Asseline, Louis
Asseline, Louis (1617-1674) : Premier prieur-recteur génovéfain de l’abbaye Notre-Dame-de-Paimpont de 1649 à 1654 - Prieur de Saint-Jean-de-la-Lande en Bruc, dépendance de l’abbaye de Paimpont en 1650
Louis Asseline nait en 1617. Ce génovéfain est membre de l’abbaye Notre-Dame de Paimpont depuis 1635. — PETIT, Nicolas, Prosopographie génovéfaine, École Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. Page 36 —
Au cours de l’année 1649, la Réforme de Sainte-Geneviève est introduite à l’abbaye de Paimpont. Chanoine régulier de Saint Augustin favorable à la Réforme, Louis Asseline est choisi par la Congrégation de France pour en être le premier prieur génovéfain.
[...] le Révérend Père Asseline fut envoyé de Paris pour estre Prieur avec d’aultres religieux, qu’on prit à Montfort [sur-Meu] et ailleurs [...]— BARLEUF, abbé Vincent, « Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France », Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 5 J 164, 1670, Voir en ligne. —
Le 14 septembre 1649, Vincent Barleuf, prieur génovéfain de Saint-Jacques établit le père Asseline en tant que prieur réformé de Notre-Dame-de-Paimpont .— BRETON, Yves, Les génovéfains en Haute-Bretagne, en Anjou et dans le Maine aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions Hérault, 2006. [ page 327] — Les deux religieux sont accompagnés de quatre frères qui vont constituer le nouveau chapitre : Claude François, déjà recteur de Paimpont, Michel Camus, George Morancy et Claude Aubert, puis trois religieux de Montfort qui viennent en qualité de témoins.— BRETON, Yves (2006) op. cit. p. 84 —
Le lendemain de l’arivée des missionnaires, qui étoit le jour de l’exaltation de la Ste Croix, le Père Barleuf assembla, sur les 7 heures du matin, toute la compaignie ; et après l’hymne Veni Creator, ayant fait lire sa commission par le frère Augustin Morel, qui tendoit à l’établissement d’un prieur et de la prize de pocession de cette abbaye, fit l’exhortation sur ces parolles : Assurgamus, mundare sancta et renovare. Ensuite, il établit prieur le dict père Asseline, selon la forme des constitutions ; et, en mesme temps, tous se transportèrent à l’église, où un grand nombre de peuple attendoit les nouveaux religieux. Là, le Père Barleuf accompagné du dict Père Asseline, commença, au maistre Autel, l’hymne Veni Creator ; puis, après l’avoir baisé, mena le nouveau prieur au chœur, à sa place, où il demeura pendant que ledict père Barleuf dit, à la place voisine de celle de l’Abbé, où messieurs les Anciens le placèrent, la collecte et, ensuite, la grande messe solemnelle.
En 1650, Louis Asseline est par ailleurs pourvu prieur de Saint-Jean de la Lande en Bruc-sur-Aff, prieuré dépendant de l’abbaye de Paimpont.
Frère Louis Asseline fut pourvu le 30 mars 1650 par le vicaire général de l’abbé de Paimpont ; mais le Saint-Siège nomma prieur frère Guillaume Provost, également moine de Paimpont, qui prit possession le 17 février 1651. Toutefois, frère Asseline maintint ses droits, prit lui-même possession, d’abord le 11 avril 1650, puis le 16 novembre 1654, et finit par rester prieur.
En 1651, il signe un concordat avec les prieurs des abbayes génovéfaines de Saint-Jacques de Montfort et Saint-Jean-des-Prés.
Des contacts ont déjà été établis (Saint Jean des Prés) avec les prieurs de Montfort et de Paimpont, si l’on en croit le concordat passé entre eux le 31 mars 1651. La bonne volonté du prieur de Saint Jean n’est pas en cause puisque le 26 juin suivant il se rend à Montfort et y rencontre Vincent Barleuf et Louis Asseline, prieur de Paimpont, « détenu malade en l’infirmerie » auxquels il leur demande d’accomplir les termes de leur traité de 1651 (…) Barleuf et Asseline réaffirment leur volonté de voir accompli le concordat de 1651, mais on ignore quelle sont les démarches ultérieures qui, de toutes façons, n’aboutissent pas.
La Réforme génovéfaine a été introduite dans la hâte à Paimpont comme dans d’autres abbayes de l’Ouest. Deux ans après son établissement comme prieur, Louis Asseline se démène pour équilibrer les comptes.
[...] Louis Asseline, premier prieur réformé, se met lui aussi en quête de subsides pour faire vivre ses frères : « Le père Asseline, prieur, travailla soigneusement à ramasser, lire, feuilleter les papiers, faire revenir le bien perdu… » Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que les réformés acceptèrent, parfois avec légèreté, les exigences les plus extrêmes de la part des Anciens afin de prendre possession au plus vite des lieux qui leur étaient proposés.
En accord avec Vincent Barleuf, il entreprend la rénovation des bâtiments conventuels et commence la construction du Grand Logis.
Les Pères Asseline et prieur de Montfort ayant mis le peuple en train dans la dévotion... commencèrent à méditer un dessein pour faire, avec le temps, un nouveau dortoir, d’aultant que le viel étoit tout ruineux et presque inhabité. On commença à disposer du bois pour ce subject. Lesdicts Pères firent, par ensemble, un accord avec monsieur l’abbé ; puis on traicta avec d’aultres personnes, qui acquirent la forest du seigneur duc de la Trimoille, on fit encore un aultre accord pour avoir des pierres de taille, d’une perrière éloignée de 2 à 3 lieues, n’en ayant pas de plus proche. Et comme le project étoit déjà avancé, le révérendissime Père Général retira ledict Père Asseline, pour l’envoier à Rome solliciter les affaires de la Congrégation ; et, à sa place, fut envoyé le révérend Père Arnauld Bernard, qui étoit auparavant procureur en l’abbaye de Rille lès Foulgères.
Procureur général de la Congrégation à la curie romaine de 1656 à 1674, Louis Asseline a gardé des contacts avec la communauté de Paimpont. Au cours de l’année 1658, les chanoines réformés de Paimpont, en quête de revenus pour leurs importants projets architecturaux, intriguent contre leur abbé commendataire Charles de Rosmadec, par ailleurs évêque de Vannes, afin de faire revenir dans la mense conventuelle les droits attachés au prieuré Saint-Barthélemy-des-Bois en Paimpont. Pour cette raison, Louis Asseline fait des recherches dans le registre des bulles. Dans un document daté du 22 octobre 1658, il écrit à ses anciens coreligionnaires.
Il n’est plus question de voir comme on la pourra faire valoir (la bulle d’union) mais comme je ne l’aie encore bien lue ni examinée je me réserve à une autre fois d’en discourir plus amplement. Cependant, je ne vois pas qu’il soit à propos de la divulguer ni que M. de Vannes en sache rien jusqu’à ce que nous ayons causé comme vous vous en voulez servir
.
Louis Asseline meurt à Turin en revenant de Rome le 17 août 1674.— PETIT, Nicolas, Prosopographie génovéfaine, École Nationale des Chartes, 2008, Voir en ligne. Page 36 —