Duval, Edmond
Duval, Edmond (1810-1887) : Directeur des Forges de Paimpont (1847-1878) - Conseiller général du canton de Plélan (1852-1880) - Maire de Paimpont (1855-1877)
Éléments biographiques
Edmond Duval est né à Paris en 1810 1 de l’union de Henry Jean Pineu-Duval (1770-1847) 2, chef de bureau au ministère de l’Intérieur et de Sabine Marguerite Joseph Houdon. — DUVIGNEAU, Marion, « Généalogie de Jean Edmond Pineu Duval », 2018, Voir en ligne. —
Une famille d’artistes et d’érudits
Du côté maternel, Edmond Duval est le petit-fils du sculpteur Jean-Antoine Houdon (1741-1828) 3. Dans une lettre datée de 1860, il évoque ses souvenirs de l’atelier de son grand-père.
Forges de Paimpont, 24 juin 1860, par Plélan (Ille-et-Vilaine )
Vous avez parlé dans la chronique du Monde illustré du masque de Jean-Jacques Rousseau, moulé par le sculpteur Houdon. Je suis le petit-fils de Houdon, et j’ai vu dans ma jeunesse ce masque dans l’atelier de mon grand-père.[...]
Edmond Duval, votre abonné
Du côté paternel, Edmond Duval est le neveu du dramaturge Alexandre Duval et de l’historien Amaury Duval.
- Alexandre Duval (1767-1842), auteur de théâtre fécond et populaire, publie une soixantaine de pièces : comédies, drames et opéras comiques. Il est membre de l’Académie Française à partir de 1812.— LA BORDERIE, Arthur le Moyne de, « Lettres inédites d’Alexandre Duval et de sa famille », in Alexandre Duval de l’Académie française et son théâtre, Rennes, Caillière, 1893, p. 243, Voir en ligne. —

- Amaury Duval (1760-1838), est un diplomate, historien, archéologue et homme de lettres français.
Études et mariage
Edmond Duval est diplômé de l’École centrale des arts et manufactures, promotion 1833. — ANONYME, Les anciens élèves de l’Ecole Centrale, 1889, 198 p., Voir en ligne. —
Il se marie le 27 mai 1837 au château de la Sauvagère à Saint-Séglin (Ille-et-Vilaine), avec Justine Marie Lemasne (1814 - ?). Leur fils Jean-Richard nait en 1838 à Paris. — DUVIGNEAU, Marion, « Généalogie de Jean Edmond Pineu Duval », 2018, Voir en ligne. —
Un membre de la Société des Ingénieurs Civils
En 1842, Edmond Duval publie une traduction d’un ouvrage consacré aux machines à vapeur aux États-Unis. — HODGE, Paul Rapsey, RENWICK, James et STEVENSON, David, Des machines à vapeur aux États-Unis d’Amérique, particulièrement considérées dans leur application à la navigation et aux chemins de fer., Edmond Duval, Mathias, L. Mathias, 1842, Voir en ligne. —
Il est membre de la Société des Ingénieurs Civils de 1853 à 1877. — SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DE FRANCE, Mémoires de la Société des Ingénieurs Civils de France, Paris, 1853, Voir en ligne.p. 9 —— SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DE FRANCE, Mémoires de la Société des Ingénieurs Civils de France, Vol. 17, Paris, 1877, Voir en ligne. —
Il participe à l’installation de l’Exposition universelle de 1855 en tant que membre de cette association.— ANONYME, Les anciens élèves de l’Ecole Centrale, 1889, 198 p., Voir en ligne. [page 157] —
1863 — Le mariage d’Adolphe Orain
Le 14 avril 1863, Edmond Duval est le témoin de Marie-Anne Julien (1844 - ?) lors de son mariage avec Adolphe Orain (1834-1918) à Rennes.
M. Robinot Saint-Cyr, alors maire de Rennes, nous fit un joli petit discours, nous prédisant une union heureuse puisque l’amour seul nous avait attirés l’un vers l’autre. Mon frère fut mon garçon d’honneur et j’eus pour témoin M. Deluen notaire à Bain et conseiller général. La mariée avait pour fille d’honneur sa gentille petite sœur Marie Jullien, et pour témoin M. Duval, maire de Paimpont, directeur de forges et conseiller général.
1887 — Décès
Il décède le 14 mai 1887, 9 quai Chateaubriand à Rennes (Ille-et-Vilaine), à l’âge de 83 ans. Arthur de la Borderie évoque sa mémoire quelques années après son décès.
[...] feu M. Edmond Duval, conseiller général d’Ille-et-Vilaine, mort à Rennes il y a quelques années, au grand regret de tous ceux qui le connaissaient : cœur généreux, large intelligence, esprit fin et cultivé, caractère agréable et obligeant, un excellent homme et un aimable homme, [...].
Le directeur des Forges de Paimpont
1847-1855 — Le gérant d’Étienne de Formon
Edmond Duval est attesté en tant que directeur des Forges de Paimpont à partir de 1847. Il est mentionné directeur de l’usine
4 dans un procès verbal concernant un litige entre les habitants de Saint-Péran et le propriétaire des Forges (1841-1854), Étienne de Formon (1784-1854). — TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
À la mort d’Étienne de Formon, les forges et la forêt sont achetées par la banque Seillière pour le compte du duc d’Aumale.
1855-1866 — Le gérant de la banque Seillière
Edmond Duval reste en poste et prend le titre de directeur
ou de gérant des Forges
et de la forêt de Paimpont.
En 1856, il acquiert un pétrin mécanique Rolland pour les Forges de Paimpont. — MENARD, A., Notice sur les appareils de panification Rolland : pétrin mécanique. Four à air chaud et à sole tournante, Au siège de la Société des Appareils Rolland, 1856, 50 p., Voir en ligne. p. 30 —
Entre 1856 et 1857, il fait construire le Chalet des Forges afin d’y loger. Un document de la banque Seillière daté de la même année dresse un portrait du directeur et de ses compétences.
À la tête du domaine est resté, en qualité de directeur, M. Duval, élève de l’école centrale des arts et manufactures ; homme instruit, capable, ferme, bon comptable, occupant dans le pays une bonne position et offrant les garanties désirables. Peut-être ses goûts et ses intérêts premiers attiraient-ils de préférence son attention vers les opérations industrielles ; on devrait, s’il en était besoin, l’appeler également vers les améliorations forestières, dans lesquelles existe principalement l’avenir de ce domaine.
Les hauts-fourneaux des Forges sont arrêtés une première fois en 1866.
1870-1884 — L’atelier de machines agricoles
A partir de 1869, M. Jourdan, est nommé directeur du domaine de Paimpont
en remplacement d’Edmond Duval.
En 1870, ce dernier est mentionné en tant qu’inventeur d’un teillage 5 mécanique de chanvre, sans rouissage.
— BENOIT, Jules, Indicateur universel du commerce des tissus en général, soie, coton, fil, laine, dorure, etc., et des industries qui s’y rattachent, Lyon, au "Moniteur des soies", 1870, 759 p., Voir en ligne. p. 95 —
Entre 1872 et 1874, la banque Seillière loue les Forges à Edmond Duval qui y développe un atelier de machines agricoles.
Les Banques Seillière, de Paris, qui avaient acquis les Forges et la Forêt en 1855, les louèrent, en 1872, au docteur Edmond Duval, qui se remit à la fabrication des instruments agricoles.
En 1874, les Forges de Paimpont changent de propriétaire. Edmond Duval doit quitter le Chalet des Forges qui devient la résidence de la famille Levesque.
Le bail d’Edmond Duval pour l’exploitation des Forges est reconduit.
En 1879, le bail passe de 4 à 6.000 fr. ; en 1880 on emploie 46 ouvriers à la Fonderie, et 80 à la mine, d’où l’on extrait, en un an, 1.900 tonnes de minerai. Puis en 1884, Duval abandonne, vaincu par les eaux. M. Thuault loue la forge comme constructeur mécanicien.
Les hauts-fourneaux ferment définitivement en 1884. L’activité métallurgique se poursuit avec une fonderie et un atelier de construction mécanique sous les ordres de M. Thuault.
L’homme politique
1852-1880 — le conseiller général du canton de Plélan
Candidat officiel bonapartiste aux élections cantonales de 1852, Edmond Duval est élu conseiller d’arrondissement du canton de Plélan.
Il ne se représente pas aux élections de 1880.
1855-1877 — Le maire de Paimpont
Les élections de 1848 et 1852
Edmond Duval est élu conseiller municipal :
- aux élections de 1848 - en neuvième position - avec 425 voix sur 661
- aux élections de 1852 - en neuvième position - avec 495 voix sur 505
Les élections de 1855
Edmond Duval fait partie des sept candidats proposés par le sous-préfet de Montfort à la mairie de Paimpont le 12 juillet 1852. — TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : les Paimpontais du Bourg, des Forges et du Gué, auto-édition, 2022, 789 p., (« Les terroirs de Paimpont »). [page 444] —
Le 29 juillet 1855, il est élu maire au second tour de l’élection municipale de Paimpont.
Le scrutin est resté ouvert le samedi 28 entre 13 heures et 16 heures, et le lendemain entre 7 heures et 16 heures. Il y aurait eu 459 votants, « mais il a été trouvé 467 bulletins ». La différence pourrait correspondre aux huit bulletins dénombrés en fin de premier jour : le fait qu’Edmond Duval (44 ans) recueillent 465 suffrages pour 459 votants n’est l’objet d’aucune note.
Les élections de 1860
En 1860, Edmond Duval est réélu maire de Paimpont - en première position - avec 475 voix sur 480.
Le 18 août 1860, le maire ouvre le scrutin visant l’élection de 21 conseillers, les électeurs potentiels étant 908. Il reste ouvert de 7 heures à 10 heures et le lendemain de 7 heures à midi et demi. Il y a 480 votants, mais 476 bulletins. « Le quart des électeurs inscrits étant de 227 et la majorité absolue des suffrages exprimés étant de 238... » sont élus : Edmond Duval (475) [...]
Les élections de 1865
Edmond Duval est à nouveau proposé à la candidature municipale par le sous-préfet de Montfort en 1865. Il est réélu - à la septième position - avec 556 voix sur 657 votants.
Il demande des élections anticipées en 1868, pour remplacer trois conseillers décédés. Le 15 novembre 1868, dans une lettre au sous-préfet, il décrit un état de choses très incommode pour les habitants
et pour lui en particulier qui demeure à quatre kilomètres du bourg.— TIGIER, Hervé, Paimpont en 1820 : les Paimpontais du Bourg, des Forges et du Gué, auto-édition, 2022, 789 p., (« Les terroirs de Paimpont »).
[page 449] —