La Pierre Droite de Maxent
Un menhir mutilé
1823 -1883 — Premières mentions
Le menhir de la Pierre Droite en Maxent apparaît pour la première fois sous le nom de « La grosse Pierre » sur le cadastre de 1823.
Il est décrit en 1883 par Paul Bézier, membre de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine.
Maxent - Menhir mutilé (?) - dit Pierre Droite - à la limite des communes de Maxent et de Loutehel, dans un terrain communal sis à droite, et sur le bord de la route qui réunit les chefs-lieux de ces communes, près le moulin de Pierre-Droite. La partie restante qui a la forme d’un prisme pentagonal irrégulier, a 1m 70 de hauteur et mesure diamétralement 3m 20 et 2m 70, ce qui révèle un menhir de première grandeur. Quartzite provenant très-probablement des carrières de Pichan [Psihan], près le Thélin, à 3 ou 4 kilomètres de cet endroit. On ignore à quelle époque et pour quelle cause ce monument fut brisé.
Description du menhir au début du 20e siècle
Le menhir de la Pierre Droite, mentionné en 1928 — BANÉAT, Paul, Le Département d’Ille-et-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, Vol. 2, Rééd. 1973, Paris, Librairie Guénégaud, 1928. [page 361] —, a fait l’objet d’un examen archéologique publié en 1931.
[...] La Pierre Droite est un bloc des schistes pourprés parcourus par de nombreux filonets de quartz ; c’est ce qui à dû induire en erreur P. Bézier quand il désigne cette roche sous le nom de quartzite. Il se trouve sur les mêmes schistes pourprés dont les nombreux affleurements se rencontrent dans les environs, surtout autour du moulin de Pierre-Droite. A cet endroit, les schistes pourprés forment une bande qui s’étend en largeur jusqu’à Loutehel.
La direction des strates Nord-Ouest-Sud-Est ne laisse aucun doute sur la constitution géologique du sous-sol et ces schistes supportent au Nord-Est le grès armoricain de Maxent à Paimpont.
A mon avis, si ce bloc de schiste représente un fragment de menhir, il n’y a eu qu’un transport très minime, peut-être même nul pour le placer là où il est.
En examinant la roche de près, on peut se rendre compte que les strates des schistes qui constituent ce bloc sont horizontales ; or généralement, les menhirs provenant des schistes pourprés ont leurs plus grandes dimensions dans le sens de la schistosité. On aurait donc ici affaire à un menhir couché et brisé ensuite dont on ne peut par conséquent évaluer l’importance.
Ce que P. Bézier désigne par hauteur 1m. 70 serait son épaisseur, sa dimension 2m. 70 serait sa largeur et sa dimension de 3m. 20 représenterait ce qui reste de sa hauteur avant qu’il fût brisé.
Son nom de Pierre-Droite, ainsi que le nom du moulin qui lui est voisin, laisserait supposer qu’en effet à une certaine époque il a été dressé et qu’étant tombé peut-être récemment, il a été débité en morceaux.
Dans les environs on trouve en effet des fragments de la même roche qui peuvent être des blocs détachés soit de Pierre Droite, soit des affleurements voisins.
Le menhir et l’archéologie contemporaine
Le menhir de la Pierre Droite est mentionné dans un inventaire archéologique inédit de 1971. — HENRY, Paul, Les menhirs des arrondissements de Rennes et Saint-Malo, Mémoire de maitrise, Université de Haute-Bretagne, 1971, 277 p. [pages 94-96] —
Il est répertorié en tant que menhir renversé
dans un rapport de la Direction des Antiquités de Bretagne daté de 1988.— LEROY, Damien, « Rapport de prospection inventaire du canton de Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine) », Direction des Antiquités de Bretagne - Service Régional de l’Archéologie, 1988, p. 89, Voir en ligne.
[pages 21-23] —
Jacques Briard en a donné une description au début des années 2000.
Après mutilation, le bloc restant, couché, en schiste pourpré, a une forme subparallélépipédique avec un sommet biseauté (L= 3,85 m, lmax= 2,50 à 2,15 m, emax= 1,50 m) (fig 44).