Premier avril 2016
Séisme en Brocéliande
Le mystère des Roches de Trébran
Les habitants ne l’ont pas tous perçue mais une secousse tellurique de magnitude 3 s’est produite dans la nuit du 20 au 21 mars 2016 dans les Pays de Ploërmel et de Brocéliande. Bien que sans réels et graves dégâts, elle a eu des conséquences aussi inattendues qu’étranges.
L’épicentre du séisme est situé sur Concoret, à proximité de l’ancien camp d’aviation de « Point Clos » aujourd’hui à l’abandon. Des chercheurs péruviens de l’université de Arequipa, en résidence à la station biologique de Paimpont depuis quatre mois, ont ressenti sans doute plus que d’autres - ils sont très sensibles aux variations telluriques compte tenu de l’activité volcanique de leur pays – les vibrations du sol.
Ils se sont rapidement, dans les jours suivants, dirigés vers le site de « Point Clos » où ils se sont particulièrement intéressés, mis à part les vestiges du site, aux trois énormes « roches de Trébran » situées le long de la route Paimpont-Gaël.
Quelle ne fut pas leur surprise de constater que ces « trois roches », comme on les nomme dans la mythologie de Brocéliande, étaient chaudes. Pour en avoir le cœur net, ils reviennent trois nuits de suite. Ils vérifient que non seulement la chaleur de ces blocs plus ou moins allongés, couchés à leurs pieds, persiste mais qu’en plus, à la nuit tombée, émane de leur masse une lueur diffuse qui les rend légèrement translucides et verdâtres.
Certes, les péruviens sont familiers dans leur histoire ancienne avec les péripéties de la Pachamama 1 mais, dans notre pays, on est loin de ces mythes d’un autre âge. Malgré tout, la situation de ces roches « lumineuses » inquiète.
Appel est fait à un géologue de l’Université de Rennes 1 (Youenn Quintel dit « la cupule ») qui d’emblée, propose que les érudits de l’Encyclopédie de Brocéliande viennent voir de quoi il retourne. Comme il dit, « on en a vu d’autres, il faut creuser la question ! ». C’est bien entendu ce qu’une dizaine de volontaires ont fait en quelques soirées.
Jusqu’à ce jour, des légendes associaient la présence de ces énormes blocs à des fées quelque peu fatiguées. Elles avaient laissé ces « cailloux » là parce que, devant se rendre à une invitation du Roi Arthur revenu dans son royaume de Brocéliande, elles venaient d’apprendre de Lancelot, un des chevaliers de la Table ronde venu en messager, que le rendez-vous était annulé. Pourquoi Arthur et pourquoi des fées ? Oui, légendes que tout cela, jusqu’au moment où cessant de creuser sous le plus gros bloc, les restes d’un squelette et des lambeaux de tissus sont découverts. Aujourd’hui, selon les premières recherches faites, il apparaît que ces reliques sont du 13e siècle et pourraient appartenir à Lancelot.
Certains esprits, que rien n’arrête, ont échafaudé une théorie. Une drôle d’histoire quasiment inconnue raconte qu’un jour, après que des chevaliers teutoniques eurent envahi ce coin de la forêt avec leurs aigles sanglants et que vaincus ils se retirèrent, trois lumières douces viendraient rappeler, à cet endroit, qu’il faut éviter de détourner de leur but des fées qui transportent des grosses pierres sinon l’affaire tourne mal. C’est ce qu’a dû penser, un peu tardivement, le chevalier Lancelot. Faut voir… Les péruviens disent, eux, que ce n’est pas impossible.
Encyclopédie de Brocéliande - Premier avril 2016