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La chapelle Sainte-Reine de Beignon

Du camp de Coëtquidan au bourg de Beignon

La chapelle Sainte-Reine de Beignon est construite à la fin du 17e siècle au bord de la lande de Coëtquidan, à trois kilomètres au sud-ouest du bourg de Beignon. Elle est détruite suite à l’agrandissement du camp de Coëtquidan en 1912. Le culte de sainte Reine est transféré en 1914 dans le bourg de Beignon.

Une chapelle de la fin du 17e siècle

Une chapelle dédiée à sainte Reine est bâtie durant le pontificat du seigneur évêque de Beignon, Sébastien de Guémadeuc (1670-1702) 1, à deux cents mètres au sud du village de Le Fou (ou Leffou) en Beignon. Elle est construite à trente pas au nord d’une chapelle ruinée dédiée à sainte Perrine.— Cahier de Paroisse de Beignon in ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Chapelle Sainte-Reine de Beignon - cadastre de 1848
A.D.M.

Les auteurs qui se sont intéressés à l’histoire de la chapelle Sainte-Reine ou Sainte-Reine des Aulnay ne s’accordent pas sur sa date de construction. On peut cependant écarter les dates avancées par deux d’entre eux, Xavier de Bellevüe 2 et Gustave Duhem 3 car ces auteurs n’avaient pas connaissance de l’acte de 1676 retrouvé par l’Association Renouveau du Pardon de Sainte Reine.

La Chapelle Sainte Reine a été bâtie en 1676 par un nommé Guillaume JEHANNE, au village de LE FOU, sous le pontificat de MGR GUEMADEUC, Évêque de Saint Malo.

ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne.

Joseph-Marie Le Mené, chanoine de la cathédrale de Vannes (1821-1923), indique que la chapelle est bénite en 1695.

Sainte-Reine, au sud-ouest, construite par ordre de Mgr de Guémadeuc et bénite le 30 novembre 1695. « La dépense de la construction et ornements de la dite chapelle a été faite des oblations données en ce lieu depuis six ans que la dévotion s’y est excitée. »

LE MENÉ, Joseph-Marie, « Beignon », in Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vol. 1, Vannes, Impr. Galles, 1891. 2 vol., p. 53-56, Voir en ligne.
Carte postale de l’ancienne chapelle Sainte-Reine de Beignon
Carte postale ancienne n°266 : Camp de Coëtquidan - Chapelle Sainte-Reine (17e siècle)

Une dédicace à sainte Reine

L’origine gauloise du culte de sainte Reine

Le culte de sainte Reine prend son origine dans celui de la déesse gauloise Epona dont le nom vient du gaulois « epos », qui signifie « cheval ».

Ce théonyme, qui n’était peut-être à l’origine qu’un simple surnom spécialisé de « Rigane », désigne une divinité « indépendante » à l’époque gallo-romaine. Les attestations épigraphiques de cette déesse sont particulièrement bien représentées dans le nord-est de la Gaule ainsi qu’en Germanie supérieure.

JUFFER, Nicole et LUGINBÜHL, Thierry, Répertoire des dieux gaulois, les noms des divinités celtiques connues par l’épigraphie les textextes antiques et la toponymie, Paris, Editions Errance, 2001, 132 p.

« Rigane » est un mot gaulois signifiant « reine ». On le retrouve sous la forme de Rigana chez les Arvernes, de Regiava en Narbonnaise, et effectivement, en Germanie supérieure, on le retrouve associé au nom d’Epona sous le vocable d’Eponae Reginae. —  CAPPELLI, Jean-Claude, Brocéliande au delà des apparences, Vol. 1, Lulu.com, 2012, 382 p. p. 91 —

L’origine bourguignonne du culte de sainte Reine

Le culte chrétien de cette martyre originaire de Grignon (Côte-d’Or) s’est développé à partir d’Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) 4. Selon la légende hagiographique, Regina, alors âgée de seize ans, fait paître ses moutons au pied du mont Auxois lorsque Olibrius, gouverneur romain des Gaules dont l’histoire n’a gardé aucune trace 5, veut abuser d’elle. Regina se défend et refuse le mariage pour ne pas abjurer sa foi chrétienne. Elle est martyrisée et décapitée.

Son culte, attesté depuis le 5e siècle à Alise-Sainte-Reine se développe par la suite à l’abbaye bénédictine de Flavigny (Côte-d’Or) à partir du 9e siècle.

L’introduction du culte de sainte Reine en Bretagne

Le culte de sainte Reine est introduit en Bretagne à partir du milieu du 17e siècle 6. Trois chapelles lui sont dédiées.

  • Vers 1650, une chapelle dédiée à saint Cado - située sur la paroisse de Pontchâteau (aujourd’hui Sainte-Reine-de-Bretagne en Loire-Atlantique) - est reconstruite à l’initiative du nouveau chapelain, missire Mahé. Ce dernier, originaire de Bourgogne, décide de la dédier à sainte Reine. A partir de 1680, le village prend le nom de Sainte-Reine. Au 17e siècle, cette paroisse dépend des seigneurs de Pontchâteau.—  PAROISSES DE SAINT-NAZAIRE BRIÈRE, « Église Sainte-Reine (Sainte-Reine-de-Bretagne) », Paroisses de Saint-Nazaire Brière, 2022, Voir en ligne. GURVIL, Claire, « Archives paroissiales de Sainte-Reine de Bretagne - Sous - série P - Ste - Reine (1714 - 2003) », 2016, Voir en ligne. —
  • En 1676, la chapelle Sainte-Perrine de Beignon devient la chapelle Sainte-Reine.
  • En 1754, la chapelle de l’Avé Maria de Maure-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) devient la chapelle Sainte-Reine-des Domaines. —  ORAIN, Véronique, « Chapelle Sainte-Reine-des-Domaines, la Chapelle des Domaines (Maure-de-Bretagne fusionnée en Val d’Anast en 2017) », sans date, Voir en ligne. —

L’église du Bran en Gaël (Ille-et-Vilaine) abrite une statue de sainte Reine, attestant la présence de son culte sur une autre paroisse du massif forestier de Paimpont.

La statue de sainte Reine est donc bien à sa place aux côtés de celle de saint Nicodème, le patron des maréchaux-ferrants dans l’église du Bran.

Cappelli, Jean-Claude (2012) op. cit., p. 92

Sébastien de Pontchâteau et le culte de sainte Reine

Pierre Bridier (1912-2000) a consacré cinq pages de son ouvrage sur le patrimoine religieux de Beignon à l’histoire de Sainte-Reine qu’il tient pour la plus importante de toutes les chapelles [de Beignon], au moins sur le plan spirituel.

Cherchant à expliquer l’origine du culte de sainte Reine à Beignon, il établit un lien entre Sébastien Joseph Du Cambout de Pontchâteau (1634-1690), seigneur de Sainte-Reine de Bretagne, et l’évêque de Saint-Malo Sébastien de Guémadeuc.

Le seigneur de Pontchâteau qui a introduit ce culte en Bretagne était le fils d’un lieutenant Général pour le Roy en Basse-Bretagne. Il renonça à tous ses biens qui étaient considérables pour se consacrer à Dieu et devint jardinier de la célèbre abbaye janséniste de Port-Royal des Champs sous le nom de Maître Lemercier. Monseigneur de Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, fils du gouverneur de Ploërmel s’appelait, comme le seigneur de Pontchâteau, Sébastien. C’est lui qui inaugure l’ancienne chapelle Sainte-Reine. Y-a-t-il là simple coïncidence ?

BRIDIER, Pierre, Pays de Beignon. Églises, chapelles, calvaires, Inédit, Beignon, sans date, 30 p., Voir en ligne. [page 23]

Reprenant ce lien, l’Association Renouveau du Pardon de Sainte Reine fait de Sébastien de Guémadeuc l’auteur de ce parrainage.

Pourquoi un culte à Sainte Reine ? Nul ne le sait ! Sinon que Monseigneur Guémadeuc, Évêque de Saint Malo connaissait un parent de Richelieu qui se retira à Port-Royal. Cet homme, Seigneur de Pontchâteau, avait une vénération pour Sainte Reine, décapitée le 7 septembre 253 à Alésia pour sa Foi au Dieu des Chrétiens. Sébastien de son prénom sut lui communiquer ce Culte.

ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne.

Il a depuis été prouvé que l’introduction du culte de la sainte bourguignonne en Bretagne n’est pas imputable à Sébastien de Pontchâteau, mais au premier chapelain de Sainte-Reine de Bretagne, missire Mahé. —  PAROISSES DE SAINT-NAZAIRE BRIÈRE, « Église Sainte-Reine (Sainte-Reine-de-Bretagne) », Paroisses de Saint-Nazaire Brière, 2022, Voir en ligne. —

De plus, aucune relation entre Sébastien de Pontchâteau et Sébastien de Guémadeuc n’a pu être établie.

Le mobilier et les abords de la chapelle

Les cloches

Le marquis de Bellevüe mentionne l’existence d’une première cloche, bénite en 1696.

[...] sa première cloche fut bénite le 3 septembre 1696 ; elle fut nommée « Sébastienne-Jeanne-Françoise-Rose », et eut pour parrain Monseigneur Sébastien du Guémadeuc, et pour marraine Jeanne-Françoise-Rose de la Fresnaye de Coëtuhan, demoiselle de la Villefief et de Trieux en Augan.

BELLEVÜE, Xavier de, Le camp de Coëtquidan, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913. [pages 288-289]

Une seconde cloche datée de 1617 porte l’inscription : SANCTE NICOLATE ORA PRO NOBIS. —  ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Selon Valérie Theaud-Kaiser, trésorière de l’association, c’est Le seul élément d’époque qui a pu être sauvé de la destruction. —  ANONYME, « À Beignon, la chapelle Sainte-Reine est dédiée à une sainte gauloise, un petit bijou ouvert à tous », Ouest-France, 10/03, 2022, Voir en ligne. —

Cette cloche, antérieure à la construction de la chapelle, provient-elle du premier édifice dédié à sainte Perrine ou d’une autre chapelle ?

L’autel

L’autel de la chapelle Sainte-Reine est conservé dans l’église paroissiale de Beignon. — Bridier, Pierre, op. cit., p. 22 —

La fontaine, la croix et le reliquaire

La présence d’une fontaine et croix de Sainte-Reine, situées cinquante mètres au sud de la chapelle, est attestée par le cadastre de 1848. Le marquis de Bellevüe précise qu’il s’agit d’une croix en schiste. — Bellevüe, Xavier (Rééd 1994) op. cit., p. 289 —

Chapelle, fontaine et croix de Sainte-Reine de Beignon - cadastre de 1848
A.D.M.

Une carte postale ancienne montre l’existence d’un monument en schiste comprenant une niche et surmonté d’une croix. Ce monument qualifié de reliquaire correspond-il à la croix de Sainte-Reine ?

"Reliquaire et chapelle Sainte-Reine"

La foire et les assemblées de la chapelle

Une foire avait lieu autour de la chapelle Sainte-Reine le premier mardi de septembre et il s’y tenait une assemblée les trois premiers dimanches de septembre. — Bellevüe, Xavier de (1913) op. cit., p. 289 —

Pierre Bridier évoque le pardon de début septembre tel qu’il se déroulait au début du 20e siècle. — Bridier, Pierre, op. cit., pp. 17-21 —

Le pardon de Sainte-Reine se déroulait sur trois dimanches : un avant le 8 septembre, un après le 8, un le dimanche suivant. Le second dimanche était le plus suivi mais au troisième, il y avait peu de monde. Ces fêtes étaient d’autant plus animées que des forains venaient s’y installer. On y vendait naturellement galettes et saucisses. Le cidre valait trois sous le pot et la bolée un sou. Le grand dimanche, on dansait la guedillée et la polka. Il y avait également à Sainte-Reine messes et vêpres un jour pendant les rogations. Souvent les conscrits de Beignon et de Porcaro s’y entrainaient à la bagarre. Ces fêtes traditionnelles furent maintenues jusqu’en 1912. Le dernier pèlerinage eut lieu le deuxième dimanche de cette année-là. Des anciens de Beignon en ont encore le souvenir en tête.

Bridier, Pierre, op. cit., p. 17
Dessin de la chapelle Sainte-Reine de Coëtquidan pour "Eglises chapelles et calvaires"
—  BRIDIER, Pierre, Pays de Beignon. Églises, chapelles, calvaires, Inédit, Beignon, sans date, 30 p., Voir en ligne. —
Paulette Colin

1764-1789 — Dotations et doléances

Le chanoine Le Mené mentionne une dotation au profit de la chapelle Sainte-Reine datée de 1764.

« Le 17 avril 1764, fondation au profit de la chapelle de Sainte Reine d’une rente de 860 livres de principal, payée en liards, à Joseph et Raoul Bécel de Beignon, et provenant des oblations de cette chapelle. »

LE MENÉ, Joseph-Marie, « Beignon », in Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vol. 1, Vannes, Impr. Galles, 1891. 2 vol., p. 53-56, Voir en ligne.

Xavier de Bellevüe mentionne une donation et un donateur différents pour la même date.

Cette chapelle fut fondée de 40 livres tournois de rentes le 17 avril 1764, par MM. Joseph, Pierre et Raoul Bécel de Beignon. »

Bellevüe, Xavier (Rééd 1994) op. cit. p. 289

Un paragraphe du septième article du deuxième cahier de doléances de Beignon 7 concerne la propriété de la chapelle Sainte-Reine et le financement de ses réparations. Il dénonce le détournement de la rente de la chapelle - 300 à 400 livres par an - par le doyen de l’église de Beignon.

Nous nous plaignons encore que nous avons une petitte chapelle nommée Sainte Reinne ; elle a bien de rentes 300 à 400 livres par an ; après touttes réparations faites que les voyageurs lui apportent en venant en voyage notre doyen sen empare de l’argent, nous vous demandons qu’elle vienne à notre église parce que notre église est très pauvre. Cela suffira à en faire les réparations parce qu’il n’y a pas d’argent de quoi faire les dittes réparations, notre seigneur n’est que douairier et il a avendu un bois très considérable d’un prix que nous ne pouvons vous dire le dit prix pour gesner ses vassaux il y a environ 25 ans, il ne pourroit vendre un bien qui ne lui appartient pas en fond.—  COLLECTIF, Cahiers de doléances en Brocéliande, Paimpont, Association des Amis du Moulin du Chatenay, 1989, 68 p., Voir en ligne. [ page 46] —

1912-1914 — L’agrandissement du camp et le transfert du culte de sainte Reine dans le bourg

En 1912, le camp de Coëtquidan fait l’objet d’un agrandissement qui a pour conséquence l’expulsion de nombreux villages des communes d’Augan, Campénéac, Beignon et Saint-Malo-de-Beignon. À partir de cette date, le village de Le Fou est vidé de sa population et la chapelle Sainte-Reine abandonnée. —  PETERS, Commandant, « Historique de Coëtquidan », Coëtquidan, Armée de Terre, 1989, p. 126, Voir en ligne. —

La chapelle Sainte-Reine [...] se trouvait juste à la limite du premier champ de tir d’artillerie avant 1910. L’administration militaire s’était engagée à la préserver, mais après l’expropriation massive de 1912, la chapelle disparut.

GAVAUD, Pierrick, Beignon : Porte sud de Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2013, 163 p.

En 1914, les paroissiens transfèrent le culte de sainte Reine à la sortie Est du bourg de Beignon.

1848 -1914 — Le calvaire et l’oratoire

Un calvaire est construit à la sortie Est du bourg de Beignon entre 1812 et 1848 8.

Calvaire du bourg de Beignon - cadastre de 1848
A.D.M.

Il se présente sous la forme d’une croix sur base rectangulaire avec table d’offrande derrière laquelle sont sculptées les armes de Sébastien de Guémadeuc.

Le calvaire et la chapelle Sainte-Reine de Beignon
Musée de Bretagne

Le calvaire est bordé au Nord par un oratoire (en rose et en jaune sur le plan de 1848). L’ensemble est construit au milieu d’une allée d’arbres menant de la route nationale à la Fontaine du Bourg.

Calvaire et fontaine du bourg de Beignon - cadastre de 1848 section C 1ere feuille
A.D.M.

La partie du cadastre teintée en rose correspond à la partie transformée en chapelle Sainte-Reine en 1914. La partie teintée en jaune correspond à une construction démolie avant 1848.

Calvaire du bourg de Beignon - cadastre de 1848 section C 1ere feuille
A.D.M.

1914 — La chapelle Sainte-Reine du bourg

Selon Pierre Labbé 9, la chapelle fut reconstruite à son emplacement actuel à partir de 1914.— Pierre Labbé in ANONYME, « Beignon. Le pardon de Sainte-Reine est-il en danger ? », Ouest-France, 31/09, 2017, Voir en ligne. —

Carte postale de la nouvelle chapelle Sainte-Reine de Beignon
1-271 - Bailly Photog. Yves Chan éditeur - Ploërmel (Morb.)

Il ne s’agit pourtant pas d’une reconstruction - au sens strict - puisque le plan de la chapelle originelle, visible sur une carte postale ancienne, n’est pas celui de la chapelle transférée en 1914 dans le bourg. Il s’agit en fait d’une réutilisation de la partie ouest de l’oratoire.

Murs Est et Nord de la chapelle Sainte-Reine de Beignon
René Barrat

Le mur Est de la chapelle porte des traces - des dalles de schiste saillantes et une porte comblée - qui pourraient correspondre à la partie détruite de l’oratoire.

Le renouveau du pardon de sainte Reine

Le pardon de septembre de l’ancienne chapelle Sainte-Reine, interrompu durant quelques années, est reconduit autour de la nouvelle chapelle et dans le bourg de Beignon sous le nom de Grande fête locale dite de Sainte-Reine.

Messe à la chapelle Sainte-Reine en 1944
Messe célébrée en plein air par l’abbé Gérard en 1944 devant la chapelle Sainte-Reine, à l’époque dépourvue de son clocher. —  ANONYME, « À Beignon, la chapelle Sainte-Reine est dédiée à une sainte gauloise, un petit bijou ouvert à tous », Ouest-France, 10/03, 2022, Voir en ligne. —
Ouest-France

Avant la guerre, il y avait l’office religieux, le matin, et une fête locale, l’après-midi, avec des courses de vélo et de chevaux, des chants, et une soirée dansante. Le bourg était noir de monde.

Pierre Labbé in ANONYME, « Beignon. Le pardon de Sainte-Reine est-il en danger ? », Ouest-France, 31/09, 2017, Voir en ligne.
Affiche de la "Grande fête locale dite de Sainte-Reine"

La fête de Sainte-Reine survit quelques années après la Seconde Guerre mondiale avant de disparaitre. Elle est relancée par L’Association pour le Renouveau du Pardon de la Chapelle Sainte-Reine, créée en 1994 à l’initiative de Pierre Labbé.

A cette époque, le calvaire brisé en plusieurs morceaux est entreposé chez Pierre Labbé. L’idée de faire reprendre le pardon de Sainte-Reine le premier dimanche de septembre pour refaire le calvaire aboutit à sa réfection. —  GAVAUD, Pierrick, Beignon : Porte sud de Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2013, 163 p. —

La rénovation de 2008

En 2008, la chapelle est rénovée. Les travaux de rénovation comprennent la toiture, le calvaire et l’autel du 18e siècle inscrit à l’inventaire complémentaire des monuments historiques de 1991 10.—  DUFIEF, Denise et BARBEDOR, Isabelle, « Autel, tabernacle, 2 gradins d’autel maître-autel) », POP : la plateforme ouverte du patrimoine, 2019, Voir en ligne. —

Maitre autel de la chapelle Sainte-Reine de Beignon rénové en 2008
—  ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Un clocheton dans l’esprit de celui de l’ancienne chapelle Sainte-Reine est ajouté à l’édifice

La chapelle Sainte-Reine de Beignon après la rénovation de 2008
—  ANONYME, « À Beignon, la chapelle Sainte-Reine est dédiée à une sainte gauloise, un petit bijou ouvert à tous », Ouest-France, 10/03, 2022, Voir en ligne. —

La cloche de 1617 est placée dans le nouveau clocheton. —  ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Le culte de sainte Reine dans l’église Saint-Pierre de Beignon

Le transfert du culte de sainte Reine - du village de Le Fou au bourg de Beignon - s’est accompagné de la dédicace d’une statue et d’un vitrail de l’église Saint-Pierre de Beignon à la sainte martyre.

La statue de sainte Reine

La statue en bois polychrome - non datée - représente sainte Reine enchaînée et portant la palme des martyrs. —  DOUARD, Christel, DUFIEF, Denise et TUGORES, Marie-Hélène, « Eglise paroissiale Saint-Pierre : statue. », sans date, Voir en ligne. —

Statue de sainte Reine de Beignon
—  ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Le vitrail de sainte Reine

Un vitrail de l’église Saint-Pierre de Beignon est consacré à sainte Reine.

Vitrail de sainte Reine dans l’église Saint-Pierre de Beignon
—  ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne. —

Bibliographie

ANONYME, « Beignon. Le pardon de Sainte-Reine est-il en danger ? », Ouest-France, 31/09, 2017, Voir en ligne.

ANONYME, « À Beignon, la chapelle Sainte-Reine est dédiée à une sainte gauloise, un petit bijou ouvert à tous », Ouest-France, 10/03, 2022, Voir en ligne.

ASSOCIATION RENOUVEAU DU PARDON DE SAINTE REINE, « Chapelle Sainte Reine : Beignon (56) », 2006, Voir en ligne.

BELLEVÜE, Xavier de, Le camp de Coëtquidan, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913.

BRIDIER, Pierre, Pays de Beignon. Églises, chapelles, calvaires, Inédit, Beignon, sans date, 30 p., Voir en ligne.

COLLECTIF, Cahiers de doléances en Brocéliande, Paimpont, Association des Amis du Moulin du Chatenay, 1989, 68 p., Voir en ligne.

DOUARD, Christel, DUFIEF, Denise et TUGORES, Marie-Hélène, « Eglise paroissiale Saint-Pierre : statue. », sans date, Voir en ligne.

DUFIEF, Denise et BARBEDOR, Isabelle, « Autel, tabernacle, 2 gradins d’autel maître-autel) », POP : la plateforme ouverte du patrimoine, 2019, Voir en ligne.

DUHEM, Gustave, Les églises de France, Morbihan., Paris, Letouzey et Ané, 1932, 228 p.

GAVAUD, Pierrick, Beignon : Porte sud de Brocéliande, Beignon, Les oiseaux de papier, 2013, 163 p.

GAYRAUD, E., « Sainte Reine », La Porte Latine, 2022, Voir en ligne.

LE MENÉ, Joseph-Marie, « Beignon », in Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes, Vol. 1, Vannes, Impr. Galles, 1891. 2 vol., p. 53-56, Voir en ligne.

ORAIN, Véronique, « Chapelle Sainte-Reine-des-Domaines, la Chapelle des Domaines (Maure-de-Bretagne fusionnée en Val d’Anast en 2017) », sans date, Voir en ligne.

PAROISSES DE SAINT-NAZAIRE BRIÈRE, « Église Sainte-Reine (Sainte-Reine-de-Bretagne) », Paroisses de Saint-Nazaire Brière, 2022, Voir en ligne.

PETERS, Commandant, « Historique de Coëtquidan », Coëtquidan, Armée de Terre, 1989, p. 126, Voir en ligne.


↑ 1 • Sébastien de Guémadeuc ou Madeuc du Guémadeuc (1626-1702) est évêque de Saint-Malo de 1670 à sa mort à Saint-Malo-de-Beignon en 1702.

↑ 2 • Xavier de Bellevüe n’évoque pas l’existence d’une chapelle antérieure dédiée à sainte Perrine. Il écrit que la chapelle Sainte-Reine existait dès le XVIe siècle et qu’elle aurait été reconstruite en 1689.

Elle fut reconstruite en 1689 près de son emplacement primitif [...]. Cette reconstruction fut faite par les soins de Monseigneur Sébastien de Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, et « grâce aux oblations données en ce lieu depuis six ans que la dévotion s’y est excitée ». Elle fut consacrée le 30 novembre 1695.

BELLEVÜE, Xavier de, Le camp de Coëtquidan, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913. [pages 288-289]

Le marquis de Bellevüe semble déduire la date de reconstruction de la chapelle (1689) de celle de sa bénédiction (1695) mentionnée par le chanoine Le Mené, à savoir, six ans avant que la dévotion s’y est excitée.

↑ 3 • Gustave Duhem écrit que la chapelle Sainte-Reine date de 1676. —  DUHEM, Gustave, Les églises de France, Morbihan., Paris, Letouzey et Ané, 1932, 228 p. —

Nous n’avons cependant pu accéder à son ouvrage et avons repris cette mention à l’inventaire des Monuments Historiques de Beignon de 1977. —  TUGORES, Marie-Hélène, DOUARD, Christel et DUFIEF, Denise, « Inventaire topographique du canton de Guer - église, dite chapelle Sainte Reine », 1977, Voir en ligne. —

On peut néanmoins penser qu’il s’agit de cette citation reprise sur la page Beignon du site Info Bretagne.

La chapelle Sainte-Reine (XVIIème siècle), édifiée par ordre de Mgr de Guémadeuc (évêque de Saint-Malo) à l’emplacement d’un ancien sanctuaire ou oratoire du XVème siècle. Cette chapelle très simple, à décoration Renaissance, est bénite le 30 novembre 1665 par Mgr de Guémadeuc.

DUHEM, Gustave, Les églises de France, Morbihan., Paris, Letouzey et Ané, 1932, 228 p.

Si c’est le cas, il s’agit d’une erreur de Gustave Duhem qui reprend la date de bénédiction au chanoine Le Méné en reprenant de façon erronée la date (30 novembre 1665 au lieu de 30 novembre 1695).

↑ 4 • Alise-Sainte-Reine est une commune principalement connue pour avoir été le siège de la bataille d’Alésia entre juillet de septembre 52 av. J.-C.

↑ 5 • Olibrius est tourné en ridicule dans les représentations de mystères du Moyen Âge. Cité par Molière dans sa comédie « L’Étourdi ou les Contretemps », son nom est devenu un substantif pour désigner un bravache, un fanfaron cruel.

↑ 6 • Le culte de sainte Reine est aussi attesté au début du 17e siècle dans la paroisse de Saint-Eustache de Paris. Une confrérie en l’honneur de sainte Reine y est érigée par Paul V en 1608. —  GAYRAUD, E., « Sainte Reine », La Porte Latine, 2022, Voir en ligne. —

↑ 7 • Conformément à l’ordonnance royale du 24 janvier 1789, les habitants de Beignon se réunissent le dimanche 5 avril pour rédiger leur cahier de doléances. Un premier cahier - comprenant cinq articles d’ordre général - est rédigé dans l’église paroissiale sous la direction de M. Boisgontier, procureur fiscal de l’évêque. Deux jours plus tard, les beignonnais se réunissent au pied de la croix du cimetière pour rédiger un cahier plus volumineux comprenant des doléances beaucoup plus revendicatives.

↑ 8 • Le calvaire et son oratoire ne sont pas visibles sur le cadastre de 1812. Leur présence à la sortie Est du bourg de Beignon n’est attestée qu’à partir des plans cadastraux de 1848.

↑ 9 • Pierre Labbé a été maire de Beignon de 1977 à 1983.

↑ 10 • Cet autel provient de l’ancienne chapelle de l’école Sainte-Marie ou chapelle de la Sainte-Vierge de Beignon, initialement affectée à la congrégation des jeunes filles et construite en 1880. Cette chapelle est aujourd’hui la médiathèque Simone Veil.