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19e - 20e siècle

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont

D’après la méthode utilisée par les frères Guégan

La fabrication du charbon de bois dans des meules se pratique depuis plusieurs millénaires. Le principe est toujours le même : on « entasse » du bois, de manière très étudiée, puis on recouvre de façon à rendre hermétique l’ensemble.

Selon les régions, les époques, les essences, les meules n’ont pas exactement la même forme.

L’objet de cet article est de décrire le plus fidèlement possible la manière de procéder apprise auprès des frères Guégan. Héritiers d’une lignée de charbonniers, ils ont fait du charbon dans leur jeunesse et en ont refait pour des animations, plusieurs décennies après avoir quitté ce métier.

Emplacement de la meule et préparation du terrain

L’emplacement de la fouée (ou meule) est très important et ne doit rien au hasard. Le sol doit être plat et horizontal (dans les pentes, la partie haute est creusée et la partie basse rehaussée). Le sol ne doit être ni trop sec ni trop humide. Le lieu doit pouvoir être abrité des vents. L’emplacement doit être proche du lieu d’exploitation du bois, afin de minimiser le transport. Presque toutes les fouées se font sur des emplacements ayant déjà servi à la carbonisation. Ces places répondent aux diverses exigences ci-dessus. De plus, le rendement est meilleur sur ces sols déjà brûlés, car la carbonisation peut s’effectuer jusqu’à la base, minimisant ainsi les « fumerons » (morceaux de bois incomplètement carbonisés) 1.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 1
La préparation de la place
Guy Larcher

En 1824, dans une lettre émanant du garde général de la forêt, et intitulée Ordre pour les exploitations de la forêt, on trouve : Il ne sera fait de places neuves qu’autant qu’il aura été reconnu que l’on ne puisse s’en dispenser —  GUILLOTIN, Félix, « Dossier 29 : Ordre pour les exploitations de la forêt », Archives du S.I.V.U. « Forges et Métallurgie en Brocéliande », 1824, Voir en ligne. —

En forêt, la répartition des fouées est très irrégulière. La densité de leurs emplacements dépend de plusieurs paramètres :

  • La configuration du terrain. Dans une vallée encaissée, le terrain étant en pente, les charbonniers ne pouvaient se servir de la brouette pour approcher le bois. Ils devaient le porter ou le jeter. Ils construisaient par conséquent des fouées plus nombreuses mais plus petites.
  • La proximité d’un point d’eau. Il faut cependant pouvoir se prémunir d’une remontée du niveau de l’eau.
  • L’abondance du bois. Celle-ci dépend elle-même de la nature du sol.
La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 2
D’après les cartes de course d’orientation.
A gauche : secteur de la vallée de la Moutte (1980)
A droite : secteur de Casse-Cou (1982)
Nous avons représenté les charbonnières par un point rouge.
A.S.A.E. Coëtquidan

Sur ces cartes (Fig. 2), s’inspirant de cartes de course d’orientation 2 on constate des zones complètement vierges de charbonnières. Deux raisons sont possibles : la forêt est impénétrable au moment de l’élaboration des cartes ou bien le reboisement a fait disparaître toute trace.

Ces cartes, couvrent une superficie de 8 km2. Elles totalisent 374 fouées visibles. On peut donc affirmer que les 70 km2 de la forêt contiennent des milliers d’emplacements de « fouées ».

Le volume d’une fouée varie de 3 ou 4 cordes de bois à plus de 25 3 !

Les fouées sont de plus petite taille dans les terrains très pentus. Lorsque le sol est suffisamment plat et la quantité de bois importante, on bâtit des fouées pouvant aller jusqu’à 25 cordes et au-delà. Le diamètre varie de 3 mètres à 8 mètres environ. Pour une fouée moyenne, de 10 à 15 cordes, Philippe Guégan avait un moyen simple de calculer le rayon à raison de un pied par corde (son pied devait être légèrement plus petit que l’unité de longueur 32,4 cm).

De plus, la fouée doit être entourée d’un espace plat et dégagé afin de travailler autour et d’étaler le charbon lors de l’extraction. Des consignes de 1824 précisent la largeur de cet espace : le charbonnier ne pourra encore mettre en feu qu’après avoir paré la place à 8 pieds tout autour du fourneau —  GUILLOTIN, Félix, « Dossier 29 : Ordre pour les exploitations de la forêt », Archives du S.I.V.U. « Forges et Métallurgie en Brocéliande », 1824, Voir en ligne. —

La construction de la fouée

Au 19e siècle, la construction de la fouée n’était pas l’œuvre du charbonnier mais celle d’ouvriers spécialisés appelés dresseurs. En 1824, l’inspecteur de la forêt et des minerais écrit :

[...] avant de dresser, les ouvriers chargés de ce travail commenceront par fendre les bois d’une manière convenable à la cuisson et dresseront et pareront les places des fourneaux afin que le charbonnier ne soit pas gêné dans la direction de son feu et la pente et les inégalités qui nuisent. Les bois ainsi recassés et reçus par l’inspecteur, les places nivelées et aussi reçues par le planton qui les marquera au baliveau voisin pour preuve de sa visite, les dresseurs pourront travailler ayant soin de placer les plus forts bois à la seconde assise les plus faibles le petit bout en bas dans la première et les plus droits sur le tour afin que la couverture soit plus facile à placer.

Guillotin Félix (1824) op.cit.

Au centre de la fouée se trouve la cheminée. C’est un conduit vertical dont la base est un triangle équilatéral constitué de morceaux de bois de faible diamètre. On dispose des rondins autour de cette cheminée, en commençant par de la billette (bois de faible diamètre).

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 3
Gauche - Construction de la cheminée (début)
Droite - Construction de la cheminée (fin)
Guy Larcher

Les rangées de bois ceinturant la cheminée sont pratiquement verticales, puis de plus en plus penchées en s’éloignant du centre. L’objectif est d’arriver à une « pente raisonnable » pour la rangée extérieure. Si la pente était trop forte, les « plisses » (mottes de terre) glisseraient sur la fouée, découvrant le bois.

Pour que la carbonisation soit homogène, le stock de bois disponible doit être réparti judicieusement, en tenant compte des grosseurs de bois et des différentes essences. Une fouée « mal équilibrée » risque de carboniser beaucoup plus vite dans un secteur, puis de s’affaisser et de tourner… C’est particulièrement vrai pour les petites fouées, plus délicates car n’ayant pas une aussi grande inertie.

On met deux hauteurs de bois l’une sur l’autre. Puis l’ensemble est recouvert par un troisième niveau, presque horizontal.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 4
G - Construction de la meule (début)
D - Construction de la meule (fin)
Guy Larcher

Ce principe de construction, utilisé par les frères Guégan et Victor Renouard, figure sur une carte postale du début du vingtième siècle.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 5
G - Carte postale ancienne, vers 1910.
D - Victor Renouard en 1973, devant sa dernière meule. Photo Bernard Le Garff

Quand la meule est dressée, elle doit être recouverte de « plisses » afin d’assurer une cuisson à l’étouffée. Le choix et la découpe de ces plisses sont importants, car ils garantissent l’efficacité de l’isolation. Elles sont découpées à l’aide de la « houette » ou « tranche ». Le savoir-faire des frères Guégan pour obtenir des plisses régulières a été apprécié au cours des fêtes de charbonniers de Telhouët et du Châtenay. Les plisses sont prélevées sur l’emplacement de la fouée ou aux environs immédiats, dans la mesure des disponibilités. Le tout est recouvert de terre fine pour parachever l’isolation (Fig. 8).

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 6
G - On couvre la meule de « plisses »
D - Fabrication d’une plisse, par Philippe Guégan
Guy Larcher

Sur la Figure 7D, photo prise en juillet 1993, une épaisse couche de fougères est ajoutée sur le sommet de la meule, avant de poser les plisses. Cette année-là, le bois était très sec, rendant nécessaire cette couche intermédiaire.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 7
G - La meule est entièrement recouverte
D - Si le bois ou la terre des plisses est jugé trop sec, le charbonnier intercale une couche de fougères entre le bois et les plisses.
Guy Larcher

Cet ajout n’a pas été observé lors des précédentes fêtes de charbonniers. Les collectages réalisés par Guy Larcher de 1979 à 1987, ne font par ailleurs état d’aucune allusion concernant cet usage. Cette adaptation à une situation particulière laisse penser que d’autres astuces de métier devaient exister.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 8
Des pelletées de terre viennent parfaire l’étanchéité assurée par les plisses
Guy Larcher

La carbonisation

La mise à feu

La carbonisation pratiquée par les frères Guégan, avec une meule de 10 à 15 cordes, composées d’essences locales (surtout chêne et hêtre), nécessite environ 5 jours, avec une surveillance quasi continuelle. Ils carbonisent une petite meule en 4 jours et une meule de 25 cordes en 6 jours.

Y en a qui faisaient du meilleur charbon les uns que les autres. Renouard y faisait du beau charbon, y laissait cuire plus longtemps. Mais nous ça nous intéressait pas, c’est le nombre de tonnes qui nous intéressait.

Certaines sources bibliographiques parlent d’une durée de deux semaines. Lors des reconstitutions de fouées par les frères Guégan dans le cadre d’animations, la mise à feu se fait pour des raisons pratiques en fin d’après-midi. En forêt, les charbonniers donnent la préférence à un allumage dans la matinée.

Les hayons (paravents constitués de genêts fixés sur une ossature bois) sont disposés du côté d’où vient le vent.

René Guégan transporte un hayon
Image extraite du film :
—  LE BIHAN, Jean-Pierre, « La fouée.. d’un charbonnier (film) », 1991. —
Jean-Pierre Le Bihan

Le charbonnier grimpe sur la fouée et introduit du charbon de bois (une quinzaine de kilos) dans la cheminée. Il y dépose quelques pelletées de charbon incandescent, qu’il laisse brûler un peu. Le remplissage de la cheminée terminé, il la rebouche avec une plisse.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 9
G - Mise à feu, par la cheminée.
D - Fabrication de « trous de pied », tous les 20 cm environ, pour l’entrée de l’air.
Guy Larcher

Environ trois heures plus tard, il enlève cette plisse, passe le « fourgon » (perche d’environ 3 mètres de longueur pour 5 à 8 cm de diamètre), tasse afin de vérifier que le charbon est bien descendu, puis recharge la cheminée et la rebouche.

Trois heures plus tard, il réitère l’opération. Il doit alors entendre craquer, signe que la cheminée est brûlée.

Parallèlement, des « trous de pied » sont creusés. Ces trous sont espacés de 20 à 25 centimètres, au ras du sol (Fig. 9D). Leur rôle est de permettre dans un premier temps l’entrée de l’air.

La cuisson

Le premier jour permet de lancer la carbonisation, à partir de la cheminée centrale. La température s’élève et le bois commence à suer. Les trous de pied, qui assurent l’arrivée d’air, laissent également sortir des fumées blanches ou grisâtres.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 10
Schémas indiquant le sens de propagation de la carbonisation
Guy Larcher

Le deuxième jour, il faut absolument effectuer des trous (évents), tout autour de la meule, à mi-hauteur, tous les 40 centimètres environ. La carbonisation est lancée et il sort des fumées abondantes, grises. Autour des trous, commencent à se déposer des taches noires de « goudron ».

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 11
A— Deuxième jour de carbonisation. Les évents pour la sortie de la fumée sont réalisés. La fumée est grise-blanche. La meule a toujours sa forme de départ.
B— La carbonisation est bien lancée
C— La carbonisation est pratiquement terminée. Certains évents ont déjà été bouchés.
Guy Larcher
La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 12
De gauche à droite :
A— La fumée est partiellement bleue, signe d’une carbonisation bien engagée
B— La fumée est bleue (carbonisation terminée) sur un secteur et blanche sur l’autre (retard de carbonisation). Le charbonnier fait un trou (pendant quelques heures) avec un « fourgon » pour relancer le tirage dans cette zone.
C et D— Le charbonnier monte sur la meule pour tester l’avancement de la carbonisation
Guy Larcher
La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 13
De gauche à droite :
A— La carbonisation est terminée du côté des hayons (fumée bleue). Les évents vont être bouchés.
B— Détail des évents, avec dépôt de goudrons.
C— Fin de la carbonisation… au lever du jour.
Guy Larcher

Le charbonnier doit monter, toutes les 2 ou 3 heures sur le haut de la meule, pour la tester. En prévision d’un éventuel effondrement, il prend la précaution de se munir d’une pelle ou de tout autre outil avec manche. Si la meule a tendance à s’affaisser par secteur - signe d’une cuisson irrégulière - il procède alors à un rééquilibrage.

  • Il peut boucher les évents dans la zone « trop avancée » et tasser la terre afin de limiter la circulation de l’air.
  • Si un côté brûle plus vite, il peut éventuellement enlever quelques plisses, bourrer l’endroit avec du charbon et refermer très vite, en fermant ensuite les trous d’aération.
  • Le troisième ou le quatrième jour, si les moyens précédents n’ont pas été suffisants pour équilibrer la cuisson, il existe une solution : le rossignol 4. Il s’agit d’une mini-cheminée dont le tirage va accélérer la carbonisation autour de son conduit. Pour ce faire, le charbonnier enfonce de force une grande perche dans la partie « en retard de cuisson ». Méthode efficace mais qui brûle un peu de charbon et dont il convient de limiter la durée, en rebouchant hermétiquement l’orifice.
  • A partir du quatrième jour, la fumée commence à changer de couleur. Le blanc-gris du départ passe au bleu. Ce changement touche d’abord un ou deux trous puis s’étend progressivement à l’ensemble de la meule. La couleur bleue indique la fin de la carbonisation. Si un secteur rejette toujours de la fumée grise, il convient de poursuivre l’opération, en stoppant l’évolution de la partie cuite. Cela se fait en bouchant les trous de pied et les évents correspondants.

Entre le début et la fin de la carbonisation, la meule a sensiblement diminué de volume. Les schémas de la figure 16 illustrent l’évolution de son aspect extérieur.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 16
Schéma de l’évolution de l’aspect extérieur de la meule.
Guy Larcher

L’extinction

La cuisson est la partie la plus délicate du travail du charbonnier. Il doit être être vigilant, de jour comme de nuit, attentif à l’évolution de la fouée, s’adapter aux conditions météorologiques et improviser des solutions en cas de carbonisation irrégulière.

L’extinction de la fouée est, quant à elle, la phase la plus physique.

Les charbonniers travaillent au moins par deux. L’un monte sur le sommet de la fouée (en sabots de préférence, car il fait chaud en-dessous). Il retire une partie de la terre du sommet de la fouée. À l’aide du râteau, il égalise et tasse pour maintenir l’étanchéité. La terre enlevée et jetée au sol est nettoyée par le second charbonnier. Débarrassée de tout élément qui en brûlant pourrait générer un trou, elle est replacée sur la fouée.

Les charbonniers donnent ensuite un coup de balai (avec un balai de bouleau ou de genêt) afin de colmater les moindres trous de la meule pour empêcher l’air d’entrer. Cette opération, effectuée le plus rapidement possible, secteur par secteur, permet ainsi d’étouffer l’ensemble de la fouée.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 17
G - L’extinction : la terre est partiellement enlevée, nettoyée puis remise de sorte que l’air ne rentre plus du tout dans la meule, afin que celle-ci s’étouffe par manque d’oxygène, et se refroidisse.
D - Balayage pour parfaire l’étanchéité
Guy Larcher
La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 18
L’extinction
Guy Larcher

Ce travail est d’autant plus pénible que la terre brûlée pendant la carbonisation, jointe à la poussière de charbon, dégage un épais nuage de fine poussière très pénétrante. Hommes et habits doivent être lavés à grande eau après cette épreuve (Il est important de protéger les appareils photos et caméras : la caméra de Jean-Pierre Le Bihan en a subi les conséquences).

La fouée se refroidit par étouffement, en 24 à 48 heures. Durant cette phase, il faut si besoin remettre de la terre pour maintenir l’étanchéité. Une météo capricieuse peut jouer de mauvais tours : une pluie abondante, loin de favoriser le refroidissement, peut provoquer des trous permettant à l’air de pénétrer.

L’extraction et la mise en sacs

Cette dernière phase se déroule en plusieurs étapes.

  • Dans un premier temps, les charbonniers ouvrent un côté de la fouée pour en retirer le charbon. L’outil utilisé est un grand crochet appelé « pousse-dehors ».
  • Le charbon est ensuite disposé autour de la meule, en « roules », à l’aide de la « hercle ». On prend soin de mettre en évidence les plus grands morceaux, fierté du charbonnier. Leur absence serait synonyme de fouée « trop poussée », pour gagner du temps.
La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 19
L’extraction du charbon (première partie)
Guy Larcher

Le charbon étalé autour de la meule est surveillé pendant plusieurs heures avant la mise en sacs. Au contact de l’air, certains morceaux - en particulier les morceaux noueux - peuvent se « réveiller » et brûler. Les frères Guégan disent avoir vu des meules entières perdues par un manque de surveillance après l’extraction.

L’extraction s’effectue en plusieurs tranches. Entre chaque prélèvement, la fouée est recouverte à nouveau pendant quelques heures, voire une journée. Pour éteindre toute reprise de combustion, une réserve d’eau est disponible aux abords de la fouée.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 20
L’extraction (fin)
Guy Larcher

Quand le charbonnier est certain que le charbon ne risque pas de brûler au contact de l’air, la mise en sacs commence. Lors des reconstitutions de fouées à Telhouët et Beauvais dans les années 1980, celles-ci faisaient environ 12 cordes (36 m3) et ont fourni à chaque fois environ trois tonnes de charbon.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 21
G - Le charbon est mis en sacs, quelques heures plus tard. D - Pesée du charbon.
Guy Larcher

Au 20e siècle, selon le témoignage des charbonniers de la forêt de Paimpont alors en activité, femmes et enfants étaient sollicités pour la mise en sac. Ces sacs, en toile de jute, étaient fournis par le marchand qui employait le charbonnier. On utilisait le panier en « cliches » - le plus souvent en osier - pour remplir les sacs. Le charbonnier était payé à la corde de bois brûlée ou au poids selon le marchand.

La carbonisation en meules en forêt de Paimpont - Fig. 22
Utilisation du panier en « cliches » pour la mise en sac
Guy Larcher

Bibliographie

EVEN,, FERRY,, FRANGEUL,, [et al.], « La Moutte 35 », A.S.A.E. Coëtquidan, 1980, Voir en ligne.

FRANGEUL, Alain et GORTAIS, « Casse-Cou », A.S.A.E. Coëtquidan, 1982, Voir en ligne.

GUILLOTIN, Félix, « Dossier 29 : Ordre pour les exploitations de la forêt », Archives du S.I.V.U. « Forges et Métallurgie en Brocéliande », 1824, Voir en ligne.

LARCHER, Guy, « Les charbonniers à Paimpont : contribution à l’histoire d’une commune », Le Châtenay - Journal de l’Association des Amis du Moulin du Châtenay, 1986, p. 64.


↑ 1 • Sauf mention contraire, les photos de l’article ont été prises par Guy Larcher lors de reconstitution de fouées :

  • En 1982 et 1987 à Telhouët,
  • En 1993, à Beauvais,
  • En 1994, dans le bois de Maxent

↑ 2 • Paimpont a la chance de posséder des cartes de courses d’orientation, cartes muettes mais extrêmement précises, qui comportent les emplacements de ces « charbonnières ». Nous avons pu vérifier l’exactitude remarquable des contenus de ces cartes. Elles sont réalisées en 1980 et 1982 par l’ASAEC. Elles sont conçues et utilisées par la Ligue de Bretagne des Courses d’Orientation. Les parties grisées traduisent le degré de pénétrabilité de la forêt, ou indiquent un étang ou un ruisseau. —  EVEN,, FERRY,, FRANGEUL,, [et al.], « La Moutte 35 », A.S.A.E. Coëtquidan, 1980, Voir en ligne. — —  FRANGEUL, Alain et GORTAIS, « Casse-Cou », A.S.A.E. Coëtquidan, 1982, Voir en ligne. —

↑ 3 • Une corde de bois vaut 3 stères actuellement ; d’après Philippe Guégan, la corde mesurait 3,20 m de longueur, 1,16 m de haut, avec du bois coupé en morceaux de 83 cm ; d’après le document de 1827 déjà cité, la corde faisait 10 pieds de long et 3 pieds 6 pouces de haut, sans que la longueur des morceaux ne soit précisée. A remarquer que 10 pieds par 3,5 pieds par 2,5 pieds donnent un volume de 2,976 m3

↑ 4 • Pour la famille Guégan, le terme rossignol désigne indifféremment l’orifice et l’outil pour le faire.