2500-2000 av. J.-C.
L’allée couverte des Brousses noires
Le Tombeau des Anglais
Cette allée couverte ruinée est située en lisière de forêt, près du village des « Brousses Noires », sur la commune de Paimpont. Appelée aussi « Tombeau des Anglais », elle pourrait bien être le « Tombeau de Viviane » que cite Jean-Côme-Damien Poignand en 1821.
1821 — Le Tombeau de Viviane
Jean-Côme-Damien Poignand fait part de sa découverte de deux sépultures en 1821, le Tombeau de Merlin et celui de Viviane.
[...] (les détails suivants sont extraits des notes de M. Poignant) : « A la distance d’une portée de fusil l’un de l’autre, se voient deux vieux tombeaux druidiques. Les pierres de ces deux tombeaux que j’ai encore vues debout, il y a moins de quarante ans, formaient des espèces de cellules en carré long, entourées de pierres colossales, plantées verticalement et recouvertes de pareilles pierres transversalement couchées sur le haut. Elles ont été renversées pendant la révolution, et cela, pour chercher dessous des trésors, d’après les explications que j’ai obtenues dans une nouvelle visite que j’ai faite, il y a quelques années. Toutefois, l’on n’a pas pu les enlever, à cause de leur énorme volume, et il est encore possible de les voir dans leur emplacement. »
1896 — Une première mention par Félix Bellamy
Dans la seconde moitié du 19e siècle, Félix Bellamy se lance à la recherche du Tombeau de Viviane décrit par Poignand. Il se rend à de nombreuses reprises dans les environs du Tombeau de Merlin, questionne les habitants, quadrille la forêt et découvre l’allée couverte des « Brousses Noires » dont il donne une description.
Dans le bois, presque à l’entrée, on trouve un amas de larges dalles de schiste rouge renversées pèle-mêle, les unes sur les autres, sur une longueur d’environ une douzaine de pas. Elles sont au nombre de dix ou douze, il n’est pas aisé de les dénombrer. La plus grande, restée par dessus, mesure 2m15 de long sur 1m 85 de large. Sous leur emplacement le sol est excavé.[...] Ici encore on a dû fouiller pour chercher un trésor, et le monument s’est écroulé.
Félix Bellamy constate un délabrement de l’allée, contemporain de ses visites.
Cet amas de ruines a encore été disloqué récemment. En 1891, un grand pin, qui poussait presque à les toucher, a été déraciné par le vent. Il en est résulté un ébranlement ; notamment les deux pierres entre lesquelles passait le pied de houx, et entre lesquelles il était comme écrasé, se sont un peu écartées, de sorte que maintenant il n’est plus comprimé.
Après l’avoir méticuleusement étudiée, il compare l’allée couverte des « Brousses Noires » avec le « Tombeau de Viviane » décrit par Poignand.
Il est au bord même de la forêt, mais en dedans en vérité ; il est situé au couchant du Tombeau de Merlin, aux Landelles ; à une distance qui n’excède pas 1200 à 1500 mètres, (12 à 15 minutes de marche). Toutes ces considérations me portent à penser que ces ruines pourraient bien être celles du monument appelé le Tombeau de Viviane par M. Poignand et Blanchard de la Musse.
Bellamy admet cependant que la distance de 1200 mètres séparant l’allée des « Brousses Noires » du Tombeau de Merlin, ne correspond que vaguement à une portée de fusil. Ne pouvant rien affirmer, il préfère laisser la question en suspens.
1929 — Paul Banéat
L’allée couverte est mentionnée en 1929 par Paul Banéat.
La Brousse-Noire, à 2 kil. 900 au nord-ouest de la Prise et à 200 m. au sud de la route. On y voit 10 à 12 dalles de schiste, renversées sur une longueur de 10 mètres environ ; ce sont les restes d’une allée couverte.
L’allée couverte des Brousses Noires et l’archéologie contemporaine
L’allée couverte n’a été l’objet d’aucune fouille archéologique. Elle apparait cependant dans trois études contemporaines, dont un inventaire de 1978 des sites mégalithiques du Pays de Guer.
La Brousse noire (X266,1 - Y 52,2) Zone I. - Elle a été sauvée récemment par M. le directeur Régional des Antiquités Préhistoriques lors des travaux de reboisement de la partie domaniale de la forêt.
Elle est répertoriée dans un rapport de la Direction des Antiquités de Bretagne daté de 1988.— LEROY, Damien, « Rapport de prospection inventaire du canton de Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine) », Direction des Antiquités de Bretagne - Service Régional de l’Archéologie, 1988, p. 89, Voir en ligne. [pages 44-47] —
L’archéologue Jacques Briard lui consacre quelques lignes.
Bien que certaines de ses dalles aient été renversées, elle montre encore une chambre allongée d’une dizaine de mètres. Elle pourrait correspondre à un certain Tombeau de Viviane autrefois signalé par les auteurs du XIXe s.
Jacques Briard donne une dernière description de l’allée couverte des « Brousses Noires ».
A environ 3 km au nord-est de la Prise de Comper et à 200 m au sud de la route. On y voit 10 à 12 dalles de schiste, renversées sur une longueur de 10 m environ. Son plan est difficile à retrouver.
Le site a été daté par Jacques Briard de 2500 à 2000 avant Jésus Christ.
Le Tombeau des Anglais
Le site mégalithique est aussi nommé « Tombeau des Anglais ». Toutefois, cette appellation n’apparait qu’à partir de 1979, dans un guide touristique. L’allée couverte ruinée du Tombeau des Anglais.
— COTTIN, Alain, Guide touristique et culturel de Brocéliande et annexes, 1982, Syndicats d’Initiative de Brocéliande, 1979, Voir en ligne.
[page 10] —
L’allée couverte a bénéficié, avec d’autres sites mégalithiques du massif forestier de Paimpont, d’une valorisation touristique dans les années 1980.