1750-1808
Bourelle de Sivry Nicolas
Propriétaire du château de Trécesson sous la Révolution
Nicolas Bourelle de Sivry, propriétaire du château de Trécesson en 1793, y décède le 4 décembre 1808. Il repose dans la chapelle Saint-Jean en Campénéac.
Bourelle de Sivry nait à Varennes-en-Argonne (Meuse) le 23 mai 1756 ) 1.
Varennes-en-Argonne et Sivry-la-Perche sont distants de 25 km. Bourelle aurait peut-être ajouté « de Sivry » à son nom.
Bourelle de Sivry apparait dans la vie publique en 1790
Les premiers éléments connus de la vie publique de Bourelle de Sivry datent de la période révolutionnaire.
Dans le recueil des Archives Parlementaires en date du 21/07/1790 concernant l’Administration du Trésor Public 2, Bourelle de Sivry apparaît en qualité de Commis au sein du Département de la Guerre, dans le service Registre, journaux et garde des acquis. 3
Il figure également dans Les Etrennes Aux Parisiens Patriotes, ou Almanach Militaire National De Paris de 1790, en tant que volontaire dans la Garde Nationale de Paris. — BRETELLE, et ALLETZ, P.-Julien, Les Etrennes Aux Parisiens Patriotes, Ou Almanach Militaire National De Paris, Contenant les noms, demeures, & décoration patriotique, de MM. les Officiers, bas-Officiers, Soldats, &c. formant le Corps de l’Armée Parisienne :, Paris, Gueffier, 1790, Voir en ligne. —
Son adresse figurant dans l’almanach est la rue d’Anjou, dans l’actuel 8e arrondissement de Paris 4.
Il participe activement aux travaux de l’Assemblée nationale Législative. Il n’exerce pas de fonction politique officielle mais plutôt une fonction administrative.
Il est cité deux fois dans le rapport Situation du Trésor Public au 1er juin 1791 par les Commissaires de la Trésorerie Nationale : Lavoisier, Condorcet, de Vaynes, Dutremblay et Rouillé de l’Etang.
On le retrouve plus tard dans le rôle de Rapporteur de Pétition, où il déclare :
Messieurs, les habitants de la commune de Challeville dépendant du canton de la presqu’île d’Arvent (Loire Inférieure) sollicitent l’exemption des droits sur le sel destiné à leur consommation. POIRIER, Jean-Pierre, De la situation du Trésor Public au 1er juin 1791 par les Commissaires de la Trésorerie Nationale, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1997.
Les guerres de Vendée s’achèvent en 1794 après la défaite de la Grande Armée Catholique et Royale à Savenay. Commence alors la Chouannerie dans les départements de l’Ouest (du Morbihan jusqu’au Maine). Des troupes de la République sont mobilisées. Pour en assurer l’intendance, Bourelle de Sivry devient en 1797 Payeur Général des Guerres en Ille-et-Vilaine.
Vers 1798, il rejoint Bonaparte lors de la campagne d’Italie en tant que Payeur Général des Guerres. Il y connaitra Marie Judith Guidotti, née à Pavie, avec laquelle il aura un fils, Alphonse, né à Milan en 1799 5.
C’est à ce poste qu’il est cité par Philippe Aubernon (1757-1832) 6, Commissaire Ordonnateur aux Armées.
Bourelle de Sivry et Defermon
Les relations amicales et fructueuses entre Bourelle de Sivry et Joseph Jacques de Fermon des Chapelières (1752 - 1831), plus connu sous le nom de Defermon, datent de leur rencontre à l’Assemblée nationale législative en 1791. Avocat et député d’Ille-et-Vilaine, Defermon sera président de la Convention Nationale du 13 au 26 décembre 1792. Lors de la séance du 11 septembre 1792 où le roi Louis le seizième comparaît, il s’écrira :
L’Europe vous observe, l’Histoire recueille vos pensées, l’incorruptible postérité vous jugera avec une sévérité inflexible.
.
En juin 1793, Defermon signe une protestation contre l’exclusion des Girondins, à la suite de laquelle il est menacé d’arrestation et doit s’enfuir de Paris. Bourelle de Sivry le cachera en son château de Trécesson durant près de dix-huit mois (d’août 1793 à décembre 1794).
Defermon sera successivement membre du Comité de Salut Public thermidorien (1795), député d’Ille et Vilaine au Conseil des Cinq cents (1795 - 1796), Commissaire de la Trésorerie Nationale (1797 - 1799).
Il fera ensuite une brillante carrière sous le Premier Empire. Il sera Intendant Général (1805), Ministre d’État (1808) et enfin Directeur du Domaine Extraordinaire (1810). Il est fait comte en 1808 par Napoléon. Sa fidélité à l’Empereur durant les Cent-Jours le forcera à s’exiler au royaume des Pays-Bas jusqu’en 1822. — BRUGUIÈRE, Michel, « Defermon ou Fermon des Chapelières (de) », sans date, Voir en ligne. — 7
Le patrimoine de Bourelle de Sivry
- Le 13 février 1793, il achète à René Joseph le Prestre, comte de Châteaugiron, qui souhaite émigrer : le manoir de Bernéan, dont les ruines se trouvent actuellement sur le camp militaire de Guer-Coëtquidan, et le château de Trécesson. On suppose que c’est par l’intermédiaire de Defermon, alors député d’Ille-et-Vilaine, que Bourelle de Sivry fait l’acquisition de ces biens.
- Il achète en 1800 les terres et le château de Villemonble, proche de Paris (320 hectares) pour la somme de 1 220 kilos d’argent fin au poinçon de Paris, à Madame de Villemonble, de son nom de jeune fille Le Marquis, ancienne actrice et ex maîtresse de Louis Philippe d’Orléans (1725 -1785). En 1807, Nicolas Bourelle de Sivry vend le domaine à Rodolphe Emmanuel Haller, banquier à Paris. Le château deviendra plus tard propriété de la municipalité de Villemonble (93). — MARTIGNON, Guy, Marquise, Dame de Villemonble, Les Amis du château seigneurial de Villemonble, 2008. — LES AMIS DU CHÂTEAU SEIGNEURIAL DE VILLEMONBLE, « Les Amis du Château Seigneurial de Villemomble et du Patrimoine villemomblois », 2016, Voir en ligne. —
- Enfin, en 1802, il achète à la famille des Grées du Loû le domaine de « la Chataigneraie », actuellement en ruines sur le camp militaire de Guer-Coëtquidan.
Relations parisiennes de Bourelle de Sivry
Il réside rue de Lille 8, au sein d’un quartier surnommé par dérision le « Croissant d’Or ». Il y côtoie le monde de la finance et de la politique. Parmi ses relations figurent :
- Le baron Roger, banquier
- Le baron Pierre Jean dit Piter Deurbroucq, négociant, armateur nantais et homme politique
- Defermon, homme politique
- Rodolphe Emmanuel Haller, banquier, à qui il revendra Villemonble en 1807
Le mausolée de Bourelle de Sivry à la chapelle Saint-Jean
Nicolas Bourelle de Sivry décède à Trécesson le 4 décembre 1808 9.
Nicolas Bourelle de Sivry repose en la chapelle Saint-Jean en Campénéac, à quelques kilomètres du château de Trécesson, dans un mausolée qui lui fut élevé par sa seconde épouse, Marie Judith Guidotti.