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1879-1835

La Forge d’Embas - I

La « Petite Forge » et le moulin à blé

La « Forge d’Embas » est une annexe des Forges de Paimpont active de 1779 à 1820, date à laquelle ses activités sont déplacées sur le site des Forges. Un moulin à blé lui succède de 1820 à 1835.

Utilisé à des fins économiques de 1779 à 1945, le site de la « Forge d’Embas » a connu plusieurs vies.

La façade est de la Forge d’Embas avant restauration
Geneviève Le Louarn

1779-1820 — La Forge d’Embas

La « Forge d’Embas », « Petite Forge » ou « Basse-Forge » - située au lieudit « La Forge d’en bas », en bordure de la D. 773 à un kilomètre au sud des Forges - est une annexe des Forges de Paimpont, construite en 1779.

En 1779, construction d´une seconde forge et d´un martinet à la Basse-Forge dite dans les textes : La Petite Forge ou Forge d´Embas.

A.D. 35 L 935, rapport du 18 juin 1796 in LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne.

Sa construction est liée à la fabrication de pièces longues ne pouvant être réalisées sur le site des Forges afin d’assurer les commandes liées à la guerre d’Indépendance des États-Unis.—  LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne. —

Les comptes des Forges de Paimpont pour l’année 1778-1779 mentionnent les dépenses occasionnées pour sa création qui a coûté jusqu´au 25 août 1779 la somme de 15 542 livres 6 sous 2 d. — A.D. 35 C 1478. Comptes de l´année 1778-1779 in LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne. —

En 1801, mentionnée sous le nom de Petite Forge, elle comprend le logement des forgerons (fendeurs et ouvriers), la forge avec ses tournants, enclume, soufflets, marteau, et la halle à charbon. — A.D. 35 10 S 14. Procès-verbal d´expertise établi à partir du 4 vendémiaire en 9 in LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne. —

Les activités de la Forge d’Embas sont déplacées aux Forges de Paimpont entre 1819 et 1822, années durant lesquelles les propriétaires commencent la modernisation de leur usine selon des procédés anglais.

Les 25 janvier et 1er mars 1819 les propriétaires demandent au Préfet d’Ille-et-Vilaine une autorisation pour améliorer leur usine en “construisant certains ateliers pour l’affinage et l’étirage du fer au moyen d’un procédé imité de celui des Anglais et pour la confection de toutes les pièces en fonte nécessaires à la construction des machines”.

A.N. F14 4360. Rapport de l’ingénieur Blavier du 10 janvier 1825 in LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne.

Le 8 mars 1821, l’inspecteur principal des forêts du 4e arrondissement donne un avis favorable aux travaux. —  L’INSPECTEUR PRINCIPAL DES FORÊTS DU 4ÈME ARRONDISSEMENT, « Avis de l’Inspecteur principal des forêts », Guy Larcher, Rennes, 1821, p. 1, Voir en ligne. —

Le 29 mai 1822, l’ingénieur en chef au corps royal des Mines indique que l’augmentation de certaines parties de l’établissement ne peut influer, étant compensée par la suppression de plusieurs autres. En l’occurrence, la fermeture de la Forge d’Embas est compensée par la création d’un laminoir avec 4 fourneaux à réverbère alimenté par la houille pour affinage de la fonte et trois paires de cylindres —  L’INGÉNIEUR EN CHEF AU CORPS ROYAL DES MINES, « Observations et avis sur la demande des propriétaires des usines à fer de Paimpont », Guy Larcher, 1822, p. 4, Voir en ligne. —

Ces travaux marquent la fin de la première période d’activité de la Forge d’Embas.

L’apport hydraulique

Une dérivation des eaux du déversoir de l’étang des Forges fournit la force hydraulique à la Forge d’Embas.

De l’établissement construit en 1779, il ne subsiste que le canal d’amenée et la retenue d’eau qui présentent la particularité d’être entièrement construits en surélévation par rapport au terrain naturel. L’eau provenant du déversoir de l’étang des Forges circule dans une retenue de direction nord/sud limitée à l’ouest par un remblai de terre et à l’est par un épais mur construit en petit appareil de pierres de taille de schiste.

LE LOUARN, Geneviève et QUILLIVIC, Claude, « Forge, martinet, la Forge d’Embas (Paimpont) », 1982, Voir en ligne.
La dérivation des eaux du déversoir de l’étang des Forges pour les Forges d’Embas
Cadastre de Paimpont de 1823 - 3 P 5438 ; Section I3 du Cannée. Parcelles 1153-1289

À peu près trois cents mètres après le déversoir, le cours principal est orienté sur un canal d’amenée qui court de façon quasi parallèle au ruisseau du Pas-du-Houx sur un peu plus de quatre cents mètres.

Le déversoir de l’étang des Forges de Paimpont

Le canal d’amenée est construit en schiste pourpre sur une partie de son versant est. À son arrivée à la Forge d’Embas l’eau est contenue dans un bassin surplombant l’installation métallurgique.

Canal d’amenée de la Forge d’Embas
Mur de soutènement, angle avec le mur en retour vers l’est. (c) Inventaire général, ADAGP
Geneviève Le Louarn

Un plan réalisé vers 1819 montre l’installation avant son réaménagement en moulin. À son arrivée à la Forge d’Embas, le canal d’amenée est séparé en deux arrivées hydrauliques. La première est destinée au martinet (A) et la seconde à la forge (C) dite à cette époque ancienne forge.

Plan de l’installation de la Forge d’Embas en 1819-1820
Les plans conservés dans ce dossier d´archives ont probablement été réalisés pour appuyer la demande de 1819. Ils sont tous signés Hth de Ravenel, officier d´artillerie. Ils ont sans doute été révisés en 1822 par Cheron et en 1831 par Blavier.— A.N. : série F14 4360 — (c) Inventaire général, ADAGP
Ravenel@1819

1820-1835 — Un moulin à blé

La forge n’est plus utilisée à partir des années 1820, la modernisation des Forges de Paimpont incluant la création d’un laminoir en contrebas de l’étang des Forges. Elle est alors remplacée par un moulin à blé, actif pendant onze années.

Il existait une petite forge près du martinet (forge basse) qui a été remplacée depuis quelques années par trois moulins à bled.

A.N. F 14 4360. Notice sur les mines par l´ingénieur en chef des mines non signé, non daté.. vers 1815 [1820], ? in LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne.

Le moulin est lui aussi actionné par la dérivation des eaux du déversoir de l’étang des Forges créée en 1779 et visible sur le cadastre de 1823.

La Forge d’embas sur le cadastre de 1823
A.D.I.V.

Le meunier de la Forge d’Embas, Joseph Pierre, est mentionné comme témoin dans un procès du 18 novembre 1824. — 4U 27 24 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —.

En 1828, Mathurin Macé est attesté en tant que garçon meunier aux moulins de la forge d’embas.

Acte de notoriété constatant la naissance à la Basse Rivière en mars 1796 de Mathurin Macé, garçon meunier aux moulins de la forge d’embas.

4U 27 28 le 31 octobre 1828 in TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : les Paimpontais du Bourg, des Forges et du Gué, auto-édition, 2022, 789 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 779]

En 1835, les propriétaires des Forges mettent fin au bail du meunier et réalisent une dérivation du ruisseau de Beauvais afin de réinvestir la Forge d’Embas pour les forges.

Le sieur Herpe nous a aussi observé que l’année dernière [1836], on a démoli aux forges de Paimpont un moulin à farine pour le remplacer par un marteau à l’usage des forges.

TIGIER, Hervé, Le pays de Brocéliande en paroles et en actes, Auto-édition, Paimpont, 2011. [page 170]

Bibliographie

LE LOUARN, Geneviève, « Usine métallurgique dite forges de Brécilien, puis forges de Paimpont. », 1982, Voir en ligne.

LE LOUARN, Geneviève et QUILLIVIC, Claude, « Forge, martinet, la Forge d’Embas (Paimpont) », 1982, Voir en ligne.

L’INSPECTEUR PRINCIPAL DES FORÊTS DU 4ÈME ARRONDISSEMENT, « Avis de l’Inspecteur principal des forêts », Guy Larcher, Rennes, 1821, p. 1, Voir en ligne.

L’INGÉNIEUR EN CHEF AU CORPS ROYAL DES MINES, « Observations et avis sur la demande des propriétaires des usines à fer de Paimpont », Guy Larcher, 1822, p. 4, Voir en ligne.

TIGIER, Hervé, Le pays de Brocéliande en paroles et en actes, Auto-édition, Paimpont, 2011.

TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : les Paimpontais du Bourg, des Forges et du Gué, auto-édition, 2022, 789 p., (« Les terroirs de Paimpont »).