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1757-1795

Boulainvilliers Joseph de

Un précurseur de la chouannerie dans la région de Mauron

Joseph de Boulainvilliers est l’un des premiers chefs chouans actifs en Bretagne. Il occupe des fonctions prééminentes dans la hiérarchie de l’Armée catholique et royale de Bretagne en 1794. Il est par ailleurs, au cours du printemps 1794, à l’origine des premières révoltes contre-révolutionnaires dans la région de Mauron. Jusqu’à son exécution par les siens en janvier 1795, il contribue activement à constituer le foyer insurrectionnel qui prendra le nom de division de Saint-Méen.

Le comte Joseph de Boulainvilliers se trouve rarement évoqué par les historiens et presque toujours comme un concussionnaire et traitre à la cause royale finalement fusillé à bon droit le 17 janvier 1795 [...] par les chouans du « roi de Bignan ». Il fut pourtant l’un de ceux qui déclenchèrent l’insurrection en Bretagne, le premier général des chouans du Morbihan, agent de la correspondance royaliste.

GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012.

Éléments biographiques

Joseph Marie Louis de Boulainvilliers de Croÿ est né le 14 septembre 1757 à Brest (Finistère). Ses parents sont Louis-Henry de Boulainvilliers de Croÿ, marquis de Boulainvilliers de Croÿ (†1783) et Marie-Elizabeth du Plessis de Grenédan (1725). Les Boulainvilliers, famille d’origine picarde, sont établis à Brest depuis deux générations. Louis-Henry de Boulainvilliers et son père sont officiers de marine, tous deux décorés de la croix de Saint-Louis. La famille de sa mère est quant à elle originaire du Plessis-Mauron (actuellement le Plessis), un hameau situé à 3 km au sud-ouest du bourg de Mauron. Boulainvilliers a pour cousin François Fortuné du Plessis de Grenédan (1764-1835), implanté au château de Grenédan en Illifaut et de la Riaye en Ménéac.

Un officier de la Marine royale

Le jeune Boulainvilliers est admis aux écoles militaires en 1768, à l’âge de 11 ans. Bien que résidant à Brest, il se rend parfois dans la région de Mauron. Le 13 octobre 1770, âgé de 13 ans, il assiste aux obsèques de Jean-Baptiste Célestin Ferron du Quengo. Il entre dans la Marine royale à Brest le 26 décembre 1771 comme garde marine. Il embarque pour la première fois en mai 1772 sur le vaisseau « l’Hippopotame ». Le 4 avril 1777, il devient enseigne de vaisseau. Il combat durant la Guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique, dans laquelle la France s’engage en 1778. Le 23 février 1780, il combat sur le vaisseau « le Protée ». Il est ensuite affecté sur « le Glorieux » qui combat en Martinique le 29 avril 1781. Il prend son premier commandement sur le vaisseau américain « La Queen Charlotte », le 24 août 1781. Il est alors employé à soutenir les troupes de débarquement de l’armée du comte de Rochambeau et de Washington jusqu’à la prise d’York en octobre de la même année. Il est nommé lieutenant de vaisseau en 1782 sur « la Suzanne » puis « la Surveillante » jusqu’au 17 avril 1784. Il se marie le 24 juin 1783 avec Élisabeth de La Poype de Vertrieux (1760), fille d’un amiral de la Marine royale. Ils ont une fille, Louise Sylvie de Boulainvilliers de Croÿ (1785-1853). (Voir la généalogie en ligne) Son dernier embarquement a lieu en avril 1786 sur « la Dorade ». Au début de l’été 1789, il comptabilise 17 ans de service dont deux ans et neuf mois en temps de guerre. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [pages 36-39] —

Un commandant de la Garde nationale en 1790

Boulainvilliers prend sa retraite de la Marine à l’âge de trente ans, le 13 octobre 1787. Contrairement à de nombreux membres de la noblesse, il n’émigre pas. Il s’établit près de Tours durant les trois premières années de la Révolution. En octobre 1789, il loge au château de Lignou, sur la commune de Monnaie (Indre-et-Loire). Le 27 juin 1790, il obtient le commandement de la Garde nationale de cette localité. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [pages 41-44] — En 1791, il se porte même acquéreur de biens nationaux. Dans une lettre du 17 octobre 1793, il fait état de son attachement à la Révolution.

Depuis la Révolution ma conduite est sans reproche et j’ai eu la satisfaction d’avoir toujours eu le suffrage de tous mes concitoyens puisque du moment de la Révolution je fus nommé commandant de la garde Nationale ; député à la fédération du quatorze juillet, ensuite à la création des juges de paix je le fus d’une voix unanime où j’ai fait mes deux ans sans mériter aucun reproche.

AD 56, L1527

Le retour en Bretagne

En 1789, il assiste à Brignac, en compagnie de son cousin François Fortuné du Plessis de Grenédan, au mariage de Narcisse René de Béchennec et de Louise Angélique de Troussier (1760). Devenu un familier des Béchennec, il rencontre la sœur de Louise Angélique, Marie Louise Anne de Troussier (1758) en 1790, au château de La Riaye en Ménéac. Veuve de Jacques Jean de Forsanz 1 elle devient la compagne de Boulainvilliers à la mort de son mari en 1790. —  MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993. [page 366] —

À la fin de 1791 ou au début de 1792, Boulainvilliers s’établit au manoir de Kernicol en Saint-Jean-Brévelay (Morbihan), chez Madame de Forsanz. Il se constitue alors un réseau de relations qui lui permettent d’implanter la chouannerie sur un territoire allant de Saint-Jean-Brévelay à Mauron. Le frère de sa compagne, le chevalier Joseph de Troussier, réside à Guilliers et sa sœur à Brignac. Guillaume de Forsanz, le beau frère de madame de Forsanz, réside à Taupont. Enfin, son domestique, Mathurin Taudin, est originaire du village de Kermagaro en Néant. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [page 54]
COURTADE, Sylvie et CHAPUIS, Elisabeth, La Bretagne vue par les peintres, Edita Lausanne, 1987, 151 p.
DUPUY, Roger, La Bretagne sous la révolution et l’Empire (1789-1815), Editions Ouest-France université, 2004. —
En septembre 1793, aux prémices de la première chouannerie, Boulainvilliers vit des revenus de la métairie de Tréguier en Loyat, propriété de madame de Forsanz.

L’insurrection de 1793 et l’entrée en clandestinité

Du 11 au 20 mars 1793, les deux tiers de l’Ouest se soulèvent. Boulainvilliers apparait comme l’un des premiers chefs bretons de l’insurrection des paysans qui refusent l’application de la loi du 24 février concernant la levée de 300 000 hommes.

Le 22 mars 1793, il se retrouve à la tête d’une troupe de 200 paysans. Très rapidement, la répression armée répond à la révolte paysanne. Le 13 avril, le district de Josselin reçoit une lettre de dénonciation donnant une description de Boulainvilliers.

Un particulier de petite stature, trapu et auquel il manque une dent dans le devant de la bouche, demeurant près de St Jean Brévelay à la maison de Kernicol avec Mme de Forzan depuis 4 ou 5 ans est prévenu d’avoir été vu monté sur un cheval blanc, à la tête des paysans attroupés, de s’être rendu au bourg de Plaudren, d’être allé chez le citoyen Gallais, juge de paix, pour le forcer à marcher avec lui sur Vannes en le menaçant s’il se refusait.

AD 56 Ldj 42

Le 16 avril, le général Beysser fait arrêter Boulainvilliers qui est emprisonné à Josselin puis à Ploërmel et enfin à Vannes. Il est relâché le 23 après une enquête scrupuleuse qui n’a rien trouvé de répréhensible dans la conduite de ce citoyen — AD 6 L 1524 —. Il s’avère que Boulainvilliers a été contraint par les paysans de prendre la tête de leur troupe et que loin d’avoir été un meneur, il a contribué à désamorcer la révolte paysanne.

Sur plainte de la commune de Saint-Jean-Brévelay pour détournement d’argent, Boulainvilliers est à nouveau incarcéré à Josselin. Songeant d’abord à se tirer d’affaire, il se justifie en protestant de son patriotisme dans une longue lettre écrite à la Convention de Paris. Finalement, Boulainvilliers choisit d’entrer en clandestinité et s’évade dans la nuit du 17 au 18 octobre 1793. Le district contacte les communes de Mauron, Loyat, Néant, Brignac, Guilliers, Taupont et Concoret afin qu’elles mènent des recherches le concernant. On le soupçonne de se réfugier à Guilliers chez Madame de Forsanz. Malgré toutes les recherches, les républicains ne retrouvent pas sa trace. —  MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993. [pages 366] — Le 9 germinal (29 mars 1794) la femme Forzanz, deux de ses enfants et la fille de Boulainvilliers sont arrêtés et incarcérés. — A.D.M. L 1232 —

La guérilla du printemps 1794

L’évasion de Boulainvilliers de la prison de Josselin et son entrée en clandestinité marquent un tournant dans sa vie. En cette fin d’année 1793, de nombreuses personnes se cachent dans les campagnes - curés réfractaires, déserteurs de la conscription, nobles émigrés - avec lesquels Boulainvilliers entre en contact. Après quelques mois où il disparait des documents officiels, il réapparait à la tête de troupes insurrectionnelles, dans deux cantons qui vont devenir des bastions de la chouannerie pour de longues années : Bignan et Mauron (Morbihan).

Les meneurs et les insoumis de l’été 1793, les fugitifs de Vendée, des suspects en tous genres, se sont alors regroupés autour de chefs chouans spontanément reconnus : en Ille-et-Vilaine, Picquet du Boisguy dans la forêt de Fougères ; Boulainvilliers dans la forêt de Paimpont et le bois de Montfort.

CORNETTE, Joël, Histoire de la Bretagne et des Bretons. Des Lumières au XXIe siècle, Vol. 2, Le Seuil, 2005, 732 p., Voir en ligne. [page 185]

Le canton de Bignan

Boulainvilliers commence son activité contre-révolutionnaire dans le canton de Bignan. Le 20 février 1794, il lève des troupes favorables à l’insurrection. Dans la nuit du 12 au 13 mars, Hémon, administrateur de Josselin, est assassiné à Saint-Allouestre en compagnie de Jéhanno, secrétaire de la municipalité de Bignan. Le district écrit :

Nous le soupçonnons d’être complice de meurtre et assassinat qui vient d’être commis sur deux de nos frères à Saint-Allouestre qui avoisine ladite maison de Kernicol où il réside le plus souvent de concert avec sa prétendue [...]

AD 56 L 1231

Cet assassinat, suivi de deux rassemblements de troupes durant les mois de mars et avril 1794, marquent le déclenchement de l’insurrection dans le canton de Bignan. Dans chacun de ces évènements, Boulainvilliers se révèle comme l’un des organisateurs, sinon le principal chef. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [page 73] —

Illifaut et Mauron

Au printemps de 1794, il [Boulainvilliers] lève une bande avec laquelle il pilla des notables bleus et coupa des arbres de la Liberté dans les districts de Josselin, Ploërmel, Broons et Montfort.

DUPUY, Roger, Les chouans, Paris, Hachette, 1997. [pages 106-107]

Le 3 mai 1794, une troupe armée commandée par Joseph de Puisaye vainc les forces républicaines dans les landes de Beignon. Le 5 mai, elle se replie sur Concoret puis quitte la forêt pour rejoindre le pays de Vitré. Ce passage armé des chouans marque les débuts de la première chouannerie dans la région de Paimpont.

Dans les semaines précédant l’arrivée de Puisaye, Jean Rissel, officier municipal d’Illifaut déclare que Boulainvilliers « rôde » aux environs du château de Grenédan en compagnie de son cousin le chevalier de Grenédan. Il s’établit à la métairie de Guégan en Illifaut puis passe huit jours à la métairie du Ros (actuellement Rox) en Mauron avant de revenir à Illifaut où il a une violente altercation avec Mathurin Rissel, fermier de Grenédan, qu’il assassine une semaine plus tard. —  AD 22 1 L 480 —

Après le repli de l’armée de Puisaye, Boulainvilliers s’établit au château de la Ville-Davy en Mauron. Il adopte alors la stratégie de la guérilla qui caractérise la première chouannerie. Jean Baptiste Chochon, conseiller municipal de Mauron indique dans une lettre du 22 floréal an II (11 mai 1794) les principaux axes de la nouvelle tactique mise en œuvre au printemps 1794 : attaquer les fermiers coopérant avec les républicains, réprimer les fervents républicains et enfin s’attaquer aux prêtres constitutionnels. Il termine sa lettre en citant nommément les chefs chouans qui l’appliquent.

François Chasles, Philippe Chochon, Léonor Lucas, Guillaume Gaudin, près du château de Grénédan, Boulainvilliers, Duplessis de Grénédan, qui ont dû coucher à la Ville-Davy la semaine dernière. Ils avaient avec eux Pierre Lefeuvre de la Bodinais en Mauron, leur associé ou conducteur.

MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993. [page 378]

Quelques jours plus tard, Boulainvilliers se dirige vers Brignac à la tête d’une troupe de soixante à quatre-vingts hommes, constituée de déserteurs de la réquisition. Ils entrent chez le prieur de Brignac, Charles François Deloynes le 10 mai à 23h30, lui volent son argent et après avoir ravagé la maison de Ménagé, frère de l’administrateur de Ploërmel, ils emmènent le recteur vers la Ville Aulo, et traversent l’Yvel. Ils le fusillent alors dans les prairies du Pont-Colleu. — Montgobert, Gilles (1993) op. cit., p. 379 —

L’abbé Guillotin, prêtre réfractaire de Concoret, mentionne ces évènements dans son registre.

Du 10 au 15 mai, il s’est formé à Illifaut un rassemblement de quatre ou cinq cents hommes, demandant la religion et un roi. Ils se sont emparés de deux cents fusils et de munitions de guerre déposés à Merdrignac. M. de Loynes, chanoine régulier, curé sermenteur de Brignac, et Rissel, fermier de Grénédan, ont été tués dans cette émeute.

GUILLOTIN, abbé Pierre-Paul et ROPARTZ, Sigismond, Le registre de Concoret. Mémoires d’un prêtre réfractaire pendant la Terreur, Publié pour la première fois sur le manuscrit de l’abbé Guillotin, Saint-Brieuc, L. Prud’homme, éditeur, 1853, Voir en ligne. p. 21

Le 13 mai 1794, Mathurin Delugeard et Mathurin Bouchard rencontrent huit cents brigands menés par Pierre Lefeuvre au village de Muel en Trémorel. Ils sont en route vers Maison Rouge au Loscouët pour se mettre sous le commandement de Boulainvilliers. Celui-ci, en compagnie de son cousin, Germain du Plessis-Grenédan, est hébergé à Illifaut puis Mauron.

Ils revinrent audit Illifaut, ils descendirent chez Georges Maravin, aristocrate fermier de la métairie de Guégan en la commune d’Illifaut, avoisinant le château de Grenédan ; ils y arrivèrent le soir et s’y couchèrent. Quelques jours après ils furent se retirer chez Perinne Balmel, et Mathurin Guillotin à la métairie Duros [du Rox] en Mauron, et y furent huit jours et plus.

Arch. des C.-d.-N. LM5 (61)

Le 15 mai à 2h30 du matin, les chouans entrent dans Saint-Méen au cri de « Vive le Roi ». Ils sont repoussés par la Garde nationale et trente grenadiers du Rhône et Loire arrivés la veille comme l’atteste une lettre du 18 mai du général Moulin, au comité de Salut Public.

Quelques brigands ont voulu ces jours-ci pénétrer dans le district de Montfort : ils ont été repoussés par trente grenadiers de Rhône et Loire, soutenus par la garde nationale de Saint-Méen. Ils ont laissé douze fusils en se sauvant. Dans le département d’Ille-et-Vilaine, on les poursuit jour et nuit.

SAVARY, Jean-Julien, Guerre des vendéens et des chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest pendant ces guerres., Vol. 4, Paris, Baudouin frères, 1825, Voir en ligne. pp. 531-532

Le 16 mai, les chouans semblent avoir disparu et la répression par les troupes républicaines commence, réduisant totalement l’activité de Boulainvilliers dans la région de Mauron.

Du 3. Le général Vachot, au comité de salut public. (Ségré.)
[...] J’ai exterminé et presque entièrement détruit les chouans qui ravageaient les districts de Broons, Saint-Meen, Montfort, Chateaubourg, la Gravelle, Vitré, la Guerche, etc. Je m’occupe présentement des districts de Laval, Craon, Ségré, Châteaubriand , et vais marcher sur Domfront ; jusqu’à présent , mes opérations ont réussi. Les troubles qui agitent ces contrées ne sont nullement à craindre, et j’espère qu’en pérorant le peuple, faisant marcher les habitans des campagnes, j’établirai l’ordre et ferai chérir la république.

SAVARY, Jean-Julien, Guerre des vendéens et des chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest pendant ces guerres., Vol. 3, Paris, Baudouin frères, 1825, Voir en ligne. p. 582

Le chef du Comité central des insurgés du Morbihan

Contrairement à ce que pense le général Vachot, la chouannerie ne fait que commencer. L’attaque de Saint-Méen et les actions dans la région de Mauron valent à Boulainvilliers la reconnaissance des autres chefs chouans. Le 12 juillet 1794, il devient avec le comte de La Bourdonnaye 2 et Pierre Guillemot 3 l’un des trois membres du Comité central des insurgés du Morbihan créé à l’initiative de Joseph de Puisaye. — Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, page 52-53 —

Le 14 et le 19 juillet, il signe des documents 4 attestant son rôle effectif à la tête de la chouannerie morbihannaise.

Le 26 juillet 1794, il est le troisième signataire sur quarante trois, après Puisaye et La Bourdonnaye, de la Proclamation des généraux et chefs de l’armée catholique et royale de Bretagne, aux Français qui officialise la naissance d’une chouannerie bretonne organisée. On y trouve aussi les signatures du chevalier de Busnel et de Saint-Régent 5. — Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 59 —

Puisaye et Boulainvilliers se mettent d’accord pour une action commune en vue d’un rassemblement des forces catholiques et royales du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine. Le plan de Puisaye est alors d’utiliser les chouans coalisées pour prendre Vannes puis un port des Côtes-d’Armor afin de permettre un débarquement anglais. Boulainvilliers apparait alors comme l’homme de confiance de Puisaye et le chef des forces royales du Morbihan. Cette interprétation est confirmée par les révélations du transfuge chouan Brochard aux républicains de Ploërmel.

[Il révèle] qu’il a été lui-même employé comme intermédiaire entre Boulainvilliers et Puisaye, qui s’étaient donné rendez-vous au bois d’Allerac, près Redon, pour s’entendre sur l’insurrection du Morbihan et un versement d’armes qui devait se faire sur ses côtes, ou sur celles de Saint-Brieuc ; que Boulainvilliers, assisté de Botidoux et de Guillemot, a distribué aux hommes réunis à Saint-Jean-Brevelay une somme de 50 000 livres, répartie entre les chefs de cantonnement, parmi lesquels étaient Bellevue, et Berthelot, caissier du Morbihan [...]

DUCHATELLIER, Armand, René, Histoire de la Révolution dans les départemens de l’ancienne Bretagne, Vol. 5-6, Paris, Chez Desessart, 1836, Voir en ligne. p. 261

Le 17 août, Boulainvilliers réunit trois cents chouans à Saint-Jean-Brévelay. Il se dirige vers Malestroit, lieu du rassemblement avec Puisaye, mais sa troupe se disperse devant l’arrivée de républicains venant de Vannes et de Paimpont. Un affrontement a lieu au château de Trédion, qui laisse quelques morts de part et d’autre. Boulainvilliers et ses chouans reprennent cependant leur guérilla.

Après l’échec de Trédion, Boulainvilliers se rend à Irodouër en Ille-et-Vilaine où se tient le Conseil général de l’Armée catholique et royale de Bretagne. Le 22 décembre 1794, Charles Jean Colas du Resto, son commandant en second capturé par les républicains déclare :

Boulainvilliers avait touché 50 000 livres dont il distribua une petite partie aux chefs du nombre desquels était Bellevue. Il garda le reste de l’argent pour lui et décampa de suite pour se rendre au Comité central que je crois être établi près de Rennes, du côté de Montauban.

AD 56 L 2008

Le 20 août 1794, il signe une nouvelle proclamation des généraux et chefs de l’Armée catholique et royale de Bretagne. Le 26 août, Puisaye lui octroie le grade de colonel.

Art.9. Le conseil en considération des services distingués qu’ayant rendu à la bonne cause tant à l’armée catholique et royale de Vendée qu’à celle de Bretagne MM. de Boulainvilliers, [...] déclare qu’il défère à M. de Boulainvilliers le grade de colonel.

AN F 7 4424 B 17

Il s’agit donc d’une reconnaissance officielle de la valeur militaire de Boulainvilliers par Puisaye. Il conserve par ailleurs un rôle prééminent pour la correspondance avec l’Angleterre, pièce essentielle du développement de la contre-révolution en Bretagne. Joseph de Puisaye rejoint Londres en septembre 1794 pour se faire reconnaitre commandant de la chouannerie par les princes émigrés, et proposer aux anglais un débarquement sur les côtes bretonnes. Il continue cependant à diriger la chouannerie par correspondance.

Une lettre de Boursault, représentant au Comité de Salut Public de Rennes, datée du 2 octobre 1794 cite Boulainvilliers, ex-noble, se disant envoyé des princes français comme l’un des chefs chouans du Morbihan. — Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 160 —

Boullainvilliers conserve son influence au sein du Comité central des insurgés du Morbihan. Durant le mois de décembre 1794, il est signataire de plusieurs arrêtés officiels. Enfin, le 24 décembre, il est confirmé dans son grade de colonel par Puisaye. — Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 236 —

Toutefois, dans ses Mémoires, Puisaye dresse un portrait peu flatteur de Boulainvilliers.

Le comte de Boulainvilliers, qu’à mon regret éternel, ses étourderies, la jalouse ambition de quelques-uns, et les préventions de quelques autres, ont fait périr durant mon premier séjour en Angleterre, de la main des royalistes, était brouillon, intéressé, jaloux de dominer, et comme tous les hommes à prétentions, se croyait beaucoup d’aptitude et de moyens, précisément parce qu’il n’en avoit pas.

PUISAYE, comte Joseph de, Mémoires du comte Joseph de Puisaye : qui pourront servir à l’histoire du Parti royaliste françois durant la dernière Révolution., Vol. 2, Londres, impr. de Cox, fils et Baylis, 1803, Voir en ligne. p. 532

Victor Hugo ajoute à la caricature de Boulainvilliers une note très désobligeante en le décrivant dans son roman Quatrevingt-treize comme un imbécile incapable de commander une armée de paysans. —  HUGO, Victor, Quatrevingt-treize, Vol. 1, Onzième édition, Paris, Michel Levy frères, éditeurs, 1874, Voir en ligne. p. 44-45 —

Le chef de la division de Saint-Méen

Après l’été 1794, parallèlement à son rôle auprès du Comité central, Boulainvilliers poursuivit l’œuvre amorcée au printemps au nord-est du Morbihan ; son activité conduisit à la naissance d’une division royaliste, qui, si elle ne fut pas éminente par le nombre de ses combattants, était à l’interface des trois départements bretons les plus insurgés, le Morbihan, les Côtes du Nord et l’Ille-et-Vilaine.

GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [page 97]

Le territoire insurrectionnel qu’il a fortement contribué à développer est composé d’une partie de la forêt de Paimpont et du Bois de Montfort ainsi que du bocage des paroisses de Ménéac, Mohon, Loyat, Lanouée, La Trinité, Mauron, Néant ainsi que de quelques communes voisines d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor. Après sa mort, la division de Saint-Méen est commandée par le chevalier de Troussier puis par Pierre Robineault de Saint-Régent, établi au Bois-de-la-Roche.

Au cours du mois de novembre 1794, il est occupé à former de nouveaux cantons 6 à l’est de son territoire, en direction de la division du comte de Bellevue en Ille-et-Vilaine ainsi qu’en direction de celle du chevalier de Boishardy vers les Côtes-d’Armor. À la fin novembre, il est à Illifaut afin d’y diriger une campagne de recrutement. Dans la nuit du 30 au 31 décembre, il signe une lettre en tant que chef de division. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. [page 99] —

Le soir du 9 janvier, il attaque Loyat avec soixante hommes, fait fusiller trois patriotes et abattre l’arbre de la liberté. Dans la nuit, il se rend à Guilliers, comme en atteste une lettre de Brue représentant au comité de Salut Public de Vannes, en date du 15 février.

Instruit par l’administration de Ploërmel, dans la nuit du 9 au 10, que les brigands en grand nombre s’étaient portés dans la commune de Guilliers, voisine du chef-lieu de ce district, où ils ont abattu l’arbre de la liberté et assassiné trois patriotes ; que de là ils s’étaient portés dans la commune de Loyat où ils ont commis les mêmes excès, je me suis mis à leur poursuite sans pouvoir les rencontrer en masse. On a arrêté une trentaine de réquisitionnaires et plusieurs brigands armés, au nombre desquels se trouve le nommé Florimond Pirio, natif de Rochetrenen, bras droit de Boulainvilliers, qui faisait le prêt. Cet homme est accusé d’une multitude d’assassinats.

Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 312

Boulainvilliers, qui souhaitait poursuivre son action sur Mauron, Gaël et Saint-Méen est contraint de céder devant la menace d’une troupe républicaine.

11 janvier 1795 - Un détachement de soldats passe par le bourg de Concoret, étant à la poursuite d’environ 600 royalistes commandés par Boulainvilliers et qui persécutent les patriotes vers Guilliers et Loyat. Ces soldats ont fait des fouilles et ont pris 2 fusils à Haligan et au Bran.

GUILLOTIN, abbé Pierre-Paul et ROPARTZ, Sigismond, Le registre de Concoret. Mémoires d’un prêtre réfractaire pendant la Terreur, Publié pour la première fois sur le manuscrit de l’abbé Guillotin, Saint-Brieuc, L. Prud’homme, éditeur, 1853, Voir en ligne. p. 24

En ce mois de janvier 1795, Boulainvilliers semble vouloir nouer des contacts avec des insurgés normands.

Voici les renseignemens que j’ai pu me procurer : il existe des intelligences avec les brigands de la Normandie ; huit cents Normands devaient se réunir le 10 dans le district de Josselin ; la réunion générale devait avoir lieu à Mauron, ou dans la forêt de Saint-Méen.

Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 312

Un officier royaliste exécuté par les chouans

Cet ancien officier de la marine royale fut exécuté par des royalistes puis enseveli dans la fosse de la caricature et de l’oubli.

GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012.

Boulainvilliers n’est pas traqué uniquement par les Républicains. Une lettre datée du 15 janvier adressée à M. de Caqueray, commandant royaliste de Rochefort, indique qu’un complot est ourdi contre lui.

Boulainvilliers est sommé de se réunir au comité du Morbihan ; le projet est de le faire assassiner.

Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 322

En effet, Georges Cadoudal dit « Georges », Pierre Mercier dit « la Vendée » et Pierre Guillemot dit « le roi de Bignan », remettent en cause l’autorité et l’organisation de Puisaye et somment Boulainvilliers de les reconnaitre.

[...] bien que Puisaye eût envoyé, au nom du comte d’Artois des brevets de maréchaux-de-camp à la Bourdonnaye et à Boulainvilliers , et que ce dernier se fût un instant intitulé généralissime du Morbihan, on vit presque aussitôt les bandes formées dans la région de Bignan, de Grand-Champ et du Guémené relever de Georges, de Le Mercier et de Guillemot, qui, sans égard pour les savantes combinaisons de Puisaye et l’autorité du conseil royal, s’instituèrent en conseil supérieur du Morbihan. Un de leurs premiers actes, en date du mois de janvier 1795 (nivose an III) fut de sommer Boulainvilliers de se rallier à eux, sous peine de se voir déchu de son commandement et de tomber plus tard leur victime, s’il persistait à relever du conseil royal supérieur dont Cormatin, major-général de l’armée catholique passait pour s’être laissé gagner par les républicains.

DUCHATELLIER, Armand, René, Histoire de la Révolution dans les départemens de l’ancienne Bretagne, Vol. 5-6, Paris, Chez Desessart, 1836, Voir en ligne. p. 277

Alors qu’il se rend au château de Kernicol en Saint-Jean-Brévelay, auprès de sa compagne, Madame de Forsanz, il se fait arrêter par un détachement de chouans envoyés par Guillemot. Ce dernier le fait fusiller au village de Kerhervy en Saint-Jean-Brévelay le 17 janvier 1795. —  DUPUY, Roger, Les chouans, Paris, Hachette, 1997. [pages 106-107] —

Le comte de Boulainvilliers-Croi avait obtenu des princes un brevet de généralissime du Morbihan, — lorsqu’il fut accusé de servir d’espion et d’agent aux révolutionnaires. Le conseil royaliste du pays le condamna, mais lui laissa le moyen de sauver sa tête. Caché depuis trois mois, il rentra à Bignan après la pacification. Les Chouans de Guillemot le saisirent, et, sans respect pour ses titres, le tuèrent dans une prairie de Saint-Jean-Brevelay. Le farouche roi de Bignan présidait l’exécution, au pied d’un chêne. L’abbé Le Thiès assistait le condamné.On le fusilla comme traître, par derrière... Tout ce qu’on lui accorda fut de franchir un échalier, pour ne pas arroser de son sang la terre d’une femme qu’il aimait... Cette justice des Chouans fut mise à l’ordre du jour de l’insurrection, et produisit une sensation extraordinaire.

CHEVALIER, Pierre-Michel-François, dit Pitre-Chevalier, Bretagne et Vendée, Paris, Coquebert éditeur, 1845, Voir en ligne. p. 611

Cette mort honteuse, relayée par de nombreux historiens dont Alphonse Beauchamp ou l’abbé François Cadic, a fait de Boulainvilliers la figure même du traitre —  CADIC, François, Chant des chouans, Textes réunis par Yves Le Diberder, Slatkine, 1949, Voir en ligne. p. 94 —.

[...] Boulainvilliers ne se faisait remarquer que par des défauts ; sa physionomie était désagréable, sa voix rauque, son langage grossier. Brouillon, intéressé, jaloux de dominer, courant à sa perte par ses inconséquences et par son ambition, il finit par recevoir la mort de la main des royalistes.

BEAUCHAMP, Alphonse de, Histoire de la guerre de la Vendée, ou Tableau des guerres civiles de l’ouest, depuis 1792 jusqu’en 1815, comprenant l’Histoire sécrète du parti royaliste jusqu’au rétablissement des Bourbons, Vol. 3, Paris, Chez L.-G. Michaud, 1820, Voir en ligne. p. 177
Couverture du livre de Mathieu de Gelis : Boulainvilliers, figure singulière de la première chouannerie morbihannaise

Son exécution marque un tournant historique dans la chouannerie : la sécession du Conseil royaliste du Morbihan avec le Comité central de l’Armée catholique et royale de Bretagne. Elle révèle le désaccord croissant entre l’encadrement roturier des chouans du Morbihan et les officiers de la noblesse voulant prendre la tête de la chouannerie. Ce sont finalement les « paysans » Guillemot et Cadoudal, qui vont s’imposer comme les figures majeures de la chouannerie morbihannaise. —  GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012. —

Le 22 janvier 1795 un de ses principaux « lieutenants » est arrêté par les républicains.

On a arrêté dans le district de Josselin, le prêtre Legall, ex-curé de Guihenno, avec six autres brigands. C’était l’ami et le complice de Boulainvilliers.

Savary, Jean-Julien (1825) op. cit., Vol. 4, p. 322

Le spectre de Boulainvilliers

Selon une légende rapportée par François Cadic, le fantôme de Boulainvilliers hante encore le manoir de Kernicol.

Les bonnes gens du pays prétendent que la nuit, sur le tard, on voit encore s’illuminer les fenêtres du vieux manoir de Kernicol et que l’on entend passer la chevauchée des dames de Forsanz et de leurs galants. C’est sans doute la continuation de la joyeuse fête où Boulainvilliers tenait sa part.

CADIC, François, Histoire populaire de la chouannerie, Vol. 1, Textes réunis, présentés et préfacés par Fañch Postic, Terre de Brume, 2003. [page 525]

Au début de la seconde chouannerie, le nom de Boulainvilliers est invoqué par des chouans pour terroriser le nouveau maire de Mauron. Dans la nuit du 8 au 9 juin 1795, vers 21h 30, quatre chouans entrent chez ce fervent républicain, armés de fusils et de baïonnettes et demandent à la servante :

Où est le bougre de Chochon, le nouveau maire, nous voulons l’avoir pour le fusiller dans l’instant. La femme terrorisée bredouille qu’il est absent. Il faut que tu nous donnes sur le champ tout son or, argent, linge et bestiaux. Ils se rendent dans l’écurie et recensent toutes les bêtes. Aujourd’hui nous ne prendrons qu’un cheval, sa selle et une génisse, le restant plus tard. Dans la maison, l’un d’eux, la tête dans une armoire tira un paquet de mouchoirs qu’il emporta. Où nous trouverons ton bougre de Chochon, nous le fusillerons. L’un d’eux en quittant la maison lança : Je suis Boulainvilliers le jeune. [...] Il est certain que Boulainvilliers, tué par Pierre Guillemot, n’avait pas de fils. Chochon, dont les pertes furent estimées à 1000 livres, quitta Mauron pour se réfugier à Ploërmel.

MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993. [page 389]

Bibliographie

BEAUCHAMP, Alphonse de, Histoire de la guerre de la Vendée, ou Tableau des guerres civiles de l’ouest, depuis 1792 jusqu’en 1815, comprenant l’Histoire sécrète du parti royaliste jusqu’au rétablissement des Bourbons, Vol. 3, Paris, Chez L.-G. Michaud, 1820, Voir en ligne.

CADIC, François, Chant des chouans, Textes réunis par Yves Le Diberder, Slatkine, 1949, Voir en ligne.

CORNETTE, Joël, Histoire de la Bretagne et des Bretons. Des Lumières au XXIe siècle, Vol. 2, Le Seuil, 2005, 732 p., Voir en ligne.

DUPUY, Roger, Les chouans, Paris, Hachette, 1997.

DUCHATELLIER, Armand, René, Histoire de la Révolution dans les départemens de l’ancienne Bretagne, Vol. 5-6, Paris, Chez Desessart, 1836, Voir en ligne.

GELIS, Matthieu de, Boulainvilliers ; figure singulière de la première chouannerie morbihannaise, Editions des Six Coupeaux, 2012.

GUILLOTIN, abbé Pierre-Paul et ROPARTZ, Sigismond, Le registre de Concoret. Mémoires d’un prêtre réfractaire pendant la Terreur, Publié pour la première fois sur le manuscrit de l’abbé Guillotin, Saint-Brieuc, L. Prud’homme, éditeur, 1853, Voir en ligne.

HUGO, Victor, Quatrevingt-treize, Vol. 1, Onzième édition, Paris, Michel Levy frères, éditeurs, 1874, Voir en ligne.

MAHIEUX, Robert, « Boulainvilliers et la chouannerie morbihannaise », Le Ploërmelais, 15-22 juillet, 1977.

MONTGOBERT, Gilles, Eclats en Brocéliande : le Pays de Mauron 1789-1800, les mutations du monde rural, Saint-Léry (56), Office Culturel du District de Mauron, 1993.

CHEVALIER, Pierre-Michel-François, dit Pitre-Chevalier, Bretagne et Vendée, Paris, Coquebert éditeur, 1845, Voir en ligne.

SAVARY, Jean-Julien, Guerre des vendéens et des chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest pendant ces guerres., Vol. 4, Paris, Baudouin frères, 1825, Voir en ligne.

SAVARY, Jean-Julien, Guerre des vendéens et des chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest pendant ces guerres., Vol. 3, Paris, Baudouin frères, 1825, Voir en ligne.


↑ 1 • Marie Louise Anne de Troussier (1758- ?) épouse Jacques Jean de Forsanz, seigneur de La Morinière (1738-1790) en 1775.

↑ 2 • René-Julien de La Bourdonnaye de Coëtcandec (1758-1829) commanda le mouvement chouan dans le Morbihan en 1793-1794 et participa aux célèbres négociations de La Jaunaye en 1795.

↑ 3 • Pierre Guillemot, né le 1er novembre 1759 à Kerdel, lieu-dit de Bignan (Morbihan) et fusillé le 5 janvier 1805 à Vannes, dit le Roi de Bignan, est un chef militaire chouan qui tint en respect les troupes républicaines dans une grande partie du Morbihan de l’an II à VIII (1794 à 1800).

↑ 4 • Le 14 juillet 1794, il signe la liste de formation des compagnies de Plumelec et Saint-Jean-Brévelay — AD 56 L 277 —. Le 19, sa signature apparait sur le contrôle nominatif des soldats de la première paroisse d’Elven commandée par Jacques Gambert — AD 56 L 1231 —

↑ 5 • orthographié également en Saint-Régeant

↑ 6 • L’organisation militaire de l’Armée catholique et royale de Bretagne comprend des divisions subdivisées en cantons, alors même que les cantons créés en décembre 1789 sont supprimés par la Convention en juin 1793.