1854-1929
Marquis de Bellevüe François Xavier Fournier
Un érudit de la forêt de Paimpont
Le marquis de Bellevüe est un érudit local auteur d’une cinquantaine d’essais historiques sur les régions de Ploërmel et de Paimpont. Bien que la crédibilité de ses écrits soit affaiblie par l’absence de références aux sources, il n’en reste pas moins un auteur incontournable concernant l’histoire du massif forestier de Paimpont.
Éléments biographiques
François Xavier Marie Joseph Fournier de Bellevüe est né au château de la Touraille à Augan le 3 juillet 1854. Il est le second d’une famille de huit enfants nés du mariage de son père Édouard–Jean Fournier avec Aglaë Marie Pauline Victoire Mouësan de la Villirouët. Les Fournier de Bellevüe, fixés depuis la fin du 17e siècle à Saint-Domingue, ont été chassés de cette colonie en 1793 et sont venus habiter en Bretagne. Après quelques années à Nantes, son grand père Jean-Jacques-Louis Fournier s’installe à Saint-Méloir des Ondes près de Saint-Malo, commune dont il devient maire de 1817 à 1830. Le mariage de son fils Édouard–Jean Fournier leur apporte le château de la Touraille en Augan, ainsi que des liens les apparentant à plusieurs familles locales, les Lambilly de Taupont et les Desgrées du Loû de Saint-Léry.
Le père de Xavier de Bellevüe se charge personnellement de son éducation jusqu’en 1865, année où il entre en cinquième au collège Saint-Vincent de Rennes. Il en sort bachelier, avec mention assez bien, le 29 juillet 1872. Après deux échecs successifs à Saint-Cyr, il s’oriente vers l’école de Cavalerie de Saumur où il entre le 27 septembre 1874. Il quitte l’école en 1876, major de sa promotion. Après quelques années comme sous-officier, il revient à l’école de Cavalerie de Saumur comme élève-officier et en sort sous-lieutenant en 1881. Il connait sa première affectation au 25e dragon en garnison à Nantes. Il donne pourtant sa démission le 20 juillet 1883, un mois après son riche mariage 1 avec Gabrielle Regnault de Boutemont qui habite le château du Moulin-Roul en Soudan (Loire-Atlantique). Il ne quitte pas totalement l’armée puisqu’il devient deux ans plus tard lieutenant de réserve dans la Cavalerie, puis capitaine en 1887. II va désormais pouvoir se consacrer à ses deux passions, la poésie et l’histoire locale.
Il se lance dans la carrière politique en 1888 en tant que conseiller municipal de Soudan. Il est ensuite élu conseiller général de la Loire-Inférieure pour le canton de Châteaubriant en 1893. Il habite alors alternativement Rennes et le château du Moulin-Roul en Soudan. Proposé deux fois à la Légion d’Honneur mais refusé par le ministre de la guerre, il démissionne de l’armée de réserve le 25 mai 1905. Xavier Fournier de Bellevüe, qui défend des opinions politiques conservatrices, est réélu à toutes les élections où il se présente.
Réélu en 1901, après une campagne dans laquelle le clergé et l’argent ont joué un rôle important. Sa situation est maintenant très forte dans le canton. Sa valeur personnelle et son influence n’ont cependant pas augmenté. Ne viendra jamais à la République. [...] Très riche, a pris le titre de marquis depuis la mort de son père, survenue cette année. Rapports corrects avec l’administration quand il y a lieu.
Réactionnaire. Appréciations : sans grande valeur personnelle. Réélu en 1907 contre un concurrent aux idées nettement républicaines, grâce à l’argent qu’il a répandu et qu’il peut répandre par suite de sa grosse situation de fortune et grâce aussi à l’appui du clergé. Bien que sa situation soit forte dans le canton, il sera certainement battu le jour où M. Franco, maire de Châteaubriant voudra bien se porter contre lui. Pourrait viser la députation si M. Ginoux-Defermon se retirait.
Il poursuit sa carrière politique de conseiller général de la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) jusqu’à l’élection de 1925 à laquelle il ne se représente pas. Il décède le 22 mai 1929 au château de la Touraille en Augan. — MAHÉO, Patrick, « Le marquis de Bellevüe (1854-1929), historien et poète », Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan, Vol. 120, 1984, p. 165-183, Voir en ligne. —

Le poète
Xavier de Bellevüe commence sa carrière dans les Lettres en 1889 en tant que poète. Il publie dans l’Hermine et le Parnasse Breton Contemporain 2 sous le pseudonyme d’Yves de Trébressan. Durant toute sa vie, il ne cessera d’écrire de la poésie. Il est notamment l’auteur de plusieurs poèmes sur la forêt de Brocéliande et ses légendes, dont un long poème sur le château de Trécesson — BELLEVÜE, Xavier de, « La légende de Trécesson », L’année des poètes / morceaux choisis, réunis par Charles Fuster, Vol. 4, 1893, p. 72, Voir en ligne. page 72 — et un poème sur la fontaine de Barenton, tous deux parus en 1893. — BELLEVÜE, Xavier de, L’homme rouge de Baranton, légende, Rennes, Leroy, 1893. —
Plusieurs de ses œuvres poétiques ont été utilisées pour agrémenter les cartes postales des sites touristiques naissants de la forêt de Paimpont, parmi lesquelles on peut citer.
Là, Merlin près d’Arthur dort son profond sommeil,
En attendant le jour du triomphant réveil,
Là, de gaze vêtue et de muguet coiffée,
S’assoit au bord des eaux Viviane la fée,Domaine des géants, des héros fabuleux,
Des druides au front couronné de verveines,
Des saints vainqueurs des sens et des voluptés vaines,
Des moines et des rois, des bardes et des preux,Là, près de « Barenton », la fameuse fontaine,
Le « Champ clos des Tournois » et le « Jardin d’Amour »,
Là le « Val Périlleux » et le « Val sans Retour,
Dont Morgane la fée était la souveraine,Là, sur la harpe d’or, le prophète Merlin,
Annonça des Bretons l’immortelle épopée,
Là succomba l’Anglais sous la vaillante épée,
Du connétable Duguesclin...
Sa dernière publication est une anthologie poétique parue en 1927. — BELLEVÜE, Xavier de, Les Voix du foyer, Rennes, Oberthür, 1927. —
L’historien
Xavier Fournier de Bellevüe 3 est l’auteur d’une cinquantaine d’essais historiques parmi lesquels des monographies, des généalogies ainsi que des essais d’histoire locale centrés sur les régions de Ploërmel et Paimpont.
Le fond idéologique
Ses écrits portent l’empreinte d’opinions politiques très conservatrices. Tous ses essais revendiquent son attachement à la Bretagne et à la France ainsi qu’un soutien sans faille à la monarchie et à l’Église.
Combien de sang Breton coula pour la défense
Du sol Français, depuis le jour
Où, debout, rayonnant de vie et d’espérance,
La Bretagne, deux fois, s’est donnée à la France
Dans un libre baiser d’amour.
Notre bonne Duchesse - et nul ne le conteste
Sauf un clan d’ignorants ou de blasphémateurs -
Se tint toujours debout ; et la Bretagne reste
Debout dans notre histoire et debout dans nos cœurs
Le marquis de Bellevüe, fervent défenseur du catholicisme, ne manque jamais de plaider la cause de l’église 4.
C’est à l’église catholique que nous devons d’être ce que nous sommes, matériellement, intellectuellement et moralement. Les impies et les sectaires ont beau protester et persécuter : la France est la fille de l’Église, de l’Église qui est l’âme même de la patrie [...]
Sa perception de l’histoire est altérée par ce fond idéologique conservateur. Son avis sur les guerres de religion et le protestantisme est sans appel.
L’hérésie connue sous le nom de protestantisme eut pour fondateur vers 1522 un moine allemand, apostat, orgueilleux et débauché, Luther, et pour propagateur en Angleterre, un roi trois fois assassin et six fois adultère, Henry VIII ; en France, un renégat Calvin.
S’il consent que la Bretagne s’est librement donnée à la France, il ne voit pas dans la chouannerie une guerre civile ou un refus de la Révolution mais une guerre sainte
menée par des paysans défendant l’Église.
La Révolution Française, œuvre de destruction et de haine, de tyrannie féroce, de spoliation et de massacres, eut pour auteurs les Francs-maçons et les Protestants, aidés par les Philosophes.
La méthode
En plus de ces limites idéologiques, l’intérêt de ses recherches est minoré par sa méthode : aucune source n’est jamais citée. De nombreuses affirmations généalogiques ou historiques qu’il est allé puiser dans les archives des familles nobles de la région ne sont étayés par aucune référence.
Xavier Fournier de Bellevüe est membre de plusieurs sociétés littéraires et historiques bretonnes 5. Il appartient notamment à la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, dans laquelle il publie régulièrement à partir de 1892. En 1898, un de ses articles remet en cause l’origine des Montauban défendue par Arthur de La Borderie. — BELLEVÜE, Xavier de, « Maison de Montauban : origine, généalogie », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Vol. 27, 1898, p. 129-177, Voir en ligne. pp. 129-177 — Le grand historien breton publie une cinglante réponse qui démonte tous ses arguments et pointe les limites de sa méthode.
La cause des erreurs que — pour défendre mon opinion — j’ai dû relever, c’est que mon honoré contradicteur s’est trop abandonné à une méthode très habituelle, hélas ! chez la plupart des généalogistes et qui est, à mon sens, essentiellement défectueuse : méthode consistant à entasser assertions sur assertions sans les soutenir d’aucune preuve et surtout d’aucune preuve suffisante, car les seules preuves suffisantes, ici comme partout, sont les actes authentiques et les documents contemporains. Impossible dès lors de contrôler toutes ces assertions, dont beaucoup, lancées à l’aventure, n’ont aucune base solide. C’est pourquoi l’histoire sérieuse fait si peu de cas de la plupart des travaux généalogiques. [...] En évitant de se perdre dans les infiniment petits généalogiques, on arrivera certainement — surtout avec le talent de mon honorable contradicteur — à enrichir notre histoire de bonnes et utiles études. Si au contraire on se croit dispensé de citer ses preuves ou de les chercher uniquement dans les textes anciens et les documents contemporains ; si l’on n’indique pas ses références avec précision, de façon à rendre aisé le contrôle de la critique ; en un mot, si l’on s’attarde dans la vieille routine — on fera, non des généalogies historiques, mais des romans généalogiques de nulle valeur.
Un historien reconnu par ses contemporains
Xavier de Bellevüe publie ses premiers essais historiques à partir de 1890. Il collabore au Répertoire de Bibliographie Bretonne à partir de 1898. — KERVILER, René et CHAUFFIER, Louis, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier. Les bretons. FER-FRET, Vol. 14, Rennes, J. Plihon et L. Hervé, 1888, Voir en ligne. page 323 — ainsi qu’à la rédaction des Filiations Bretonnes de Frotier de la Messelière qui lui ouvre sa riche bibliothèque.
Ses travaux historiques sont avant tout généalogiques et concernent les familles qui lui sont apparentées : les Montauban (1898), les Lambilly et les Mouësan de Villirouët (1901), les Desgrées du Lou (1903) et les Fournier de Bellevüe (1909).
Ses principaux essais historiques paraissent à partir de 1900, ainsi ses recherches sur la forêt de Paimpont (1903), le Camp de Coëtquidan (1913), le château de Trécesson (1913) ou Ploërmel (1915).
Les ouvrages du marquis de Bellevüe sont unanimement salués par la critique de son temps. Il bénéficie de l’estime de nombreux érudits et historiens bretons parmi lesquels Barthélemy Pocquet du Haut-Jussé (1852-1926), continuateur de l’Histoire de Bretagne commencée par La Borderie, ou René de Laigue (1862-1942), directeur de la Revue de Bretagne, qui écrit en 1902 :
L’apparition d’un livre de M. le comte de Bellevüe est toujours un régal pour les lettrés et une bonne fortune pour les historiens.
En 1909, il coordonne le Congrès de l’Association Bretonne de Ploërmel, au cours duquel il signe quatre conférences sur son histoire et son patrimoine. En parfait connaisseur de la région, il a aussi l’honneur de guider les membres de l’Association dans leur traditionnelle excursion. — BELLEVÜE, Xavier de, « Excursion archéologique du Congrès de Ploërmel », Association bretonne - Archéologie, Agriculture -Comptes-rendus, procès-verbaux, mémoires, Vol. 28, 1909, p. 211-221, Voir en ligne. pp. 211-221 — En 1920, durant le Congrès de Vannes, il est nommé Président de la Section d’Histoire et d’Archéologie de l’Association Bretonne.
Paimpont en 1903
Xavier de Bellevüe est l’auteur d’une vaste synthèse historique et généalogique sur la forêt de Paimpont qui parait une première fois en 1903. — BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, la forêt druidique, la forêt enchantée et les romans de la table ronde, Rennes, Simon, 1903. —
L’ouvrage divisé en cinq chapitres s’ouvre sur le temps des origines et des légendes. On retrouve dans le premier chapitre intitulé La forêt druidique
, les lieux communs de son époque sur la période celtique et le druidisme.
Cette religion primitive eut comme temple principal les ombrages de l’immense forêt de Brocéliande, centre et cœur de l’Armorique, séjour privilégié des druides.
Dans le second chapitre intitulé La forêt enchantée
, Xavier de Bellevüe reprend des extraits de littérature arthurienne, censés s’être déroulés en forêt de Paimpont. Prenant l’Histoire du saint Graal pour vérité historique, il identifie le château de la Roche ou se rend Joseph d’Arimathie à celui du Bois-de-la-Roche en Néant.
Traversant l’immense forêt de Brocéliande, il rencontra un seigneur de cette contrée nommé Matagron, qui le pria de venir voir son frère Agron, qui avait à la tête une plaie réputée incurable. Le saint apôtre accompagna Matagron, qui le conduisit jusqu’à son château de la Roche, place forte élevée au sommet d’une colline (Peut-être faut-il voir là le château du Bois-de-la-Roche, en Néant ?) ; il guérit le malade, qui se convertit ainsi que Matagron et une partie de leurs vassaux et donna à Broon, beau-frère de Joseph, un territoire qui est devenu la paroisse de Broons.
Il contribue aussi à l’implantation de nouveaux toponymes légendaires sur le massif forestier en donnant le nom de « Miroir des Fées », à l’étang situé à l’entrée du Val sans Retour, appellation qui perdure encore aujourd’hui. Ces deux premières parties font aujourd’hui bien pâle figure à côté du travail remarquable de Félix Bellamy. — BELLAMY, Félix, La forêt de Bréchéliant, la fontaine de Berenton, quelques lieux d’alentour, les principaux personnages qui s’y rapportent, Vol. 1, Rennes, J. Plihon & L. Hervé, 1896, Voir en ligne. —
La troisième partie du livre, intitulée La forêt chrétienne
est une histoire de l’abbaye de Paimpont et de ses prieurés. Là encore, l’œuvre de Xavier de Bellevüe ne tient pas la comparaison avec celle de Guillotin de Corson, parue quelques années plus tôt. — GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne. —
La principale contribution de ce livre concerne l’histoire et les généalogies des familles seigneuriales et des châtellenies qui, regroupées dans le chapitre La forêt féodale
, occupent la majeure partie du livre. Les recherches du Marquis de Bellevüe, même si elles sont marquées par les limites de sa méthode, sont encore la principale référence dans ce domaine.
L’ouvrage se termine par La forêt historique
, tentative de grande fresque retraçant l’histoire de la région de Paimpont, de ses origines à la Révolution. Le livre qui fut salué par la critique en son temps a connu une réédition du vivant de son auteur, revue et augmentée en 1913, qui la conclut par cette profession de foi.
Et, revoyant d’un coup d’œil toute cette histoire de foi et gloire écrite avec le sang de nos aïeux, nous nous sommes sentis plus grands, plus fiers ; et malgré les défaillances et les affres de l’heure présente, nous avons redit avec confiance et espérance : " Bretagne est poésie, Bretagne est vaillance, Bretagne est honneur, Bretagne est fidélité ! Nous gardons la force de nos rochers et la sève de nos chênes. Les dents des serpents s’useront sur les granits de nos falaises ; la hache des destructeurs s’émoussera sur les bois de nos forêts ; le venin des sans-Patrie et des sans-Dieu, ne pourra jamais pénétrer nos cœurs ;
« Et nous vivrons pour toi, vieille terre d’Armor,
par le passé, pour l’avenir, jusqu’à la mort ! »
Le camp de Coëtquidan en 1913
À partir de 1906, et jusqu’en 1912, plus de 4000 hectares de landes sont acquis par le camp de Coëtquidan. En 1913, Xavier de Bellevüe fait paraître un ouvrage sur l’histoire de ce territoire dans lequel il s’insurge contre l’extension du camp détruisant des sites archéologiques et patrimoniaux.
Au moment où l’agrandissement du Camp et du champ de tir de Coëtquidan occasionne la nouvelle expropriation de trois mille hectares de terrains, et va probablement entraîner la destruction des monuments druidiques ou gallo-romains, des chapelles, des croix, des châteaux et des manoirs existant sur ce territoire, il m’a semblé utile et bon de raconter et de conserver à la postérité l’historique et la description d’un passé qui va disparaître pour jamais. [...] Dix-neuf millions furent votés pour l’exécution de ce projet : dix millions devaient être employés à construire les casernes, et les neuf autres millions consacrés à l’achat, par expropriation, de trois mille hectares de terrains cultivés ou bâtis, sur lesquels on détruirait les châteaux, les villages, les métairies et les bois. On allait ainsi refaire un désert inculte de ce territoire, qui, mille ans auparavant, avait été défriché et mis en culture par les moines : l’extrême civilisation ramène à la barbarie. Avant qu’ils ne tombent sous le marteau des démolisseurs et sous la hache des modernes vandales, nous croyons devoir conserver au pieux souvenir des générations futures l’historique de ces monuments et de ces demeures, témoins de la foi et de l’existence de nos aïeux. [...]
Le marquis de Bellevüe, propriétaire en Augan et fin connaisseur de la région, établit dans cet ouvrage une nomenclature des familles nobles, châteaux, manoirs, chapelles et autres bâtiments voués à la destruction. Il s’agit à l’heure actuelle du seul travail historique concernant ce territoire tombé dans l’oubli. — BOURDE DE LA ROUGERIE, Henri, « Marquis de Bellevue. Paimpont. 2e édition revue et augmentée avec vues lithogravées. Paris, Champion, 1913.- Le camp de Coetquidan. Anciens monuments et anciennes seigneuries qui existaient sur son territoire. Paris, H. Champion, 1913. », Bibliothèque de l’école des chartes, Vol. 74 -n°1, 1913, p. 377-379, Voir en ligne. pp. 377-379 —
Le marquis de Bellevüe et les mégalithes du camp de Coëtquidan
Le premier chapitre est un inventaire des mégalithes du Camp de Coëtquidan dans lequel il dénombre trois dolmens ainsi que de nombreux sites qui n’ont depuis jamais été mentionnés.
La période celtique est représentée dans l’emprise du camp par les dolmens, ou roche aux fées de Roherman, de la Villemarqué et de Brambellé ; un galgal [cairn], des menhirs et des tumuli ou tombelles.
Xavier de Bellevüe se livre à un examen détaillé de l’allée couverte de Roherman, du dolmen de la Villemarqué, ainsi que de celui du Brambellé en Campénéac. Il indique aussi la présence de tumulus, menhirs et galgals détruits par les tirs d’obus à partir de 1911.
Au sommet, vers le Nord de celle des buttes du Bois-du-Loup, qui est appelée la « Grande-Bosse », existait autrefois un galgal important, formé d’un amas considérable de grosses pierres, et qui a été fouillé vers 1850.
Sur tout le territoire de Coëtquidan sont aussi beaucoup de tumuli ou tombelles. Quelques uns de ces monuments ont été fouillés, notamment en 1820 et en 1899 ; et on y a trouvé des ossements calcinés, du charbon, et des haches en bronze de petit format, dont il existait des spécimens au château du Bois-du-Loup. Actuellement, il serait difficile de découvrir ces tumulus tant le sol a été dévasté par les obus.
Le château de Trécesson
L’année 1913 est aussi celle de la parution d’un article sur le château de Trécesson en Campénéac. On y trouve une histoire du château ainsi qu’une étude sur ses légendes et notamment celle de la Mariée de Trécesson. — BELLEVÜE, Xavier de, « Château de Trécesson, histoire, seigneurs, légendes », Revue Morbihannaise, Vol. 17, 1913, p. 5-32. —