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Saint-Jacques de Croixialan en Sixt

Une annexe d’un prieuré de l’abbaye de Paimpont

Saint-Jacques de Croixialan était située dans la paroisse de Sixt, aujourd’hui Sixt-sur-Aff (Ille-et-Vilaine). Au 17e siècle, la chapellenie devient une annexe du prieuré de Saint-Barthélemy de Boussac en Maure, dépendant de l’abbaye de Paimpont. La chapelle est ruinée depuis le 19e siècle.

Des origines incertaines

L’origine de Saint-Jacques-de-Croixialan n’est pas documentée. Selon Guillotin de Corson, elle remonte à une assez haute antiquité , une tradition orale faisant du village de Croixialan ou Crésiolan 1 le centre de la paroisse initiale de Sixt au 9e siècle.—  GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 6, Rennes, Fougeray éditeur, 1896, Voir en ligne. op. cit. p. 336-337 —

Sans fournir aucune source, Joseph-Marie Le Mené lie la fondation de Saint-Jacques à l’acquisition de quelques dîmes par l’abbaye Notre-Dame-de-Paimpont à l’extrême fin du 12e siècle 2.

L’abbaye de Paimpont, constituée en 1199 en faveur des chanoines réguliers, acquit quelques dîmes à Sixt, et y fonda le petit prieuré de Saint-Jacques-de-Croixialan.

LE MENÉ, Joseph-Marie, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vol. 1-2, 1891, Vannes, Lafitte Reprints, 1982, 530 ; 556 p.

Il faut attendre 1588 pour trouver la première mention de la chapelle Saint-Jacques de Croixialan et le 17e siècle pour avoir une preuve de son rattachement à l’abbaye de Paimpont.

Une annexe de Saint-Barthélémy de Boussac aux 17e et 18e siècles

Au 17e siècle, Saint-Jacques-de-Croixialan devient une simple annexe du prieuré de Saint-Barthélemy de Boussac en Maure.

A cette époque, ce petit bénéfice se composait de ce qui suit : une chapelle dédiée à saint Jacques ; — quelques rentes dues par les propriétaires de neuf tenues voisines, formant ce qu’on appelait le fief de Croixialan ; — une dîme portant ce même nom, s’étendant dans les paroisses de Sixt, Renac et Saint-Just, et valant 8 mines de seigle, mesure de Redon (Archives départementales de la Loire-Inférieure).

GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne. Page 703

Une chapelle frairienne

Au 17e siècle le territoire de Sixt est partagé en six frairies 3 desservies par quatre chapelles, parmi lesquelles Saint-Jacques de Croixialan.

En 1629, les seigneurs de Renac, successeurs des Sixt, se disent seigneur supérieur et fondateur de Sixt, tant de l’église paroissiale que des chapelles frairiennes.—  GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 6, Rennes, Fougeray éditeur, 1896, Voir en ligne. op. cit. p. 337 —

La chapelle Saint-Jacques est alors dotée de deux chapellenies.

À une date inconnue mais antérieure au 17e siècle, le prêtre Pierre Boret, aîné, fonda la chapellenie de Notre-Dame pour être desservie de douze messes par an, trois de Beata, trois de Sancto Petro, six pro defunctis, à l’autel de la Vierge, dans la chapelle de Croixialan. De sa dotation, nous ne connaissons qu’un pré situé auprès de Trohinac ; nous ne lui avons rencontré de titulaires qu’au commencement du 17e siècle. Dans cette chapelle se desservait aussi, au milieu du même siècle, la chapellenie de La Chaulay, touchant laquelle les renseignements font défaut.

La chapelle est desservie par un prêtre séculier jusqu’à la Révolution Française.

But de fréquents pèlerinages, [...] elle se trouvait entourée d’un cimetière et s’élevait au centre d’une lande immense, près d’un antique chemin pavé. Il s’y tenait alors une nombreuse et bruyante assemblée le lundi de Pâques de chaque année.

Crésiolan sur le cadastre napoléonien de Sixt en 1831
A.D.I.V.

Une chapelle en ruine au 19e siècle

La chapelle Saint-Jacques est abandonnée au 19e siècle et tombe alors progressivement en ruine.

Abandonné aujourd’hui, ce petit sanctuaire n’offre plus que des ruines sans intérêt.


Bibliographie

ANONYME, « Recueil d’extraits de divers chartriers de Bretagne : Manuscrit Bibl. nat., fr. 22325 », Rennes, 1601, Voir en ligne.

BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, la forêt druidique, la forêt enchantée et les romans de la table ronde, Rennes, Simon, 1903.

GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne.

LE MENÉ, Joseph-Marie, Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vol. 1-2, 1891, Vannes, Lafitte Reprints, 1982, 530 ; 556 p.

LUCO, abbé Jean-François, « Organisation de l’ancien personnel ecclésiastique du diocèse (suite) », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1883, p. 165, Voir en ligne.

PETIT, Nicolas, Prosopographie génovéfaine, École Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne.


↑ 1 • Une autre tradition orale fait du village de Belle-Perche le centre de la paroisse initiale de Sixt au 9e siècle. —  GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 6, Rennes, Fougeray éditeur, 1896, Voir en ligne. op. cit. p. 336-337 —

↑ 2 • Vers 1108, Mathieu, premier des seigneurs de Sixt, donne toutes les dimes qu’il levait dans la paroisse aux bénédictins de Saint-Sauveur de Redon.— Corson, Guillotin de (1896) Page 336 —

↑ 3 • Les six frairies de Sixt étaient : du Bourg, de Bray, de Noyal, de Rangervé, de Bothoa, de la Guerche - à quatre desquelles correspondaient les chapelles frairiennes de Croixialan, dédiée à saint Jacques ; de Belle-Perche, sous le vocable de Saint-Denis ; de Noyal, dédiée à sainte Anne ; de La Guerche, sous le vocable de saint Joseph.—  LUCO, abbé Jean-François, « Organisation de l’ancien personnel ecclésiastique du diocèse (suite) », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, 1883, p. 165, Voir en ligne.page 198 —