Le prieuré Saint-Laurent-de-Coëtlan en Campénéac
Un prieuré de l’abbaye de Paimpont
Le Prieuré Saint-Laurent
Le prieuré Saint-Laurent-de-Coëtlan en Campénéac était situé à trois kilomètres à l’ouest du bourg de Campénéac. Il était une dépendance ou annexe du Prieuré Barthélemy-du-Bois en Guilliers, lui-même dépendant de l’abbaye Notre-Dame de Paimpont.
Le Prieuré Saint Barthélémy du Bois avait pour dépendance, annexe ou fillette le petit prieuré de Saint Laurent de Coëtlau, situé à trois kilomètres à l’Ouest du bourg de Campénéac et dit « de Couëthellan » en 1579.[...] Il comprenait un manoir noble, une métairie et une chapelle. La chapelle existe encore et est desservie.
Le prieur de Barthélemy-du-Bois possédait tous les droits du prieuré Saint-Laurent.
Dans la suite, il se voit annexer le petit prieuré de Saint-Laurent en Campénéac avec tous ses droits. On voit que le prieur levait la dîme à la 12e gerbe [...] à Saint-Laurent. Il avait de plus une rente fixe de [...] 18 livres monnaie sur les habitants de Saint-Laurent : il avait enfin un droit de coutume aux assemblées [...] de Saint-Laurent (10 août), savoir, 5 sols par pipe de boisson et 2 deniers par étal. En retour, le prieur devait un certain nombre de messes. Il devait aussi des prières et oraisons pour le roi, et la foi et hommage dus pour tout fief amorti.
Selon le marquis de Bellevüe, le prieuré suivit le sort de Saint Barthélémy et dépendit de Saint-Jean des Prés à partir de la fin du XVIe siècle (acte de 1607).
— Bellevüe, Xavier de (1903) op. cit., p. 99 — Cette assertion est contredite par la Réformation du Domaine Royal de Ploërmel du 14 avril 1679, acte cité par le même marquis de Bellevüe, dans lequel le prieuré Saint-Barthélémy-des-Bois, en Guilliers avec son annexe de Saint-Laurent de Coëtlan, en Campénéac
font partie des bénéfices dépendant de la dite abbaye de Paimpont
.— Bellevüe, Xavier de (1903) op. cit., p. 73 —
Le domaine du prieuré est aliéné au début du 17e siècle. L’abbaye de Paimpont conserve néanmoins le bénéfice des dîmes de Saint-Laurent.
Le manoir, la métairie et le fief furent aliénés et achetés par les Bernard, seigneurs de La Marche en Bédée, qui les cédèrent en 1610, avec la métairie noble de Boisignoux, en Campénéac, à Grégroire d’Albret, seigneur du Bois du Loup et de la Villeaubert. Achetés en 1628 par Jacques Brunet, seigneur de Guilliers et de la Villeaubert ; puis, en 1635, par les châtelains de Trécesson, ceux-ci en firent déclaration à la réformation de 1680. (« La chapelle Saint Vincent de Coëtlan, annexe du prieuré de Saint-Barthélémy de Guilliers, détaché de l’abbaye de Paimpont ».) Le manoir, acheté vers 1628 par les Quelen, fut vendu le 4 août 1660 par Barthélémy de Quelen, seigneur de Quelneuc, avec la Ville-Bouquet en Ploërmel, et le Clyo, en Campénéac, à Alain Bonin, qui lui céda Tréganteur et revendit Saint-Laurent le 4 août 1660 à Charles de Kergu, époux de Cyprienne Lansart, qui en fit déclaration à la réformation de 1677.
Saint-Laurent devient dès lors l’une des six frairies de la paroisse de Campénéac. En 1768, elle englobe les hameaux de :
- L’Abbaye d’en bas
- Le Deneu
- Le Defaix
- La Chesnaie
— MÉNAGE, Denis, Les Gars de Campenia, Campénéac, Campenia éditions, 1995, 111 p., Voir en ligne. [page 71] —
La chapelle Saint-Laurent
La chapelle Saint-Laurent est construite en 1686 puis reconstruite au 19e siècle.
La chapelle Saint-Laurent (1860), est édifiée à l’emplacement d’un sanctuaire primitif et siège d’un prieuré dépendant jadis de Paimpont. Siège d’une frairie, la chapelle porte l’inscription "Entreprise selon les vœux pieux des paroissiens le 1er juin 1686"
La chapelle abrite deux statues de saint Cornely, dont l’une était portée en procession le 14 septembre. L’association des Amis de Saint Laurent, fondée le 26 septembre 1984, a œuvré à la rénovation de la chapelle. — LEGAL, Yves, « La chapelle Saint-Laurent en Campénéac, », Le Châtenay - Journal de l’Association des Amis du Moulin du Châtenay, Hiver, 1985, p. 20-22, Voir en ligne. —
Le cantique de Saint-Laurent de Campénéac
Il règne aux cieux, ce héros magnanime
Qui pour son Dieu, dès ses plus jeunes ans
Sut triompher par sa vertu sublime
De la fureur d’idolâtres tyrans
Ils avaient cru, trompés par son jeune âge
Devant la mort le voir pâlir d’effroi,
Mais il leur dit plein d’un mâle courage
Plutôt mourir que trahir ma foi (bis)C’est de ton sein, souveraine du monde
Que ce martyr s’envola dans les cieux
Rome, pourquoi dans une nuit profonde
Ensevelis-tu ses restes précieux ?
Oh ! tu voulais, aimable Providence
Que dans ces lieux pour ranimer la foi
Il vînt un jour répéter à l’enfance
Plutôt mourir que trahir ma loi (bis)Il jouit au Ciel d’une nouvelle gloire
Nos saints autels brillent en ce beau jour
Que mille voix célèbrent sa victoire
Grant Saint Laurent règne dans ce séjour
Je vous salue, ô dépouille mortelle
Restes sacrés d’un martyr de la foi
Nous voulons être à Dieu toujours fidèles
Plutôt mourir que trahir sa loi (bis)S’il faut un jour pour la foi de nos pères
Braver l’enfer, la mort et les tyrans,
Jeune martyr, soutiens par tes prières
Notre constance au milieu des tourments
De tes combats conservant la mémoire
Ah puissions-nous répéter avec toi
Ce cri d’amour, de triomphe et de gloire
Plutôt mourir que trahir sa foi (bis)