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1855-1895

L’atelier des frères Poulain

Un atelier de machines agricoles à Paimpont

Après avoir été ouvriers aux Forges de Paimpont, Louis et Eugène Poulain créent et dirigent de 1855 à 1882 un atelier de fabrication de machines agricoles installé à « La Forge d’Embas ». De 1882 à 1895, Eugène transfère cette activité à « La Secouette » en Paimpont.

Éléments biographiques

Louis (1818-1891) et Eugène Poulain (1820-1902) sont les deuxième et troisième enfants 1 de Pierre-Marie Poulain (1790-1865) 2, charpentier aux Forges de Paimpont 3 et de Hélène Joly (1794-1873) 4.

Louis Poulain naît en 1818 à Plélan-le-Grand. Il se marie une première fois le 9 février 1847 à Paimpont avec Marie Louise Désirée Poulain (1824-1854), avec laquelle il a trois enfants.

  • Eudoxie Rachel Marie Poulain (1849)
  • Marie Louise Eugénie Poulain (1850)
  • Marie Eugénie Désirée Poulain (1854)

Il se remarie avec Pélagie Françoise Roullois le 20 novembre 1855 à Paimpont. Il décède le 23 novembre 1891 à Paimpont, à l’âge de 73 ans.

Son frère Eugène nait le 29 mars 1820 à Plélan-le-Grand. Il se marie le 23 avril 1849 à Paimpont avec Françoise Alphonsine Denis (1828-1858) avec laquelle il a trois enfants :

  • Edouard Eugène (1850 - ?)
  • Alphonse Baptiste Désiré (jumeau) (1853-1919)
  • Armand Pierre Marie (jumeau) (1853)

Il décède le 4 août 1902 à Paimpont, à l’âge de 82 ans

—  MAROIS-CIVEL, Pierre, « Généalogie de Pierre-Marie Poulain », 2018, Voir en ligne. —

Louis et Eugène Poulain, ouvriers complets 5 aux Forges de Paimpont en tant que mécanicien et maitre charpentier 6, fondent leur propre atelier de fabrication de machines agricoles en 1855 à la « Forge d’Embas » aussi appelée « Forge Basse ».

La forge d’Embas en 2019
André Régnault

1779-1855 — La « Forge d’Embas » avant les frères Poulain

Le bâtiment dans lequel les frères Poulain installent leur atelier fut d’abord une extension des Forges construite en 1779, puis un moulin à blé à partir des années 1820.

Situé au bord de la D 773, à un kilomètre au sud des Forges de Paimpont, il est actuellement nommé « Forge d’en bas » (propriété privée).

1779-1820 — La Forge d’Embas

La « Forge d’Embas » est une annexe des Forges de Paimpont datée de 1779. Elle fut construite pour fabriquer des pièces longues ne pouvant être réalisées sur le site des Forges. Une dérivation des eaux du déversoir de l’étang des Forges fournit la force hydraulique 7.

De l´établissement construit en 1779, il ne subsiste que le canal d´amenée et la retenue d´eau qui présentent la particularité d´être entièrement construits en surélévation par rapport au terrain naturel. L´eau provenant du déversoir de l´étang des Forges circule dans une retenue de direction nord/sud limitée à l´ouest par un remblai de terre et à l´est par un épais mur construit en petit appareil de pierres de taille de schiste.

LE LOUARN, Geneviève et QUILLIVIC, Claude, « Forge, martinet, la Forge d’Embas (Paimpont) », 1982, Voir en ligne.
La Forge d’embas sur le cadastre de 1823
A.D.I.V.

1820-1855 — Le moulin de la Forge d’Embas

La forge n’est plus utilisée à partir des années 1820, suite à la création d’un laminoir aux Forges de Paimpont. Elle est alors remplacée par un moulin à blé 8 actif pendant onze années.

En 1836, les propriétaires des Forges changent à nouveau la destination du moulin de la « Forge d’Embas ».

Le sieur Herpe nous a aussi observé que l’année dernière [1836], on a démoli aux forges de Paimpont un moulin à farine pour le remplacer par un marteau à l’usage des forges.

TIGIER, Hervé, Le pays de Brocéliande en paroles et en actes, Auto-édition, Paimpont, 2011. [page 170]

Ils créent à cette occasion une rigole - détournant l’eau des petits affluents de l’Aff sur deux kilomètres - pour augmenter l’alimentation en eau du marteau pilon.

Délibération du conseil municipal de Beignon en date du 6 décembre 1835

Messieurs les propriétaires des forges manifestent depuis plusieurs mois l’intention de détourner la rivière de Beauvais [actuellement la rivière de l’Aff] qui sépare cette commune de celle de Paimpont en pratiquant un canal de dérivation [...] qu’ils ont terminé sans attendre cette autorisation. [...] Le canal de dérivation prend l’eau de la rivière vers le milieu de la pâture du Mérel, appartenant à Joseph Guillaume et le conduit à la Forge d’en bas et perd cette rivière, dont le cours avait toujours existé depuis que la terre est sortie des mains du Créateur, se trouve interrompue dans sa longueur de plus d’une demie-lieue (2 km) [...]

BRIDIER, Pierre, Le pays de Beignon témoin de l’histoire, Beignon, autoédition, 1987. [pages 39-41]
La façade est de la Forge d’Embas avant restauration
Geneviève Le Louarn

1855 – L’atelier de machines agricoles des frères Poulain

En 1855, les frères Poulain s’installent à la Forge d’Embas.

Vers l’année 1855, deux frères employés des cadres de cette usine, appelée à partir de ce moment (« les Grandes Forges »), Louis et Eugène Poulain, installaient aux Forges d’en Bas ou Forges Basses, avec l’accord des propriétaires du Domaine 9, un atelier de construction de machines agricoles.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [pages 12-13]

La création de cette entreprise s’inscrit dans le processus d’industrialisation de la France et de modernisation de l’agriculture. L’atelier se développe rapidement grâce à la gestion de Louis et aux talents techniques d’Eugène.

L’ainé des deux frères, Louis, se charge de la partie administrative et commerciale de la nouvelle usine cependant qu’Eugène, doué d’un esprit inventif surprenant, se charge de la partie technique. [...] Des brevets sont pris pour les inventions d’Eugène Poulain, et la nouvelle usine ne tarde pas à employer une soixantaine d’ouvriers et à expédier ses fabrications dans toute la Haute Bretagne, cependant que les grandes Forges sont toujours en pleine activité.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [page 14]

La croissance de l’entreprise Poulain résulte de la proximité des Forges de Paimpont. Elle s’appuie sur la présence d’un fer de qualité ainsi que sur une main-d’œuvre formée localement, qualifiée et abondante.

La fonderie de Paimpont s’inscrit dans une période de transition de l’activité métallurgique qui, parallèlement à la disparition des forges de première fusion, voit se développer des industries de deuxième fusion qui livrent au commerce toutes sortes de produits. Le caractère essentiellement agricole du département entraine le développement des établissements consacrés à l’équipement du monde rural, notamment la construction des machines agricoles. Dans la décennie 1860, le mouvement s’amplifie et les établissements se multiplient un peu partout [en Bretagne].

CUCARULL, Jérôme, « Résultat de l’étude ethno-historique sur la fonderie de Paimpont », Paimpont — Plélan-le-Grand, Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU), 2003, p. 49, Voir en ligne. [page 4]

La production des frères Poulain répond aux besoins nouveaux de l’agriculture. Elle s’adresse à un monde rural en cours de transformation, notamment illustré par la création de comices agricoles et de fermes-écoles comme celle de Trécesson.

C’est le début du machinisme appliqué à l’agriculture dans la région. Un modèle de batteur, actionné par quatre, cinq ou six chevaux attelés sur un manège est mis au point pour le battage des céréales qui, jusque là se faisait au fléau. Des modèles de coupe-ajonc dont les jeunes pousses étaient très utilisées à cette époque pour la nourriture hivernale des chevaux et des bovins sont aussi établis.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [pages 13-14]

Le matériel de cidrerie

Le succès des frères Poulain s’appuie en partie sur le perfectionnement du matériel de cidrerie et notamment des pressoirs à pommes pour lesquels ils déposent des brevets et obtiennent plusieurs récompenses.

Mais la grande réussite réside dans la conception du matériel de cidrerie : moulins à pommes et pressoirs : ces appareils peuvent maintenant sembler désuets mais, à ce moment, ce fut un très grand progrès. Jusque là pour presser le marc de pommes, qui, le plus souvent était obtenu en pilonnant les fruits dans de grandes auges de pierre, il n’était connu que d’encombrants pressoirs avec vis et écrou de bois sur lesquels, quatre ou cinq hommes faisaient effort, en tournant tout autour. Eugène Poulain imagine un système démultipliant la force d’un homme, qui sans bouger de place peut serrer son pressoir désormais muni d’une robuste vis en fer. Ces grosses vis sont entièrement faites aux Forges d’en Bas. De petits morceaux de fer du volume d’un doigt de la main, appelés riblons ou riblettes, sont fondus dans un four « la renaudière » à l’aide du charbon de bois. Le métal en fusion est coulé dans une lingotière où il prend la forme, et, encore incandescent, porté sous le marteau battant actionné par la chute d’eau, où il sera forgé pour prendre les dimensions de la lourde barre de fer qui sera livrée au tourneur pour être filetée au filet trapézoïdal plus solide que le filet carré.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [page 14]
Pressoir à cidre des frères Poulain

Une des inventions d’Eugène Poulain est primée médaille de bronze à l’Exposition agricole de 1854 10 à Rennes.

Les anciens pressoirs sont très dispendieux ; non seulement il faut des bois de grande valeur pour les construire, mais un édifice pour les mettre à couvert. On ne saurait donc trop favoriser l’introduction des nouveaux pressoirs dans nos fermes, où ils ne sont pas assez répandus. Le pressoir de M. Poulain se distingue par ses cerclures en fer et par la forme de l’écrou auquel s’adapte le levier. Si le pressoir est près d’un mur, on tire le levier et on reprend de l’autre côté de l’obstacle, sans que la vis puisse lâcher. La partie en bois manque de force. M. Poulain présente, en outre, un moulin à pommes.

LONDET, M. et BOUCHARD, L., Annales de l’agriculture française, Vol. 4, Paris, Mme Veuve Bouchard-Huzard, 1854, Voir en ligne. p. 546

En 1873, Eugène Poulain obtient une seconde médaille de bronze au concours régional de Saint-Brieuc 11 dans la catégorie machines et instruments agricoles pour son pressoir à cidre. —  BARRAL, Jean-Augustin, « Concours régional de Saint-Brieuc », Journal d’agriculture pratique : de jardinage et d’économie domestique, Vol. 9, 1873, p. 334-340, Voir en ligne. p. 338 —

Le 12 juin 1874, les frères Poulain déposent un brevet de quinze ans pour un nouveau pressoir à levier horizontal à serrage continu. —  RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, Bulletin des lois de la République Française, Vol. 11, Imprimerie Nationale, 1875, Voir en ligne. p. 53 —

1875 — Un bail signé avec le nouveau propriétaire des Forges

Le « Domaine de Paimpont » est acheté en 1875 par Louis-Auguste Levesque (1809-1888). Les frères Poulain passent un accord avec le nouveau propriétaire auquel ils louent la Forge d’Embas pour 600 francs à l’année. —  LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 115] —

1882-1895 — L’atelier de la Secouette

Dès les années 1870, la concurrence dans le Grand-Ouest accentue les difficultés économiques de l’entreprise Poulain.

L’atelier des frères Poulain aux Forges d’en bas est, lui aussi victime de la marche du progrès. Des usines mieux outillées se sont construites, tant en Bretagne qu’en Normandie, et les machines agricoles qu’elles fabriquent prennent de plus en plus la place de celles faites aux Forges.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [page 16]

En 1882, Louis Poulain, âgé de 64 ans cesse son activité et se retire dans sa propriété du Pré-Joly (Plélan-le-Grand). Son frère Eugène quitte la Forge d’Embas et crée alors, avec l’aide de ses fils, un atelier plus modeste, à quelques centaines de mètres du précédent, à « la Secouette ». —  EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015. [page 183] —

En 1884, les Forges de Paimpont ferment et laissent place à une entreprise de fonderie avec un fourneau de seconde fusion 12. Cette fonderie, dirigée par M. Thuault, devient le principal concurrent de l’entreprise d’Eugène Poulain.

Durant plusieurs années, le concours de machines agricoles du comice cantonal [de Plélan] se résume à un affrontement entre lui [Thuault] et Poulain. D’après les recensements de Plélan et Paimpont en 1891, 45 personnes seraient employées dans ce secteur d’activité : 26 mouleurs, 5 ajusteurs, 11 mécaniciens, 2 marteleurs et un frappeur. Au deuxième semestre 1893, le rapport concernant la situation industrielle du canton de Plélan, [...] indique que la production et la vente sont faibles par suite du manque d’argent des acheteurs, ce qui entraine les prix à la baisse. Au premier semestre 1894, la situation continue d’être difficile. Les forges d’Embas au Pont du Secret [en réalité à la Secouette] et la fonderie des Forges occupent alors 42 ouvriers, parmi lesquels on trouve 5 enfants et une femme. Ces ouvriers réclament une augmentation de travail pour être occupés constamment et avoir parallèlement un salaire « plus rémunérateur ».

CUCARULL, Jérôme, « Résultat de l’étude ethno-historique sur la fonderie de Paimpont », Paimpont — Plélan-le-Grand, Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU), 2003, p. 49, Voir en ligne.

Ces conflits sociaux trouvent une partie de leur origine dans la chute du pouvoir d’achat des agriculteurs locaux qui ne peuvent plus acheter les produits de l’entreprise Eugène Poulain.

Il est certain qu’il leur est quasiment impossible d’acheter par exemple un moulin à pommes à 65 francs produit par les ateliers, même s’il est toujours présenté comme une production phare de l’usine.

Cucarull, Jérôme (2003) op. cit., p. 5

L’atelier de construction des Forges, dirigé par Thuault, ferme en 1894 13. Le 1er septembre 1895, c’est au tour de la Société E. Poulain & Cie d’être en liquidation. Eugène Poulain se retire des affaires et meurt dans la pauvreté. —  PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961. [page 16] —

Prix et médailles

En-tête de facture de l’entreprise E. Poulain & Cie
Guy Larcher
  • Rennes 1854 : médailles de bronze (pressoir à cidre) —  LONDET, M. et BOUCHARD, L., Annales de l’agriculture française, Vol. 4, Paris, Mme Veuve Bouchard-Huzard, 1854, Voir en ligne.p. 546 —
  • Rennes 1859 : médaille d’argent
  • Saint-Brieuc 1873 : médaille de bronze (pressoir à cidre) —  BARRAL, Jean-Augustin, « Concours régional de Saint-Brieuc », Journal d’agriculture pratique : de jardinage et d’économie domestique, Vol. 9, 1873, p. 334-340, Voir en ligne.p. 338 —
  • Plélan 1876 : médaille d’argent
  • Plélan 1880 : médaille de vermeil
  • Rennes 1880 : médaille d’argent
  • Plélan 1894 : médaille d’argent (comice agricole) —  Bulletin de la Société des agriculteurs de France, Bulletin de la Société des agriculteurs de France, 1895. [page 402] —

1895-1900 - Édouard Poulain

En 1896, le propriétaire des murs de la fonderie des Forges, Donatien Levesque, dans le but de donner du travail à quelques ouvriers restés dans ce pays, [...] en a confié gratuitement l’exploitation à un contremaitre qui profite des bénéfices s’il y en a. Ce contremaitre, nommé Édouard Poulain 14, n’est autre que le fils d’Eugène Poulain.

A la suite de tous ces changements, l’usine ne sombra pas entièrement. Après des tâtonnements divers, elle devait reprendre un peu d’activité. Le propriétaire de ce temps [...] en confia la direction à un ancien contremaitre, M. Poulain Édouard. Je ne puis dire ici quelles sortes d’arrangements existaient entre eux comme règlement des comptes. Je ne sais ! Quoi qu’il en soit, Mr Poulain dirigea la marche de l’usine pendant plusieurs années. Autant que ma mémoire me le permet, je crois avoir retenu qu’au cours des années de gérance par Mr Poulain, l’entreprise fut dans sa compétitivité et rapport financier plutôt désastreuse et décevante.

GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002. [page 47]

L’usine installée dans le village des Forges de Paimpont est en effet rapidement rattrapée par un contexte économique difficile.

Les salaires diminuent car la main d’œuvre est surabondante et il y a chômage partiel d’octobre à mars. Le maire [de Plélan] évoque également « les difficultés et frais de transport qui seraient atténués par la construction de tramways », qui n’arrivera qu’en 1898 ! 12 ouvriers y sont alors employés. Ils produisent des instruments agricoles divers, dont les prix varient de 25 à 450 francs pour une machine à battre. L’établissement vivote et les ouvriers y travaillent à temps partiel. Ils sont 9 au deuxième semestre 1897 par exemple. La situation demeure stationnaire jusqu’au 1er semestre 1900.

Cucarull, Jérôme (2003) op. cit., p. 6

Au deuxième semestre 1900, Donatien Levesque modifie les conditions de gestion de la fonderie des Forges. Édouard Poulain est remplacé à la tête de l’entreprise par Albert Edet, des usines Chappée de Port-Brillet (53), qui devient locataire et seul dirigeant de la fonderie. C’est la fin de l’aventure entrepreneuriale de la famille Poulain. —  GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002. [page 49] —


Bibliographie

BRIDIER, Pierre, Le pays de Beignon témoin de l’histoire, Beignon, autoédition, 1987.

CUCARULL, Jérôme, « Résultat de l’étude ethno-historique sur la fonderie de Paimpont », Paimpont — Plélan-le-Grand, Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU), 2003, p. 49, Voir en ligne.

EALET, Jacky et LARCHER, Guy, Paimpont en Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2015.

GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002.

LE LOUARN, Geneviève et QUILLIVIC, Claude, « Forge, martinet, la Forge d’Embas (Paimpont) », 1982, Voir en ligne.

LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004.

LONDET, M. et BOUCHARD, L., Annales de l’agriculture française, Vol. 4, Paris, Mme Veuve Bouchard-Huzard, 1854, Voir en ligne.

MAROIS-CIVEL, Pierre, « Généalogie de Pierre-Marie Poulain », 2018, Voir en ligne.

PARLIER, Lucien et GOUNEAU, Anatole, Plélan et les Forges de Paimpont, Rennes, Imprimerie Bretonne, 1961.


↑ 1 • Louis (1818-1891) et Eugène (1820-1902) ont également pour frères et soeurs :

  • Julie Marie (1813 - ?)
  • Pierre (1827-1828)
  • Pierre Marie (1833 - ?)

↑ 2 • Pierre-Marie Poulain est né le 8 novembre 1790 aux Forges (56), La Forge-des-Bois, il décède le 19 septembre 1865 à Plélan-le-Grand, à l’âge de 74 ans,

↑ 3 • Le charpentier Poulain est cité dans les comptes des Forges de Paimpont en 1838 et 1840. Il est rétribué 1500 francs, ce qui le situe en troisième position dans l’échelle des salaires. Seul le directeur des Forges et l’ingénieur Maguette sont mieux rémunérés.

↑ 4 • Hélène ou Angelène Joly ou Jolly, est née le 15 septembre 1793 aux Forges de Paimpont et baptisée le 23 février 1794 à Plélan-le-Grand. Marié le 28 mars 1813 à Plélan-le-Grand avec Pierre-Marie Poulain, elle décède le 4 décembre 1873 aux Forges de Paimpont, à l’âge de 80 ans.

↑ 5 • Les appellations « ouvrier de métiers » et « ouvrier complet » sont équivalents respectivement à « ouvrier qualifié » et « très qualifié »

↑ 6 • Eugène Poulain est qualifié maître charpentier de forge, comme son père et son grand-père. Son métier consistait à concevoir des assemblages d’éléments mécaniques, des modèles dessinés de pièces métalliques, des formes pour les mouler, des directives pour battre le métal, faire les mesures et les ajustages. Accessoirement il assumait la maintenance du matériel en bois et en métal de l’établissement.

↑ 7 • Texte complet de la notice de Geneviève Le Louarn de 1982 pour l’Inventaire des Monuments historiques.

La Petite Forge, Basse Forge, ou Forge d’Embas Situé à 1 km au sud des grosses forges le long de la D. 773, l’établissement est alimenté par les eaux du déversoir de l´étang des forges ; il a été construit en 1779. Dès le début du XIXe siècle, la forge est remplacée par trois moulins à blé et seul subsiste le martinet (A.N. F 14 4360). La lecture des dispositions d´origine est très difficile. De l´établissement construit en 1779, il ne subsiste que le canal d´amenée et la retenue d´eau qui présentent la particularité d´être entièrement construits en surélévation par rapport au terrain naturel. L´eau provenant du déversoir de l´étang des Forges circule dans une retenue de direction nord/sud limitée à l´ouest par un remblai de terre et à l´est par un épais mur construit en petit appareil de pierres de taille de schiste. En (a) : le mur est paraît être un mur postérieur de fermeture, l´espace ainsi délimité à l´intérieur de la maçonnerie est de forme carrée et moins profond que le surplomb du mur. En (b) : le mur est traversé par une buse de fonte sectionnée. Bâtiment ruiné. De plan rectangulaire, adossé contre le mur est de la retenue, il est agrandi par l´adjonction le long du mur gouttereau sud d´un petit bâtiment (logement d´une turbine). Cette adjonction masque l´une des fenêtres de l´étage : piédroits en briques, linteau en bois ; les deux autres sont visibles à la gauche de ce bâtiment (même encadrement). Ces ouvertures comme les traces de poutres de plancher dans les murs à l´intérieur démontrent que ce bâtiment avait à l´origine un étage. Aujourd´hui tout l´espace intérieur est comblé par les débris de la charpente. Le mur ouest est ouvert au niveau du comble d´une porte (piédroits en pierres de taille de schiste, linteau de bois) ouvrant sur le sommet du mur formant la retenue d´eau. Le mur nord est ouvert d´une seule porte basse et étroite (0,75 m). Le bâtiment abritait à l´origine la forge remplacée dans le début du XIXe siècle par trois moulins à blés. Une des roues hydrauliques était sans doute située au droit de l´ouverture visible dans le mur sud remplacée lors d´une modernisation postérieure par une turbine logée dans la salle accolée et actionnée par l´énergie circulant dans la conduite de fonte. Parmi les déblais envahissant l´intérieur du bâtiment subsistent une meule et une roue dentée. Les diverses reprises montrent que toute la partie ouest du bâtiment a été reconstruite à une date non connue, vraisemblablement dans le dernier quart du XIXe siècle comme en témoignent les encadrements des fenêtres ; le mur est subsiste seul de l´élévation primitive. Logis. Bâtiment de plan rectangulaire allongé, axe longitudinal orienté nord/sud. La façade antérieure est ouverte vers l´ouest c´est-à-dire vers la route ; coupe transversale : à trois niveaux vers l´ouest, à deux niveaux vers l´est car la maison s´appuie contre la pente de la route. Élévations symétriques et ordonnancées sur les deux façades mais non semblables. Toit à deux versants à croupe au sud, à mur pignon au nord. Encadrements de toutes les baies : piédroits en petit appareil de schiste, linteaux de bois, appuis de bois pour les fenêtres.

LE LOUARN, Geneviève et QUILLIVIC, Claude, « Forge, martinet, la Forge d’Embas (Paimpont) », 1982, Voir en ligne.

↑ 8 • Joseph Pierre, meunier à la forge d’Embas apparait comme témoin dans un procès du 18 novembre 1824. — 4U 27 24 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —.

↑ 9 • Le Domaine est un terme apparu en 1875 et comprend les Forges et la forêt de Paimpont.

↑ 10 • La première récompense des frères Poulain date de 1854, soit un an avant leur installation supposée à la Forge d’Embas.

↑ 11 • La circonscription régionale comprend l’Anjou, le Maine et les cinq départements bretons.

↑ 12 • L’amélioration de la qualité du fer passe par deux étapes : première fusion à partir du minerai, seconde fusion à partir de fer existant.

↑ 13 • Depuis 1885, Thuault possède également une forge et un atelier de construction mécanique à Ploërmel.

↑ 14 • Édouard Poulain est un mécanicien en partie formé aux Forges du Creusot.