temps des conséquences directes sur l’aménagement de la forêt de Paimpont. Tout d’abord le réseau de chemins autour du site a été amélioré pour accéder notamment à "l’étang du Haut", facilitant la circulation des habitants comme des étudiants. Puis est venue la contestation portée conjointement par la châtelaine de Trécesson et de Paul Tréhen qui ont réfuté le tracé de la voie express RN24 qui devait traverser d’est en ouest la forêt en passant par Beauvais. Paul Tréhen s’est également opposé à un nouveau profil de la route D38 Plélan-le-Grand /Paimpont qui supposait une rectification des virages et un élargissement de la voie et aurait entrainé l’abattage de 200 ha de chênes et hêtres centenaires qui forment une voûte forestière incomparable au-dessus de la chaussée. —  EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015. [pages 372-373] —

↑ 8 • Né le 18 mars 1935 à La Chapelle Chaussée (Ile-et-Vilaine), Jean-Claude Lefeuvre a débuté sa carrière universitaire comme endocrinologiste, spécialiste de la morphogénèse alaire des insectes. Nommé professeur à l’Université de Rennes en 1969, il réoriente ses recherches en écologie dès le début des années 1970, en abordant successivement plusieurs thèmes : landes, bocages, zones humides. Il est nommé professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle en 1979.

↑ 9 • Louis Gerald Arretche, né le 12 août 1905 à Saint-Justin (Landes) et mort le 20 décembre 1991 à Paris, est un architecte et urbaniste français, chef d’atelier à l’École d’architecture des beaux arts.

↑ 10 • Annie Gautier-Hion (1940-2011) commença à travailler en 1964 au Gabon sur les Gorilles. Elle répondait à un appel du professeur Grassé, qui demandait de jeunes chercheurs pour travailler sur le comportement des gorilles à la Mission Biologique au Gabon (M.B.G.) qu’il venait de créer. Il s’agissait d’élever et d’observer une dizaine d’individus captifs, tous orphelins de la chasse. Annie et Jean-Pierre créent en 1967 un élevage de cercopithèques et de cercocèbes, qu’ils vont transférer à Paimpont en 1969.

↑ 11 • Enseignant-chercheur en ornithologie. Une réserve naturelle en Brière porte son nom.

↑ 12 • Jean-Yves Gautier (1939-2000) est un ancien étudiant de Gaston Richard. Enseignant-chercheur, spécialiste du comportement des blattes, il est maitre de conférences quand il prend en 1975 la direction du laboratoire d’éthologie de Rennes. Il est l’auteur en 1982 d’un ouvrage, Socio-écologie. Professeur émérite de l’Université de Rennes 1, il décède le 29 avril 2000, à l’âge de 61 ans, des suites d’un cancer.

↑ 13 • Après avoir été à la fin des années cinquante un des étudiants pionniers de ce qui deviendra la station biologique de Paimpont, Paul Tréhen (né en 1936) en sera le directeur de 1970 à 2000. Professeur honoraire à l’Université de Rennes 1, il a été de 1989 à 2009 président de l’Espace des Sciences de Rennes dont il est un des fondateurs.

↑ 14 • Simone Deleporte et Yannick Delettre, chercheurs au CNRS, ont mené des recherches sur l’écologie des Diptères des landes armoricaines.

↑ 15 • Alain Bellido, chercheur en écologie du sol, rejoint l’équipe enseignante de la station en 1977.