15 au 25 mars 1793
L’insurrection de 1793
Les prémices de la chouannerie dans la région de Brocéliande
L’est et l’ouest de l’Ille-et-Vilaine se révoltent au cours du mois de mars 1793 contre la levée des 300 000 hommes imposée par la Convention nationale. Cette insurrection spontanée annonce les débuts de la chouannerie en mai 1794.
L’insurrection de 1793 en Haute-Bretagne
Le 21 septembre 1792, la Convention nationale succède à l’Assemblée législative et fonde la Première République. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné. Armand-Tuffin, marquis de La Rouërie, instigateur d’un projet d’insurrection royaliste en Bretagne, est traqué suite à la découverte du complot. Il meurt le 25 janvier au château de la Guyomarais, près de Lamballe 1.
Le 24 février 1793 - 6 ventôse an I - la Convention, menacée par une coalition d’armées étrangères 2, vote la levée supplémentaire de trois cent mille soldats. L’urgence des besoins en hommes impose de concentrer les opérations de levée dans la seconde quinzaine de mars. Cette levée en masse, conjuguée à l’usage du tirage au sort pour pallier l’absence de volontaires, provoque l’insurrection simultanée de la jeunesse dans tout l’Ouest de la France 3.
En Bretagne, notamment, des garçons se révoltèrent tout en affirmant « qu’ils se voueroient volontiers au service de la patrie pourvu qu’ils fussent employés dans leur pays ». Par-delà cet attachement au foyer dominait l’idée, nouvelle pour les mutins, que ce n’était pas à eux de défendre une Révolution dont ils ne se regardaient pas comme les principaux bénéficiaires : « A eux de partir ! » répondirent-ils, désignant les acheteurs de biens nationaux et surtout les exempts du recrutement. La loi prévoyait en effet six cas d’exemption parmi lesquels : les administrateurs de département et de district, les juges, les receveurs des contributions et de l’enregistrement, les maires et les officiers municipaux ; en un mot, les « nouveaux maîtres », la plupart honnis de leurs administrés.
Le refus du recrutement s’explique par l’injustice du système de levée en masse mis en place par la première République. Les conscrits redoutent aussi que les républicains exemptés étendent leur pouvoir sur les institutions et accaparent le foncier, pendant qu’ils se battent aux frontières de la France.
Ce soulèvement n’est pas un coup d’arrêt contre-révolutionnaire mais plutôt une réédition de la jacquerie paysanne traditionnelle, c’est-à-dire une protestation du monde rural contre les prélèvements abusifs des dominants [...]. Les nobles ne sont guère présents [...]. Quant aux prêtres, la succession des décrets et arrêts contre les réfractaires n’avait pas entrainé de soulèvement général. C’est la levée d’hommes qui provoque l’explosion, l’impôt du sang que l’on rejette d’autant que l’autorité qui l’exige n’est plus légitime.
La révolte ne se limite pas à des chahuts lors des assemblées de recrutement. Elle prend rapidement la forme d’attaques armées de bastions républicains. Du 15 au 25 mars, l’Ille-et-Vilaine s’embrase. Deux grandes zones - les mêmes que celles touchées par les révoltes agraires de 1790 - sont en rébellion contre la Convention : les districts de Vitré et de Fougères à l’est et ceux de Montfort et de Redon à l’ouest.
15-18 mars 1793 — Les débuts de l’insurrection
Les premiers affrontements de l’ouest de l’Ille-et-Vilaine entre insurgés et républicains - patriotes - débutent à Mordelles, le 15 mars 1793. Le curé constitutionnel y est molesté et les municipaux patriotes doivent s’enfuir pour ne pas être mis à mort. — DUPUY, Roger, La Garde Nationale et les débuts de la Révolution en Ille-et-Vilaine (1789 - mars 1793), Paris, Librairie C. Klincsieck, 1972, (« Institut armoricain de recherches historiques de Rennes »). [pages 219-220] —
L’insurrection s’étend. Trois jours plus tard, à Montauban-de-Bretagne, la violence monte d’un cran.
A notre secours, le sang coule dans nos rues, elles sont hérissées des morts de nos ennemis qui se retirent dans les campagnes pour y chercher du secours, ainsy à nous ! 50 hommes et nous sommes sauvés !
Trois cents hommes sont immédiatement envoyés à Montauban, mais le sang a coulé ; huit patriotes ont été tués, plusieurs blessés et le presbytère du curé constitutionnel saccagé.
18 et 19 mars 1793 — L’attaque de Plélan-le-Grand
Un bourg acquis à la République
Mars 1793 ne fut pas seulement marqué par l’attaque des chefs-lieux de district et de département. C’est bien à tous les bastions patriotes que s’en prirent les révoltés, et en particulier, aux bourgs réputés acquis à la cause républicaine.
Le bourg de Plélan, ilot républicain parmi les communes en insurrection, est la cible principale des insurgés de la région de Brocéliande.
De nombreux plélanais, favorables aux réformes, se sont portés volontaires dans les armées de la République avant même la conscription de mars 1793.
Aussi, lorsque la levée en masse est imposée aux plélanais - soixante-sept habitants de la commune doivent rejoindre le contingent des sept cent trente soldats levés dans le district de Montfort - le conseil municipal demande une dérogation.
Citoyens, Par votre lettre du 6 de ce mois envoyée à l’administration du directoire du district, vous lui avez exposé que cette commune, ayant depuis 15 mois fourni plus de 100 volontaires et qui sont actuellement aux armées de la République, et qu’en conséquence vous la priez d’avoir égard à elle dans la répartition qui devait se faire incessamment. D’après la loi sur le recrutement de l’armée et que les autres communes devaient porter le contingent de Plélan. Que vous a répondu l’administration du district par la lettre du 9 de ce mois, vous a dit qu’il avait réparti entre les communes de ce district le nombre d’hommes à fournir pour le recrutement de l’armée et que dans la répartition il avait pris en considération tout ce que la loi obligeait à considérer. Cependant par son arrêté de répartition du 10 de ce mois de 730 hommes à lever par le district, le district n’a eu aucun égard à nos représentations, et Plélan s’y trouve porté par modération à fournir 55 hommes et Treffendel sa trêve 12. Je crois donc que vous êtes bien fondés à vous pourvoir en dégrèvement suivant l’article 7 du titre premier de la loi du 24 février dernier et que de suite vous en délibériez et nommiez deux commissaires qui se rendront de suite au département et feront valoir vos justes moyens. 4
Le 17 mars, les commissaires envoyés par la municipalité informent le conseil que conformément à l’article 7 du titre premier de la loi du 24 février dernier
ils ont obtenu une dérogation de quarante sept hommes sur le nombre à lever sur Plélan et Treffendel
. Profitant de leur voyage à Rennes, ils se sont renseignés auprès de marchands sur le prix d’armes et de munitions en vue de renforcer la garde nationale de Plélan. — Conseil municipal de Plélan du 17 mars 1793 —
Le 18 mars 1793
Le 18 mars 1793, deux citoyens
demandent l’entrée dans la municipalité de Plélan arguant qu’ils sont en danger et possèdent des informations capitales. Le premier, le citoyen Jean Baptiste Salmon chirurgien demeurant au Bodo
informe que cinq à six cents personnes parmi lesquelles il a reconnu des habitants des communes de Loutehel, Maxent et Plélan, se sont rendues au Tertre à Guer et qu’ils comptent se rendre à Plélan le jeudi suivant pour assassiner le curé constitutionnel et plusieurs autres personnes
. Le second, le citoyen Mathurin Bourée domestique du citoyen Jean Herviault de Pennée
informe que cinquante à soixante personnes se sont rendus chez son maitre et qu’ils menacent d’incendier Pennée et Plélan.
Le conseil municipal réagit promptement en décrétant l’état de permanence
, en mobilisant la garde nationale et en prévenant les municipalités voisines du danger qui les guettent.
Les nouvelles alarmantes que nous recevons à chaque instant ne nous permettent pas de douter qu’il existe un parti formé contre la Sûreté publique que nous sommes menacés par les paroisses circonvoisines. Il est donc de notre devoir comme à tout autre bon patriote de nous mettre debout et de se réunir pour repousser s’il est nécessaire les attaques [...] Sur tout quoi délibérant la municipalité après avoir entendu le procureur de la commune a arrêté de requérir la garde nationale de Plélan en la personne de son chef de se tenir en garde et prête à marcher pour repousser ces brigands qui ravagent ses habitants, d’inviter la municipalité de Paimpont d’envoyer ses gardes nationaux pour se joindre aux notres ; même celle de St Malon, Treffendel, Maxent, St Perran, à cet effet la municipalité a des expres à cheval porté des lettres d’invitation. Comme aussi la municipalité et le juge de paix réunis ont requis six volontaires qui sont descendus aux « trois marchands » de rester à Plélan pour leur prêter main forte 5.
19 mars 1793 — L’affrontement de la Pierre droite
Au matin du 19 mars, les secours arrivent de toutes parts. À 8 heures du matin, trois cents gardes nationaux de Paimpont entrent dans Plélan. Après avoir convenu des modalités de leur hébergement, il est décidé de les envoyer dès que possible en mission afin de retrouver et d’arrêter les meneurs de l’insurrection décrits par les deux patriotes réfugiés 6. — Conseil municipal de Plélan du matin du 19 mars 1793 —
La municipalité de Plélan, considérant qu’elle est menacée de toutes parts par des brigands
, accepte l’aide de 100 hommes de bonne volonté
de la Garde Nationale d’Iffendic 7. — Conseil municipal de Plélan du 19 mars 1793 —
A 15 heures, l’expédition de la garde nationale à Villeneuve, de retour sans les meneurs, informe le Conseil municipal de l’affrontement qui a eu lieu à la Pierre droite en Maxent 8.
[...] cette perquisition étant à peine finie, le citoyen Jean Herviault de Pennée est venu dire qu’un attroupement considérable et beaucoup plus nombreux que celui d’hier se proposait de retourner chez lui, que le tocsin sonnait au Loutehel et à la chapelle de Ropnar, qu’il était instant de lui porter secours. Sur quoi ils avaient délibérer avec le citoyen commandant qu’ils se transporteraient avec leur détachement au-devant de ces brigands et que rendus au village de Pennée environ midi les citoyens commandant du détachement ayant envoyé 4 cavaliers à la découverte ils ont reconnu au pied du moulin de la pierre droite un avant-garde de 50, 60 hommes armés de fusils et autres [...] offensives dont plusieurs se sont détachés pour les poursuivre. Ce qu’ayant été reconnus par tous nos citoyens de Plélan et Paimpont [...] Et qu’alors quelques-uns des insurgés cachés derrière des fossés au nord du dit moulin ont tiré avec une autre troupe de brigands qui était un peu plus loin, tiré sur les citoyens composant notre avant-garde et qui leur a vivement riposté, en a tué 5 et blessé plusieurs et fait 4 prisonniers armés de vouges 9 et brocs et mis le reste des insurgés en déroute. Ensuite ils ont invité nos gardes nationaux à la retraite qui s’est exécutée dans le plus grand ordre possible et la troupe nous a déposé les 4 prisonniers qui sont les nommés Jean Pilpré ( ?), Jean Gauttier, Jean Perrot et Jean Geloux et se sont nos dits concitoyens retirés à leurs logements ordinaires 10.
Vers six heures de l’après-midi, la rumeur gagne Plélan que deux troupes malintentionnées se rendent vers Paimpont et Plélan.
Environ les six heures de ce jour un bruit s’étant répandu qu’un attroupement de Campénéac et Beignon se portait ce jour sur Paimpont et qu’un autre attroupement de Maure, Bréal et Mordelles s’acheminait vers Plélan, les citoyens de Paimpont ont demandé qu’on allât leur prêter du secours. Sur tout quoi la municipalité en permanence délibérant après avoir entendu le procureur de la commune, se voyant menacée de son côté a répondu à ses frères de Paimpont qu’elle ne pouvait en ce moment leur prêter main forte, que néanmoins elle va faire partir sur le champ des personnes à la découverte, vers Beignon Campénéac et Guer.
Cinq citoyens sont envoyés pour vérifier ces rumeurs. À leur retour à deux heures du matin ils affirment avoir parcouru tous ces endroits et ne se sont aperçu d’aucun rassemblement
. Mise en alerte néanmoins, la municipalité demande du secours au district de Montfort et au département de Rennes 11.
Il descend ce soir plus de 5000 hommes avec du canon sur notre commune. Pour l’amour du Bon Dieu, frères et amis, envoyez nous de la troupe, sans quoi nous sommes perdus.
20-24 mars 1793 — La fin des menaces
Le 20 mars au matin cent hommes de la garde nationale de Rennes sont expédiés pour Montfort.
Le même jour, des troupes des gardes nationales d’Iffendic et Saint-Malon viennent renforcer les défenses du bourg de Plélan 12.
Le 21 mars, la municipalité de Paimpont prévient celle de Plélan qu’une troupe de brigands descend sur son territoire et même chez le citoyen Galbois
habitant au Cannée. Les gendarmes envoyés pour s’assurer des faits informent qu’ils n’avaient vu aucun attroupement au Canneix et Beauvais même à Beignon où ils ont passé et que la tranquillité y régnait 13
— Conseil municipal de Plélan du 21 mars 1793 —
Le 22, un détachement de la garde nationale de Rennes d’une cinquantaine d’hommes rejoint Plélan. Le même jour, considérant que la présence de prisonniers à Plélan représente une menace, le conseil municipal décide de les envoyer sous la garde de la milice d’Iffendic à la prison du district de Montfort 14. — Conseil municipal de Plélan du 22 mars 1793 —
Malgré les rumeurs qui perdurent, aucune troupe armée n’attaque les bourg ou les manoirs. Les quelques révoltes et menaces proférées par les groupes d’insurgés sont donc rapidement maitrisées par les forces coalisées de la milice nationale de Rennes et des gardes nationales des communes voisines.
Dans une lettre datée du 24 mars 1793, les officiers municipaux de Plélan - rassurés - rendent hommage au patriotisme de Paimpont, Saint-Péran, Treffendel, Iffendic, Muël et Baulon, estimant toutefois que Maxent s’est montré moins secourable. — Lettre des officiers publics de Plélan aux citoyens Administrateurs du département d’Ille-et-Vilaine. A.D.I.V., L 454 bis —
Cette « victoire » sur les insurgés n’empêche pas la municipalité de Plélan de s’armer pour prévenir de futures attaques contre le bourg. Le 24 mars le conseil déclare qu’outre les deux canons que nous avions demandé en prêt à Iffendic, il serait nécessaire d’en faire couler deux aux forges
. — Conseil municipal de Plélan du 24 mars 1793 —
25-27 mars — La réaction de la Convention
À partir du 25 mars, d’importants renforts armés arrivent en Ille-et-Vilaine pour suppléer les efforts des gardes nationales du département.
D’abord 900 gardes nationaux de la Manche, puis 600 volontaires du bataillon de Seine-et-Marne et 1300 volontaires du bataillon de la Charente et de la Seine-Inférieure. Les bandes vont se disperser, des prisonniers vont être jugés par le Tribunal Criminel du département, transformé en juridiction d’exception, et le 25 mars, la guillotine est installée en permanence, place du palais à Rennes.
Malgré la répression, le 25 mars, une nouvelle rumeur relayée par le maire de Baulon met la commune de Plélan en alerte 15.
Nous avions bien pressenti que malgré les protestations de paix, d’union et de fraternité, de la municipalité de Maure, nous avions lieu de craindre le ressentiment des habitants de cette commune. Nous avons été instruits par le citoyen maire de Baulon qu’ils employaient tous leurs efforts pour se coaliser avec ceux des paroisses voisines pour nous retomber en force et exécuter l’infernal projet d’assassiner les curés constitutionnels et officiers publics du canton de Plélan, tous les patriotes et surtout acquéreurs de biens nationaux.
Les jours suivants, la municipalité de Plélan mène l’enquête sur le bien fondé de cette rumeur et demande l’aide armée du département pour circonvenir la révolte dans la commune de Maure 16.
Le 27 mars, les administrateurs des districts de Rennes et Vitré estiment que le retour à l’ordre est en bonne voie dans l’est de l’Ille-et-Vilaine. Mais à Montfort, malgré la relève de la moitié des détachements déjà expédiés, soit environ 200 hommes, les autorités du district sont toujours inquiètes.
La paix, citoïens, semble se rétablir dans cette partie, est-ce un feu qui couve ? Cela pourrait-être, il est possible, que l’absence des chefs qui avaient ailleurs des crimes à commettre soit la seule cause du calme apparent qui existe dans nos campagnes, quoi qu’il en soit, on ne remarque plus qu’une agitation secrète et la terreur semble partout avoir pris la place de l’audace. Nous faisons un effort pour faire connaitre la confiance, mais nous n’y sommes pas encore parvenus. Les paysans sont errants, ils n’osent rentrer dans leurs foyers, cette situation nous inquiète, cette méfiance nous épouvante. Nous craignons que les gens que rien ne rassure, qui, accompagnés de leurs remords voient toujours le glaive de la loi suspendu sur leurs têtes ne se portent à tous les excès du désespoir. Plélan est encore menacé, nous en attendons des nouvelles pour y faire passer du secours. Le temps de Pâques et la cessation des travaux qui en résulte sont très favorables aux projets des agitateurs.
L’échec des insurgés
Selon une évaluation réalisée par l’historien Roger Dupuy, le nombre d’insurgés dans le département d’Ille-et-Vilaine pourrait être de douze à quinze mille, dispersés sur quatre-vingts paroisses.
L’insurrection ne fut en Ille-et-Vilaine qu’un conglomérat inconstitué de soulèvements locaux et sporadiques. [...] Que veulent exactement les insurgés ? Avant tout obtenir l’annulation de la levée, mais aussi peut-être se venger des patriotes, les désarmer, les malmener, les tuer parfois. Si l’on attaque les villes, c’est pour régler certains comptes, notamment avec les « bleus » ou plus simplement encore, ce sont des parents, des amis que l’on veut tirer de prison. Les mots d’ordre royalistes ne sont que l’expression d’une profonde hostilité à la Révolution plutôt que la preuve d’un encadrement aristocratique du soulèvement. La révolte est avant tout un mouvement populaire, explosion attendue d’un mécontentement longtemps contenu, plutôt que sédition longuement préparée par des comités secrets.
Cette révolte spontanée s’inscrit dans la continuité des émeutes agraires de janvier-février 1790. Elle révèle à nouveau le ressentiment de la paysannerie de la région de Brocéliande contre les notables parvenus au pouvoir durant les premières années de la Révolution.
Deux des principaux officiers de la future Armée Catholique et Royale de Bretagne vont trouver refuge dans ces campagnes en rébellion contre la Convention.
Joseph de Boulainvilliers, considéré comme un des meneurs de l’insurrection de mars 1793, s’évade de la prison de Josselin et entre en clandestinité. La Convention le recherche en vain entre Guilliers, Néant et Mauron. En août 1793, Joseph de Puisaye, dont la tête est mise à prix pour avoir commandé l’Armée fédéraliste de Normandie, se cache à Plélan-le-Grand, Guer et Beignon pendant plusieurs semaines.
S’appuyant sur ce climat insurrectionnel, ces deux officiers vont organiser la chouannerie sur le massif forestier. La première véritable bataille rangée de la chouannerie, le combat des Landes de Beignon, se déroulera dans la vallée de l’Aff le 3 mai 1794 - 24 floréal de l’an II.