1760-1850
Moncuit de Boiscuillé, Pierre de
Un copropriétaire des Forges de Paimpont
Pierre de Moncuit de Boiscuillé est copropriétaire des Forges de Paimpont de 1801 à 1810, puis actionnaire de la Société des Forges de Paimpont de 1810 à 1841. Il est aussi propriétaire du Bois de la Moutte de 1824 à 1850.
Éléments biographiques
Pierre de Moncuit est né à Saint-Lô (Manche) le 19 mai 1760. En se mariant le 1er mars 1796 à Rennes avec Isidore de Ravenel (1779-1837) 1, il devient Moncuit de Bois Cuillé 2 et hérite de l’hôtel de Cuillé à Rennes ainsi que de propriétés à Gennes-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), commune voisine de Cuillé (Mayenne) 3. — FRATERNELLE, « Généalogie de Pierre de Moncuit de Boiscuillé », 2018, Voir en ligne. —
De leur union naissent deux enfants :
- Hippolyte de Moncuit (1798-1842) 4, maire de Plélan-le-Grand en 1833, mort en 1842 au château du Fresne en Néant-sur-Yvel (Morbihan).
- Frédéric de Moncuit (1799-1884) 5 maire de Rennes de 1853 à 1855.
Carrière politique
Sous l’Empire, Pierre de Moncuit de Boiscuillé est membre du grand collège électoral d’Ille-et-Vilaine. En 1811, il est l’un des deux députés de la ville de Rennes à assister au baptême du roi de Rome à Paris en compagnie du maire de Rennes. Il est créé baron d’Empire le 13 mars 1813, et obtient le titre de chevalier de la Légion d’honneur. Il est confirmé baron en 1821.
Pierre de Moncuit et les Forges de Paimpont
Le 30 octobre 1800 - 8 brumaire an 9 - Pierre de Moncuit de Boiscuillé est mentionné parmi les copropriétaires des Forges de Paimpont dans une délibération du conseil municipal de Paimpont.
« Le citoyen Moncuit avait enfin déclaré‚ que son intention était que les propriétaires dépendant des forges ne supportat qu’un tiers de la contribution assignée [...] »
Le 12 avril 1802, il est à nouveau cité comme copropriétaire 6. — 4U 27 1 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le 16 juin 1810 les copropriétaires des Forges de Paimpont - à cause de la minorité de quelques-uns des intéressés
- se répartissent les biens en leur possession au moyen de cent actions. Le 2 août 1810, Pierre de Moncuit devient légalement actionnaire de la Société des Forges de Paimpont par un jugement prononcé à Rennes.
La Dame Isidore Catherine Théodore de Ravenel Duboisteilleul et Mr. Pierre Moncuit son mari sont ainsi que Mr. [Baltazar Fréderic Théodore de Ravenel] Du Boisteilleul leur frère et beau-frère fondés pour huit centimes par franc ou huit actions.
Un acte de notoriété de 1813 atteste que Monsieur Pierre Moncuit, baron de l’empire, membre du collège électoral du département d’Ille-et-Vilaine et du conseil municipal de Rennes, et Dame Isidore Catherine Théodore De Ravenel du Boisteilleul, demeurant à leur hôtel de Cuillé à Rennes sont copropriétaires dans les forges et forêt de Paimpont
— 4E 21 27 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
En 1829, il répond en tant que maitre des Forges à Paimpont
à une enquête sur les fers commanditée par le Ministère du commerce et des manufactures. — MINISTÈRE DU COMMERCE ET DES MANUFACTURES, Enquête sur les fers, Paris, Imprimerie Royale, 1829, 368 p., Voir en ligne. p. 180 —
En tant qu’actionnaire des Forges, Pierre de Moncuit perçoit des d’intérêts de fonds
annuels.
En 1839, pour un capital de 25 000 fr, il perçoit 5% d’intérêts de fonds
annuels, répartis en deux paiements.
- 700 fr à M. le baron de Moncuit, le 15 décembre 1838 pour 14 000 fr de capital
- 550 fr à M. le baron de Moncuit, le 26 janvier 1839 pour 11 000 fr de capital
— ARCHIVES DU S.I.V.U. « FORGES ET MÉTALLURGIE EN BROCÉLIANDE », « Dossier 67 : Compte des recettes et dépenses des forges de Paimpont Du 1er juin 1838 au 1er juin 1839 », 1839, Voir en ligne. —
En 1840, il perçoit la même somme.
- 550 fr à M. le baron de Moncuit, le 26 juillet 1840 pour 11 000 fr de capital
- 700 fr à M. le baron de Moncuit, le 15 octobre 1840 pour 14 000 fr de capital
— ARCHIVES DU S.I.V.U. « FORGES ET MÉTALLURGIE EN BROCÉLIANDE », « Dossier 56 : Compte des recettes et dépenses des Forges de Paimpont du 1er juin 1840 au 1er juin 1841 », 1841, Voir en ligne. —
En tant qu’actionnaire des Forges, Pierre de Moncuit est également copropriétaire de la forêt de Montauban. À ce titre, il perçoit 1500 fr, pour un capital de 30 000 fr, le 28 octobre 1838.
Des membres de sa famille résidant aux Forges
Son neveu, M. de Moncuit et sa femme Mme de Breuilpont sont recensés en 1821 aux Forges de Paimpont : Enfants : D’Herval Sophie (nièce), Soquet Louis (neveu), Guérin fils. Domestiques : Danet Julien ; Legros Jeanne ; Rose.
— TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
En 1837, Pierre de Moncuit est mentionné dans le conseil de famille 7 créé pour trouver un subrogé-tuteur aux mineurs de feu Adolphe Marie Guillaume Le Riche, comte de Breuilpont, Chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur, lieutenant colonel de cavalerie en congé de réforme décédé au Pont du secret le 15 octobre dernier et de Dame Clotilde Olympe Le Saige de la Villebrune, savoir à Isidore Joseph Marie 5 ans, Emilie Alexandrine 3 ans et Paul Marie 2 ans.
— 4U 27 37 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
La vente des Forges en 1841
Pierre de Moncuit est actionnaire de la Société des Forges de Paimpont depuis 1810. En 1840, c’est son fils Hippolyte qui apparait comme représentant légal des actions familiales.
Monsieur Hippolyte de Moncuit de Cuillé stipulant et garantissant tant pour lui personnellement que pour tous les intéressés dans les huit actions de Moncuit d’autre part.
En compagnie des copropriétaires des Forges, il s’engage :
à terminer par une liquidation amiable l’instance de partage ou licitation des Forges de Paimpont, introduite par monsieur le Marquis d’Andigné, et actuellement pendante à la Cour Royale de Rennes ; et pour mettre fin le plus promptement possible au provisoire si ruineux pour la forge et pour les propriétaires.
En 1841, il apparait avec ses deux fils dans la liste des quarante-sept actionnaires de Forges lors de la vente par adjudication du tribunal de Montfort à Étienne de Formon.
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29° Monsieur Pierre baron de Moncuit de Cuillé, rentier, demeurant et domicilié à Paris, rue de la Michaudière.
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30° Monsieur Hippolyte de Moncuit de Cuillé, rentier, demeurant au chateau du Frêne, commune de Néant.
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31° Monsieur Frédéric de Moncuit de Cuillé, prop. demeurant à sa terre de la Gromillais, commune de Quebriac.
— Tribunal de Montfort, 3U 2 3036 (provisoire) - 23 août 1841 (abrégé) in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le Bois de la Moutte
Le 11 septembre 1824, Pierre de Moncuit de Cuillé achète le bois de la Moutte à M. Tétiot. Cette propriété lui rapporte une rente versée par les Forges, en raison de la présence de sites d’extraction du minerai de fer, ainsi que le produit de la vente de bois.
En 1838 elle lui rapporte 561,60 fr.
Payé à Mlle Hurot, à Mr le Baron de Moncuit, une année de la rente assise sur les minerais et l’étang de Paimpont, échue le 24 juin 1838 :
— ARCHIVES DU S.I.V.U. « FORGES ET MÉTALLURGIE EN BROCÉLIANDE », « Dossier 67 : Compte des recettes et dépenses des forges de Paimpont Du 1er juin 1838 au 1er juin 1839 », 1839, Voir en ligne. —
En 1840 elle lui rapporte 2731.625 fr répartis comme suit :
Payé à Made Hurot et à Mr le baron de Moncuit une année de la rente assise sur l’étang et les minerais de Paimpont : 561.40
393.75 [cordes] dans la Moutte pour Mr de Moncuit dont 5.75 faites à 6.30 et 388 à faire à 5.50 (1839 et 1840) : 2170.225
— ARCHIVES DU S.I.V.U. « FORGES ET MÉTALLURGIE EN BROCÉLIANDE », « Dossier 56 : Compte des recettes et dépenses des Forges de Paimpont du 1er juin 1840 au 1er juin 1841 », 1841, Voir en ligne. —
Les gardes de la Moutte
Le 14 décembre 1832, lors d’un jugement en audience publique, Jean Fiacre Chapon, garde de la Moutte pour Pierre de Moncuit, reçoit une commission de garde forestier : le Sieur Jean Fiacre Chapon a reçu de Monsieur de Moncuit, propriétaire du bois de la Moutte [...] une commission de garde [...]
. — 3U 2 3003 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le 28 novembre 1834, Jean Chapon garde du bois de la Moutte
reçoit une commission des co-propriétaires.
— 3U 2 3003 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Pierre de Moncuit conserve la propriété de la Moutte après la vente des Forges et de la forêt à Etienne de Formon en 1841.
Le 6 mai 1842 Fredéric de Moncuit, agissant pour son père, baron de Moncuit, a donné une commission de garde forestier et particulier du bois de la Moutte et de sa propriété du Bois Joly en Plélan au Sieur Godefroy Mahault, domicilié de Plélan.
— 3U 2 3005 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le 9 mai 1845, il fait engager Pierre Glot en tant que garde de la Moutte : Serment du Sieur Pierre Glot, ex-sergent au 35e régiment d’infanterie de ligne, demeurant à Treffendel suite à la commission donnée par le baron de Moncuit pour la surveillance de son bois nommé le bois de la Moutte ».
— 3U 2 3006 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le testament de 1846
Selon son testament du 17 août 1846 (Paris), Pierre de Moncuit possède en Paimpont :
La partie de la forêt de Brécilien, commune de Paimpont, dite la Moutte exploitée par le propriétaire. Ce bois fut acquis de Mr Tétiot par le décédé et son épouse De Ravenel de Boistilleul suivant acte du onze septembre 1824 et forme un acquêt de communauté [...] par acte du huit thermidor an IV, Pocquet notaire à Rennes, les époux De Moncuit se donnèrent réciproquement par premourant au survivant tout ce que possederait le prémourant en mobilier et acquêts plus l’usufruit des propres qu’il lesserait ; la naissance postérieure de deux enfants [...]
Ce bois divisé en vingt coupes réglées a produit depuis 1825 jusqu’à 1844.
Total : 165 ha 82 a 80 ca et 42069,09 francs, moins 9800,55 francs de baliveaux (le receveur divise la différence par 19 pour obtenir 1698,35 qu’il appelle le « revenu des bois en coupe », 2° plus 3000 francs pour les baliveaux et mille francs d’une carrière de 50 francs de revenu (là il divise par 20 pour obtenir 200 francs), d’où 1898,35 francs. Reçu : 934,50 francs. Le contrôleur fait un calcul différent en marge en estimant que le revenu annuel moyen des coupes est 2103,05 correspondant au vingtième, soit à payer 460,80 et non 379,80 francs. — 3Q 27 328 - 30 novembre 1850 - La Moutte in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
En décembre 1848, deux marchés concernant le redressement de la route n° 10, sont proposés au Conseil municipal de Paimpont par Étienne Formon d’une part, et le baron de Moncuit, propriétaire du bois de la Moutte d’autre part. — Délibération du conseil municipal de Paimpont du 31 décembre 1848 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. — C’est finalement M. de Moncuit qui remporte le marché et démolit 75/00/00 de taillis pour le chemin de Saint Méen-Plélan en 1849
— TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Pierre Moncuit de Boiscuillé meurt à Saint-Lô le 13 février 1850 à l’âge de 89 ans. — FRATERNELLE, « Généalogie de Pierre de Moncuit de Boiscuillé », 2018, Voir en ligne. —