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1199-1791

L’abbaye Notre-Dame de Paimpont

Le document le plus ancien faisant clairement référence à une communauté monastique à Penpont/Paimpont, date seulement de la fin du 11e siècle. Prieuré bénédictin de Saint-Méen au 12e siècle, la communauté passe sous la règle des chanoines réguliers de saint Augustin et devient indépendante sous l’appellation d’abbaye Béate Marie de Penpont au début du 13e siècle. En 1791, la nationalisation des biens de l’abbaye signe la fin de la présence monastique.

1199-1211 — Du prieuré à l’abbaye

En adoptant la règle de saint Augustin dans la première décennie du 13e siècle, la communauté bénédictine de Penpont se défait de la tutelle de l’abbaye de Saint-Méen. Le contexte politique local de ce début de siècle est favorable à l’implantation de chanoines réguliers de saint Augustin en forêt de Brécilien.

En effet, la réforme grégorienne menée sous l’impulsion du Vatican a pour but de renforcer l’Église dans la région comme dans toute la chrétienté. Jean de Châtillon, évêque de Saint-Malo de 1142 à 1163, va y contribuer en favorisant l’installation de nouveaux ordres, cisterciens et augustins. Son épiscopat est marqué par un long procès l’opposant aux moines bénédictins. Les évêques Aubert (1163-1184) et Pierre Giraud (1184-1218) ses successeurs relayent à leur tour l’autorité du pape Innocent III, encore plus déterminé que ses prédécesseurs à établir une Église autocratique.

Les seigneurs de Gaël-Montfort sont eux aussi favorables à l’essor de l’ordre des augustins. En 1024, les comtes de Rennes avaient ouvertement empiété sur leur autorité en refondant l’abbaye bénédictine de Saint-Méen au cœur de leur seigneurie. Guillaume I de Gaël-Montfort fonde l’abbaye augustine de Saint-Jacques de Montfort qui sera consacrée par Jean de Châtillon en 1156.

Profitant du conflit opposant les bénédictins de Saint-Méen à ceux de Penpont, les seigneurs de Gaël-Montfort et de Lohéac et l’évêque Pierre Giraud fondent l’abbaye augustine de Penpont au début du 13e siècle.

Dom Morice —  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 2, Paris, Delaguette, 1756, Voir en ligne. pp. ccxxvi — puis Guillotin de Corson —  GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne. pp. 676-678 — décrivent les conditions dans lesquelles se serait effectué le changement d’ordre monastique.

Le bénédictin Tual, prieur de Penpont, est nommé vers 1188 par Célestin III au siège abbatial de l’abbaye augustine de Saint-Jacques de Montfort. Craignant que la nomination de Tual ne fasse passer leur abbaye sous la coupe des bénédictins, les chanoines de Montfort, relevant de la règle de saint Augustin, le récusent.

Mais au lieu d’introduire la règle de saint Benoît à Montfort, Tual réussit à faire adopter celle de saint Augustin par les moines de Penpont ; il était en effet resté prieur de cette maison pendant tout le temps qu’on avait refusé de le recevoir à Saint-Jacques. Il gagne ainsi l’affection des chanoines réguliers de Montfort. Le changement d’ordre s’opère au début du 13e siècle avec l’assentiment du pape Innocent III (1198-1216) et de l’évêque de Saint-Malo, Pierre Giraud. Chaque moine de Penpont a alors le choix d’adopter la nouvelle règle ou de rejoindre l’abbaye de Saint-Méen. Tual peut enfin devenir abbé de Saint-Jacques de Montfort tandis que Geoffroy le Porc devient le premier abbé de Penpont.

Les seigneurs de Gaël-Montfort et de Lohéac apprécient la réduction de l’influence de l’abbaye de Saint-Méen, tandis que les évêques de Saint-Malo, continuateurs de la politique religieuse initiée par Jean de Châtillon, trouvent une satisfaction dans la création d’une communauté régie par la règle de saint Augustin. —  BLOT, Roger et GOOLAERTS, Laurent, « Église Notre-Dame de Paimpont (2) », Église en Ille-et-Vilaine, 2012, p. 16-17, Voir en ligne. —

L’édification de la nouvelle abbaye et la réforme de la paroisse contribuent en effet au contrôle de la population de la forêt de Brécilien et de ses ermites dont la présence est attestée aux 12e et 13e siècles. Certains sont accusés d’hérésie, à l’image d’Éon de l’Étoile. Le double statut des chanoines réguliers de saint Augustin leur permet de mener une vie conventuelle à l’intérieur de leur monastère tout en assumant la direction des fidèles à travers des charges paroissiales.

L’année précise du changement d’ordre monastique reste à prouver. Au milieu du 17e siècle, le père Barleuf, chargé d’écrire l’histoire de l’abbaye de Painpont, s’interrogeait déjà.

On ne sait point au vray le temps auquel cette maison a esté démembrée de St-Méen en Gaël, et donnée aux chanoines réguliers. Elle ne porte le tiltre d’abbaye que depuis environ l’an 1200.

BARLEUF, abbé Vincent, « Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France », Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 5 J 164, 1670, Voir en ligne.

Si Guillotin de Corson avance la date de 1199 comme la plus probable — Guillotin de Corson, Abbé (1891) op. cit., p. 678 —, l’examen des documents disponibles ne permet cependant pas de trancher car :

  • d’une part, une notice manuscrite sur Saint-Barthélemy-des Bois datée de 1199 1, fait état d’un accord passé par l’évêque et le chapitre 2 de Saint-Malo avec le chapitre de Penpont. Cette entente pourrait correspondre à l’approbation solennelle de l’arrivée des chanoines réguliers de Penpont.
  • d’autre part, Guillotin de Corson évoque la date de 1199 pour la nomination de Tual à la tête de l’abbaye de Montfort, sans préciser ses sources, alors que l’abbé Barleuf cite celle de 1205.

    La maison de Painpont […] a donné quelques abbés à l’abbaye St-Jacques lès Montfort, sçavoir : Tuallus, en l’an 1205, qui fut le 4e abbé dudict Montfort.

    Barleuf abbé Vincent (vers 1670) op. cit.
  • Enfin, Dom Morice rapporte en 1742 :

    1211 : Mort de Pierre Lohéac, homme de naissance noble. A cette époque, les moines de Painpont sont placés sous la règle des chanoines réguliers, & du premier abbé de cette règle, c’est-à-dire Geoffroy le Porc, à l’époque de Pierre Giraud, évêque de Saint Malo & de Raoul de Montfort et Pierre de Lohéac 3.

    MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne.

C’est donc entre 1199 et 1211 que le prieuré de Penpont est devenu abbaye de chanoines réguliers de saint Augustin.

13e - 14e siècles — Évolution du toponyme Penpont/Painpont

Outre la construction d’une église abbatiale vers 1230, le passage du statut de prieuré à celui d’abbaye entraîne d’autres modifications dont celle du toponyme breton Penpont, signifiant « le bout du pont », qui prend une forme romane pour devenir Painpont ou son équivalent latin Panispontis, dans le sens du « pain du pont », ou de « l’hostie du pont ».

  • Le document le plus ancien attestant ce changement date de 1211 et parle des moines de Painpont : monachi de Painpont — Morice, Hyacinthe (Dom) (1742) op. cit., p. 154 —
  • Dans deux lettres datées de 1231, l’abbaye apparaît sous la forme Béate Marie de Penpont lors de la fondation d’une chapellenie à la Cathédrale de Rennes par les moines de Penpont en l’échange de la bibliothèque d’Adam, bénédictin de l’abbaye Saint-Melaine. —  LA BORDERIE, Arthur le Moyne de, « Notes sur les livres et les bibliothèques au Moyen Âge en Bretagne », Bibliothèque de l’école des chartes, Vol. 23, 1862, p. 39-53, Voir en ligne. — Une troisième lettre de 1257 contient la première mention de la forme latine « Panispontis » pour désigner l’abbaye de Painpont : Robertus humilis abbas Panispontis.
  • Le sceau de l’abbaye de Painpont apparaît sur l’acte d’adhésion que fit ce monastère à la mise en procès du Pape Boniface VIII en 1303 :
    S. CAPITULI Be. Mar. PANISPONTIS (Sigillum capitulli Beate Marie Panispontis)
    — Guillotin de Corson, Abbé (1891) op. cit., p. 691 — 4

Les seigneurs de Lohéac et de Montfort protecteurs de l’abbaye de Paimpont

L’abbaye de Painpont était située en limite des seigneuries de Lohéac et de Montfort. Les Lohéac ont favorisé le prieuré de Penpont dès le 12e siècle et sont considérés comme les fondateurs de l’abbaye. Ils contribuent à son rayonnement par le versement de revenus, de dotations et de droits d’usages forestiers. Ce n’est qu’à partir de 1320 et surtout après la fusion en 1353 des Lohéac dans les Montfort que ces derniers apportent leur soutien à l’abbaye.

Les dites seigneuries de Lohéac et de Montfort ont augmenté cette maison de notables revenus, comme Guillaume de Lohéac en l’an 1180. Eudon de Lohéac, son fils, et Agnès, sa compaigne, en firent de mesme en l’an 1199. Leurs enfants, en 1226, fondèrent 20 sols de rente pour entretenir deux cierges allumés pendant le divin service. Pierre de Lohéac, 4e du nom, luy confirma authentiquement le droit d’usage dans cette grande forest de Brécilien, qui avait cinq à six lieues d’estendue.
Guillaume de Lohéac, son fils, fonda l’office claustral de la sacristie, avec Catherine, sa compaigne. Aussi est-il appelé dans le martyrologe dudict Painpont amicus abatiae nostrae. Et cette fondation fut confirmée, l’an 1290, par une dame de Lohéac, femme d’Eudon de la Roche Bernard. Les seigneurs de Montfort, en la maison desquels tombe par après, celle de Lohéac, en ont faict de mesme ; comme Geoffroy de Montfort, en l’an 1320, qui est appelé, dans les archives de la maison, Confrater et patronus noster ; Raoul de Montfort […], qui confirma les susdicts dons et privilèges, l’an 1342. Raoul […], aussi seigneur de Montfort, de Lohéac, de Gaël et Brécilien, confirma encore les mêmes droicts.

Barleuf, abbé Vincent (1670) op. cit.

À leur tour, les abbés de Painpont soutiennent financièrement les seigneurs de Montfort pendant la guerre de succession du duché de Bretagne. Ainsi, l’abbé Geoffroi du Plexis prête soixante florins d’or à Raoul VI de Montfort en 1342 5. C’est aussi en 1342 que Jeanne Le Bœuf, dame de Nozay, femme de Geoffroy II de Gaël, reçoit 20 livres d’or de l’abbé de Painpont. En 1368, Raoul VII de Montfort obtient la permission de l’abbé de Painpont de lever un impôt exceptionnel sur les vassaux de son abbaye afin de payer la rançon de sa capture à la bataille d’Auray 6.

Au 15e siècle, l’abbé Olivier Guiho eut quelques différends avec Raoul VIII de Montfort, qui lui disputait le droit d’usage en forêt de Brécilien ; l’abbé fut maintenu dans son droit par sentence rendue à Ploërmel en 1405. Malgré ces différends, il fait apposer les armes des Lohéac et des Montfort sur la pierre maîtresse de la nouvelle chaussée, pour recognoissance des biens faicts à son abbaye. — Barleuf, abbé Vincent (1670) op. cit. —

La famille Laval, héritière des Montfort et des Lohéac, trouve encore avantage à se dire, dans une déclaration du comté de Montfort de 1682 : seigneurs fondateurs, supérieurs et dotateurs de l’abbaye de Paimpont où ils ont leurs armes en lisière dedans et dehors, leurs tombes, enfeux et toutes autres marques de fondation et de supériorité. En retour, les chanoines leurs doivent deux messes par semaine et quatre messes solennelles aux quatre fêtes principales de l’année, avec prières nominales à leur autel Saint-André dans l’église abbatiale.

La charte des Usemens et coutumes de la forêt de Brécelien, rédigée en 1467 sous l’autorité du comte Guy XIV de Laval, redéfinit les droits de l’abbaye sur la forêt.

[L’abbé de Paimpont a] droit d’usage complet dans les quartiers de la forêt dits Haute-Forêt et Lohéac, tant pour construction et réparation de l’abbaye et des moulins que pour son chauffage, ses clôtures et vignes [...] Il peut également y tenir son bétail de toute nature, sans l’inscrire, ni rien payer, pourvu qu’il le fasse garder par ses gens et valets […] L’abbé a même le droit de tenir haras de chevaux et juments domestiques ou sauvages dans ces cantons. Il est à noter qu’anciennement le bétail de l’abbé était, dit-on, marqué (merché) d’un fer (merc) en forme de crosse, afin qu’on le reconnût des autres bêtes pâturant dans la forêt, mais actuellement ce bétail n’est pas marqué. L’abbé de Paimpont, outre cet usage, a le droit d’interdire (tenir défensable) aux ventes de bois quatre cantons (brieux) de haute futaie, nommée Legal, Legallet, Tremeleuc et la Chapelle, dans lesquels Monseigneur ne peut vendre ni donner aucun bois sauf le bois tombé (chéast) dont il peut faire ce qu’il veut. Dans ces cantons (brieux) Monseigneur peut aussi vendre ou donner le bois dit mort-bois, tel que le charme (charmier) et le bouleau (boul). Dans ces cantons, Monseigneur et l’abbé peuvent prendre du bois pour construction et réparations, mais l’abbé ne peut rien vendre ni donner, pas même du bois tombé ni du mort-bois 7.

COURSON, Aurélien de, « En suivent les usemens et coustumes de la forest de Brécelien, et comme anciennement elle a esté troictée et gouvernée », in Cartulaire de l’Abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, p. CCCLXXII, Voir en ligne.

1649 — La réforme de Sainte-Geneviève

L’histoire médiévale de l’abbaye Notre-Dame de Paimpont n’a fait l’objet d’aucun travail récent. Seule la période postérieure à 1649 a été étudiée. Ainsi l’historien Yves Breton en 2006, à travers son étude des réformes de Sainte-Geneviève, dite génovéfaine, dans l’ouest de la France, traite de l’abbaye de Paimpont.

Nés au Moyen Âge, les chanoines réguliers suivent la règle de saint Augustin et peuvent se consacrer au service pastoral. L’ouest de la France voit ainsi s’implanter de nombreuses abbayes. Au début des Temps Modernes, ces établissements s’engagent dans un processus de réforme. A partir des années 1630, ils s’agrègent à la Congrégation de France (les génovéfains) dont la maison-mère est l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris.

BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006.

Dés la première moitié du 17e siècle, l’abbaye se trouve affaiblie par la décrépitude des règles monastiques et l’usage de la commende instituée à partir de 1472 à l’occasion de la nomination de monseigneur Riaro, favori du pape Sixte IV. À partir de 1639, Guillaume Provost, nommé recteur de la paroisse de Paimpont, cherche à substituer la règle de Sainte-Geneviève à celle de saint Augustin. La non observance de la règle augustinienne et le recrutement de novices dévoyés l’entraîne dans un conflit avec son prieur. La persistance de ces différends l’amène à résilier sa cure au profit du père Claude François, religieux de Montfort, où la réforme de Sainte-Geneviève a été appliquée à partir de 1638. Le prieur de Paimpont s’oppose en vain à l’installation de ce religieux réformé qui est définitivement nommé en 1648 par décision de justice. En mars 1649, une assemblée ayant pour but de définir la procédure d’introduction de la réforme de Sainte-Geneviève à Paimpont, se réunit à Saint-Malo-de-Beignon. Les frères Provost et Barleuf, ainsi que l’abbé de Montfort s’accordent avec Bernard de Sariac, abbé commendataire de Paimpont, pour maintenir ses revenus. Des accords complémentaires sont passés avec le prieur de Paimpont pour que les deux religieux qui souhaitent encore suivre la règle augustinienne puissent continuer à résider en tant que pensionnaires au sein de l’abbaye. Ce concordat est examiné puis validé par l’autorité de l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris.

En septembre 1649, le prieur de Montfort se rend à Paimpont pour y installer cinq frères. Dix nouveaux chanoines rejoignent l’abbaye entre 1650 et 1700. La réforme de Sainte-Geneviève entraîne d’importants changements sur le plan architectural : les bâtiments conventuels médiévaux sont rasés pour permettre la construction du grand logis, de style classique, encore visible aujourd’hui et du manoir abbatial. L’église abbatiale est entièrement rénovée.

Les biens et les revenus de l’abbaye aux 17e et 18e siècles

La déclaration de l’abbé François Robert faite lors de la réformation (inventaire) du domaine royal de Ploërmel permet de connaître les biens et privilèges de l’abbaye au 24 avril 1679. — A.D.L.A., B 1999. Déclaration de l’abbé François Robert lors de la réformation du Domaine Royal de Ploërmel au 24 avril 1679. —

L’abbaye possède tous les bâtiments et leurs dépendances situés dans l’enclos abbatial érigé par les génovéfains. L’hôtellerie du porche, construite à partir de 1659, est une de leurs premières réalisations. Elle ouvre sur l’allée des Litières, que bordent le cimetière paroissial et la chapelle Sainte-Anne fondés en 1610. L’allée mène à une cour de service faisant office de passage vers les bâtiments conventuels : L’église, le cloître, la maison abbatiale et conventuelle de l’abbaye N.D. de Painpont, la place des Litières.

[Les terres situées dans l’enclos comprennent] colombier, parterres […] étant dans le pourpris ; cours, jardins et vergers. Le tout enclos de murailles et contenant par fond environ huit journaux 8 de terres et joignant à l’Est le chemin de Guer à Saint-Méen, au Sud une pièce de terre dite « La vigne », au Nord et à l’Ouest l’étang de ladite abbaye.

Déclaration de l’abbé François Robert lors de la Réformation du Domaine Royal de Ploërmel au 24 avril 1679

L’ensemble des terres agricoles de l’abbaye représente Environ quatre-vingt-cinq journaux de terres dites […] « les Chesnais », et « le Fouché ».

[A cela s’ajoutent] L’étang de Paimpont et ses moulins, chaussées et retenues d’eau, avec leurs regorgements qui prennent jusqu’aux landes appelées landes de Saint Judicaël [ainsi que] le bois futaie dit « Futaye de la Montre de Painpont », contenant environ trois cent journaux, divisés en quatre breils : le « breil de Trécilien », le « breil du Gast », le « breil du Gallet », le « breil de la Chapelle », plus un autre canton d’environ dix-huit journaux.

Déclaration de l’abbé François Robert lors de la Réformation du Domaine Royal de Ploërmel au 24 avril 1679

Au total, le domaine s’étend sur 407 journaux dont 318 de bois. — Guillotin de Corson, Abbé (1891) op. cit.,p. 686 —

L’abbaye est dotée de six prieurés-cures, c’est-à-dire de paroisses dont les chanoines de Paimpont sont recteurs :

A ceux-là s’ajoutent seize prieurés simples :

L’historien Yves Breton rapporte :

Les dîmes constituent l’essentiel des revenus à presque 70% et proviennent d’un peu plus d’une vingtaine de paroisses réparties sur une zone qui va de Broons (entre Dinan et Lamballe) au nord, aux portes de Redon au sud.

Breton, Yves (2006) op. cit., p. 217

[Les paroissiens de Paimpont sont soumis à des] droits de dixmes à la quinzième gerbe sur toute l’étendue de la paroisse de Painpont, divisée en six prairies, dites du Conrecq, de Télhouët, de Gaillarde et Villedanet, de Trudo et de Basse-Rivière, de Beauvais, de Coganne et Saint-Péran.

[L’abbaye perçoit encore] les dixmes à la douzième gerbe en quatre traits et 58 sols en Saint-Brieuc de Mauron. Les 2/3 des dixmes à la douzième gerbe en Néant. Les dixmes à la douzième gerbe, et les 2/3 des oblations faites à la chapelle de Notre Dame de Campel, en Saint Congard. Deux mesures de seigle dues par le seigneur de Bernéan ; les dixmereaux de Guillerien aliéné en Augan. En Messac : 1/2 des dixmes à la onzième gerbe. Et enfin, L’église, la chapelle, le cimetière et le presbytère du prieuré de Bruc avec quatre journaux de terres, dixmes à la trente-troisième gerbe, et 6 livres de rentes.

Déclaration de l’abbé François Robert lors de la réformation du domaine royal de Ploërmel au 24 avril 1679

Sur un revenu annuel de 25 000 livres, 38,2 % proviennent de la paroisse de Mauron, soit 9 555 livres.

[L’abbaye y possède] la maison presbytérale dudit Mauron, près de ce bourg, avec cour, vivier, prés et terres, contenant en tout trois journaux ; droits de dixme à la douzième gerbe dans toute la paroisse divisée en quinze traicts ; un moulin à vent, près du bourg. Justice patibulaire à deux pots, avec sep et collier, dans ledit bourg ; droits de coutumes à la foire Saint-Simon et Saint-Jude, audit bourg de Mauron.

Déclaration de l’abbé François Robert lors de la réformation du domaine royal de Ploërmel au 24 avril 1679

Les droits de justice de la paroisse de Mauron rapportent : 34 liv. argent, 126 boisseaux d’avoine, 8 boisseaux de froment, 4 de seigle et 54 poules.

[L’abbé détient encore des droits de] juridiction de haute, basse et moyenne justice, exercée par le sénéchal, allouée, lieutenant , procureur et greffier en Mauron, Gaël, Concoret et Néant avec rentes et redevances en lesdites paroisses.

ainsi qu’un droit de haute justice de Brécilien en Saint-Péran acheté par les religieux à partir de 1677.

En 1653, l’achat de la forêt de Brécilien par Jean-Baptiste d’Andigné et Jacques de Farcy, dans le but d’y installer des forges, remet en cause les droits des religieux sur le massif forestier. Les génovéfains qui ont beaucoup à perdre dans cette affaire négocient avec les nouveaux propriétaires. Finalement, un accord est trouvé. Les droits anciennement détenus par l’abbaye sur toute la forêt sont échangés contre une rente annuelle de 300 livres ainsi que la propriété complète du canton du Bois de la Montre (300 journaux). La découverte en ces lieux de minerai de fer en quantité conduit à une révision des accords. Les maîtres des forges échangent alors vingt journaux de celui-ci contre dix-huit journaux de bois. Deux autres contrats sont signés en 1656 et 1675, permettant d’obtenir des rentes annuelles, dont une de 600 livres.

Les revenus de l’abbaye proviennent aussi pour une part minoritaire de rentes seigneuriales. Le seigneur de Rohan à cause de son comté de Porhoët, une rente annuelle de 20 mines de froment. Le marquis de Coëtlogon à cause de sa châtellenie de Pleugriff, 12 livres de rentes en argent. Le duc de Mortemart pour sa seigneurie de Bréal, 10 livres de rentes, pour sa seigneurie de Plélan, 16 livres, et pour sa seigneurie de Lohéac, 21 livres de rentes. —  Déclaration de l’abbé François Robert lors de la réformation du domaine royal de Ploërmel au 24 avril 1679 —

[L’analyse des ressources financières de l’abbaye par Yves Breton démontre] qu’un couvent comme Paimpont, même s’il dégage d’importants revenus (plus de 25 000 livres par an) présente encore un caractère très médiéval. Il vit pour l’essentiel aux dépens de la population locale.

Breton, Yves (2006) op. cit., p. 218

Celle-ci accepte d’autant plus mal ce prélèvement élevé qu’il est largement détourné au profit de l’abbé commendataire au lieu de servir à l’entretien du clergé local et des bâtiments cultuels.

18e siècle — Conflits entre les chanoines, les abbés et les populations locales

L’étude des nombreux documents d’archives du 18e siècle fait apparaître l’abbaye de Paimpont sous un aspect peu flatteur. Tout en menant bonne vie à l’abbaye, —  FERRIEU, Xavier, « L’abbaye de Paimpont au XVIIIe siècle », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, Vol. n°104, 2001, p. 87-112. — les chanoines sont en conflit non seulement avec leur abbé mais aussi avec les paysans, seigneurs et recteurs de nombreuses paroisses et trèves dont Mauron, Brignac et Saint-Péran.

Quelques exemples.

  • De 1699 à 1761, un différend oppose le recteur de Mauron, René Augrain, aux chanoines de Paimpont au sujet de l’attribution de la dîme de Mauron. Le recteur séculier devrait pouvoir en bénéficier d’après la déclaration du roi du 29 janvier 1686 qui attribue les dîmes novales au clergé pensionné. Mais dès sa nomination en 1699, les religieux de Paimpont préfèrent conserver ces dîmes en contrepartie d’une somme d’argent au recteur. Cette affaire sera tranchée en faveur de René Augrain par le Parlement de Bretagne en 1761. — Breton, Yves (2006) op. cit., p. 220 —
  • Un second conflit oppose le duc d’Aiguillon, représentant le Général de paroisse de Mauron, aux chanoines de Paimpont. Lors d’une visite en 1749, l’évêque de Saint-Malo ordonne l’exécution de travaux dans le chœur de l’église de Mauron, à la charge des génovéfains. Quatre ans plus tard, alors qu’aucune réparation n’a été effectuée, une chute de pierres fait plusieurs blessés au cours d’une messe. Le Général de paroisse décide alors de faire valoir ses droits en justice. Une sentence de 1755 oblige les chanoines à remettre l’église en bon état, dans un délai de trois mois. Mais ces derniers font appel. En 1759, l’affaire, empêtrée dans la jurisprudence, n’est toujours pas réglée. — Breton, Yves (2006) op. cit., p. 201 — Le duc d’Aiguillon fait alors imprimer un « mémoire » de 25 pages grand format dénonçant la situation.

    Depuis de très longue années, le chœur et cancel de l’église paroissiale de Mauron menaçaient ruine, faute de réparations et entretien. Les sieurs abbé, prieurs et chanoines réguliers de l’Abbaye de Painpont, gros décimateurs dans cette paroisse, sont tenus en cette qualité de ces réparations. Mais satisfaits de la perception d’environ 8000 livres annuelles des dîmes sur cette paroisse, ils ne montraient aucune ardeur pour réparer le chœur.

    HERPE, Paul, Un recteur de Brocéliande au temps de la Pompadour, Saint-Brieuc, Les presses bretonnes, 1973. [pages 39-40]

    Les chanoines seront finalement obligés de faire réaliser les travaux.

  • Un autre conflit va opposer le chanoine-recteur du prieuré-cure de Saint- Barthélemy de Brignac à ses paroissiens. François de Laur, recteur de 1748 à 1764, se met à dos tous les paroissiens par ses abus de violence, sa cupidité, sa luxure, etc.

    [En 1763, le Sieur de Laure est accusé] d’un emportement sans exemple et d’une avarice sordide ; qu’il refuse les sacrements aux malades qui ne veulent point tester en faveur de l’église ; qu’il assomme de coups les paysans de cette paroisse et les poursuit chez eux le pistolet à la main ; qu’il menace de casser la tête à ceux qui viennent demander la nuit, disant que ce sont des voleurs qui viennent l’assassiner chez lui ; qu’il a refusé d’enterrer un collecteur parce qu’il avait servi de témoin contre lui et qu’il a laissé manger son corps par les chiens ; que le nommé Nogues, habitant de sa paroisse, s’étant présenté pour communier, il le traina par les cheveux et le mit en sang [...]

    Herpe Paul (1973) op. cit., p. 64

    L’enquête confiée au subdélégué de Montauban en 1763 confirme que toutes les accusations portées contre le recteur de Brignac sont fondées. — Herpe Paul (1973) op. cit., p. 67 — De Laur, démis de ses fonctions de prieur-recteur en 1764, sera remplacé par un chanoine régulier, Charles François Deloynes, qui sera soupçonné d’infanticide.

  • Le prieuré de Saint-Péran est lui aussi l’objet d’importants conflits entre les paroissiens et l’abbaye qui déboucheront sur la sécession de la trève au moment de la Révolution. — Breton, Yves (2006) op. cit., pp. 287-290 —

Les conflits entre les abbés et les conventuels sont eux aussi nombreux. Yves Breton montre que les abbés commendataires, écartés de la gestion du temporel, se défient des prieurs et du personnel du domaine et craignent un détournement d’une partie de leur rente. Très souvent dans leur correspondance revient l’exposition de conflits liés à la gestion de la forêt et des moulins. L’abbaye est même gérée de 1781 à 1785 par un homme d’affaires, Richelot, agissant au nom de l’abbé. Le 1er décembre 1785, le dernier abbé, Charles Morin du Marais, abandonne à l’abbaye tout ce qui pourrait lui revenir de celle-ci, moyennant une rente annuelle. Le montant du loyer est fixé à 7 000 livres, payables à Paris en 4 versements. — Breton, Yves (2006) op. cit., p. 161 —

L’abbaye de Paimpont pendant la Révolution

À la veille de la Révolution, l’abbaye Notre-Dame de Paimpont déclinante ne compte plus que quatre chanoines. Les nombreux conflits que connait l’abbaye depuis le milieu du 18e siècle s’intensifient dans les premières années de la Révolution et aboutissent à la fin de la communauté monastique en février 1790.

En avril 1789, les cahiers de doléances des paroisses dépendantes de l’abbaye comportent de nombreux reproches adressés aux religieux génofévains. Au cours des révoltes agraires de janvier 1790, un groupe de quatre cents émeutiers attaque l’abbaye de Paimpont, demande au prieur de renoncer à ses droits et brûle les titres des abbés. Quinze jours plus tard, le décret du 13 février 1790 supprime les ordres religieux réguliers. Les biens de l’abbaye deviennent propriété de la nouvelle commune qui les vend le 30 mai 1792, par adjudication du tribunal de Montfort. C’est la fin de mille ans de présence monastique à l’abbaye Notre-Dame de Paimpont .

En 1802, la paroisse est confiée à des prêtres diocésains. Le bourg de la commune de Paimpont s’implantera à l’intérieur de l’enclos abbatial au cours du 19e siècle.


Bibliographie

BARLEUF, abbé Vincent, « Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France », Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 5 J 164, 1670, Voir en ligne.

BLOT, Roger et GOOLAERTS, Laurent, « Église Notre-Dame de Paimpont (2) », Église en Ille-et-Vilaine, 2012, p. 16-17, Voir en ligne.

BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006.

COURSON, Aurélien de, « En suivent les usemens et coustumes de la forest de Brécelien, et comme anciennement elle a esté troictée et gouvernée », in Cartulaire de l’Abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, p. CCCLXXII, Voir en ligne.

FERRIEU, Xavier, « L’abbaye de Paimpont au XVIIIe siècle », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, Vol. n°104, 2001, p. 87-112.

GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne.

HERPE, Paul, Un recteur de Brocéliande au temps de la Pompadour, Saint-Brieuc, Les presses bretonnes, 1973.

LA BORDERIE, Arthur le Moyne de, « Notes sur les livres et les bibliothèques au Moyen Âge en Bretagne », Bibliothèque de l’école des chartes, Vol. 23, 1862, p. 39-53, Voir en ligne.

COLLECTIF, Cahiers de doléances en Brocéliande, Paimpont, Association des Amis du Moulin du Chatenay, 1989, 68 p., Voir en ligne.

MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne.

MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 2, Paris, Delaguette, 1756, Voir en ligne.

PUTON, Alfred, « Usages, anciennes coutumes et administrations de la forêt de Brécilien. De ceux qui ont droit d’usage et droit de prendre du bois dans cette forêt pour leurs besoins nécessaires. », in Coutume de Brécilien. Titres, jugements et arrêts concernant les usages de Paimpont et Saint-Péran, Nancy, Imprimerie E. Réau, 1879, p. 1-30, Voir en ligne.

Documents d’archives

Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine, 5 J 164 : Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France, Barleuf, abbé Vincent , vers 1670

Archives Départementales de Loire Atlantique : B 1999. Déclaration de l’abbé François Robert lors de la réformation du domaine royal de Ploërmel au 24 avril 1679.

B.N.F. D.M.O. (Paris), fr22322 : livre noir de Paimpont, p.421(Voir en ligne)


↑ 1 • arch. dép. d’Ille-et-Vilaine citée par Guillotin de Corson. Nous n’avons malheureusement pu consulter ce document — Guillotin de Corson, Abbé (1891) op. cit., p. 708 —

↑ 2 • Chapitre : assemblée tenue par des religieux d’un ordre ou d’un monastère.

↑ 3 • Texte original :

Chronicon breve : quod videtur fuisse abbatiae panis pontis aut montfortis ; ex veteri collectione Mss ecclessia nannet
MCCXI : Obiit Petrus de Loheac, vir nobilissimus. His temporibus monachi de painpont sacti sunt Canonici regulares, & suit primus abbas in illa regula, quidam dictus Gauffridus Porcus, tempore petri macloviensis episcopi & Raduulfi de Montfort & Petri de Loheac.

↑ 4 • Un document d’archive a souvent été associé au prieuré de Penpont/Paimpont alors qu’il s’agit du village de Paimpont situé en Goven (35)

1202 : Pane Ponti en Goven.
En 1202, Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, confirme les religieuses de Saint-Georges dans la possession de la dîme qui se levait à « Pane Ponti », en Goven.

Pierre Giraud à donné à l’abbesse Orhant & à l’Église de Saint-Georges la troisième partie de la dîme de Pane Ponti et des domaines du comte Eudes et du comte Alan et son frère, & &c. Titre de S. George.

Texte original :
Orhant Praeposita & Gauterius filius ejus dederunt Ecclesie sancti Georgii terciam partem decimae de Pane ponti & erant propria Dominia Comitis Alani & Comitis Eudonis fratris sui, &c. Titre de S. George.

Morice, Hyacinthe (Dom) (1742) op. cit., p. 389

↑ 5 • Raoul de Montfort chr. a reçu en nom de prest de F. Geoffroy du Plexis, abbé de Painpont, soixante florins d’or à l’église le jeudi après la fête de Saint Aubin 1342.Livre noir de Painpont in Ms22322 , F53, p. 421

↑ 6 • Jeanne de Nozay, dame de Moreac a reçu au nom de prest de l’abbé de Painpont 20 livres d’or de mon cour le mercredi prochain avant la Saint Mallon d’esté 1342 [...]Livre noir de Painpont in Ms22322 , F56, p. 421

↑ 7 • Il s’agit d’une traduction du texte original en français moderne par Alfred Puton, qui indique :

A raison de la publication faite par le savant bibliothécaire du Louvre et de sa conformité avec les textes, il nous a paru inutile de publier ce curieux document dans son langage ancien et d’en donner une nouvelle reproduction littérale. Il nous a semblé plus intéressant et plus utile d’en donner, ci-après, une sorte de traduction où le langage actuel permet de saisir le véritable sens de l’institution coutumière. De cette manière, la forme ancienne n’arrête jamais l’esprit du lecteur et les mots originaux mis entre parenthèse lui permettent de vérifier le sens que nous donnons au texte dans ces parties les plus délicates. On pourra d’ailleurs toujours recourir soit aux copies anciennes, soit au texte de M. de Courson pour juger l’exactitude et le sens de notre proposition.

PUTON, Alfred, « Usages, anciennes coutumes et administrations de la forêt de Brécilien. De ceux qui ont droit d’usage et droit de prendre du bois dans cette forêt pour leurs besoins nécessaires. », in Coutume de Brécilien. Titres, jugements et arrêts concernant les usages de Paimpont et Saint-Péran, Nancy, Imprimerie E. Réau, 1879, p. 1-30, Voir en ligne.

↑ 8 • Le journal est une ancienne unité de mesure de surface, utilisée jusqu’à la Révolution. Définie comme la surface labourée en un jour avec une traction animale, elle varie suivant les régions. En Bretagne sa valeur approximative est d’un demi-hectare.