13e siècle
Le château de Boutavent
Résidence des seigneurs de Montfort-Gaël
En 1998, des ruines sont mises au jour sur les hauteurs de Boutavent, entre Saint-Péran et Iffendic dans le département d’Ille-et-Vilaine. Elles révèlent la présence d’un donjon circulaire de 27 mètres de diamètre dont les murs ont une épaisseur de 2 mètres. L’enceinte de pierres, l’emplacement de tours carrées et de douves au nord et au sud sont encore perceptibles. Ces vestiges attestent l’existence d’un château, ou d’une maison forte, dont la présence est avérée par un texte de la première moitié du 13e siècle.
L’histoire du château de Boutavent
De nombreux écrits du 19e et du 20e siècle contiennent des erreurs et même des affabulations sur l’histoire de Boutavent.
Boutavent chez l’abbé Oresve et le marquis de Bellevüe
Le marquis de Bellevüe a produit des écrits sur le château de Boutavent.
Il fut l’une des résidences favorites du roi Judicaël « qui y tenait en 636 avec ses chevaliers joûtes et prouesses ». Il fut aussi au IXe siècle l’un des châteaux du roi Salomon. Puis le château royal devint la propriété au Xe siècle des Montfort-Gaël. Guillaume de Montfort s’y établit en 1197 après la destruction de son château de Montfort ; et ce fut là (in aula de Boutavant) qu’eut lieu en août 1199 une conférence entre le roi de France Philippe Auguste et le roi d’Angleterre Jean-sans-Terre, au sujet du jeune duc Arthur de Bretagne […] Il fut détruit en 1373 par les Anglais, et est dit ruiné dans les aveux de 1467 et de 1541.
Rien de ce qui est rapporté ici sur Judicaël, qui règne sur la Domnonée armoricaine au 7e siècle ou sur Salomon, roi de la Bretagne Armorique au 9e siècle, n’est attesté par une quelconque donnée historique.
À l’origine, il existe une légende chrétienne, rapportée par Pierre le Baud dans son Histoire de Bretagne. Il y est fait allusion au Meu 1 sans qu’aucun nom de lieu précis ne soit cité.
Et luy [Judicaël] advint un jour ainsi qu’il retournoit d’une expédition faite en sa ville de plaisir outre la forest, [...] s’avancèrent ses gens et vinrent jusques à un gué de chariots près le chastel sus le fleuve de Meuë.
En 1858, l’abbé Oresve, dans son Histoire de Montfort et des environs, donne une apparence de vérité à cette légende en ajoutant des lieux précis.
La ville de plaisir du saint roi était le château de Boutavant, situé au-delà de la forêt de Montfort, sur la lisière de celle de Saint-Péran, en la paroisse d’Iffendic. Cet édifice était, comme Ithaque, sur la pointe d’un rocher. Il n’en reste plus rien, les ruines sont complètes. Au premier aspect, on serait tenté de croire, aujourd’hui, que les pierres ont grandi dans son enceinte. Telle est la ville de plaisir où Judicaël tenait joûtes et prouesses avec les chevaliers.
On voit donc que Bellevüe tient pour vraies les affabulations de l’abbé Oresve qui enjolivait une légende.
De quels éléments historiques dispose-t-on sur Boutavent ?
Avec Gaël, Montfort et Comper, Boutavent est un des châteaux édifiés par les seigneurs de Gaël-Montfort. On ignore son année de construction, mais un document témoigne de l’existence de ce château au début du 13e ; il s’agit du Titre de Montfort, une lettre de Guillaume de Montfort qui ratifie toutes les donations faites par ses prédécesseurs à l’Abbaye de Montfort, en date de 1213, signée de sa main, qui se termine ainsi.
Acta fuit haec confirmatio a me in aula 2 de Boutavant anno gratiae MCCXIII 3.
Différents auteurs mentionnent que les seigneurs de Montfort ont résidé au château de Boutavent jusqu’à la reconstruction de celui de Montfort par Raoul VIII vers 1376. Or, on sait que le château de Montfort a été détruit lors de l’intervention des troupes de Richard Cœur de Lion en Bretagne en 1196, et c’est donc probablement dès cette époque que Boutavent a été choisi comme résidence seigneuriale.
Le « Boutavent » de Château-Gaillard
Le marquis de Bellevüe localise à Boutavent, près de Montfort, une conférence entre le roi de France Philippe Auguste et le roi d’Angleterre Jean-sans-Terre, au sujet du jeune duc Arthur de Bretagne.
— BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913.
[page 155] —
Si cette rencontre, qui intervient en plein conflit entre Capétiens et Plantagenêts, a bien eu lieu, le Boutavent en question n’est pas celui en Iffendic, mais celui de Château-Gaillard, construit par Richard Cœur de Lion sur les rives de la Seine, entre Bouafles et Tosny.
La rencontre entre Jean-sans-Terre et Philippe Auguste au Boutavent de Château-Gaillard
La mort de Richard Cœur de Lion en 1199 laisse l’empire Plantagenet sans successeur et sans testament. Bien que le jeune Arthur I, duc de Bretagne et petit-fils d’Henri II, ait la primauté comme héritier légitime, c’est son oncle Jean-sans-Terre, quatrième fils d’Henri II, qui s’empare de la couronne d’Angleterre. Tous les vassaux de l’empire ne s’accordent pas pour le reconnaitre : le droit à la succession tourne au conflit. Arthur est d’abord soutenu par Philippe Auguste mais la mauvaise situation politique dans laquelle se trouve ce dernier va le contraindre à s’allier avec Jean-sans-Terre.
Un événement va donner l’occasion aux deux rois de se rencontrer dès le début de janvier 1200 et d’établir une paix passagère. Il s’agit du mariage de Blanche de Castille, nièce de Jean-sans-Terre, avec le fils de Philippe Auguste, le futur roi Louis VIII. Ce mariage est propice à Jean qui cherche à retourner à son profit l’alliance politique de Philippe Auguste avec Arthur de Bretagne.
A cette époque, l’empire Plantagenêt et le royaume de France se font face des deux côtés de la Seine (près des Andelys) : sur une des rives se dresse, côté normand, Château-Gaillard dont « Boutavent » est un fort de protection avancée. Sur l’autre rive, côté français, Philippe-Auguste occupe le château du Goulet, près de Vernon.
Au terme de cette journée du 22 mai 1200 est signé le traité de paix de Vernon (ou du Goulet) concrétisant l’alliance entre les deux rois. Jean-sans-Terre cède le Vexin, le comté d’Evreux et le Berry à Philippe Auguste. En contrepartie ce dernier abandonne au Plantagenêt ses droits sur la Bretagne. Arthur devient en conséquence vassal de Jean. En outre, il doit renoncer à ses prétentions sur l’Anjou, la Touraine et le Maine.
La bonne entente entre les deux rois ne dure pas longtemps. Guillaume le Breton, chapelain de Philippe Auguste, témoin direct des événements, rapporte qu’en 1202, Jean-sans-Terre s’était engagé à remettre à Philippe Auguste les deux châteaux de Boutavent et de Tillières (Eure). Jean n’ayant pas tenu parole, le roi français met le siège pendant trois semaines devant les châteaux.
il les attaqua avec une grande vigueur ; puis il les détruisit, renversa les murailles et les rasa.
Alain de Montauban, possesseur de Boutavent jusqu’en 1285
La seigneurie de Gaël et de Montfort a été partagée en deux après la mort de Geoffroy I en 1181 ; l’ainé de ses enfants, Raoul IV (†1239), reçoit Gaël et le cadet, Guillaume II, Montfort. Le château de Montfort n’étant pas reconstruit, celui de Boutavent apparait désormais comme la résidence principale de Guillaume II. À sa mort, sa fille unique, Mahaud (ou Mathilde), est la seule héritière de la seigneurie de Montfort. Elle reçoit Montfort dont le château de Boutavent.
Mahaud contracte trois mariages successifs 4. Son troisième époux, Alain de Montauban, hérite du domaine de Boutavent. — Morice, Hyacinthe (Dom) (1742) op. cit., col. 1074-1075 (Voir en ligne) —
À la mort de Mahaud en 1279, les deux-tiers de l’héritage de Montfort reviennent à son cousin Raoul V 5, seigneur de Gaël. Héritier de la branche aînée, il conteste la part d’héritage acquise par Alain de Montauban. Six ans après la mort de Mahaud, les deux hommes paraissent devant un arbitrage à la cour ducale de Ploërmel qui ordonne :
- que Raoul laisse à Alain de Montauban et à ses enfants tous ses biens en la paroisse de la Chapelle Saint-Ouën (aujourd’hui Saint-Onen) de la donation qu’il reçut de Guillaume de Lohéac,
- que Alain laisse à Raoul le château de Boutavent.
[...] que le dit Raoul quitte et délaisse à toujoursmés audit Alain de Montauban & à ses hoirs tout ce que celuy Alain tenoit en la paroisse de la chapelle S. Ouën par la raison de la dite donaison qui luy fut faite du dit seigneur de Lohéac. Et le dit Alain laisse au dit Raoul le Chatel de Boutavant qu’il tenoit à raison de la dite donaison & ainsi il ne pourroit plus rien demander en la terre de Monfort. Ce fut fait & passé par notre dite Cour de Ploermel le Lundy après l’Ascension de notre Seigneur l’an de grace 1285.
Boutavent devient propriété de Guy de Montfort
Un des fils de Raoul VI seigneur de Montfort-Gaël, Raoul, se marie à Julienne Tournemine de la Hunaudaye. Il meurt en 1314. Julienne épouse en seconde noces Olivier de Montauban 6. Un Titre de Guémené daté de 1318 rapporte qu’Olivier est Seignour de Montauban & de Monfort d’une partie
. — Morice, Hyacinthe (Dom) (1742) op. cit., col. 1279 —
Un acte de partage daté de 1325 témoigne en effet que Julienne, de par son douaire, est en possession du domaine de Boutavent et que son fils Guy de Montfort en deviendra l’héritier à sa mort 7.
Descendance de Guy de Montfort
Amaury de la Pinsonnais - dans un article sur la famille du Fou 8 - présente Guy de Montfort comme seigneur de La Chèze en Lanrelas (Côtes-d’Armor). En secondes noces, Guy se marie avec une demoiselle de Jarzé (Maine-et-Loire), dont il a une fille nommée Mahaud 9, qui épouse en 1389, Jean II, seigneur du Fou. — DE LA PINSONNAIS, Amaury, « Fou (du) », 2006, Voir en ligne. —
Jean II du Fou et Mahaud ont deux enfants : Guillaume et Jeanne. Guillaume est l’époux de Jeanne de la Houssaye, fille d’Alain de la Houssaye et de Marguerite de Montauban. Jeanne du Fou est l’épouse de Thibault le Sénéchal, seigneur de Carcado (Kercado). Un acte de 1414 révèle un accord entre les enfants, concernant le partage des biens.
[Cet acte précise] que comme en qualité de fils aîné de gens Nobles, Guillaume du Fou devoit avoir les deux tiers des biens qui avoient appartenu à Jean du Fou, tant au Maine qu’en Anjou & en Bretagne, il prendroit pour lui la Châtelenie de Pilmil avec la Terre de Noyant-sur Sartre &c. & que Thébaud le Séneschal auroit la Châtelenie de Courcelles avec la Terre de la Plesse-Chamaillart ».
L’héritage de Boutavent revient donc à Mahaud et à son mari Jean II du Fou. Nous ne savons pas ce que devient le château par la suite. Dans un Extraict des registres de la Chambre etablie par le Roy pour la reformation de la Noblesse du pays et duché de Bretagne…, le Comte de Rosmorduc rapporte dans sa généalogie que
[...] Guillaume du Fou et Jeanne de la Houssaye eurent pour fils unique messire Even du Fou 10
Le château de Boutavent victime de la Guerre de Succession ?
La Guerre de Succession de Bretagne, survenue de 1341 à 1364, est imbriquée dans la guerre de Cent ans. Certains chroniqueurs prétendent que le château de Boutavent aurait été détruit par les Anglais, sinon par Bertrand Du Guesclin lors de sa campagne militaire de 1373 en Bretagne.
- Selon le marquis de Bellevüe.
[les] châteaux de Montfort, de Gaël, de Comper, de Mauron, de Boutavent, furent pris et détruits par les troupes françaises en 1373 [...]
- Selon Paul Banéat.
Les Anglais le détruisirent en 1372.
Aucun argument n’étaye ces affirmations. Le château de Montfort n’est plus en état d’être habité depuis l’intervention des troupes de Richard Cœur de Lion en 1196 ; quant aux autres châteaux de Comper, de Boutavent et de Gaël, l’histoire ne dit pas ce qu’ils sont devenus.
- L’imposant Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne d’Ogée-Marteville mentionne en parlant de Guillaume de Montfort.
C’est dans ce château, en ruines complètes, qu’il confirma en 1213 toutes les donations qui avaient été faites par ses prédécesseurs à l’abbaye de Saint-Jacques de Montfort
Selon Ogée et Marteville, le château de Boutavent était déjà ruiné lorsque Guillaume de Montfort rédige son acte en 1213, ce qui paraît inconcevable. Une autre incohérence apparait chez ces auteurs lors du passage de Du Guesclin à Montfort et Gaël. Ils prennent à témoin un extrait de Guyard de Berville.
L’armée vint, selon Berville, pour camper à Montfort ; mais, trouvant la place en mauvais état, elle s’avança jusqu’à Gaël, château fort qui appartenait à Raoul 11. La garnison qui était dedans tenait pour le duc. Duguesclin en fit le siège en 1372, le prit et le rasa ; il en fit autant à celui de Mauron.
Cependant, nous ne retrouvons pas les mêmes propos dans les écrits de Guyard de Berville.
Dès qu’il [du Guesclin,] eut mis le pied sur les terres de Bretagne, le vicomte de Rohan, le sire de Rieux, les seigneurs de Beaumanoir & de Beaumont vinrent le joindre : il s’empara d’abord de Fougères, ensuite chemin faisant & sans s’arrêter, de Basouges & de Saint-Aubin du Cormier, & vint se loger dans les faubourgs de Rennes ; le comte de Laval, qui s’en étoit rendu maître, le reçut dans la ville, pour la conservation de laquelle le connétable y laissa quelques troupes, & sans s’arrêter marcha droit à Gaël, château considérable & très-fortifïé, appartenant au comte de Montfort, surnommé par sobriquet Montfort-la-Canne. Le connétable s’en empara & y mit garnison.
- Dans son livre Histoire de Montfort et ses environs, publié en 1858, l’abbé Oresve écrit que les châteaux de la seigneurie de Montfort-Gaël sont occupés par les Anglais, sans pour autant faire allusion à Boutavent et sans citer les sources de ses propos.
Duguesclin, qui haïssait le duc, fut nommé connétable de France, le 2 octobre 1370, et reçut ordre de mener les troupes françaises faire la guerre à son pays. Il vint pour camper à Montfort, mais la place était délabrée. De là, il s’avança jusqu’à Gaël, place bien fortifiée et possédant une garnison qui tenait pour le duc. Duguesclin en fit le siège et, après une vigoureuse résistance, la prit et la démantela. Il alla ensuite mettre le siège devant le château de Mauron qui subit le même sort : les bâtiments étaient au lieu de Brembili. Le château de Comper fut aussi considérablement endommagé. […] En 1375, la France et l’Angleterre signèrent une trêve d’un an, et Raoul profita de ce moment de calme pour rebâtir et fortifier ses châteaux de Montfort et de Comper. Ayant besoin de la permission de l’abbé de Saint-Mélaine pour imposer ses vassaux, il la demanda et l’obtint.
Rien de ce qui est rapporté précédemment ne prouve que le château de Boutavent ait subi des destructions dues à la guerre. Les historiens du 19e siècle présentent la campagne militaire de Du Guesclin comme destructrice, mais cette thèse est remise en question par des médiévistes modernes qui indiquent au contraire qu’il ne rencontre aucune résistance de la part des Bretons.
Du Guesclin reprend alors le chemin de l’Armorique, concentre ses forces à Angers en mars 1373, accueille dans les rangs de son expédition des révoltés et pénètre dans le duché où il accomplit davantage une promenade militaire qu’une véritable campagne. Les villes et les châteaux n’offrent aucune résistance ; les bourgeois envoient des délégations au devant de l’ost 12 (Nantes) ou désarment les garnisons. A Hennebont, les gens du commun se retirent dans leurs maisons et attendent le dénouement. Le duc [de Bretagne] abandonné de tous, isolé, n’osant même plus se réfugier dans une ville, juge prudent de s’embarquer pour l’Angleterre (fin avril 1373) où il reste pendant six années d’exil, entrecoupées d’expéditions sur le continent. Ses alliés et ses derniers fidèles ne possèdent plus en Bretagne que Brest, Bécherel (jusqu’en 1374), Auray et Derval.
Il est probable que le château de Boutavent ait été abandonné et se soit dégradé au cours du temps. Le dernier témoignage qui le mentionne est l’aveu de Brécilien en 1541, où Guy XVII de Laval cite les châteaux ruinés qui existaient à la Courbe, à Boutavant et à Isaugouët.
En icelle forest, il y a forteresses actuellement en ruines, tant par fait de guerre que par caducité ; l’une est appelée le château d’Isaugoët et les autres, les châteaux de Boutavant et de la Courbe.
On trouve un autre témoignage sur Boutavent dans la Déclaration et dénombrement du comté de Montfort du 20 avril 1682. Boutavent est alors propriété de Pélage d’Andigné, seigneur de la Châsse.
De plus, possède le même seigneur de la Châsse les fiefs, juridictions et bailliages de la Verrie d’Iffendic et de Saint Gonlay, de Boutavant ayant cours en la paroisse d’Iffendic et de Saint-Gonlay, avec les droits de supérioté et de fondation en la dite église d’Iffendic, et tous droits honorifiques, bancs, enfeus et autres qui ci-devant dépendaient de la dite seigneurie de Montfort […]
Les ruines de Boutavent aux 18e et 19e siècles
Jean Côme Damien Poignand donne une description des ruines de Boutavent qu’il a connues à deux époques différentes. — POIGNAND, Jean Côme Damien, Karrek et Boutavam., Rennes, Duchesne Libraire, 1835, Voir en ligne. [pages 17-29] —
Poignand, 1768
Vers 1768, étant en pension chez le curé de Saint -Péran, nous allions souvent dans nos promenades visiter les ruines du vieux château de Boutavam, dont la tradition s’occupait encore beaucoup. Je me rappelle que l’on y voyait subsister les emplacements de plusieurs tours et tourelles, conservant une hauteur de quinze ou vingt pieds. La cour était couverte d’une belle pelouse, parfaitement unie, entourée de douves qui déjà commençaient à se combler, mais encore larges et médiocrement profondes. Elles formaient une enceinte complète en se joignant à l’étang qui bordait un des côtés de ce château. [...]
Poignand, 1835
[...] Tout y a bien changé depuis cette époque ; les murs, les bastions , les tourelles ont été achevées de démolir pour emporter autre part les meilleures pierres ; leurs débris ont achevé de combler les douves, la terre et le gravier, tellement qu’elles ont surbaissé le sommet du promontoire sur lequel avait été bâti le château, et mis à nu les crêtes de rochers qui ont fait disparaître le bel aspect qu’offrait cette cour verte.
Bellamy, 1896
Du château il ne reste guère traces aujourd’hui, car les fondements de deux murailles sont tout ce qu’on en voit. [...] On les suit encore sur une longueur d’environ soixante pas chacun. [...] Deux ravins descendant à l’étang limitent l’emplacement du château à droite et à gauche, et lui servaient de défense. A droite, à la chute de l’étang, un moulin, le moulin de Boutavant ; à gauche, la forêt à perte de vue. L’emplacement du château forme actuellement une pelouse naturelle ou proéminent çà et là des blocs de rochers rougeâtres.
1999- 2019 — Un renouveau d’intérêt pour le château de Boutavent
Depuis une vingtaine d’années le site du château de Boutavent a été l’objet de l’intérêt croisé des collectivités territoriales - commune d’Iffendic, et Montfort Communauté - de l’Écomusée de Montfort ainsi que des institutions archéologiques représentées localement par le Cerapar.
- En 1999 et 2007, des opérations de débroussaillage et des relevés topographiques sont effectués sur le site, permettant de mettre en évidence l’organisation et la structure générale.— CUCARULL, Jérôme, « Le château de Boutavent en Iffendic », Glanes en pays pourpré, 2000, p. 11-15, Voir en ligne. —
- Entre 2006 et 2010, le site fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. — GUILMAIN, Estelle, « Le château de Boutavent - Etude historique et archéologique », Montfort-sur-Meu, Ecomusée du Pays de Montfort, 2010, Voir en ligne. —
- Entre 2013 et 2016, des fouilles archéologiques sont organisées sur le site de Boutavent par le Cerapar.
Deux rapports datés de 2013 — CORRE, André et LEPRÊTRE, Bernard, « Le château de Boutavent : Rapport de prospection thématique », CERAPAR, 2013, p. 50, Voir en ligne. —, et 2016 — CORRE, André et LEPRÊTRE, Bernard, « Le château de Boutavent : Rapport de sondage archéologique », CERAPAR, 2016, p. 89, Voir en ligne. — ainsi qu’un article de synthèse, — CORRE, André et LEPRÊTRE, Bernard, « Le château de Boutavent en Iffendic », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, XCIV, 2016, p. 643-671, Voir en ligne. — rendent comptent des résultats des recherches du Cerapar.
- En 2019, un film sur Boutavent propose une découverte des résultats des fouilles archéologiques menées par le Cerapar. — LEGOBIEN, Pierrick et LEMASSON, Yves, « Château de Boutavent », Echos d’Histoire, 2019, Voir en ligne. —