aller au contenu

Éon, Florentine

lundi 16 décembre 2019

Éon, Florentine, (1920-1992) : Habitante de la Dévairie en Maxent auprès de laquelle Albert Poulain a collecté plusieurs légendes et chansons.

Éléments Biographiques

Florentine Éon est née Huet à la Dévairie en Maxent le 3 février 1920. Ses parents sont nés à Saint-Seglin (Ille-et-Vilaine) et ses grands-parents à Pipriac (Ille-et-Vilaine) au village de la Touche où résidait Albert Poulain. Elle a toujours vécu à la Dévairie et y décède le 7 décembre 1992. —  POULAIN, Albert, Carnets de routes : chansons traditionnelles de Haute-Bretagne, Rennes, Presse Universitaire de Rennes, 2011, 496 p. [page 273] —

Florentine Éon aux Assemblées gallèses de 1982

Le collectage par Albert Poulain

À plusieurs reprises entre 1965 et 1986, Albert Poulain recueille auprès de Florentine Éon des légendes, une chanson et des anecdotes sur le pays. Ce collectage est publié dans trois ouvrages.

1995 — Contes et légendes de Haute-Bretagne

Contes et légendes de Haute-Bretagne
Albert Poulain

Trois contes ou historiettes de cet ouvrage se rapportent à la région de Brocéliande, dont deux collectés auprès de Florentine Éon. —  POULAIN, Albert, Contes et légendes de haute Bretagne, Ouest-France, 1999, 388 p. —

  • La fontaine de Roquenar, légende sur Ropenard en Maure-de-Bretagne, collectée le jeudi 12 février 1981

Dit par Florentine Éon à la Dévairie en Maxent le jeudi 12 février 1981. Une femme, pauvre et seule comme il y en avait beaucoup en certaines périodes de notre histoire, avait attelé deux jeunes bœufs, sa seule fortune, pour la première fois. Avait-elle négligé de serrer les liens ? Les bêtes nerveuses, difficiles, s’éloignèrent rapidement, et la femme seule, pour les suivre, ne put les retrouver dans les chemins et prés, entourés à cette époque de haies touffues. Elle les chercha et, désespérée de les retrouver se tourna vers sainte Anne dont le culte était vivace dans le pays. Sa prière était faite à la brune, quand le soleil vous adresse le bonsoir en rougissant sur l’horizon ; la femme est descendue dans le vallon, et c’est à la fontaine d’un lieu bizarre qu’elle les retrouva. Cet endroit avait changé bien des fois de nom, et des anciens encore aujourd’hui, l’appelaient, Le Rocdana. Faut-il voir Le Roc d’Anast (Maure) ou Le Roc de Dana, cette déesse celtique ? Il est vrai qu’un menhir domine les lieux et termine la colline et qu’une parcelle de la butte porte le nom de Dana. Notre femme fut heureuse de retrouver ses jeunes bêtes, mais quelle surprise de constater que les deux bœufs avaient laissé dans la pierre la trace de leurs deux museaux, comme si la pierre avait ramolli, pour témoigner sans doute d’une intervention exceptionnelle de la grand-mère bretonne. Depuis, une chapelle fut élevée et même une grotte dédiée à la grande sainte. Tous les ans, les gens des environs faisaient la fête, leur fête, et le clergé invoquait la patronne. Depuis les remaniages modernes de la liturgie ont fait, rapidement, étrangement, tomber dans l’oubli, sainte et légendes aux couleurs suspectes des croyances anciennes du pays. Sur les lieux, une autre légende mentionne un charroi de pierres par les bons moines fixés sur les lieux : la charrette s’embourba, le timon cassa, enfin, il y eut des ennuis, et par la suite de leurs vœux, et l’intervention de la Vierge par un miracle, la chapelle fut édifiée.

POULAIN, Albert, Contes et légendes de haute Bretagne, Ouest-France, 1999, 388 p. [pages 284-285]
  • Les cantonniers de Maxent

C’était bien près de la fin de la guerre d’Algérie, et l’O.A.S. avait beaucoup d’activités bruyantes pour le moins. Par une belle matinée, Florentine de Maxent arrive place de la Mission à notre adresse et après le « bonjourage », habituel, nous lui demandons par habitude : Alors, tchi que n’y a de neu aw pays de Massent ? - Ah ! ben, vous n’savez don pas ? Ah ! non. - Avec tout c’qui se passe, on est-i pas près du camp de Coët, eh ben ! is viennent d’armër les cantonniers ! On vient de lou donnë des revolvers ! - Garne, armer les cantonniers de Massent. Nous sommes tous à l’envers. Mais comment donc, tchi qu’is vont faire les cantonniers avec ? Eh ben ! tuer les « limas » qui montent le long des manches de pioches !

POULAIN, Albert, Contes et légendes de haute Bretagne, Ouest-France, 1999, 388 p. [page 398]

1997 — Sorcellerie, revenants et croyances en Haute-Bretagne

Quatre légendes ou anecdotes collectées auprès de Florentine Éon figurent dans le recueil de croyances et traditions populaires du pays gallo publié par Albert Poulain. —  POULAIN, Albert, Sorcellerie, revenants et croyances en Haute-Bretagne, Rennes, Ouest-France, 1997, 132 p. —

Sorcellerie, revenants et croyances en Haute Bretagne
Albert Poulain
  • Une légende de Maxent

Florentine Éon « La Dévairie » - Maxent Des paroisses et pour commencer des églises doivent leur fondation à l’intervention de ces animaux. A Bovel, une femme avait attelé deux jeunes bœufs, elle les perdit. Après une prière à la vierge, elle les retrouva tournant autour d’une fontaine. D’après une autre légende, il revenaient de Maxent avec une statue de la Vierge dans la charrette, et ils s’arrêtèrent au puits. Le nom de cette commune viendrait d’ailleurs de beau vet (beau veau).

Poulain, Albert (1997) op. cit., p. 14-15
  • La fontaine de Roquenar, légende sur Ropenard en Maure-de-Bretagne

Conté par Florentine Éon « Les Dévairie » - Maxent Roquenard, de la commune de Maure, a toujours sa chapelle et son pardon. Les gens du pays prononcent Ropena, mais d’autres disent sans rien démontrer Rocdana. Il est vrai qu’en haut de colline un terrain porte le nom de Champ Dana, et il y a une lande Dana entre Baulon et la Chapelle Bouëxic. Toujours est-il que deux légendes se disputent l’origine de ce lieu saint et de la chapelle. La plus ancienne, sans doute, décrit une femme attelant toujours ses jeunes bœufs pour la première fois. Ils étaient vifs, ils s’échappèrent. Elle ne les retrouva que le soir, après avoir fait une fervente prière à... sainte Anne, qui lui indiqua où elle pouvait les retrouver : c’était près d’une fontaine. Les bêtes y ont laissé l’empreinte de leur museau que l’on peut voir aujourd’hui encore. Un menhir est caché tout en haut de butte.

Poulain, Albert (1997) op. cit., p. 14-15
  • L’assassinat du roi Salomon

Maxent avait une abbatiale romane, probablement fondée par les moines de Redon. Les habitants ont retenu les faits dramatiques de cette époque, en particulier l’assassinat du roi Salomon 1er de Bretagne. J’ai assisté à un fait étonnant à D. [La Dévairie], village de cette commune. La mère Florentine disait à son gendre, suite à une réflexion glorifiant Plélan : « Ah, vous pouvez être fiers, vous de Plélan ! » Voyant le silence, j’interroge : « Quoi donc ? qu’est-ce qu’il y a eu ? » et la réponse est venue de la profondeur des âges : Mais, ils ont tué le roi Salomon !

Poulain, Albert (1997) op. cit., p. 73
  • Malédiction à Maxent

Florentine Éon « La Dévairie » - Maxent, 23 avril 1986 Il existe un lieu sanglant, où il ne pousse jamais de lande. C’est sur la route de Maxent vers Maure-de-Bretagne. On situe cette pâture à gauche. Il y eut une bataille sans doute car une réputation de malheur y reste attachée.

Poulain, Albert (1997) op. cit., p. 91

Cette légende fait référence à L’affrontement de la Pierre droite qui eut lieu le 19 mars 1793.

2011 — Carnets de route d’Albert Poulain

Une chanson collectée à Maxent à « la Dévairie » en 1965 auprès de Florentine Éon - Mon père m’a donné un mari - figure dans cet ouvrage consacré au collectage des chansons réalisé par Albert Poulain en Haute-Bretagne depuis 1959. —  POULAIN, Albert, Carnets de routes : chansons traditionnelles de Haute-Bretagne, Rennes, Presse Universitaire de Rennes, 2011, 496 p. [pages 273-274] —

Mon père m’a donné un mari

Une version audio de la chanson collectée par Albert Poulain est disponible sur Dastumedia, base de données en ligne de Dastum. —  ÉON, Florentine, « Mon père m’a donné un mari », Maxent, Enquêteur : Albert Poulain, 1965, (« Archive sonore disponible sur Dastumedia »), Voir en ligne. —