La vallée de Gurvant
L’ancien nom du Val sans Retour
Le « Val sans Retour », près de Tréhorenteuc, s’appelait « Vallée de Gurvant » avant que l’on y implante le légendaire arthurien au milieu du 19e siècle.
Parmi les nombreux vallons présents à l’est du bourg de Tréhorenteuc, le plus important est le « Val sans Retour », autrefois appelé « vallée de Gurvant » ou « vallée de Rauco ». Il s’étend vers l’est au départ du bourg pour rejoindre les hauteurs du massif forestier de Paimpont. Cette appellation, attestée depuis le début du 17e siècle, est supplantée par celle de Val sans Retour au milieu du 19e siècle.
A un quart de lieu du bourg de Tréhorenteuc, à la partie sud-ouest de la forêt, aboutit un lieu d’une sauvagerie remarquable, c’est la vallée de Gurwan (Gurhan), plus connue sous le nom de Val sans Retour et de vallée de Rauco.
L’histoire de la Vallée de Gurvant est attestée depuis le début du 17e siècle jusqu’à 1958. Elle a été successivement la propriété de trois familles nobles : la Trémoille, de l’Aage et Busnel.
Henri de la Trémoille
La vallée et le bois de Gurvant font partie de la forêt de Brécilien appartenant aux Montfort-Laval et à leurs descendants jusqu’en 1629. Cette année-là, pressé par des besoins d’argent, le seigneur de Brécilien, Henri de la Trémoille, commence à aliéner son fief. Il vend à François d’Andigné, seigneur de La Chasse, 54 journaux 1 de terre et les fiefs du Perray et vend à Benjamin de l’Aage 140 journaux et les fiefs de Folle-Pensée. — TULOT, Jean-Luc, « Correspondance de Monsieur d’Iray intendant des la Trémoille : année 1629-1635 », 2007, Voir en ligne. —
C’est sa femme, Marie de la Tour, duchesse de la Trémoille et de Thouars qui s’occupe de la transaction avec Benjamin de l’Aage. L’acte de vente daté de 1629 est le plus ancien document connu mentionnant la montagne, vallée et rocher, appelés les taillis de Gourvant
— Acte de vente par Marie de la Tour, duchesse de la Trémouille et de Thouars, épouse et procuratrice générale de Monseigneur Henry de terres en forêt de Paimpont à Benjamin Delage sieur de Ruë neuve ». Archives Municipales de Paimpont, DD6. Copie du 4 novembre 1629 —.
Benjamin de l’Aage
Suite à l’acquisition de cette partie de la forêt en 1629, certains membres de la famille de l’Aage portent le titre de seigneur de Gurwan
. Il est vraisemblable que ce titre provient de la vallée du même nom.
- Le premier d’entre eux est Benjamin de l’Aage en 1629. — Bellevüe, Xavier marquis de (1913) op. cit., p. 202 —
- Son fils Siméon de l’Aage :
[le] 20 mars 1649. Inhumation de Simëon de Laage, écuyer, sieur de Gurvan
- Pierre de l’Aage, écuyer, seigneur de Rue-Neuve, de Gurwan, de Frémeur baptisé à Ploërmel le 12 juillet 1633.
- Renée-Yvonne de l’Aage, dame de Rue-Neuve, de Gurwan, de Rauco baptisée à Tréhorenteuc le 27 novembre 1686.
- Gillette de Saint-Gilles dame de Rue-Neuve, de Gurwan,
- Jean-Baptiste-Jérôme-Gilles Thomas de la Reigneraye, seigneur de Caulnelaye, de Rue-Neuve, de Gurwan. — BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913. [page 203] —
Le comte de Busnel
La vallée et les bois de « Gourvant » restent propriété de la famille de l’Aage jusqu’à Jean-Baptiste-Jérôme-Gilles Thomas de la Reigneraye qui vend, vers 1770, Rue-Neuve et les bois de Gurvant et de Rauco aux Busnel, seigneurs du Bouëxic, en Néant. — Bellevüe, Xavier marquis de (1913) op. cit., p. 203 —
Sur le registre cadastral de 1823, la parcelle sud de la vallée appartient toujours aux Busnel. Cette parcelle d’un seul tenant est classée en bois et taillis sous le nom de « Bois de Gourvan ». Elle est bordée au sud par des landes appartenant à la commune de Paimpont. Il est à noter que dans cette partie de la forêt, les appellations des parcelles sont très diverses. Seul le terme de Gurvant désigne la propriété nobiliaire. — CALVEZ, Marcel, Usages productifs, usages touristiques et aménagement d’un territoire, le Val sans retour (1820-1984), Thèse pour le Doctorat de Troisième Cycle en Sociologie, Université de Paris X-Nanterre, 1984, Voir en ligne. —
Sur le plan cadastral de 1954, la dénomination « Bois de Gourvan » disparait au profit de « Bois de Rauco ». — Calvez, Marcel (1984) op. cit., p. 43 —