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Les dents de l’abbé

Des dinosaures au Bois de la Roche

Quand un habitant du Bois de la Roche découvre des dents de dinosaure dans son potager...

Une histoire rapportée par Joseph Boulé

Le Bois de La Roche est aujourd’hui un gros village situé sur la limite séparant les communes de Mauron et de Néant-sur-Yvel. Avant la Révolution, il est le siège du comté du Bois de La Roche où réside un sénéchal. Après la Révolution, le manoir du sénéchal appartient à la famille Orieulx de La Porte. Ange César Orieulx (1754-1830) est le grand-père maternel du Docteur Alphonse Guérin (1816-1895) 1. Le manoir est ensuite propriété de la famille Boulé. L’abbé Amand Boulé (1910-1999) 2, principal protagoniste de l’histoire qui suit est notamment l’auteur d’un opuscule sur le Bois de La Roche—  BOULÉ, abbé Armand, Un pays au passé prestigieux : le Bois-de-la-Roche, 1965, 23 p., Voir en ligne. —.

L’histoire suivante nous est parvenue grâce au témoignage de Joseph Boulé, qui l’a entendue de la bouche de son cousin éloigné, l’abbé Amand Boulé. Elle est parue dans la revue Souche en 2008—  BOULÉ, Joseph, « Les dents de l’abbé », Souche, Revue du Cegenceb, Mauron, Vol. 23 - 3e trimestre 2008, 2008, p. 9, Voir en ligne. —

Une découverte paléontologique au Bois de la Roche

L’abbé Amand Boulé - que les « Bois-de-La-Rochaises » appelaient, depuis leur enfance, « l’Amant » sans avoir aucune mauvaise pensée - habitait dans les années 1980, lors de sa retraite, sa vieille maison familiale, le manoir du sénéchal au Bois de La Roche. Âgé, il était aidé par une bonne dame qui poussa un jour le ménage à fond. Elle découvrit, derrière un meuble, de grosses dents qu’elle prit pour des dents de vache. Elle les jeta dans le jardin sans rien signaler.

Quelques années plus tard, l’abbé, admirant la pousse de ses légumes, aperçut des dents émergeant du sol. Intrigué par leurs dimensions, il les ramassa et demanda un avis à une personne compétente.

Ce sont des dents de dinosaures, Monsieur l’Abbé.

Tout en émoi, appuyé par ses concitoyens excités par les vestiges de dragons, l’abbé fit retourner son jardin au détriment des plantations. On en trouva quelques autres. Des fouilles sérieuses et de grands travaux allaient être entrepris. Le Bois de La Roche allait connaître une célébrité mondiale… Malheureusement la dame qui l’aidait à tenir sa maison se souvint de son geste.

L’enquête changea de direction. On découvrit que, lorsqu’il était adolescent, le docteur Alphonse Guérin s’intéressait à la paléontologie. Il collectionnait des ossements préhistoriques. Orphelin de père, il passait ses vacances chez son grand-père et avait laissé quelques dents au manoir du sénéchal. Le jardin n’avait pas été un « cimetière » de dinosaures… Mais où le jeune Alphonse s’était-il procuré ces dents ? La tentation de croire qu’Alphonse Guérin les avait trouvées sur le territoire du Bois de La Roche a travaillé durablement quelques esprits chauvins...

Rapporté par Joseph Boulé, le 7 juin 2008


Bibliographie

BOULÉ, abbé Armand, Un pays au passé prestigieux : le Bois-de-la-Roche, 1965, 23 p., Voir en ligne.

BOULÉ, Joseph, « Les dents de l’abbé », Souche, Revue du Cegenceb, Mauron, Vol. 23 - 3e trimestre 2008, 2008, p. 9, Voir en ligne.


↑ 1 • Alphonse Guérin, chirurgien dans les hôpitaux de Paris, participe aux recherches auxquelles s’adonne Pasteur. Il devient célèbre avec l’invention du pansement ouaté qui permet de soustraire les blessés à l’empoisonnement et à l’infection purulente. Il fut président de l’Académie de Médecine.

↑ 2 • L’abbé se fait appeler également Armand dans ses publications.