1826-1886
Ramé, François-Alfred
Un pionnier de l’histoire des arts médiévaux
Alfred Ramé (1826-1886) est un pionnier de l’histoire des arts médiévaux en Bretagne. Auteur d’une soixantaine d’articles dans des revues savantes régionales et nationales, il est venu à de nombreuses reprises en Brocéliande pour y étudier et y dessiner le patrimoine médiéval de ses églises et châteaux.
Éléments biographiques
François Alfred Ramé nait le 12 décembre 1826, au domicile familial, 86 rue de la Grosse Horloge, à Rouen. Il est le deuxième 1 et dernier enfant de François Marie Ramé (1787-1868), négociant d’origine rennaise, et de Flore Louise Élisabeth Sénart (1794-1828). Dès 1828 et la mort de sa mère, il habite Rennes avec son père. — GOESTER BOUCLY, Catherine, « Généalogie d’Alfred Ramé », 2021, Voir en ligne. —
En 1845, il habite 59, rue d’Antrain à Rennes. — RAMÉ, Alfred, Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Rennes en 1844 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1845, Voir en ligne.p. 62 —
Alfred Ramé se marie avec Claire Boucly (1838-1919) le 1er juillet 1857 à Rennes 2. De leur union naissent sept enfants.
- Paul (1859-1859)
- Marie Adélaïde (1860-1860)
- Louise Anne Marie (1861-1940)
- Anne Eugénie Marie (1863-1945)
- Magdelaine Marie (1867-1937)
- Paul Louis Félix (1869-1880)
- Marie Anne (1879-1933)
Alfred Ramé décède le 13 octobre 1886 à son domicile parisien, 62 rue de Provence. Il est inhumé à Rennes, cimetière du Nord (section 8, rang 2, tombe 35). — FAMILLE RAMÉ, « Faire part de décès d’Alfred Ramé », 1886, Voir en ligne. —
Une carrière dans la magistrature
Après de brillantes études au Collège Royal de Rennes, Alfred Ramé obtient une licence de droit en 1848. Il poursuit son cursus à l’École Nationale d’Administration et suit parallèlement des cours à l’École des Chartes entre 1850 et 1853.— RENAULT, Christophe, « François-Alfred Ramé : 1826-1886 », in Abbaye de Beauport vue au XIXème siècle par Alfred Ramé, Association pour la Gestion et la Restauration de l’Abbaye de Beauport, sans date, p. 10-13. —
Dans un premier temps avocat à la cour de Rennes, il entame par la suite une carrière dans la magistrature. Il est nommé Substitut du procureur général de la cour de Rennes le 24 janvier 1863, puis Avocat général le 29 mai 1867 et enfin Procureur général en 1870.
C’est en tant que Procureur général , qu’il cosigne - le 19 juillet 1870 - un télégramme du Préfet d’Ille-et-Vilaine au gouvernement, assurant l’État français du soutien de la population du département dans la guerre contre la Prusse.
Le 5 janvier 1872, Alfred Ramé est nommé procureur-général près la cour d’appel de Toulouse, fonction dont il démissionne librement le 16 octobre 1873.— RAMÉ, Alfred, Procès-verbal de l’installation de M. Alfred Ramé procureur-général près la Cour d’Appel de Toulouse, Toulouse, Impr. de J. M. Douladoure, 1872. —
Nommé Conseiller à la cour de Paris le 6 juillet 1876, il devient Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 12 juillet 1884 rendu sur le rapport du Ministre de la Justice.— GOESTER BOUCLY, Catherine, « Généalogie d’Alfred Ramé », 2021, Voir en ligne. —
Un archéologue, archiviste et historien d’art
En parallèle de sa carrière dans la magistrature, Alfred Ramé mène un travail d’historien, d’archéologue et d’archiviste.
À partir du milieu des années 1840, il arpente la France, notamment la Bretagne, afin d’en connaitre intimement les sites patrimoniaux. Intéressé par de nombreux objets d’études, il parcourt les fonds d’archives, se rend sur les sites mégalithiques, suit le tracé présumé des voies romaines, visite églises, chapelles et châteaux médiévaux. Il revient de ses courses archéologiques
avec de nombreuses notes et dessins qui nourrissent ses réflexions et théories historiques.
Acteur du grand élan du 19e siècle de redécouverte du Moyen-Âge, il acquiert une renommée à l’échelle régionale et même nationale concernant le patrimoine breton et l’histoire des arts médiévaux. Ses très nombreuses publications et commentaires suscitent l’intérêt et parfois les hommages des plus grands médiévistes de son temps, tel Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) ou Arthur de La Borderie (1827-1901) 3 et nombre de ses confrères des sociétés savantes.
L’étude des carrelages anciens a pris, depuis quelques années, un vaste développement [...] pour amener définitivement les lumières sur cette intéressante question, un de nos confrères les plus distingués par l’esprit et l’instruction, M. Ramé, va entreprendre sur les carrelages une publication vraiment magnifique. Les planches que M. Ramé a bien voulu nous faire voir ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’exécution et de la finesse. Quant au texte, il y a déjà trop longtemps que M. Ramé a fait ses preuves pour qu’il soit besoin d’en parler.
Pionnier dans de nombreux domaines comme la numismatique bretonne 4, l’art des vitraux ou l’architecture religieuse médiévale, ses théories s’imposent comme des références durant toute sa carrière. Elles sont progressivement remises en cause par les nouvelles méthodes scientifiques des historiens du début du 20e siècle et tombent par la suite dans un certain oubli. — COURAJOD, Louis, « Leçons professées à l’Ecole du Louvre (1887-1896) », in Etat de l’opinion sur les sources de l’art roman et sur la période carolingienne, Vol. 1, Paris, Alphonse Picard et fils, 1899, Voir en ligne.p. 301 —
Une vie dans les sociétés savantes
Alfred Ramé a été un membre actif de nombreuses sociétés savantes durant toute sa vie. Membre fondateur de la Classe d’Archéologie de l’Association Bretonne en 1844 et de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine en 1845, il est aussi membre correspondant du Ministère de l’instruction publique pour les travaux historiques à partir de 1847 et membre de la Société française d’Archéologie à partir de 1853.
Infatigable orateur des réunions, assemblées et congrès de sociétés savantes, il occupe dans les bureaux de plusieurs de ces associations les fonctions de trésorier, de secrétaire, de vice-président ou de membre de commission.
Entre 1847 et 1885, il publie une soixantaine de communications, notices et études historiques et archéologiques dans les revues et bulletins de ces nombreuses sociétés savantes.
L’Association Bretonne
Alfred Ramé fait partie des vingt-six premiers membres de la Classe d’Archéologie de l’Association Bretonne fondée au Congrès de Rennes en 1844 5. Membre actif de l’association, il en est le trésorier, de 1844 6 à 1850, puis le secrétaire, charge dont il démissionne en 1857. RAMÉ, Alfred, Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Rennes en 1844 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1845, Voir en ligne.
M. de la Villemarqué, directeur de la Classe d’Archéologie, donne lecture d’une lettre par laquelle M. Alfred Ramé le charge de faire connaître qu’il ne lui est plus possible de remplir les fonctions de secrétaire qui lui avaient été confiées dans l’une des précédentes sessions, et propose de pourvoir à son remplacement. A cette occasion, M. de Blois rappelle les travaux et services de M. Ramé dans les premières années après la formation de la Classe d’Archéologie. L’assemblée arrête d’accepter la démission de M. Ramé.
En 1845, au second congrès de l’association qui se tient à Nantes, il intervient à propos de numismatique, d’héraldique et d’architecture médiévale.
- — BRUNE, abbé Marie-Joseph, KERDREL, M. de et RAMÉ, Alfred, « L’Architecture des monuments élevés en Bretagne pendant le moyen age offre-t-elle, dans l’ensemble ou dans les détails, des caractères qui soient propres à ce pays ? », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 31-40, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Note sur la datation de l’échiqueté de Dreux », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 46-48, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Mémoire sur les monnaies frappées en Bretagne », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 93-94, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Liste des Monuments de la Bretagne - dont la date est attestée par des monuments historiques », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 54-68, Voir en ligne. —
Ses trois principales communications au troisième congrès de l’Association Bretonne tenu à Quimper en 1846 se concentrent sur l’architecture religieuse médiévale en Bretagne.
- — RAMÉ, Alfred et POL DE COURCY, M., « Sur les anciens vitraux des églises de Bretagne - Communication faite au Congrès de Quimper de 1846 », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, I, 1849, p. 22-27, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Sur l’architecture du XVe siècle en Bretagne - Communication faite au Congrès de Quimper de 1846 », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, I, 1849, p. 60, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Sur l’influence de l’art anglais dans les églises de Bretagne - Communication faite au Congrès de Quimper de 1846 », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, I, 1849, p. 70, Voir en ligne. —
M. A. Ramé, écrivain et dessinateur tout à la fois, a enrichi ce premier cahier de plusieurs articles et de cinq lithographies. Les dessins représentent un vitrail du XIXe siècle, qui se voit dans l’abbaye de Saint-Méen [...]. M. Ramé s’attache avec un louable zèle à rechercher, décrire et dessiner les objets, meubles d’orfèvrerie, de broderie, de menuiserie, etc., qui peuvent se trouver encore dans les églises.
En 1849, il est l’un des fondateurs du Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, revue dans laquelle il participe à un article collectif.
- — RAMÉ, Alfred, BRUNE, abbé Marie-Joseph, LANGLOIS,, [et al.], « Rapport de la commission chargée d’étudier la statistique monumentale du département d’Ille-et-Vilaine », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, Vol. 1, 1849, p. 197-204, Voir en ligne. —
Nous félicitons MM. Aymar de Blois, Audren de Kerdrel, Alfred Ramé, Arthur de la Borderie, Pol de Courcy, Aurélien de Courson, Charles de Monneraye, Verdun, etc., d’avoir enfin entrepris pour la Bretagne une publication périodique d’un très grand intérêt. Les conversations, les discussions orales des Sociétés savantes s’envolent ; il est bon de les fixer par la presse, car les provinces seules peuvent nous révéler et nous faire connaitre d’une manière pertinente tout ce qu’elles possèdent. Un éloge particulier, que nous adresserons au « Bulletin Archéologique de l’Association bretonne », c’est qu’on y trouve des renseignements exclusivement propres à la Bretagne. Au lieu de faire de l’archéologie générale, ce qu’il faut réserver à Paris, le Bulletin breton reste dans son pays. Que chaque province en fasse autant, et nous connaitrons bientôt la France à fond.
Il est enfin l’auteur de deux articles parus dans la revue de l’association en 1857.
- — RAMÉ, Alfred, « Sur la restitution du plan de l’église de Lanleff », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, Vol. 6, 1857, p. 17, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Sur l’abbaye de Beauport », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, Vol. 6, 1857, p. 61, Voir en ligne. —
La Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine
En 1844, Alfred Ramé est avec l’abbé Brune et Aurélien de Courson l’un des fondateurs de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, émanation départementale de la Classe d’Archéologie de l’Association Bretonne. Il occupe la fonction de trésorier en 1845 et devient par la suite membre non résident de l’association. Il est l’auteur de deux articles publiés dans les Mémoires de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine dont un à titre posthume.
- — RAMÉ, Alfred, « Sur le pourpoint de Charles de Blois », Mémoires de la Société Archéologique d’ Ille-et-Vilaine, III, 1851, p. 251. —
- — RAMÉ, Alfred, « Armoiries des corporations et corps de métiers des principales villes de Bretagne », Mémoires de la Société Archéologique d’ Ille-et-Vilaine, XLII, 1913, p. 1-70, Voir en ligne. —
En 1912, sa veuve lègue à la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine ses notes et dessins concernant la Bretagne.
Mme Ramé a bien voulu offrir, en juillet dernier, à la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, toutes les notes recueillies par Mr Ramé, son mari, ancien Conseiller à la cour d’Appel de Paris, et tous les dessins relevés par lui et concernant principalement la Bretagne. Ces documents constituent, pour la Société, des archives d’une valeur inappréciable, que les érudits pourront consulter au Musée Archéologique de Rennes.
Le 10 juillet 1912, la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine lègue ses notes et dessins au Musée Archéologique de Rennes. — BANÉAT, Paul, « Catalogue des pièces données à la Société Archéologique par Mme Alfred Ramé », Mémoires de la Société Archéologique d’ Ille-et-Vilaine, XLII, 1913, p. 71-74, Voir en ligne. —
Le fonds est par la suite réparti entre le Musée archéologique de Rennes, aujourd’hui Musée de Bretagne, qui obtient la grande majorité des dessins - environ deux mille sept cents dessins, lithographies, gravures et photographies - et les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine qui possèdent l’essentiel de ses notes et croquis. — MONTIER, Marie-Laure, Le fonds François Alfred Ramé au Musée de Bretagne, Mémoire de maitrise, Université de Haute-Bretagne, 1984. —
Le Comité des travaux historiques et scientifiques
Entre 1847 et 1854, il est correspondant du Ministère de l’instruction publique pour les travaux historiques.
En 1882 et 1883, il occupe la fonction de vice-président du Comité des travaux historiques et scientifiques. Entre 1879 et 1883, il publie quatre articles dans le Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques.
- — RAMÉ, Alfred, « Rapport sur la démolition de l’église de Guignen. (Séance du 17 novembre 1879.) », Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1879. —
- — RAMÉ, Alfred, « De l’État de nos connaissances sur l’architecture carolingienne », Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1882, p. 151. —
- — RAMÉ, Alfred, « Rapport sur le cartulaire de Landevenec », Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, Vol. 4, 1883. —
- — RAMÉ, Alfred, Notes sur le sceau de Thomas James, évêque de Léon et de Dol sur l’origine de Michel Columbe et sur le tombeau de Guillaume Gueguen, évêque de Nantes, Paris, Imprimerie Nationale, 1883, (« Extrait du" Bulletin des Travaux Historiques" »), Voir en ligne. —
La Société française d’Archéologie
Membre de la Société Française d’Archéologie à partir de 1853, il devient secrétaire de l’association en 1854. En 1856, il est Inspecteur divisionnaire des Monuments de Bretagne, charge dont il démissionne en 1863. — SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ARCHÉOLOGIE, « Chronique », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, Vol. 31, 1863, p. 312, Voir en ligne. —
Entre 1853 et 1885, il publie cinq articles dans le Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie 7.
- — RAMÉ, Alfred, « Note sur quelques épis en terre cuite des XIIIe et XIVe siècles », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, XIX, 1853, p. 480-487, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Notes sur quelques châteaux de l’Alsace », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, XXI, 1855, p. 185-250, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Dissertation sur quelques édifices d’Orléans présumés carolingiens », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, Vol. 26, 1860, p. 37-100 ; 232-261, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « De l’interprétation des armoiries dans les vitres d’églises », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, VIII, 1880, p. 295-297, Voir en ligne. —
- — RAMÉ, Alfred, « Observations sur le vitrail de la crucifixion à la cathédrale de Poitiers », Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie, Vol. 51, 1885, p. 365-378, Voir en ligne. —
La Société nationale des antiquaires de France
En 1883, Alfred Ramé est élu membre résident de la Société nationale des antiquaires de France 8. En 1885, il publie un article dans les Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France.
- — RAMÉ, Alfred, « Observations sur le monument de Mellebaude à Poitiers », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, XLV, 1885, p. 24, Voir en ligne. —
Parutions dans d’autres revues savantes
Alfred Ramé est l’auteur de cinq ouvrages d’Histoire parus entre 1851 et 1867.
Il contribue par ailleurs à de nombreuses revues d’Histoire et d’archéologie. Il est l’auteur d’une vingtaine d’articles parus principalement dans Mélanges d’histoire et d’archéologie Bretonnes, revue fondée par Arthur de la Borderie en 1855, dans la Revue des Sociétés Savantes et dans la Revue Archéologique. Une dizaine de ses articles sont aussi parus dans d’autres revues savantes (Voir bibliographie).
Alfred Ramé et Brocéliande
Propriétaire du manoir du Bois-Marquer en Iffendic, Alfred Ramé entretient des rapports assidus avec la région de Brocéliande.
Expert en architecture médiévale - châteaux, chapelles, églises - il entreprend des excursions archéologiques sur les principaux sites des communes du massif forestier de Paimpont.
- 1843 - Château de Comper en Concoret,
- 1844 - Abbaye de Saint-Méen,
- 1845 - Abbayes de Saint-Jacques de Montfort et de Saint-Méen,
- 1847 - Iffendic et abbaye de Saint-Méen pour y étudier le grand vitrail de l’église abbatiale,
- 1864 - Église de Maxent, abbaye de Paimpont et château de Comper.
Alfred Ramé revient de ses nombreuses excursions dans la région de Brocéliande avec des notes, croquis et dessins. L’immense majorité de ces études porte sur l’architecture des châteaux-forts, sur les éléments romans et gothiques des églises ainsi que sur l’art religieux médiéval : statuaire, vitraux, croix, pierres tombales, reliquaires.
Fort de ses études in situ, Alfred Ramé illustre ses théories sur l’art médiéval d’exemples du patrimoine de la région de Brocéliande.
Fortifications et châteaux-forts de Brocéliande
Alfred Ramé manifeste de l’intérêt pour les fortifications médiévales dès les années 1840. Dans un premier essai de datation de l’architecture médiévale bretonne daté de 1844, il évoque les châteaux de Montfort et Comper. — RAMÉ, Alfred, « Liste des Monuments de la Bretagne - dont la date est attestée par des monuments historiques », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 54-68, Voir en ligne. p. 62 —
Entre 1843 et 1864, il visite les principales fortifications de la région de Brocéliande - Comper en Concoret, Montfort, Boutavent en Iffendic, Le premier château du Bois-de-la-Roche en Mauron - et en revient avec de nombreuses notes, dessins et plans.
Le château de Comper en Concoret
Alfred Ramé est venu à deux reprises au château de Comper. Un dessin daté de 1843 en montre l’entrée ruinée, surmontée de détails de chapiteaux et colonnes.
En 1855, il publie un article consacré à une lettre inédite d’Henri IV relative au siège du château de Comper par le maréchal d’Aumont.
On sait comment la folle passion du maréchal d’Aumont et de Saint-Luc, pour la belle comtesse de Laval, conduisit les deux généraux de l’armée royale en Bretagne à mettre, dans l’été de 1595, le siège devant le château de Comper, misérable bicoque située sur les limites de la forêt de Paimpont.
En septembre 1864, Alfred Ramé se rend pour la deuxième fois au château de Comper et en revient avec quatre dessins annotés.
- un dessin du corps de logis du château de Comper
- un dessin de l’entrée du château de Comper
- un dessin d’une porte du logis et de la clé de voûte armoriée de l’oratoire Saint-Marc
- un dessin de la colonnade de l’oratoire Saint-Marc de Comper avec des annotations sur le château
- Il a enfin laissé un plan non daté du château et de son environnement proche.
Le château de Boutavent en Iffendic
Alfred Ramé est l’auteur d’un plan non daté du site de Boutavent.
Le plan du château de Saint-Guinel en Mauron
Alfred Ramé est l’auteur d’un plan du premier château du Bois-de-la-Roche situé à Saint-Guinel en Mauron, annoté comme suit : Saint Guinel / Vieu (sic) chateau (sic) / Laudas / Laboeure
Les anciennes fortifications de Montfort
En 1844, Alfred Ramé mentionne dans la Liste des Monuments de la Bretagne, la restauration du château de Montfort en 1376 par Raoul de Montfort.— RAMÉ, Alfred, « Liste des Monuments de la Bretagne - dont la date est attestée par des monuments historiques », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 54-68, Voir en ligne. p. 62 —
Il se rend à plusieurs reprises à Montfort pour y étudier les vestiges des fortifications médiévales. Il est l’auteur de deux dessins et d’un plan de la tour du Papegault, de deux vues de la Porte Saint-Nicolas ainsi que d’un plan d’ensemble des anciennes fortifications de la cité des Gaël-Montfort.
- une vue esquissée de la tour du Papegault
- un dessin de la tour du Papegault
- un plan du rez-de-chaussée et des étages de la tour du Papegault, alors maison d’arrêt de Montfort 9.
- une vue de la façade nord de l’ancienne porte Saint-Nicolas
- un dessin de la façade sud de la porte Saint-Nicolas
- un plan de l’ancien château de Montfort
Le plan de la motte Salomon du Gué en Plélan
Le 8 décembre 1859, Alfred Ramé achète pour deux francs une copie du plan cadastral de 1823 du village du Gué en Plélan-le-Grand.
Églises de Brocéliande
Alfred Ramé porte un intérêt constant à l’architecture religieuse et à la question de la datation des styles roman et gothique. Entre 1844 et 1848, il entreprend des visites aux églises d’Iffendic, Maxent, Montfort, Paimpont et Saint-Méen dont il revient avec de nombreux dessins d’études.
En 1845, il évoque les églises abbatiales de Montfort et Paimpont dans un essai d’inventaire d’architecture médiévale bretonne. En 1846, il fait état de l’ancienne église de Maxent et l’église abbatiale de Saint-Méen dans un inventaire des monuments d’Ille-et-Vilaine.— RAMÉ, Alfred, « Liste des Monuments de la Bretagne - dont la date est attestée par des monuments historiques », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 54-68, Voir en ligne. —
L’église d’Iffendic
Propriétaire du Manoir du Bois-Marquer en Iffendic, Alfred Ramé a laissé une vue de l’église d’Iffendic et un dessin des chapiteaux d’une de ses chapelles.
- une vue du bourg d’Iffendic vers l’est datée de 1847, dans laquelle le massif occidental de l’église paroissiale Saint-Eloi se profile entre les habitations dominées par le clocher
- un dessin des chapiteaux de la chapelle du Breil dans l’église d’Iffendic
L’ancienne église de Maxent
En 1846, Alfred Ramé intervient au Congrès de Saint-Brieuc de l’Association Bretonne sur l’architecture religieuse d’époque romane en Ille-et-Vilaine. Il y évoque le problème de la datation de certains éléments architecturaux de l’église de Maxent.
L’église de Maxent appartiendrait en partie à la même époque que les précédentes, si son abside remontait, comme M. Vatar le donne à entendre, à l’époque de Salomon, c’est-à-dire à la fondation même du prieuré en 869. MM. Langlois et Ramé regardent également cette partie comme appartenant à l’époque romane, en faisant remarquer que l’appareil, très-irrégulier et très-négligé, ne permet guère de la considérer comme plus ancienne que le XIe siècle. Au reste, toute cette construction est tellement barbare et si peu caractérisée, que M. Brune n’y voit rien que l’on puisse croire antérieur au XVIe siècle.
En 1864, il se rend à Maxent, examine l’église, en donne deux croquis, un plan, ainsi qu’une note, précieux témoins de son état avant sa démolition datée de 1893.
- un plan du chœur de l’ancienne église de Maxent
- un dessin de la cuve baptismale avec au verso une vue extérieure de l’église
- un dessin d’une statue de la Sainte-Trinité aujourd’hui disparue avec l’inscription manuscrite
Ceci doit être la Trinité / jadis à Maxent
, avec au verso le porche de l’église
L’abbaye Saint-Jacques de Montfort
En 1845, Alfred Ramé mentionne l’église Saint-Jacques de Montfort dans l’un des premiers essais de datation des monuments historiques bretons.
1332. — Mort de Raoul le Molnier, abbé de Saint Jacques de Montfort, qui termina la restauration de l’église commencée par son prédécesseur. La façade actuelle appartient à cette construction. L’église ne fut consacrée qu’en 1428, par Guillaume de Montfort, évêque de Saint-Malo.
Son plus ancien dessin de l’abbaye Saint-Jacques de Montfort est daté de la même année.
- dessin d’un chapiteau de l’église Saint-Jacques avec pour inscriptions
Montfort / Montfort abb_ 1845
En 1846, dans une intervention au Congrès de Saint-Brieuc de l’Association Bretonne il revient sur la datation de la façade de l’église Saint-Jacques de Montfort.
Outre les parties des édifices précédents qui n’ont été terminées qu’au XIVe siècle, il y a quelques monuments peu nombreux, il est vrai, qui appartiennent entièrement à cette époque ; le grand porche de la cathédrale de Dol, la façade de l’abbaye de Montfort, reconstruite par l’abbé Raoul le Molnier, mort en 1332, sont les plus importants.
L’église abbatiale de Paimpont
En 1845, Alfred Ramé mentionne l’église abbatiale Notre-Dame de Paimpont.
1273. - Fondation de l’abbaye de Paimpont (Ille-et-Vilaine), par le sire de Loudéac [Lohéac]. - C’est à cette époque qu’appartient l’église actuelle (Albert-le-Grand).
L’archéologue s’est rendu à plusieurs reprises à l’abbaye de Paimpont et en a ramené douze dessins non datés représentant des éléments architecturaux ou des sculptures de l’église 10.
Il y a notamment réalisé trois dessins et une gravure du portail occidental et de sa sculpture de la vierge à l’enfant.
Il est aussi l’auteur d’un dessin du chevet et des fenêtres ogivales de l’église abbatiale.
Il s’est enfin intéressé aux statues de saint Judicaël et saint Méen desquelles il a laissé cinq dessins, trois dessins des statues de plain-pied ainsi que deux croquis relatifs à la représentation sculptée de l’abbé Olivier Guiho (crosse et blason).
L’église abbatiale de Saint-Méen
Alfred Ramé est venu à l’église abbatiale de Saint-Méen en 1844, 1845, 1847 et 1848. Il a produit une quarantaine de dessins à ces occasions. Une quinzaine d’entre-eux représentent des éléments architecturaux : vues extérieures, voûtes, chapiteaux, fenêtres.
L’intérêt d’Alfred Ramé pour l’architecture de l’église abbatiale est sensible dans plusieurs de ses articles et interventions aux séances de l’Association Bretonne entre 1844 et 1847.
En 1844, il évoque pour la première fois les particularités de l’église de Saint-Méen au cours d’une séance du congrès de Nantes de l’Association Bretonne. — BRUNE, abbé Marie-Joseph, KERDREL, M. de et RAMÉ, Alfred, « L’Architecture des monuments élevés en Bretagne pendant le moyen age offre-t-elle, dans l’ensemble ou dans les détails, des caractères qui soient propres à ce pays ? », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 31-40, Voir en ligne. p. 35 —
C’est principalement dans son rapport de 1846 sur l’architecture religieuse romane et ogivale d’Ille-et-Vilaine qu’il se réfère à l’église abbatiale de Saint-Méen. La question de la datation de certaines parties de cet édifice intéresse particulièrement les membres de la Commission chargée d’étudier la statistique monumentale du département d’Ille-et-Vilaine. Les nombreux dessins d’études d’Alfred Ramé viennent nourrir sa propre réflexion sur l’évolution de l’art gothique dans le département et opère des liens forts avec le texte de l’article. — RAMÉ, Alfred, BRUNE, abbé Marie-Joseph, LANGLOIS,, [et al.], « Rapport de la commission chargée d’étudier la statistique monumentale du département d’Ille-et-Vilaine », Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne, Vol. 1, 1849, p. 197-204, Voir en ligne. —
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Pour fixer d’une manière précise la date des édifices construits dans ce système, il faudrait d’abord savoir à quelle époque le petit appareil cubique accompagné de briques cesse d’être employé dans nos contrées : c’est là une question qui a besoin d’être étudiée, quelque difficile qu’elle soit à résoudre, à cause de la rareté des monuments. Cet appareil se retrouve encore dans les restes de la nef de l’abbaye de St-Méen qui, suivant une remarque très-juste de M. Brune, pourrait bien être le dernier fragment de construction d’Hélocar sous Louis-le-Débonnaire, vers 816.
— Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
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La tour centrale offre les caractères de la fin du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe.— Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
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Pour la période ogivale, il faut noter la suppression de l’abside fréquente dès le XIIe siècle, même dans les édifices les plus considérables, à Dol, par exemple, à St-Malo, à St-Méen, etc.— Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
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Les restes de l’abbaye de St-Méen offrent, sur une échelle moins importante, un assez bon type du style ogival dans son plus beau développement — Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
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M. Langlois fait observer que la forme des moulures, particulièrement dans cette fenêtre du transept, annoncerait plutôt le milieu du XIVe siècle. — Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
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Les deux abbayes de Redon et de St-Méen, présentent de nombreux exemples de l’entrecroisement des meneaux dont l’usage, à une époque aussi ancienne, parait propre à la Bretagne.— Ramé, Alfred ; Brune, abbé (1849) op. cit. p. —
Son dernier dessin, daté de 1848, montre l’intérêt persistant d’Alfred Ramé pour l’église de Saint-Méen.
Le vitrail du Jugement dernier de l’église de Saint-Méen
Le motif héraldique de l’échiqueté de Dreux sur le grand vitrail
En 1845, Alfred Ramé expose à l’Association Bretonne réunie en congrès à Nantes, une argumentation sur la datation du motif héraldique de l’échiqueté de Dreux porté par les ducs de Bretagne au cours des 13e et 14e siècles. Il y défend la thèse selon laquelle ce motif a été remplacé par l’hermine pleine avant la fin du règne du duc Jean III 11 et propose de l’utiliser pour dater les pièces de monnaies ducales et les vitraux. — RAMÉ, Alfred, « Note sur la datation de l’échiqueté de Dreux », in Association Bretonne - Classe d’Archéologie - Congrès tenu à Nantes en 1845 - Procès Verbaux, Rennes, Imprimerie d’Amb. Jausions, 1846, p. 46-48, Voir en ligne. —
En 1846, il revient sur la question de la datation de l’échiqueté de Dreux dans un article sur les monnaies bretonnes. — RAMÉ, Alfred, « Fragments sur l’histoire monétaire de Bretagne », Revue numismatique, 1846, p. 134-148, Voir en ligne. —
Alfred Ramé se rend à l’abbaye de Saint-Méen en 1847 afin d’y étudier les vestiges médiévaux du grand vitrail de l’église abbatiale. Le 20 septembre 1847, il présente ses découvertes et analyses aux membres de l’Association Bretonne réunis en congrès à Quimper.
Au transept méridional de l’église de l’abbaye de Saint-Méen (Ille-et-Vilaine), existe une très-grande fenêtre dont le tympan, malgré de graves mutilations, a conservé le grand tableau du jugement dernier : les diverses scènes se déroulent dans des nombreuses roses à six lobes comprises entre l’entrecroisement des meneaux ; des anges sonnant l’olifant sont inscrits dans les angles ; la partie inférieure était remplie par une mosaïque aujourd’hui détruite. Au sommet se trouve, comme preuve irrécusable que ces vitraux sont au moins antérieurs au premier quart du XIVe siècle, l’écu de Bretagne écartelé des armes de Dreux, et, suivant la chronique de Saint-Brieuc, l’échiqueté de Dreux fut abandonné par Jean III, en 1322 : « Quandò factus est dux, noluit portare arma Drocensis comitatûs, sed et ipsa reliquit, et plana arma Britanniæ, id est erminas planas, sumpsit. 12 » D’autres caractères, tirés des procédés mêmes employés pour dessiner, colorer et assembler les pièces de verre, portent M. Ramé à reculer ce vitrail jusque dans le XIIIe siècle.
L’étude dessinée du grand vitrail
Convaincu de son ancienneté, Alfred Ramé entreprend une étude du motif central du grand vitrail de l’église de Saint-Méen consacré au Jugement Dernier. Six croquis et dessins datés de 1847 y sont consacrés (voir l’intégralité dans le portfolio).
La gravure du grand vitrail de l’église de Saint-Méen réalisée par Alfred Ramé est publiée dans le premier volume du Bulletin Archéologique de l’Association Bretonne.
Nous donnons dans notre première livraison un fragment de cette verrière : c’est une scène représentant saint Pierre tirant d’un lieu de supplices, figuré par la gueule du démon, des âmes qu’il va conduire vers le souverain juge ; il y aurait de nombreuses et importantes remarques à faire, au point de vue iconographique, sur cette représentation que l’on rencontre assez rarement. Nous nous bornons ici à faire remarquer que la reproduction des vitraux du XIIIe siècle par la lithographie est toujours incomplète, puisque c’est dans la richesse et l’harmonie des teintes que consiste leur principal mérite. A Saint-Méen, les personnages se détachent dans chaque rosace alternativement sur un fond bleu et sur un fond rouge. Le saint Pierre de notre planche est vêtu d’une tunique jaune sur laquelle est jeté un manteau bleu ; le dragon est vert ; le fond écarlate fait vivement ressortir les feuillages blanchâtres qui s’épanouissent dans chacun des lobes de la rose ; les plombs, qui dessinent exactement tous les contours, rehaussent par des lignes vigoureuses et sombres l’éclat et la transparence des parties vitrées.
Cette étude d’Alfred Ramé a été l’objet de plusieurs commentaires parmi lesquels un article de l’abbé Brune daté de 1850 13 et une publication de Paul Banéat datée de 1929.— BRUNE, abbé Marie-Joseph, « Etude des vitraux peints existant dans le département d’Ille-et-Vilaine », Congrès scientifique de France, Vol. 16, 1850, p. 81-92, Voir en ligne.p. 83 —
Ossuaires et croix de cimetières de Brocéliande
Les ossuaires d’Iffendic
En septembre 1847, Alfred Ramé intervient au cours d’une séance de l’Association Bretonne consacrée aux ossuaires de Bretagne et à leur datation. Il mentionne l’existence de deux ossuaires médiévaux détruits sur la commune d’Iffendic.
Encore bien que, à la connaissance de M. Ramé, on trouvât, il y a quelques années, dans la paroisse d’Iffendic, département d’Ille-et-Vilaine, arrondissement de Montfort, deux de ces ossuaires aussi détruits et qui, eu égard à certains caractères , pouvaient être rapportés au XVe siècle.
Réagissant aux propos de ses confrères sur certains types de calvaires bretons, Alfred Ramé évoque la croix de cimetière de La Nouaye près d’Iffendic - croix dont il a laissé sept dessins. Il propose de voir dans les croix de cimetières une déclinaison d’un culte des morts médiéval en lien avec les ossuaires.
La question des ossuaires étant épuisée, M. Ramé revient à celle des calvaires de cimetières qui, par leur position et leur destination, semblent avoir quelques rapports avec les ossuaires. 14
La croix dite de l’abbaye de Saint-Méen
Alfred Ramé a laissé deux dessins non datés d’une croix de cimetière en pierre du 15e siècle dite Croix de l’Abbaye de Saint-Méen. Cette croix classée Monument Historique en 1908 repose sur un soubassement quadrangulaire orné de fleurons, surmontant le Christ et à ses pieds, la Vierge et saint Jean.
La croix des Thélandais en Plélan
En 1843, Alfred Ramé décrypte pour le dictionnaire Ogée-Marteville l’inscription gravée de la Croix des Thélandais à Plélan-le-Grand. Il y signale l’inexactitude possible de sa traduction due au manque de lisibilité de l’inscription.
« l’an mil VCCLX et six (1566), un vendredi au matin, Thomas Dannet fist meptre ceste (croix) au Pont-Garin, le VIIII (9ème) jor de juin, pour dire le vray, fut amené du Coldin, par les Thélandais ».
Pierres tombales et reliquaires
Le fonds Alfred Ramé du Musée de Bretagne contient de nombreux dessins de sépultures et pierres tombales parmi lesquels une vingtaine provient des églises abbatiales de Saint-Jacques de Montfort et de Saint-Méen. La grand majorité comportent des motifs héraldiques ou des inscriptions lapidaires qui intéressent au plus haut point l’archéologue.
Les blasons apportés sur les monuments ont une réelle importance archéologique pour la détermination de l’âge des édifices, et peuvent suppléer au silence des textes quand la notoriété des personnages dont ils rappellent le souvenir leur a permis de laisser une trace dans l’histoire.
Trois pierres tombales de l’église Saint-Jacques de Montfort
Alfred Ramé a dessiné trois sépultures du 14e siècle de l’église Saint-Jacques de Montfort.
Son dessin comporte des annotations permettant d’identifier ces pierres tombales : Raoul de Montfort † 1314 ; de Saint-Brieuc de Mauron ; Thomas de Quebriac
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Raoul de Montfort † 1314
— Il s’agit de Raoul VI de Montfort (1299-1314) dont la tombe est ornée d’une épée en pal la pointe en bas, accostée de deux écussons et surmontée de ses armes : une croix gringolée. (à gauche)
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de Saint-Brieuc de Mauron
Il s’agit très vraisemblablement de la tombe de Guillaume de Saint-Brieuc, écuyer dans une montre de 1356, enterré dans l’abbaye de Saint-Jacques de Montfort. Sa sépulture est reconnaissable au blason de la famille de Saint-Brieuc et du Guern de Talensac qui porteD’azur au dextrochère mouvant du côté senestre, tenant une fleur de lis d’or.
(Au milieu)
Thomas de Quebriac
(1270-1322) dont la tombe est reconnaissable à son blasondeux fasces surmontées d’un chef bastillé, et une bande brochante.
(à droite)
Une pierre tombale de l’hôpital Saint-Lazare de Montfort
Alfred Ramé a laissé deux dessins non datés d’une pierre tombale de l’Hôpital Saint-Lazare de Montfort.
Cette pierre tombale du 13e ou 14e siècle représente une femme sous un arc trilobé, entourée de l’inscription suivante Ci : est : Estaice : la : Testue : en : paradis : seil : recueu : lasme : de le : e : mise ou : reigne : de : clarté.
— BANÉAT, Paul, Le Département d’Ille-et-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, Vol. 2, Rééd. 1973, Paris, Librairie Guénégaud, 1928.
[page 453] —
Pierres tombales de Saint-Méen
Alfred Ramé a reproduit sept pierres tombales de l’église de Saint-Méen 15, dessinées au cours de ses deux premières visites en 1844 et 1845.
- Un dessin d’une pierre tombale avec pour inscriptions :
St Méen / St Méen 1844
- Un dessin de la pierre tombale d’un évêque avec pour inscriptions
St Méen / St Méen 1844
Une pierre tombale à gauche du dessin : s’agit-il de la pierre tombale de Robert de Coetlogon, abbé de Saint-Méen (1443-1492), dont les armoiries pourraient correspondre ; De gueules à trois écussons d’argent chargés chacun de trois mouchetures d’hermine de sable.
surmonté d’un lambel.
Un motif héraldique avec annotations à droite du dessin : Cornullier d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une hermine d’argent.
Il s’agit du blason de la famille Cornullier dont un des membres, Pierre III Cornullier a été abbé de Saint-Méen (1602-1639) et évêque de Rennes (1619-1639).
- Un dessin de deux pierres tombales de l’église de Saint-Méen avec pour inscriptions
St Méen 1845 ; Verso : St Méen
La pierre tombale à gauche du dessin est vraisemblablement celle de Jean IV d’Espinay, abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Méen (1592-1604) qui porte : D’argent, au lion rampant coupé de gueule et de sinople, armé, couronné, et lampassé d’or.
La pierre tombale à droite du dessin est celle de Pierre III Cornullier dont Alfred Ramé a dessiné les armoiries à Saint-Méen en 1844.
- Un dessin de la pierre tombale d’un évêque avec pour inscriptions
St Méen / St Méen 1845
- Un dessin de deux pierres tombales avec pour inscriptions
St Méen 1845 ; Verso : St Méen
La pierre tombale à droite du dessin est celle de Gilles Le Bon, prieur de Saint-Méen mort en 1633.
ICY GIST LE CORPS DE F. GILLES LE BON PRIEUR ET OUVRIER 16 DE S. M. QUI FONDA. 2 OBITS A LA MAISON L’UN AU JOUR S. GI. ET L’AUTRE LE JOUR SUIVANT. 1633.
Deux gisants de l’église de Saint-Méen
- dessin de la pierre tombale d’un homme avec pour inscriptions :
St Meen (sic) / St Meen (sic) 1847
- dessin de la pierre tombale d’une femme avec pour inscriptions :
St Meen (sic) Verso : Pierre tombale ?
Le tombeau de saint Méen
Alfred Ramé a laissé deux dessins du tombeau de saint Méen situé dans le transept de l’église abbatiale.
Nous ne parlons pas des prétendus tombeaux de Saint-Méen : l’un est un cercueil de granit qu’on respecte si peu qu’il sert de réservoir aux eaux pluviales ; l’autre est une tombe-arcade du XIIIème ou XIVème siècle, ornée de jolies arcatures et d’élégantes colonnettes, mais ne présentant qu’une crosse sans aucune inscription.
- dessin du tombeau de saint Méen avec pour inscriptions
St Méen / St Méen 1845
- dessin du tombeau de saint Méen avec pour inscriptions
St Méen / TOMBEAU DE ST MEEN, TRANSFERE EN 1771 / REPARE EN 1816 (manuscrit)
Les reliquaires de l’église de Saint-Méen
Alfred Ramé a laissé cinq dessins des reliquaires de l’église de Saint-Méen.
- un dessin de la châsse reliquaire de saint Méen
- un estampage de la châsse reliquaire de saint Méen
- un dessin de 1847 des détails d’un reliquaire avec pour inscriptions
St Méen / St Méen 1847
- deux dessins pouvant être interprétés comme des détails d’une châsse reliquaire ?
La bague mérovingienne de Gaël
En 1867, il mentionne au Comité des travaux historiques et scientifiques la découverte d’une bague mérovingienne à Gaël.
Anneau garni de trois filets granulés, encadrant deux rubans plissés, s’ajustant à un châton plat, en losange, garni d’un émail cloisonné, opaque, bordé par un filigrane tordu et un filet granulé. Le fond de l’émail manque et il n’en reste plus que six petits disques, quatre rouges et deux bleus. Or. Trouvé à Gaël (Ille-et-Vilaine), en 1854. — M. Alfred Ramé, Rennes.
Le Chêne au Vendeur et autres curiosités du bois de Montfort
Vers 1874, Alfred Ramé parcourt le bois de Coulon près de Montfort et prend note de tout ce qui attire son attention.
Il y mentionne deux fontaines, la fontaine de Ranragot (aujourd’hui l’Anragot) et celle des sept fouteaux (hêtres) aujourd’hui disparue.
Fontaine de Ranragon (Ranragot ?)
Au pignon d’une maison dans un petit pré
Ne tarit jamais
A cependant manqué d’eau un instant en 1874
Fontaine des 7 fouteaux
en face Lanière
dans le bois de Montfort.
Il dessine le Chêne au Vendeur en Montfort en assortissant son croquis de quelques notes descriptives.
Chêne au Vendeur
Tronçon d’écorce brûlé de 2 m de diamètre sur 0,70 d’épaisseur.
Environ 4 m d’épaisseur.
Environ 4 m de hauteur, a une branche encore en végétation.Dans un bouquet de sapins au sud du bois de Montfort.