1565-1792
L’affermage du fief de Saint-Samson de Telhouët
En 1124, le prieuré Saint-Samson de Telhouët a été doté par Raoul II de Gaël_Montfort de nombreuses terres, parmi lesquelles celles de Telhouët. Ces terres sont affermées entre 1565 et la Révolution où elles sont vendues comme biens nationaux.
Le fief et bailliage de Saint-Samson de Telhouët
En 1124, deux ans après avoir fondé le prieuré Saint-Barthélemy d’Iffendic dépendant de l’abbaye de Marmoutier, Raoul II, seigneur de Gaël-Montfort donne des terres situées à Telhouët, en forêt de Brécilien, pour fonder un prieuré dédié à saint Samson. Ce prieuré dépend de l’abbaye de Notre-Dame du Nid-au-Merle, près de Rennes, connue aujourd’hui sous le nom de Saint-Sulpice-la-Forêt.
L’acte de fondation énumère les terres et les fiefs donnés par Raoul II à la prieure de Telhouët, comprenant en premier lieu la terre de Telhouët avec l’église de Saint-Samson et le pâturage en la forêt
. — ROPARTZ, Sigismond, « Thélouet », Revue de Bretagne et de Vendée, Vol. 39, 1876, Voir en ligne. pp. 174-175 —
L’affermage du fief religieux de Telhouët
Le prieuré Saint-Samson de Telhouët passe sous le régime de la commende au début du 16e siècle. Six prieures, dont deux abbesses de Saint-Georges de Rennes, se succèdent à sa tête. La plupart de celles-ci appartiennent à la famille d’Espinay ou de L’Estourbillon qui sont elles-mêmes apparentées. Ces familles influentes assurent ainsi de manière durable des revenus à celles de leurs filles devenues religieuses.
Les prieures commendataires afferment le temporel de Telhouët à des « fermiers généraux » habitant Paimpont, Montfort, Gaël et même Rennes afin de percevoir des revenus réguliers sans être présentes sur place. Le temporel comprend deux sources de revenus :
- le bâti, les terres exploitables et les bois.
Les fermiers généraux les sous-louent à des laboureurs sous le statut du fermage. Les baux encadrent les locations et sous-locations pour en garantir le maintien en bon état.
La chapelle fait partie de la location, charge au locataire de l’entretenir.
Dans certains baux, il est précisé comment l’entretien du bâti doit être fait et quelle surface doit être emblavée. Les revenus irréguliers, provenant de la vente des arbres sur le long terme, sont conservés par la prieure. Les baux encadrent la gestion des bois.
- les droits immatériels, tels que les droits seigneuriaux du fief et les dîmes.
Ces droits constituent la partie la plus fructueuse de l’affermage.
L’affermage du fief de Telhouët au 16e siècle
Le premier fermier connu, François de la Corbinière, sieur des Forges de Telhouët, passe un accord avec la prieure, Marguerite de l’Estourbillon, pour l’affermage du prieuré le 1er janvier 1565, et ce pour trois années. — Sigismond Ropartz (1876) op. cit., vol. IX, p. 176-177 —
En 1585, le fief et bailliage de Telhouët comprennent la chapelle Saint-Samson, la maison priorale avec cour, jardin et métairie, soit 49 journaux de terre et 27 journaux de bois de haute futaie. — GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne. p. 348 —
Le bail de 1594 révèle des conditions spéciales imposées au fermier par la prieure :
La prieure de Thélouet veut avoir sur sa métairie la nourriture d’un bon cheval et 4 vaches que l’on conduira aux mêmes pâturages que celle de la métairie. Les preneurs doivent les recevoir et les ramener jusques dans la cour. Elle veut avoir autant de brebis et de moutons qu’elle voudra : elle les fera garder par qui bon lui semblera. Les preneurs seront aussi tenus de nourrir 4 bons veaux sur les dits lieux. Ils partageront avec la prieure le produit du bétail. Les preneurs fourniront chaque année à la prieure
- 100 livres de beurre avec les vaisseaux ;
- Un coing de beurre frais et honneste à la fête du Sacre et de Pâques ;
- Une douzaine de poulets, à la Toussaint ;
- Une douzaine de bons chapons, chaque année ;
- Au premier jour de l’an, un beau gasteau de froment rouge, de la valeur d’un bouesseau, mesure de Mauron.
De plus, elle se réserve de faire engraisser deux boeufs. Elle retient aussi le grain de la prée de la dite métairie et du pré du Fresche.
1645-1717 — L’affermage du fief de Telhouët au 17e siècle
Le bail de 1645
Le 6 avril 1645, le prieuré est affermé pour six ans contre 150 livres tournois à demoiselle de Baranton, veuve de maître Geffroy Baratte, sieur Duprébreart, représentée par son beau-frère, M. Georges Baratte, sieur Duboishodée, demeurant à Rennes.
[le prieuré] consistant en un grand corps de logis avecq la chappelle dudict prieur, la court et maisons autour d’icelle comme fournil, presouer, ecurye, etables et laittries, maison de sur le portal faisant l’antrée de la dicte court, le coulombier comme le tout est enclos de murailles et maisons à l’antour de la dicte court, les jardins adjasans lesdictes maisons, vergers et pourpins ? est ? le vivier avecq les maisons de la mestairye proche et hors l’enclos de ladicte court dependant dudict prieuré, granges, estables, laitteries, prez, prairye, terres labourables et non labourables, landes, communs, gallois, garainnes... et le droit de chauffaige et autres anxiens debvoirs apartenans et dependants dudict prieuré en la forest de Brecilien.
Le bail indique les devoirs de la fermière générale. La demoiselle de Baranton doit laisser cinq journaux prêts à l’ensemencement en blé et autant en avoine le tout en bon compost ordinaire
. Elle est aussi tenue de faire dire trois messes par semaine à la chapelle Saint-Samson, chargée des ornements, du calice d’étain et autres choses requises. Le mobilier de la dite chapelle comprend alors un grand banc d’assier estant en la salle dudict lieu avecq un autre pareil banc estant en la chambre basse proche ladicte salle ; un charnier à deux aistres estant en la cuisine ; une grande mé à faire paste estant dans la boulangerie, un petit presouer à faire cildre et une pettitte mé à piller...
— A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
À la vente de la forêt de Brécilien par le duc de la Trémoille en 1653, le canton de Saint-Effry (aussi appelé Lesseing), d’une contenance de 27 journaux est donné en toute propriété à la prieure en échange des droits d’usages du prieuré en forêt. Il prend dès lors le nom de « Bois des nonnes » — ADIV 27 H 115 —
Le bail de 1694
Le prieuré de Thelouët est affermé au sieur Estienne Foulon pour six ans contre 200 livres annuelles.
Comme fermier général du revenu temporel de l’abbaye de Saint Sulpice, je promet continuer la ferme de la retenue du prieuré de Theloüet au Sieur Estienne Foulon pour le temps de six ans qui comanceront au jour de St. Michel prochain parce que led. Sieur Foulon s’est obligé payer pour chacune année de jouissance à chacun jour et feste de Noël la somme de deux cent livres et qu’il fera faire le service et dire les messes ordinaires dans la chapelle dudit prieuré suivant la fondation sans diminution de laditte somme de deux cent livres et entretiendra les maisons en deue état de réparation ausquelles les fermiers peuvent estre obligés et les terres closes et hayées et conservera les bois et fustayes dépendant dudit prieuré en sorte qu’ils ne soient abatus, pillés ny abattus ny desrobés parceque je luy metteray en main dans led. temps de St Michel un pouvoir en forme de mandement de madame la prieure de Theloüet pour faire recevoir un forestier pour la conservation desd. bois dont ledit Sieur Foulon payera les gages parcequ’il recevra les restitutions qui pouront provenir des raports que fera led. forestier commis contre les délinquants, à charge aussi audit Foulon de resider ou faire faire résidence actuelle par personne ou sousfermiers qui logeront et habiteront lesd. maison dudit prieuré et y feront feu et fumée des bois desmondes dessus les hayes et des bois secs et morts qui tomberont dans les bois de futaye dependants dudit prieuré sans autres droits de madame la prieure de Thelouet. Fait en double sous nos seings le dix neuvième jour de juin mil six cent quatre vingt quatorze. [signé : ] Jamault. Estienne Foulon.
Des assignations sont données à la veuve d’Étienne Foulon, Julienne Bellouard, au Quené
1, fin 1701 et début 1702.
Le bail de 1705
Le 4 mai 1705, le temporel est affermé pour six ans contre 1522 livres par an à maître Mathurin Mouazan, sieur de Trémelin, marié à demoiselle Anne Marie Jourdan.
Le 9 juillet 1706, la retenue de Telhouët est sous-affermée à Julien Menacé, fils Laurent.
[...] lesquelles maisons de retenue, chapelle et droits y atribués joignant du costé du soleil levant et costé du nord à la forest de Brecilien, de l’autre costé au grand chemin qui conduist de lad. forest de Brecillien à Penpont appellé le grand chemin de Monfort qui borne lad. lande appellée Montre faisant pa[r]tyes des terres dud. prieuré, le tout desd. terres se joignant et en un tenant et un canton de terre dans lad. forest de Bresilien au canton de Leffen plantée en bois de haute fustais contenant vingt et deux journaux et demi ou environ à raison de quatre vingt cordes par journal sauf plus grande etandue et droits de lad. Dame bailleure qu’elle reserve et de se pourvoir contre led. triage et touts les autres droits exprimés ou non exprimés au present, lequel canton joint du bout vers midy au pieds de la valée et de l’etang depandant de lad. metairie dud. prieuré, du costé vers orient au chemin qui est aud. canton de l’etang et autres cantons de terres de lad. forest appartenant aux héritiers du feu Sieur de la Ville Aubry, du bout vers septentrion au chemin de la Noë des Baschamps depandant de lad. forest conduisant par autre chemin du pont des Ansise par la fontaine des Bourdonnais à droiste ligne à la Fosse au loup et jusque aud. maisons dud. prieuré et autres lieux, ce que le preneur a dit bien connoistre [...]
Le bail de 1711
Le 16 septembre 1711, le temporel est affermé pour six ans contre 1522 livres par an à maître Mathurin Mouazan, sieur de Trémelin, et demoiselle Renée Hobée, à Montfort, par le soin de maître Israël Dousseau, sénéchal du prieuré. Un arrêt est rendu par le Parlement de Bretagne le 4 juin 1714 à propos des sommes que doit verser ce fermier. — TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1717-1751 — Le bail de la demoiselle des Plesses
La demoiselle des Plesses, veuve et communière de René Letournoux, sieur des Plesses, avocat à Montfort, obtient l’affermage du prieuré de Telhouët de 1717 à 1751. Elle sous-afferme le bâti et les terres labourables du prieuré de Telhouët comme ses prédécesseurs.
Le bail de 1717
Le 5 juillet 1717, le prieuré est affermé pour 1522 livres à la demoiselle des Plesses. — ADIV 2 H 2, 116 —
Le bail de 1722
Le 23 avril 1722, Blaise Gapel 2, Marie Leroux, et Jan Machard prennent en sous-ferme la retenue du prieuré consistant en chapelle, maison, chambres, cours, greniers, celiers, jardins, terre et metairies
pour sept ans et pour 250 livres par an. Parmi les clauses du bail, apparaissent l’obligation de faire dire et célébrer les services dans la chapelle et de planter chaque année six arbres (pommiers, poiriers, chataigniers, chênes).
[Le bail du prieuré comprend] chapelle, maisons, chambres, salles, cabinets, antichambre, greniers, celliers, escuries, étables, granges, fanneries, saoulz à porcs, cours, jardins et mettairies, terre arrables et non arrables, landes, pastis, prez, prairies, avenues, bois taillis et de haute fustais et tous bois de décoration et le triage dans la forrest et quanton de Leffain pour les conserver, viviers, garennes et tous et tels droit et dependances attachées à la Retenue... lesdits preneurs ont dit bien connoistre par ledit Gapel et femme en jouir actuellement comme souz fermier....
Le 21 juillet 1724, le prieuré est sous-affermé pour six années à Michel Pestel, sieur de Saint-Jean, au bourg d’Iffendic et à Pierre Godet, sieur des Touches, son gendre, à Gaël, pour 1642 livres par an. — A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le bail de 1728
Le 4 mars 1728, le bail est renouvelé à la demoiselle des Plesses pour six années contre 2050 livres.
Le 27 septembre 1755, la demoiselle des Plesses s’adresse aux juges de la châtellenie de Brécilien à propos de la métairie de Telhouët dans une longue lettre de douze pages. Le contentieux porte plus précisément sur des pailles et marnis à laisser en fin de bail.
Il est rappelé dans un libelle du 4 mars 1756 que la ferme générale ne contenait que deux objets : le revenu temporel du prieuré et la retenue, c’est-à-dire la maison prieuralle, métairie, usage et panage
et que la demoiselle des Plesses ne peut alors prétendre aux pailles de la retenue, qu’elle distingue à chaque instant
de celles de la métairie : elle sousfermait la maison prieuralle avec la metairie comme tous les precedents fermiers generaux l’avoient fait ; Blaise Gapel precedant sous fermier en avait jouy, Oresve et Morin en ont jouy après luy, le meme sousfermier jouissant de la metairie et de ce qu’elle appelle la retenue... le sousfermier ramassant les foins dans les greniers de la metairie, y embargeant les pailles et y mettant les marnis en moceaux.
.
Le même document précise que le bail du 23 avril 1722 a été consenti à Blaise Gapel et Jan Machard pour sept ans, ceux-ci devenant sous-fermiers par le bail du 4 mars 1728, donc avant le terme. La demoiselle des Plesses aurait fait expulser lesdits Gapel et Machard après avoir loué les terres pour 300 livres (50 de plus qu’eux) à Oresve. Il semble enfin que toute cette affaire ne porterait que sur une plus-value de 18 livres selon les dires des représentantes de l’abbaye, même si la demoiselle a obtenu dudit Morin - pauvre paysan nullement au fait des grimoires
- qu’il lui verse 200 livres par abonnement. — A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le bail de 1734
Le 31 juillet 1734, le bail est renouvelé à la demoiselle de Plesses pour neuf années contre 2000 livres.
En 1741, Yves Payat et Mathurin Morin, touchent cent sols pour une journée de charroi à aller chercher des chênes qu’ils plantent en rabinne dans les emplacements accoutumés du prieuré de Telhouët
, plantation rémunérée 40 livres.
Le 16 juillet 1742, Yves Payat touche 25 livres par an de la fermière générale, la demoiselle des Plesses 3, pour la garde des bois. En 1743, Yves Foulon, notaire et procureur de plusieurs juridictions, est titulaire du greffe de la juridiction du prieuré de Telhouët. Ignace Hyacinthe Letournoux en est le procureur fiscal (ainsi qu’en 1735). — A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1728-1729 — L’aboutissement du conflit avec l’abbesse de Saint-Sulpice
Depuis 1621, l’abbesse de Saint-Sulpice a obtenu du pape Grégoire XV (1621-1623) une bulle qui, conformément aux constitutions de l’abbaye, oblige les prieures à demeurer à l’abbaye mère de Saint-Sulpice. Mais les prieures de Telhouët refusent de l’appliquer et continuent à demeurer à Saint-Samson.
Une bulle de Clément XI (1700-1721) confirme celle de Grégoire XV. Les prieures en appellent au Conseil d’État qui leur donne tort. Un arrêt du 1er février 1725 ordonne à la prieure d’observer la bulle d’union des prieurés à la mense abbatiale.
Selon un extrait des registres du Conseil d’État du 20 septembre 1727, l’abbaye de Saint-Sulpice prévoit d’abattre les bois de Telhouët et de les vendre pour la somme de 25 000 livres afin de liquider ses dettes.
En 1728, une commission est chargée par l’abbesse de Saint-Sulpice d’évaluer les bois du prieuré de Telhouet
. Elle indique 4 :
-
le bois de futaye nommé le Triage et le bois nommé le Boccage contenants vingt arpens quarante neuf perches
-
le bois de Lessin pour dix-huit arpens vingt-cinq perches
— A.D.I.V. 24 H 135 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Un arrêt du 15 septembre 1729 unit définitivement le prieuré de Telhouët à la mense de Saint-Sulpice. Après cette date, la fonction religieuse de la chapelle Saint-Samson est transférée à la paroisse Notre-Dame de Paimpont : elle devient alors frairienne. Les revenus provenant des nombreux fiefs et bailliages du prieuré reviennent à la mense abbatiale de l’abbaye mère. — ADIV 2 H 2, 116 —
1751-1790 — L’affermage des terres de Telhouët dans la seconde moitié du 18e siècle
Le bail de 1751
Le 23 juillet 1751, le prieuré est affermé pour neuf ans contre la somme de 2000 livres annuelles par maître Pierre Soulastre, greffier et contrôleur des insinuations ecclésiastiques, et la demoiselle Louise Destouches, demeurant à Rennes. Les nouveaux propriétaires du bail sous-afferment le tout pour la même somme le 7 octobre de la même année au sieur François Argentais de Coacave et Demoiselle Janne Tatin son épouse, ainsi qu’à la demoiselle Catherine Durocher, veuve de Guillaume Tatin, demeurant tout près des Augustins de Rennes. — A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le bail de 1769
Le 27 novembre 1769, l’abbaye Saint-Sulpice afferme le revenu temporel du prieuré de Telhouët pour neuf années contre la somme de 2388 livres à maître Antoine Felix Leguay, avocat et sénéchal de la baronnie de Chateaugiron. La somme de 2388 livres est à payer en deux termes, à maître Antoine Felix Leguay demeurant paroisse de la Madelaine en Châteaugiron.
[Le revenu temporel consiste] en maison et metayries en dependantes dans les rolles et baillages des trois paroisses de Monfort [Saint-Jean, Saint Nicolas et Coulon], Bedée, Irodouer, Montauban, Gaël, Concoret, St. Ean en Iffendic, St. Gonlay, la quatrieme partie des dixmes de Talensac, la quatrieme partie des dixmes de la paroisse de Concoret, outre le dixmereau de Compere en lad. paroisse, les dixmes en la paroisse de Bedée en ce qui peut appartenir et dependre dudit prieuré, le dixmereau alternatif qui s’eleve sur le trait du domaine en la paroisse de Bedée et autres, le dixmereau d’Irodouer, celuy de St. Jean de Monfort, les dixmes qui s’elevent dans la paroisse du Boisgervily, le dixmereau de Saint Lan, le dixmereau de Gaël en lad. paroisse et la totalité des dixmes en la paroisse de St. Gonlay, l’exercice des greffes des fiefs dud. prieuré...
Le bail rapporte 2388 livres à l’abbaye, sur lesquelles il faut retrancher de nombreuses charges qui ramènent le revenu net du prieuré à 1600 livres.
Depuis longtemps, au reste, le prieuré de Thélouët n’était plus qu’une ferme dont jouissaient les religieuses. Le bail fait en 1769 à Antoine Le Gay était de 2.388 liv. pour le prieuré proprement dit ; la taille du bois de Lesseing et les lods et ventes, montant à 90 liv. par an, formaient avec la ferme un total de 2,478 liv. de rente. Mais sur cette somme il était dû 500 liv. de portion congrue au recteur de Saint-Gonlay, 100 liv. à celui de Concoret, et 23 liv. au garde forestier ; il fallait de plus, contribuer à l’entretien des églises paroissiales là où l’on dimait, et à celui des logements et chapelle du prieuré ; toutes ces dépenses réduisaient à environ 1,600 liv. le revenu net du prieuré.
Philippe Foulon, est sous-fermier de Saint-Samson de Telhouët, contre la somme de 72 livres à Mr. Leguay, fermier général. Le 23 avril 1776, Philippe Foulon s’engage à réparer les dégâts qu’il avait causés en abattant des arbres en janvier 1775. Il promet de faire rellever et retablir en bon et du etat sous un an les breches, caves et degasts occazionnés par l’abbaty et enlevements des arbres
— A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le bail de 1777
Le bail est renouvelé le 21 avril 1777 pour neuf ans contre la somme de 2388 livres avec noble homme Jean Marie Leguay et Dame Anastase Jullienne Lefeuvre, demeurant au château du Bois Geffroy en la paroisse de Saint Médard sur Isle.
— A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le bail de 1785
Le 25 mars 1785, le bail est renouvelé avec les mêmes fermiers pour 3000 livres. Ce bail, le dernier passé entre les abbesses de Saint-Sulpice et un fermier général n’arrive pas à son terme ; le prieuré est saisi comme bien national en 1790. — A.D.I.V. 24 H 136 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
La vente des biens nationaux durant la Révolution
Les terres et les biens ecclésiastiques de la commune de Paimpont deviennent biens nationaux et sont mis en vente par adjudication le 7 novembre 1791. Les biens n’ayant pas trouvé preneurs sont vendus définitivement le 30 mai 1792, par adjudication du tribunal de Montfort. — ADIV Vol.1 Q, n°341. N° 188 du vol. —
Adjudication de la métairie de Thélouet, plus un petit bois appelé bois des Nones en Paimpont. L’estimation de ces immeubles a été faite à 13,400 livres et ils ont été adjugés à Jean Louis Richard, demeurant rue du Chapitre de la ville de Rennes, faisant pour Sylvain Gédouin, mineur, pour la somme de 25,000 livres (dernier enchérisseur) plus 3,000 livres faisant les 12 % du prix de la présente adjudication.
Un conflit au début du 19e siècle
Le 30 décembre 1808, Pierre Botherel, Pierre Godet, Mathurin Allaire, laboureurs, et Michel Lecompte, boulanger, font citer Pierre Rouger, laboureur et fermier à « l’Abbaye de Telhouët ». Ils lui réclament 60 francs pour avoir enlevé en janvier dernier, avec son charroi, une quantité considérable de lande et litière sur la lande vague et vulgairement nommée de Trompe Souris
. Ledit Rouger répond qu’il est au contraire importuné par les demandeurs et demande à Noël Gentilhomme 5, propriétaire de l’ensemble des terres de l’ancien prieuré d’entreprendre des démarches auprès du Conseil de préfecture concernant ce terrain qu’il dit faire partie de la métairie. Le tribunal de Montfort donne raison à Rouger. — 4U 27 8 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
L’abbaye de Telhouët aujourd’hui
La chapelle Saint-Samson
Il ne reste aujourd’hui aucun vestige de la chapelle priorale Saint-Samson de Telhouët. Son emplacement est encore visible sur le cadastre de 1823, au nord de la parcelle n° 1672. Sigismond Ropartz évoque brièvement les ruines romanes qu’il a aperçues à la fin du 19e siècle.
[...] Les ruines d’une chapelle dont l’arcature en plein cintre et les simples tailloirs indiquent à première vue la très ancienne origine.
La maison priorale
La maison priorale est transformée en ferme après son achat par adjudication en mai 1792.
La maison de ferme voisine n’est autre chose elle-même que le manoir prioral rebâti au XVe siècle ; dans ce logis apparaissent aussi des cellules de religieuses et une vaste salle à charpente ornée et très élégante.
Le bâtiment qui existe encore aujourd’hui a conservé sa charpente, datée du 15e siècle.