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14 août 1352

La bataille de Mauron - III

Historiographie de la bataille

La bataille de Mauron s’est déroulée le 14 août 1352. Les sources ne sont pas nombreuses, peu détaillées et quelquefois contradictoires.

Peu de sources fiables existent sur la bataille de Mauron (1352), un des événements militaires majeurs de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364). Les sources connues sont imprécises quant aux noms des chevaliers participants, au nombre de morts, de blessés, de prisonniers ou de demandes de rançons.

Selon qu’ils soient Anglais, Français ou alliés de l’un ou l’autre parti, les auteurs contemporains de l’événement et leurs successeurs adoptent une ligne partisane dont le but est de valoriser les intérêts de leur camp.

Les premiers textes, contemporains de la bataille, sont rédigés par des Anglais qui célèbrent la victoire de Mauron. Le plus ancien d’entre eux est écrit par Walter Bentley, capitaine anglais qui commande les Anglo-Bretons du parti de Jean de Montfort. Le contenu de ce texte sera largement repris.

A la fin du 14e siècle, Galfridi le Baker de Swynebroke, Jean le Bel et Jean Froissart, favorables au parti anglais, expliquent la défaite franco-bretonne par l’interdiction pour les chevaliers de l’Ordre de l’Étoile de reculer devant l’ennemi. De nombreux auteurs vont reprendre cette version.

Quant aux auteurs français, ils n’évoquent qu’en peu de mots cette défaite marquée par la mort du maréchal de France Guy de Nesle.

Il faut attendre la fin du 17e siècle et la nouvelle conception de l’Histoire portée par les mauristes et Dom Alexis Lobineau pour trouver des éléments nouveaux et étayés sur la bataille de Mauron.

A la fin du 19e siècle, Arthur Le Moyne de La Borderie renouvelle à son tour l’examen de cette bataille.

Les enquêtes sur « le terrain » menées par des érudits locaux, parmi lesquels Félix Bellamy, l’abbé Ange David ou l’abbé Le Claire apportent des éléments inédits sur l’histoire de cette bataille.

En l’absence de sources nouvelles, les historiens des 20e et 21e siècles n’apportent pas d’informations complémentaires ; le travail le plus complet sur le sujet est celui d’Yvonig Gicquel.

Textes contemporains de la bataille de Mauron

Auteurs anglais du 14e siècle

Walter de Bentley

La lettre du commandant des forces anglaises Walter de Bentley au roi d’Angleterre Edouard III, ne précise pas le lieu exact de la bataille de Mauron.

Révèrent piere en Dieu, vous please savoir qe, puis mon ariver en Bretaigne, lez gentz qe maveient este ordeignez et moy, avaunt entrer en nul forteresse, avons chivachez par decea et avons taunt esploitez, loiez ent soit Dieu, qe la ville et le chastiel de Ploermelle et de Founger ount este mult bien confortez et vitaillez, et pris par assaut une bastille qavoit este fait par lez enemys devaunt Fonger. Et, ceo fait, mes compaignonns et moy chevachons sur le pais sur enemys et taunt qe le marschal du Fraunce, od tut son poar du Fraunce, de Normandie, de Angou, de Maine, de Peyto, de Toraigne, de Xantoigne, et de Bretaigne, on mult graunt nombre des gentz darmes et dautres gentz sauntz nombre vindrent a lencountre de nous, pres dun ville appelle Maurone, entre Rennes et Ploermelle, sur les plaines champs, saunz boys, sannz fossez, od aultre forteresce ; et illesqes nous combatoms ovesqe eaux. Et fust la veille de lassumpcion de nostre Dame, entre heure de vespre et solail recussant et, par la grace de Dieu et le bon droit qe le maintent, fusrent lez enemys pleinement descomfitz et saunz perdre gaires dez gentz de nostre couste, loiez ent soit Dieu. Et illesqes fusrent mortz le seneschal Dangou, le seneschal de Bennofyn, le viscounte de Roane, mounsire Johan Frere, le sire de Quyntine, le sire de Tynteneake, le sire de Rogemond, le sire de Montanban, le mounsire Renaud de Moncauban, monnsire Robert Raguenel, monsire William de Lamay, mounsire Anfray de Montboucher, mounsire Guilliam de Vielchastel, mounsire Guilliam de la Marche, et antres chivalera mortz jesqes a vij, ou les esquiers qamountent jusqes a D. mortz sur les champs, totes cotes a armer, et de comune people saunz nombre. Et y fusrent pris le sire de Byquebeke, filz a marschal Bertram, monsire Tristram de Maleloyse, le sire de Malestret, le viscounte de Coyman, mounsire Geaffray de Coayms, mounsire Johan de la Vaale, le sire Incher, mounsire Charles Dargeville, mounsire Johan de la Muce, et plusors aultres chivalers et esquiers, jusqes a viij dez queux qe mortz qe pris sount bien jusqes a xlv. chivalers de estaille 1.

MURIMUTH, Adam, Adæ Murimuth Continuatio Chronicarum : Robertus de Avesbury de Gestis Mirabilibus Regis Edwardi Tertii, 1889, Thompson, E.M., H. M. Stationery Office, 1338, Voir en ligne. pp. 415, 416, 417

Walter de Bentley ne signale pas la mort de Guy de Nesle.

Robert d’Avesbury, continuateur d’Adam Murimuth

Adam Murimuth (1274/75 – 1347) est un ecclésiastique et chroniqueur anglais. Il meurt avant la bataille et Robert d’Avesbury (? - 1356 ou 1359) continue son œuvre. Dans l’introduction de l’ouvrage, Edward Maunde Thompson, (1840-1929), décrit la bataille en une vingtaine de lignes, cite Mauron et date l’évènement du 4 août. —  MURIMUTH, Adam, Adæ Murimuth Continuatio Chronicarum : Robertus de Avesbury de Gestis Mirabilibus Regis Edwardi Tertii, 2012 (ed. 1889 by Thompson, E.M.), Cambridge University Press, 1338, Voir en ligne. p. XVI —

L’historien anglais Robert d’Avesbury cite Mauron et reprend la lettre de Walter Bentley —  AVESBURY, Robert of, Roberti de Avesbury Historia de mirabilibus gestis Edvardi III, Thomas Hearne, e Theatro Sheldoniano, 1720, Voir en ligne. pp. 189-190-191 —

Galfridi le Baker de Swynebroke

Galfridi le Baker 2, mort vers 1360, évoque la bataille sans mentionner qu’elle se passe à Mauron.

En cette année, la veille de l’ascension de la Vierge, mère de Dieu, Walter de Bentley, capitaine, Robert Knolles et les autres fidèles du roi allèrent superbement au devant des ennemis dans la marche de Bretagne, où, au cours d’un combat resté longtemps périlleux, ont été tués le maréchal de France qui est l’homme le plus important ainsi que les seigneurs de Quintin, de Curtunoke, de Rochemont, de Montauban, de Raguenel, de Launey, de Montboucher, de Vieuxchastel, de La Marche, et d’autres combattants au nombre de cent quarante, et un total de cinq cents écuyers, dont les cottes de maille furent rapportées ; le nombre de gens du commun n’a pas été évalué. De même furent capturés les seigneurs de Bricquebec, fils du maréchal Bertrand, ainsi que Tristan de Maignelais, le seigneur de Malestroit, le vicomte de Coëtmen, Geoffrey de Coëtquen, Guillaume de Laval, Charles d’Argeville, Johan de la Baussaine et plus de cent trente combattants avec leurs écuyers. Sous le commandement du maréchal précité, l’armée des Français avait été placée adossée à une colline palissée qui ne permettait pas de s’enfuir, en vue de stimuler leur ardeur à combattre sans espoir de fuite et pareillement de s’accoutumer au courage. En effet plusieurs d’entre eux firent partie de la compagnie militaire de l’Etoile, qui dans leur profession de foi jurèrent de ne jamais tourner le dos s’ils prenaient peur des Anglais, desquels quarante cinq furent dénombrés parmi les captifs et les tués. Peu sortirent indemnes de ce combat décisif d’où leur capitaine, le susdit Walter gravement blessé, ordonna que soient décapités trente archers qui, au plus fort de la bataille prirent la fuite, terrifiés par le surnombre des Français 3.

Transcription du latin au français de LE BAKER, Geoffrey, Chronicon Galfridi Le Baker de Swynebroke, 1889 (ed. by Thompson, E.M.), Oxford, Clarendon Press, 1356, Voir en ligne. [pp. 120 voir aussi pp. 286-287]

Galfridi le Baker précise que les chevaliers de l’Ordre de l’Étoile ont délibérément choisi leur position de sorte qu’adossés à une palissade, ils ne puissent prendre la fuite 4.

En fin de citation Galfridi le Baker montre la rudesse de Walter Bentley qui fait décapiter trente des siens, archers, ayant fait preuve de lâcheté devant l’ennemi. D’autres sources indiquent qu’ils sont jugés en Angleterre.—  LE BAKER, Geoffrey, Chronicon Galfridi Le Baker de Swynebroke, 1889 (ed. by Thompson, E.M.), Oxford, Clarendon Press, 1356, Voir en ligne. p. 120 voir aussi p. 286 —

Auteurs anglophiles du 14e siècle

Jean le Bel

Jean le Bel, Jean Lebel ou de Jehan le Bel, est un chroniqueur et chanoine de Saint-Lambert né à Liège (Belgique) vers 1290 et mort en 1370.

En 1352, la principauté épiscopale de Liège est un État du Saint-Empire romain germanique. Elle nait en 985 et existe pendant plus de 800 ans, jusqu’à la révolution liégeoise en 1789.

Jean le Bel se rend en Angleterre en 1327 et prend part à la campagne militaire en Écosse contre Robert Bruce, avec son frère Henri le Bel. Il devient un proche de Jean de Beaumont, fils du comte Jean Ier de Hainaut.

La nièce de Jean de Beaumont, Philippa de Hainaut devient l’épouse d’Edouard III d’Angleterre. On comprend pourquoi Jean le Bel favorise le roi d’Angleterre plutôt que le roi de France.

Dans son ouvrage intitulé Vrayes chroniques (en fait Vraye hystoire du roi Edwart), commencé en 1357, il relate la première partie de la Guerre de Cent Ans, couvrant la période de 1326 à 1361. C’est le récit très vivant, en dialecte wallon, des événements dont il est contemporain, surtout de l’histoire militaire, en partie d’après ses souvenirs, en partie d’après le rapport de témoins oculaires. Jean Froissart s’en inspire très largement pour la rédaction de la première partie de ses Chroniques.

La Chronique de Jean le Bel a longtemps été considérée comme perdue. Elle est retrouvée en 1861 par le chartiste Paul Meyer dans un manuscrit de la Bibliothèque municipale de Châlons-en-Champagne, et on ne connaît à ce jour que ce seul manuscrit. Son travail n’est connu que par fragments jusqu’en 1861, et une édition complète est publiée en 1863 5.

Jean le Bel fait allusion à la bataille de Mauron dans son récit sur l’Ordre de l’Étoile qu’il nomme Compaigne de l’Estoille. Il ne donne aucun détail sur la bataille, ne précise pas le lieu et ne mentionne aucun des participants.

Et leur convenoit jurer que jamais ilz ne fuiroient en bataille plus hault de quatre arpens à leur advis, ainchoys morroient et se rendroient pris, et que chacun aideroit et secouroit l’aultre à toutes ses besongnes ; et pluseurs autres statuts et ordonnances y avoit que chascun avoit juré.

Mais il avint que l’an mil CCC LIII vinrent grand foison de gens d’armes d’Angleterre en Bretaigne, pour conforter et aydier la vaillant contesse de Montfort, et pour gaster le pays qui estoit de la part messire Charles de Bloys. Tantost que le roy de France le sceut, il envoya grand foison de gens d’armes et des chevaliers de la compaignie ; mais quand les Anglais sceurent leur venue, ilz firent si soubtillement, par une embusche qu’ils firent, tous ces Françoys qui trop avant et trop folement s’embatirent furent tous tuez et desconfis, et y furent bien tuez quatre-vingt et neuf chevaliers de l’Estoille pour ce qu’ilz avoient juré que jamais ne fuiroient ; car se le serment ne fut, ilz se fussent bien retrais arrière. Si y en morut pluseurs aultres pour l’amour d’eulx, qu’ils eussent par aventure sauvez, se ne fust ce qu’ils avoient juré et ce qu’ilz doubtoient que il ne leur fust reprouvé à la compaignie. Oncques puis ne fut parlé de celle noble compaignie, et m’est advis qu’elle soit alée à néant, et la maison vague demourée ; si m’en tairay et parleray d’aultre matière.

LE BEL, Jehan, Les vrayes chroniques de Messire Jehan le Bel, Vol. 2, Publié par M. L. Polain. Bruxelles., F. Heussner. Librairie-éditeur, 1863. chapitre LXXXIX. Pages 174-175, à propos de "la compaignie de l’Estoille"

En 1905, Jules Viard et Eugène Déprez réalisent une nouvelle traduction.

C’est en 1861 que M. P. Meyer, dont la perspicacité ingénieuse est coutumière de ces heureuses découvertes, retrouvait à la bibliothèque de Châlons-sur-Marne le seul manuscrit qu’on connaisse encore aujourd’hui de cette intéressante chronique. L. Polain, l’érudit belge bien connu, qui, dès 1850, avait déjà publié de longs fragments de la Chronique de Jean le Bel insérés par Jean d’Outre-Meuse dans son Myreur des histors, put de la sorte en donner une édition complète en 1863 ; mais cette première édition, déparée par de nombreuses fautes de lecture, manquant par ailleurs de tout souci du respect des formes graphiques, et à laquelle faisaient défaut table, sommaires, notes, en appelait une seconde. Celle que viennent de publier nos confrères Viard et Déprez nous paraît avoir remédié à tous les défauts que nous signalons dans l’édition Polain.

BRUEL, François-L., « Chronique de Jean le Bel, publiée pour la Société de l’Histoire de France par Jules Viard et Eugène Déprez. », in Bibliothèque de l’école des chartes, Vol. 68, 1907, p. 342-344, Voir en ligne.
Jean Froissart

Jean Froissart ou Jehan Froissart, né vers 1337 à Valenciennes (Comté de Hainaut) et mort vers 1410 à Chimay, est l’un des plus importants chroniqueurs de l’époque médiévale. Il est d’abord historien officiel à la cour de Philippa de Hainaut, épouse d’Édouard III d’Angleterre 6.

Il reprend, avec quelques modifications, les écrits de Jean le Bel.

Dans le paragraphe consacré à l’Ordre de l’Etoile Comment le roi Jean ordonna les chevaliers de l’Étoile à la Noble Maison de-lez Saint-Denis et comment meschef advint à cette noble compagnie, Jean Froissart dénonce la décision de ne pas reculer devant l’ennemi et prend en exemple la bataille de Mauron, sans la nommer.

Or avint que, assez tôt après cette ordonnance emprise, grand’foison de gens d’armes issirent hors d’Angleterre et vinrent en Bretagne pour conforter la comtesse de Montfort. Tantôt que le roi de France le sçut, il envoya celle part son maréchal et grand’foison de bons chevaliers pour contrester aux Anglois. En celle chevauchée alloient foison de ces chevaliers de l’Étoile. Quand ils furent venus en Bretagne, les Anglois firent leur besogne si subtilement que, par un embûchement qu’ils firent, les François qui s’embattirent trop avant follement, furent tous morts et déconfits ; et y demeura mort sus la place messire Guy de Nelle, sire d’Aufremont en Vermandois, dont ce fut dommage, car il étoit vaillant chevalier et preux durement ; et avec lui demeurèrent plus de quatorze chevaliers de l’Étoile, pourtant qu’ils avoient juré que jamais ne fuiroient : car si le serment n’eût été, ils se fussent retraits et sauvés.

FROISSART, Jean et BUCHON, J.A.C., Les Chroniques de Sire Jean Froissart. Livre I, Partie II/Chapitre XII, 1835, Voir en ligne.

Auteurs français du 14e siècle

Chronique de Richard Lescot

Richard Lescot est religieux de Saint-Denis de 1328 à 1344. Dans la continuation de sa Chronique (1344-1364), on peut lire, pages 91 et 92, § 219.

La veille de l’ascension de la bienheureuse Marie, le seigneur Guy de Nigelle, le seigneur d’Auffemont, le maréchal de France, ainsi que le seigneur de Briquebec et le chatelain de Beauvais [Beauvoir-sur-Mer en Vendée], furent malheureusement anéantis en combattant contre les Anglais près de Mauron en Bretagne 7.

Transcription du latin au français de LESCOT, Richard, Chronique de Richard Lescot, religieux de Saint-Denis (1328-1344) : suivie de la continuation de cette chronique (1344-1364), Lemoine, Jean (1867-1938). Éditeur scientifique, Renouard (Paris), 1896, 264 p., Voir en ligne. pp. 91-92
Guillaume de Nangis

Guillaume de Nangis 8 et ses continuateurs, vers 1368, citent la bataille. Il y aurait eu deux continuateurs dont Jean de Venette 9.

Hercule Géraud, en 1842, écrit à propos de Jean de Venette.

Plusieurs passages de la chronique latine prouvent que la plus grande partie de cette chronique a été rédigée après l’accomplissement des faits qui y sont consignés ; s’il en était autrement, il n’aurait probablement pas mêlé au récit des événements arrivés depuis 1340 jusqu’à 1345, des faits postérieurs à cette dernière date, tels que le combat des Trente en 1351, la bataille de Mauron en 1352, et la rédemption de Charles de Blois en 1353. Mais Jean de Venette prévient lui-même qu’une partie de sa chronique n’a été rédigée qu’après coup.

GÉRAUD, Hercule, « De Guillaume de Nangis et de ses continuateurs. », Bibliothèque de l’École des chartes, Vol. 3, 1842, p. 17-46, Voir en ligne. [pages 34-37]
Pierre d’Orgemont

Les Grandes Chroniques de France, rédigées vers 1375-1379 par Pierre d’Orgemont 10 évoquent succinctement la bataille de Mauron sans citer Mauron. L’Anglais, Walter Bentley, vainqueur de la journée n’y figure pas.

  • En 1910, Roland Delachenal, historien français, analyse le texte et précise, en note 2, qu’il s’agit de la bataille de Mauron—  DELACHENAL, Roland, Chronique des règnes de Jean II et de Charles V, Vol. 1 - 1350-1364, Paris, Librairie Renouard pour la Société de l’histoire de France, 1910, 362 p., Voir en ligne. Note 2. p. 35 —.

En l’an mil trois cens cinquante deux, la veille de la Nostre-Dame mi aoust, se combati monseigneur Guy de Neelle, seigneur d’Aufemont, lors mareschal de France, en Bretaigne, et fu le dit mareschal occys en la dicte bataille, le sire de Briquebec, le Chastellain de Beauvais et pluseurs autres nobles, tant du dit pays de Bretaigne comme d’autres marches du royaume de France.

  • En 1911, Georges Huisman 11 analyse les sources de ce texte.

Depuis fort longtemps, une réédition des Grandes Chroniques de France, et spécialement de la partie de l’œuvre attribuée à Pierre d’Orgemont, s’imposait. Pour le moment, il nous suffit de savoir que c’est le manuscrit français 2813 de la Bibliothèque nationale, manuscrit de Charles V, qui a servi de base à son édition.

HUISMAN, Georges, « Les Grandes Chroniques de France. Chronique des règnes de Jean II et de Charles V, publiée par R. Delachenal. », Vol. 72, 1911, (« Bibliothèque de l’école des chartes. »), p. 326-329, Voir en ligne.

Guillaume de Nangis, Richard Lescot, Pierre d’Orgemont et les continuateurs, rédigent plusieurs versions des Grandes Chroniques de France 12. —  GUYOT-BACHY, Isabelle et MOEGLIN, Jean-Marie., « Comment ont été continuées les Grandes Chroniques de France dans la première moitié du XIV<sup>e</sup> siècle », Vol. 163 / 2, 2005, (« Bibliothèque de l’école des chartes. »), p. 385-433, Voir en ligne. —

Composées au 13e siècle et actualisées à la fin du Moyen Âge, les Grandes Chroniques de France sont l’histoire officielle du royaume et la mémoire des faits des rois 13. Remaniée au cours du 14e siècle, cette vaste compilation historique est notamment révisée et augmentée entre 1375 et 1379 sous la direction du chancelier Pierre d’Orgemont.—  DE BECDELIÈVRE, Véronique, « Une « histoire nationale » sous Charles V : Le ms. Français 2813 des Grandes Chroniques de France », sans date, Voir en ligne. —

La Chronique normande

La Chronique normande est rédigée jusqu’en 1372 par un auteur anonyme. En 1882, Auguste Molinier traduit et analyse l’ouvrage. —  MOLINIER, Auguste et MOLINIER, Émile, Chronique normande du XIVe siècle, publiée pour la Société de l’histoire de France, Librairie Renouard, Paris, 1882, Voir en ligne. —

  • Auguste Molinier précise page XXVI.

Commencée vers 1369 ; la Chronique normande fut continuée jusqu’en 1372, date de la prise de Breteuil ; comme elle se termine assez brusquement, on peut croire que l’auteur mourut peu après cette dernière année.

  • Page XV, Auguste Molinier émet l’hypothèse que l’auteur assiste à la bataille.

Il accompagna peut-être, vers le même temps, les seigneurs normands qui allèrent en Bretagne rejoindre le maréchal de Nesle, et prendre part au désastreux combat de Mauron (14 août 1352) ; il connaissait tout au moins quelques uns de ces chevaliers, et a pu, grâce à eux, donner un récit très exact des péripéties de l’action.

  • L’auteur de la Chronique normande donne de nombreux détails de la bataille de Mauron retranscrits en 1882 par Auguste Molinier.

En cel an prindrent les Englois les bastides, que les François avoient faites devant Plarmel en Bretaigne. Et assés tost après chevaucherent Gautier de Bantelay et autres à tout bien XV cens Englois par le pais de Bretaigne jusques vers Mauron. Et, le mareschal de Neelle, qui lors estoit cappitaine de Bretaigne pour le roy Jehan, assembla grans gens, et fut avec lui Guillaume de Briquebeq et le sire de Hambuie, le viconte de Rohan, le sire de Quintin, le sire de Derval, le sire du Lion, le sire de Rochefort et le sire de Beaumanoir, et le plus des chevaliers de Bretaigne et pluseurs autres, et furent bien XIIII cens combatans. Lors alerent contre leurs ennemis et les ençontrerent prés de Mauron, et lors les Anglois descendirent à pié et se mistrent le long d’une haie, laquele ilz mistrent derriere leur dos, et mistrent leurs archiers sur leurs costez, dont ilz avoient bien VIII cens. Et Guy de Neelle, mareschal de France descendi à pié, lui et toutes ses gens, devant les Anglois, excepté le sire de Hangest que il ordonna à demourer à cheval à tout bien VII hommes d’armes pour courre seure aux archiers. En cele place ayoit grans herbes, qui greverent moult les François, qui estoient à pié, car ilz alerent courre seure aux Englois, et les Englois ne vindrent se petit non encontre eulz, et si aloient les François un petit en montant, par quoy ilz en furent plus grevez. Et toutes voies perdirent les Englois terre à l’assembler et ressortirent jusques à leur haie, mais une grant route de François, en estoit le sire de Hambuie et le sire de Beaumanoir, partirent et s’en alerent. Et lors Englois recouvrèrent, et fut la bataille très dure et ala le sire de Hangest assembler aux archiers et les desconfit, et furent bien mors plus de VI cens. Mais les Anglois, qui combatoient à pié, desconfirent le mareschal et sa route. Là fut mort le dit mareschal et le seigneur de Briquebec, le viconte de Rohan, le seigneur de Quintin, le sire de Tintigniac et le chastellain de Beauvaiz, et tant que il y mourut vu VII bannefes et XLIIII chevaliers, et y eut bien en tout VIII cens hommes d’armes des François mors et pris, et des Anglois y eut grant foison de mors et pris. Cele journée ne vesqut gueres Gautier de Vantelay, car il y fut mout durement navrez.

MOLINIER, Auguste et MOLINIER, Émile, Chronique normande du XIVe siècle, publiée pour la Société de l’histoire de France, Librairie Renouard, Paris, 1882, Voir en ligne. pp. 105-106
Guillaume de Saint-André

Guillaume de Saint-André 14 mentionne la bataille dans un poème de 5482 vers octosyllabiques écrit avant 1385.

Mais sa vengeance [Charles de Blois] lui fut amère
Car il fist nouvelle aliance
De Bretons et de gens de France,
Dont ilz furent trop envieux,
L’an mil III cinquante et deux,
Au jour de grant devocion,
La vigile de l’Asumpcion
De Nostre Dame, Vierge et mère.
Cette journée leur fut amère,
Car à Mauron lors s’en allèrent
Et des gens Jehan s’y trouvèrent,
Et sois certain de vérité
Qu’ils estoint plus de la moitié
En nombre, en force et en vaillance,
Gentilz Franczois venuz de France,
Que n’estoient les gens de Jehan.
Mais non pourtant trop grand ahan
Leur fist on la prendre et souffrir
Tant qu’a plusieurs convint mourir :
De Nesle le gentil mareschal,
De Rohan le noble vassal,
Filz aesné de celui viconte
De qui j’ay fait devant le conte,
De Tintingnac le droit seignour
Avec La Marche morut cel jour.
Adonc vint le dit en appert :
Qui trop convoite tretout pert 15.

(vers 464 - vers 490) in CUVELIER, Chronique de Bertrand Du Guesclin, Firmin Didot frères, 1839, Voir en ligne. p. 442

En 1839, Ernest Charrière, dans son édition de la Chronique de Bertrand du Guesclin, reprend les vers de Guillaume de Saint-André dans Livre du Bon Jehan, duc de Bretaigne. Seulement 4239 vers y figurent.

Johannes Cuvelier

Johannes Cuvelier, Cunelier ou Cimelier est un trouvère, ménestrel et compositeur, actif dans la seconde moitié du 14e siècle (entre 1372 et 1387), sans doute natif de Tournai (Belgique) 16. Il est signalé en 1372 à la cour du roi de France, Charles V, comme « diseur » du roi 17.

Contemporain de Guillaume de Saint-André, il est surprenant que Cuvelier ne mentionne pas Mauron, dans sa Chanson de Bertrand du Guesclin rédigée en 1387.—  CUVELIER, Chronique de Bertrand Du Guesclin, Firmin Didot frères, 1839, Voir en ligne. —

Auteurs du 15e siècle

Guillaume Cousinot

Guillaume Cousinot le Chancelier, est né dans la seconde moitié du XIVe siècle. Il est chancelier du duc Louis Ier d’Orléans, avocat au Parlement de Paris et premier président du Parlement.

Vers 1442, il rédige une chronique intitulée « Geste des nobles françoys ».—  COUSINOT, Guillaume, Gestes des nobles François descenduz de la royale lignée du noble roy Priam, de Troye, jusques au noble Charles, filz du roy Charles le siziesme, qui tant fut aimé des nobles et de tous autres, 1401-1500, sans date, Voir en ligne. —

Guillaume Cousinot 18 cite la bataille de Mauron dans La Geste des Nobles. Il meurt peu après 1442.

Extrait de la "La Geste des nobles" sur la bataille de Mauron
—  COUSINOT, Guillaume, Gestes des nobles François descenduz de la royale lignée du noble roy Priam, de Troye, jusques au noble Charles, filz du roy Charles le siziesme, qui tant fut aimé des nobles et de tous autres, 1401-1500, sans date, Voir en ligne. p. 20 —

En 1963, Michel Hayez analyse sur deux pages le contenu de La Geste des Nobles, et signale plusieurs erreurs, notamment à propos du sire de Hangest. Jean IV, sire Hangest, dit Rabache, est établi en 1352 lieutenant-général et capitaine général ès parties de Bretagne, de Normandie, d’Anjou et du Maine, et mourut en septembre 1363. —  HAYEZ, Michel, « Un exemple de culture historique au XVe siècle : La Geste des Nobles François. », Mélanges de l’école française de Rome, Vol. 75 / 1, 1963, p. 127-178, Voir en ligne. pp. 174-175 —

Jean de Saint-Paul

Vers 1474, Jean de Saint-Paul 19 décrit dans sa Chronique de Bretagne la période allant de la mort du duc Jean III en 1341 à la mort du duc Arthur III en 1458. La description de la bataille de Mauron prend deux pages. Walter Bentley n’est pas cité.

Ainsi fortune fait son debuoir, qui n’eust esguard au nombre des gens en riens, mais fut en aide au bon droict de Jan de Montfort. Vous voyez comme elle a abattu l’orgueil de Charles de Blois et de France par gens qui estoinct en petit nonmbre, qui a toute rencontre auoint l’aduantaige suz leurs ennemiz.
Et deuons croire que dieu conduioit ceste guerre, et non autre, et toutz clercs et gens d’entendement disoint comme Charles de Blois auoit tort.

SAINT-PAUL, Jean de, Chronique de Bretagne, La Borderie, Arthur Le Moyne de. Éditeur scientifique, Nantes, 1881, Voir en ligne.

Arthur de La Borderie, commentateur de Jean de Saint Paul, commet une erreur sur la date de la bataille qu’il situe la veille du jour de l’Ascension et non de l’Assomption.

À Mauron, la veille de l’Ascension, l’an mil CCC.LII. C’est le mercredi 16 mai 1352, Pâques étant cette année-là le 8 avril, et l’Ascension le 17 mai.

SAINT-PAUL, Jean de, Chronique de Bretagne, La Borderie, Arthur Le Moyne de. Éditeur scientifique, Nantes, 1881, Voir en ligne. Mauron : pp. 10 et 11
Pierre Le Baud

En 1480, Pierre Le Baud 20, dans sa Compillation des cronicques et ystoires de Bretons, consacre 25 lignes à la bataille de Mauron. Cet ouvrage est publié en 1638 par Pierre d’Hozier sous le titre Histoire de Bretagne, avec les Chroniques des maisons de Vitré et de Laval 21.

La bataille de Mauron est évoquée dans le Le Breviaire des Bretons.

Puix au Roy d’Angleterre prisonnier le livra,
Qui le tint aucun temps, puix le delivra,
Parce qu’il y laissa lehan et Guyon ses filz ;
Ses gens peu apres furent à Mauron desconfiz.

LE BAUD, Pierre, Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638, Voir en ligne. p. 132

Elle est citée au Chapitre Trente-Huictiesme, pages 308, 311 et 312.

  • Page 311 : Charles de Blois, prisonnier d’Édouard III et libéré temporairement, demande l’aide du roi de France, Jean le Bon, pour le venger.

Et comme ils fussent venus en la ville de Mauron, l’ost de Monsieur Charles se confiant en sa multitude, les vint assaillir par grand vertu : mais ils se défendirent tellement qu’ils les repoussèrent, et à brief dire les déconfirent, vainquirent et occirent.

  • Pages 311-312. Pierre Le Baud mentionne la bataille de Mauron, cite quelques participants, mais ne donne aucun détail sur le lieu ni sur le déroulement. —  LE BAUD, Pierre, Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638, Voir en ligne. p. 311-312 —

Auteurs des 16e, 17e et 18esiècles

Bertrand d’Argentré

En 1582, Bertrand d’Argentré (1519-1590) 22, publie L’Histoire de Bretagne, des roys, ducs, comtes, et princes d’icelle, dans laquelle il rédige une trentaine de lignes sur la bataille de Mauron.

[...] c’est en 1580 que les états de la province lui demandent de rédiger une histoire. Ainsi, en 1582, est publiée la première édition de « L’histoire de Bretagne des Roys, ducs, comtes et princes d’icelle, l’establissement du royaume, mutation de ce titre en duché, continuité jusqu’au temps de Madame Anne, dernière duchesse et depuis Royne de France, par le mariage de laquelle passa le duché de la maison de France ». Mais l’ouvrage est saisi dès sa publication, forçant Bertrand à proposer une deuxième version en 1588.

LEPESTEUR, Alexandre, « Bertrand d’Argentré (1519-1590) », 2019, Voir en ligne.

Il est le premier auteur à mentionner le château de « Brambily ».

Les Anglo-Bretons [...] s’en vinrent droit pour le rencontrer : ils estoit en moindre nombre la moitié entierement, faisans chemin, ils se logerent à Mauron, pres le chasteau de Bresuily ou Brebilly.

ARGENTRÉ, Bertrand d’, L’Histoire de Bretagne, des roys, ducs, comtes, et princes d’icelle, Rééd. 1668, Rennes, Jean Vatar et Julien Ferré, 1582, Voir en ligne. p. 303

Il écrit notamment.

Cette rencontre fut d’un grand éclat : enseignant aux Français de ne venir pas légèrement en Bretagne [...]

Dom Gui-Alexis Lobineau

En 1725, Dom Gui-Alexis Lobineau (1667-1727) 23 publie une histoire de Bretagne intitulée Histoire, ou vies des saints de Bretagne dans laquelle il précise le contexte de la bataille.

Charles eut permission la même année, de venir en Bretagne, sur sa parole, et il y fut quelque tems, sans que l’on sçache précisément ce qu’il y fit. La trêve qui duroit encore entre les deux Rois, n’empêcha pas celui de France de faire passer en Bretagne des troupes considerables commandées par Gui de Nesle Seigneur d’Offemont Maréchal de France, auquel se joignirent le Vicomte de Rohan, les Sires de Beaumanoir et de Montauban, Tournemine, Montbourcher et tous les autres qui avoient servi sous le Vicomte de Melun Lieutenant du Roi en Bretagne, ou sous les Sires de Craon et de Mello. Gautier de Vencelé, qui commandoit alors en Bretagne pour le Roi d’Angleterre, venoit de prendre le château de Mauron, et avoit beaucoup moins de gens de guerre que le Maréchal. Gui de Nesle, faisant fond sur la superiorité du nombre, attaqua Vencelé le 14 d’Aoust de l’an 1352. Mais loin de le vaincre il perdit la bataille et la vie, avec beaucoup d’autres Seigneurs. Charles apprit cette fâcheuse nouvelle en Angleterre, où il étoit retourné, et ne dit autre chose, que : "Dieu soit loué pour tout ce qu’il nous envoïe."

LOBINEAU, Dom Guy-Alexis, Les vies des saints de Bretagne et des personnes d’une éminente piété qui ont vécu dans la même province, avec une addition à l’Histoire de Bretagne, Rennes, La Compagnie des imprimeurs-libraires, 1725, Voir en ligne. pp. 273-274
Pierre-Hyacinthe Morice

De 1742 à 1746, Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois, dit Dom Morice 24 publie trois volumes in-folio de pièces justificatives sur l’histoire de Bretagne. —  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne.  —

En 1731, à Paris, il travaille à la généalogie de la maison de Rohan.

Dom Morice résume en une vingtaine de vers la bataille de Mauron.—  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne., Vol. 2, Paris, Charles Osmont, 1744, Voir en ligne. p. 312 —

De 1351 à 1352 plusieurs montres et quittances mentionnent des centaines de chevaliers, écuyers, archers et gens d’armes dont certains sont présents à la bataille de Mauron 25. Ces quittances sont données à Fougères 26, Rennes, Redon, Malestroit. —  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne. pp. 1477-1483 —

Jean-Baptiste Ogée

En 1778-1780, Jean-Baptiste Ogée 27, mentionne la bataille de Mauron en quelques lignes dans son Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne 28.

  • Mauron est cité page 143 du volume 1 (12 lignes). —  OGÉE, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne : A-L, Vol. 1, Réédition par A. Marteville et P. Varin, 1843, Rennes, Molliex, 1780, Voir en ligne. p. 143 —

Cette bataille, si funeste au Comte de Blois, fut perdue, comme celle de Poitiers et d’Azincourt, par la trop grande présomption des Français qui y combattirent sans ordre.

  • Mauron est cité pages 485 et 486, du volume 2 (23 lignes) —  OGÉE, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne : D-M, Vol. 2, Rennes, Vatar, 1779, Voir en ligne. pp. 485-486 —

Auteurs du 19e siècle

L’abbé Manet

En 1834, l’abbé François Gilles Pierre Barnabé Manet 29 consacre une quinzaine de lignes à la bataille. Il mentionne le « château de Brembili » sans faire de lien avec le lieu de la bataille. —  MANET, abbé François Gilles Pierre Barnabé, Histoire de la Petite-Bretagne : ou Bretagne-Armorique, depuis ses premiers habitans connus, Vol. 2, Saint-Malo, E. Caruel, Imprimeur-Libraire, 1834, Voir en ligne. p. 393 —

François-Marie Cayot-Delandre

François-Marie Cayot-Delandre 30 , en 1847, retient le site du Bois-de-la-Roche. Il consacre vingt-cinq lignes à la bataille.

L’endroit où se livra la bataille n’est pas indiqué de manière précise dans l’histoire ; mais on peut supposer qu’elle eut lieu dans le voisinage du village du Bois-de-la-Roche, car on y a trouvé, il y a environ trente ans, en ouvrant un chemin, une très grande quantité d’ossemens.

CAYOT-DELANDRE, François-Marie, Le Morbihan, son histoire et ses monuments, Vannes, A. Caudéran, libraire éditeur, 1847, Voir en ligne. pp. 335-336
Arthur Le Moyne de La Borderie

Arthur Le Moyne de La Borderie 31 (1827-1901) consacre trois pages à la bataille de Mauron.

Il place la bataille dans son contexte, précise le parcours des protagonistes, décrit le positionnement des hommes d’armes, et conclut en regrettant le désintérêt des historiens pour cette journée désastreuse.

Pour lui, Walter de Bentley passe par Ploërmel avant de se rendre à Mauron et Guy de Nesle est à Rennes mais ses troupes sont à Fougeray, Redon et Malestroit.

Nos historiens ont en général méconnu l’importance de cette journée ; tous en parlent fort peu, bien que les renseignements à ce sujet ne fassent pas défaut.

LA BORDERIE, Arthur le Moyne de, Histoire de Bretagne : de l’an 995 après J.-C. à l’an 1364, Vol. 3, Rennes, Jean Vatar, 1899, Voir en ligne. pp. 530-532

Il estime que cette bataille a des conséquences plus importantes que la défaite de La Roche-Derrien où le duc, Charles de Blois, est fait prisonnier.

[...] ce nouveau massacre faucha d’un coup presque tout ce qui restait de la haute aristocratie bretonne après la boucherie de La Roche-Derrien.

Selon Arthur Le Moyne de La Borderie, pour le châtelain de Beauvais il faut lire Beauvoir dont le seigneur est Raoul Caours, le traître.— La Borderie, Arthur le Moyne de (1899) op. cit. pp. 530-532 —

Siméon Auguste Luce

En 1876, Siméon Auguste Luce 32 s’interroge sur la présence de Bertrand du Guesclin à Mauron le 14 août 1352.

Au combat des Trente livré le 27 mars de cette année il ne figure pas parmi les trente champions du parti français dans les rangs desquels sa place était marquée, s’il avait encore habité cette région. On ne sait si du Guesclin prit part le 14 août de l’année suivante à la sanglante bataille de Mauron. Il est certain du moins, comme nous l’avons fait remarquer plus haut, que les montres assez nombreuses que l’on a conservées des gens d’armes français enrôlés pour cette expédition ne mentionnent pas le nom de Bertrand.

LUCE, Siméon Auguste, Histoire de Bertrand Du Guesclin et de son époque - La jeunesse de Bertrand (1320-1364), Librairie Hachette, Paris, 1876, 656 p., Voir en ligne. p. 116

Siméon Luce donne peu de détail sur la bataille mais indique que Pierre de Villiers est fait prisonnier par les Anglais.

René Muller

En 1878, René Muller, dans Jeanne de Montfort, qualifie Guy de Nesle de sire d’Ossemont et mentionne que le chevalier de Bentelée venait de s’emparer du château de Mauron. Il consacre une vingtaine de lignes à cet évènement. —  MULLER, René, Leçons d’histoire et de morale, Rouen, Megard Editeurs, 1882, 237 p., (« Bibliothèque morale de la Jeunesse »). Mauron, page 122 —

Auguste Molinier

En 1882, Auguste Molinier 33 traduit et analyse la Chronique normande rédigée jusqu’en 1372 par un auteur anonyme 34.

Prise par les Anglais des bastides élevées devant Ploërmel en Bretagne. Combat de Mauron. Les Anglais étaient commandés par Gautier de Bentley, les Français par le maréchal de Nesle, capitaine en Bretagne pour le roi Jean ; avec celui-ci étaient Guillaume de Briquebec, le sire de Hambye, le vicomte de Rohan, les sires de Quintin, de Derval, du Lion, de Rochefort, de Beaumanoir, de Hangest et beaucoup de chevaliers bretons. Les Anglais sont d’abord défaits, mais le départ des sires de Hambye et de Beaumanoir leur permet de reprendre l’avantage. Défaite des Français ; parmi les morts sont le maréchal de Nesle, le vicomte de Rohan, les. sires de Briquebec, de Quintin et de Tinténiac et le châtelain de Beauvais. Gautier de Bentley meurt peu après des blessures reçues dans le combat.

MOLINIER, Auguste et MOLINIER, Émile, Chronique normande du XIVe siècle, publiée pour la Société de l’histoire de France, Librairie Renouard, Paris, 1882, Voir en ligne. p. 296
Félix Bellamy

En 1896, Félix Bellamy rapporte les faits sans nouveaux apports. Félix Bellamy pose la question de l’existence de deux châteaux, un à Mauron et l’autre à « Branbily ». Il émet des doutes sur l’emplacement du lieu de la bataille. Il étaie son exposé de plusieurs sources, Bertrand d’Argentré, Dom Morice, Louis Rosenzweig, l’abbé Julien Piéderrière, recteur de Saint-Léry, Dom Lobineau et l’abbé Oresve. —  BELLAMY, Félix, La forêt de Bréchéliant, la fontaine de Berenton, quelques lieux d’alentour, les principaux personnages qui s’y rapportent, Vol. 2, Rennes, J. Plihon & L. Hervé, 1896, Voir en ligne. p. 186 —

L’abbé Ange David

En 1897, L’abbé Ange David 35 recherche le lieu de la bataille.

Il reprend plusieurs récits, ceux de Guillaume de Saint-André, Dom Morice, Bertrand D’Argentré, la lettre de Walter Bentley, Félix Bellamy, Cayot-Delandre, Auguste Molinier.

Il essaie de situer le lieu de la bataille et cite plusieurs repères, le château de Ponthus, les Fossés-Braz, le champ de la bataille, le cimetière des Anglais, le chemin de Beaumanoir, le champ des Rodais, la bande de la Barre du Bois Jagu (barre : talus). Il mentionne également la découverte de boulets de fonte et de fer.

Pour lui, le chatelain de Beauvais, Castellanus Belvacensis, n’est autre que Raoul de Caours, mort à la bataille. —  DAVID, Abbé Ange, « Chapitre second - La Bataille de Mauron », in Notes sur Mauron recueillies par l’abbé Ange David, vicaire de la paroisse, Mauron, inédit, 1897, p. 20-28, Voir en ligne. —

Auteurs du 20e siècle

Alain Raison Du Cleuziou

Alain Raison Du Cleuziou (1866-1955) né à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) est un historien royaliste et militant catholique. Il entre à l’Action française en 1905. Il est Secrétaire général (1894-1919), puis président de la Société d’Émulation des Côtes-du-Nord (1924).

En 1909, il consacre trois lignes à la bataille.

La victoire de Mauron, en 1352, vint affermir encore les positions anglaises en Bretagne. La victoire de Mauron fut suivie de trêves et de tentatives d’accommodements.

RAISON DU CLEUZIOU, Alain, La Bretagne de l’origine à la réunion. Son histoire, ses coutumes, ses mœurs., 1929, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie de René Prud’homme., sans date. [page 234]
L’abbé Le Claire

L’abbé Jacques-Marie Le Claire (1853-1930) est aumônier du couvent de l’Action de Grâces de Mauron de 1900 à 1930.

En 1914, il rappelle que François Marie Cayot-Delandre place la bataille près du château du Bois-de-la-Roche. L’abbé Jacques-Marie Le Claire reprend l’abbé Piéderrière et ses Cahiers de Saint-Léry avec un hommage à ses recherches. Il affirme qu’il n’y a qu’un seul château à Mauron, celui de Brambily, mais cela n’empêche pas Mauron d’être protégé et fortifié. L’abbé Le Claire a recherché l’emplacement du château de Brambily, il a seulement découvert des douves.—  LE CLAIRE, abbé Jacques-Marie, « L’ancien château de Mauron : son emplacement, son histoire, le lieu de la bataille Première partie », Revue de Bretagne, Vol. 51, 1914, p. 281-299, Voir en ligne. —

Le 18 août 1913, il organise des fouilles que Louis Marsille vient visiter. L’abbé est convaincu, sans preuves tangibles, de la présence d’un ouvrage fortifié à Brambily. Pour lui, ce château est appelé château de Mauron car à l’origine la paroisse de Saint-Léry faisait partie de Mauron.

Il cite également Bertrand d’Argentré, l’abbé Oresve, Jean-Baptiste Ogée, Arthur de La Borderie, Joseph-Marie Le Méné, Dom Morice, l’abbé Ange David et Sigismond Ropartz qui affirme qu’il y a deux châteaux.—  LE CLAIRE, abbé Jacques-Marie, « L’ancien château de Mauron : son emplacement, son histoire, le lieu de la bataille. (Suite et fin) Deuxième partie », Revue de Bretagne, Vol. 52, 1914, p. 22-31, Voir en ligne. —

  • Page 23, l’abbé écrit qu’en 1341, Jean IV est à Mauron - c’est une erreur - Jean de Montfort devient le duc Jean IV de Bretagne après sa victoire à Auray en 1364.
  • Page 26, il précise que Guy de Nesle arrive des environs de Redon et cite les soutiens de Charles de Blois.
  • Pages 27 et 28. Il affirme que Jean du Plessis ne réside pas au Plessis-Mauron mais au Plessis-Provost en Gaël qui dépendait de Mauron.
Richard Bentley

En 1918, Richard Bentley publie A brief note upon the battles of Saintes and Mauron, 1351 and 1352. L’auteur donne de nombreux détails en une quinzaine de pages. Un grand nombre des combattants à la bataille est cité. Une biographie de Walter Bentley montre l’importance de ce capitaine d’Édouard III. Pour lui, Walter Bentley est à Ploërmel avant la bataille.

Il [Walter Bentley] venait de finir de mettre le château [de Ploërmel] en état de défense, et les forces anglo-bretonnes sous ses ordres partaient vers le nord le 14 août 1352, et ses files de tête avaient dépassé le petit lac du Duc lorsque, avançant sur l’herbe jaune brûlée sous les rayons brûlants du soleil d’été, ils entrent en contact avec l’avant-garde ennemie aux environs de Mauron.

Thomas Frederick Tout

Thomas Frederick Tout (1855 – 1929) résume les faits en quelques lignes dans un ouvrage publié en 1932. —  TOUT, Thomas Frederick, « Some Neglected Fights between Crecy and Poitiers », in The Collected Papers of Thomas Frederick Tout, Manchester, Manchester University Press, 1932, Voir en ligne. pp. 729-730 —

Alfred Higgins Burne

Alfred Higgins Burne est un soldat et un historien militaire britannique (1886–1959). En 1955, dans The Crecy War, il développe sur plusieurs pages ses réflexions militaires sur le déroulement de la bataille et les choix stratégiques des deux protagonistes. Il situe le combat au nord-ouest du château de Brambily. —  BURNE, Alfred Higgins, The Crecy War, Rééd. 1999, Wordsworth Editions, 1955, Voir en ligne. pp. 237 à 247 —

Alfred Higgins Burne
Plan de la bataille de Mauron. The Crecy War. 1955. Page 237.

[...] Mauron est donc un trait d’union intéressant entre Crécy [1346] et Poitiers [1356]. Il confirme la prédominance des archers dans un combat frontal et transmet à Poitiers l’idée d’une attaque montée enveloppante. La bataille de Mauron peut donc revendiquer une importance tant historique que technique, et il est étrange qu’elle ait été ignorée des historiens comme des militaires.

Il reprend la Chronique Normande du XIVe siècle, éditée par Auguste Molinier en 1882 et remercie le professeur Thomas Frederick Tout.

Au professeur Tout doit revenir le mérite d’avoir sauvé et appliqué ce récit oublié depuis longtemps et d’avoir sorti la bataille de l’oubli dans lequel il avait sombré, ce qu’il a fait dans un article de l’English Historical Review d’octobre 1897.

Pour lui, l’examen le plus complet de la bataille parut dans un curieux livre publié anonymement en 1917. Il s’agit vraisemblablement de l’ouvrage de Richard Bentley publié en 1918.—  BENTLEY, Richard, A brief note upon the battles of Saintes and Mauron, 1351 and 1352, Guildford, 1918, Voir en ligne. —

L’abbé Henri Poisson

Henri Poisson, (1898-1977), est un prêtre, chanoine titulaire de la cathédrale de Rennes et auteur de nombreux ouvrages historiques sur la Bretagne 36. En 1948, il consacre quatre lignes à la bataille de Mauron.

Victoire de Mauron (1352). Cette défaite fut pour les Blaisiens un désastre irréparable.

POISSON, Henri, abbé, Histoire de Bretagne, 1948, Saint-Brieuc, Éditions Breiz, 1975, 360 p. [page 126]

Il ne fait aucun doute que l’abbé soutient le camp de Jean de Montfort.

Jean Delumeau et Henri Touchard

Jean Léon Marie Delumeau (1923-2020) est un historien, directeur du Centre armoricain de recherches historiques de 1964 à 1970.

Henri Touchard (1921-2005) est professeur à l’Université de Nantes. En 1969, sous la direction de Jean Delumeau, il mentionne Mauron sans évoquer la bataille.

[...] les Anglais à partir de leurs bases maritimes d’Hennebont et de Brest rayonnent en Bretagne bretonnante. Chaque zone est d’ailleurs semée de forteresses ennemies : le château de Mauron qu’occupe en 1352 Gautier de Bentley menace Rennes[...].

DELUMEAU, Jean, Histoire de la Bretagne, Toulouse,, Privat, 1969, 542 p., (« Univers de la France »). [page 176]
Jacques Choffel

Jacques Choffel (1915-1996) est un écrivain spécialiste de l’histoire de la Bretagne et de la Normandie. En 1975, dans La Guerre de succession de Bretagne, il ne cite pas Mauron.

Parmi les engagements pris par les chevaliers de l’Étoile figure, bien entendu, le serment de ne jamais tourner le dos à l’ennemi, quelles que soient les circonstances. Le résultat ne se fait point attendre pour les nobles compagnons : une quinzaine d’entre eux périssent en Bretagne dans leur premier combat contre les Anglais de la comtesse de Montfort et, « n’eût été le serment, ils se fussent retraits et sauvés ».

CHOFFEL, Jacques, La Guerre de succession de Bretagne, Paris, Éditions Fernand Lanore, 1975, 192 p. [Page 72]
Jean Markale

Jacques Bertrand, dit Jean Markale (1928-2008) est un écrivain, poète, conteur et conférencier.

En 1977, dans Histoire secrète de la Bretagne - pages 159 et 160 - il raconte son histoire de la bataille en trente-trois lignes.

L’année suivante, le 14 août 1352, eut lieu un combat dont les histoires « françaises » ne relatent que peu de détails quand elles ne le passent pas sous silence, la bataille de Mauron.

MARKALE, Jean, Histoire secrète de la Bretagne, Albin Michel, 1977, 249 p. [page 159]

Selon sa version, le château devient l’enjeu de la bataille.

En une première attaque, ceux de Montfort s’emparent du château de Mauron, dont l’emplacement n’est pas certain. Sans doute s’agit-il du site de Branbily, entre Mauron et Saint-Léry, juste au nord de l’actuelle forêt de Brocéliande. Guy de Nesle veut reprendre le château, Tanguy s’avance franchement contre les troupes du maréchal d’Offemont, avec trois cents hommes d’armes et trois cents archers, c’est-à-dire deux fois moins que ses adversaires. La mêlée est rude, mais les Montfort ont l’avantage de la surprise, car les autres s’attendaient plutôt à une défense de la forteresse qu’à une attaque délibérée. Les troupes de Blois perdent cent quarante chevaliers et un grand nombre de fantassins. Guy de Nesle et Tinténiac sont tués. Les autres s’enfuient à la débandade.

Markale, Jean (1977) op. cit p.160
Michaël Jones

Michaël Jones, né en 1940 au Pays de Galles, est un historien britannique, spécialiste d’histoire médiévale française et plus particulièrement du duché de Bretagne. —  WIKIPÉDIA, « Michael Jones (historien) », sans date, Voir en ligne. —

En 1980, il évoque la bataille de Mauron.

Car Caours, qui avait finalement changé de camp et avait attiré Dagworth dans un piège près d’Auray, probablement au début du mois d’août 1350, allait perdre la vie deux années plus tard à Mauron, où sous le commandement de Bentley, les troupes anglaises infligèrent un autre échec décisif aux troupes françaises supérieures en nombre.

JONES, Michael, « Sir Thomas Dagworth et la guerre civile en Bretagne au XIVe siècle : quelques documents inédits », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest., Vol. 87 / 4, 1980, (« Persée »), p. 621-639, Voir en ligne. p. 635
Jean Favier

Jean Favier, archiviste et historien (1932-2014). —  WIKIPÉDIA, « Jean Favier », sans date, Voir en ligne. — En 1980, il écrit à propos de l’Ordre de l’Étoile.

[...] c’est ainsi qu’en 1353, dans une simple embuscade tendue en Bretagne les Anglais du parti de Montfort, nombre de chevaliers de l’Étoile se feront inutilement tuer parce que leur serment leur interdit de rompre l’engagement pour se rassembler. Friand de prouesses mais non de suicides, le chroniqueur Jean le Bel date de ce premier combat l’effondrement de l’Étoile : « Onques puis ne fut parlé de celle noble compagnie, et m’est avis qu’elle soit allée à néant, et la maison vague demeurée. Il est de fait que nul ne parle plus de l’Etoile. »

FAVIER, Jean, La Guerre de cent ans, France Loisirs. Arthème Fayard, 1980, 680 p. [ Page 186]

En 1980, Jean Favier indique 1353 au lieu de 1352, et qualifie cette bataille de simple embuscade. Par ailleurs, il ne cite pas Mauron.

Georges Bordonove

Georges Bordonove (1920-2007) est un écrivain et biographe. En 1980, dans Jean le Bon et son temps, il écrit que les Franco-Bretons tente de prendre Mauron par surprise.

Ce combat [Combat des Trente] eut un retentissement énorme. Il ne pouvait cependant modifier la situation générale, fût-ce même en Bretagne. Ce n’était pour le parti de France qu’une satisfaction d’amour-propre. D’ailleurs, l’année suivante, les Bretons, commandés par le maréchal Gui de Nesle, tentèrent de prendre Mauron par surprise et furent battus à plate couture. La fleur de la noblesse bretonne resta sur le terrain.

BORDONOVE, Georges, Jean le Bon et son temps, Réédition Pygmalion, 2000, sous le titre Jean II, Paris, Ramsay, 1980, 348 p. [Page 117]

En 2000, Georges Bordonove, modifie son texte de 1980.

Jean le Bel dit que les Chevaliers de l’Étoile jurèrent de ne pas fuir en bataille, sur plus de quatre arpents, même s’ils devaient périr ou être pris, et de s’entraider les uns les autres, au combat et ailleurs. Et il ajoute, non sans malice, que quatre-vingt-dix de ces chevaliers moururent au combat de Mauron (le 14 août 1352), victimes de leur serment, car, différemment, ils auraient pu fuir et se sauver. Or, rien ne signale particulièrement leur présence au combat de Mauron, et cependant, avec leur étendard rouge, semé d’étoiles et portant une Vierge brodée, ils devaient être assez voyants ! Selon Le Bel, ce serait pour cette raison que la belle chevalerie de l’Étoile serait « allée néant ».

BORDONOVE, Georges, Jean II, Paris, Pygmalion, 2000, 320 p. [Page 118]
Jean-Pierre Leguay et Hervé Martin

Jean-Pierre Leguay (1938-2013) est un historien médiéviste.

Hervé Martin est agrégé d’histoire, docteur ès lettres et professeur émérite d’Histoire médiévale à l’Université de Rennes-II. Il est né à Lesneven (Finistère) en 1940.

  • Page 106, trois lignes précisent Guy de Nesle [...] est tué en août 1352 au cours d’une rencontre à Mauron avec Walter Bentley, successeur de Dagworth.
  • Page 118, sept lignes résument la bataille sans apport d’informations supplémentaires.

La bataille de Mauron (1352) révèle les capacités tactiques de W. Bentley. Le chef anglais poste ses hommes sur une colline, le dos à un bois pour éviter d’être tourné, les archers aux ailes, les chevaliers démontés au centre. Les Français s’épuisent dans une montée éprouvante au milieu des hautes herbes et sous une pluie de flèches. Arrivés au sommet, ils sont incapables de tenir tête à des adversaires reposés et très vite leur aile puis le centre lâchent pied et se débandent.

LEGUAY, Jean-Pierre et MARTIN, Hervé, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213-1532, Rennes, Editions Ouest-France, 1982, 450 p. [pages 106 ; 114 ; 118]
Georges Minois

Georges Minois (1946) est un historien 37. En 1992, il consacre huit lignes à la bataille de Mauron sans apporter d’éléments nouveaux. Pour lui, « le fameux Raoul de Caours » meurt au combat. —  MINOIS, Georges, Nouvelle histoire de la Bretagne, Paris, Fayard, 1992. [page 306] —

Reynald Secher

Reynald Secher, né le 27 octobre 1955 à Nantes (Loire-Atlantique), est un historien, écrivain et scénariste. En 1993, il signale la bataille de Mauron dans une vignette de sa bande dessinée consacrée à l’Histoire de Bretagne.—  SECHER, Reynald et LE HONZEC, René, Histoire de Bretagne. Volume 3. 1341-1532, E.R.S., 1993. [page 9] —

La Bataille de Mauron
—  SECHER, Reynald et LE HONZEC, René, Histoire de Bretagne. Volume 3. 1341-1532, E.R.S., 1993.
[page 9] —
Kenneth Fowler

En 1999, Kenneth Fowler cite la bataille de Mauron.

Un autre lieutenant en Bretagne, Sir Walter Bentley, a commencé sa carrière comme sergent royal, assez obscur, dans l’armée royale aux Pays-Bas, qui vint ensuite en Bretagne en 1342. Bentley était un remarquable homme de guerre, comme le prouva sa victoire sur les Français à la bataille de Mauron en 1352. Mais sa nomination comme lieutenant en Bretagne (et les parties du Poitou contiguës), deux ans auparavant, était plutôt due à son mariage avec Jeanne de Belleville, veuve et riche héritière d’Olivier III, seigneur de Clisson, dont les terres étaient situées sur les frontières de la Bretagne et du Poitou. [§ 11]

FOWLER, Kenneth, « Les lieutenants du roi d’Angleterre », in Les serviteurs de l’État au Moyen Âge, Éditions de la Sorbonne, 1999, (« Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public »), Voir en ligne.

Jean-Jacques Monnier et Jean-Christophe Cassard

Jean-Jacques Monnier, né à Londres en 1944, est un écrivain français - Il vit à Saint Brieuc depuis 1946 - et un spécialiste reconnu de l’histoire politique de la Bretagne 38.

À partir de 1996, il coordonne avec le médiéviste Jean-Christophe Cassard une version synthétique en un seul volume de Toute l’histoire de Bretagne paru en 2003.—  MONNIER, Jean-Jacques et CASSARD, Jean-Christophe, Toute l’Histoire de Bretagne - Des origines à la fin du XXe siècle, Skol Vreizh, 2003, 831 p. —

Fin 2012, dans une nouvelle version de l’ouvrage collectif, Jean-Jacques Monnier écrit que la bataille de Mauron a lieu deux ans après le Combat des Trente.

La vaillance des Français se retourne contre eux deux ans plus tard : s’étant donnés pour règle d’or de ne jamais fuir en bataille, les chevaliers de l’ordre royal de l’Étoile tombés dans une embuscade « furent tous tués et déconfits et y furent bien tués quatre vingt et neuf chevaliers de l’Estoille, parce qu’ils avaient juré que jamais ne fuiraient ; car si le serment ne fut, ils se fussent bien retrait arrière. » (Jean Le Bel).
Mais toutes ces passes d’armes fameuses demeurent l’exception : en dehors des affrontements déjà mentionnés, on ne peut guère citer qu’une seule bataille, la victoire de Walter Bentley à Mauron.

MONNIER, Jean-Jacques et CASSARD, Jean-Christophe, Toute l’Histoire de Bretagne - Des origines à nos jours, 2003, Skol Vreizh, 2012, 864 p. [page 182]

Auteurs du 21e siècle

Yvonig Gicquel

Yvonig Gicquel (1933- 2008) est un militant breton, un historien et un économiste. En 2004, il donne de très nombreux détails sur la bataille de Mauron et les combattants.

Selon lui, Walter Bentley se rend à Ploërmel et ensuite à Mauron. Walter Bentley prend la ville sans avoir le temps de s’emparer du château de Brambily dont aucune chronique ne signale la prise. Il cite plusieurs sources : Jean le Bel, Jehan Froissart, les Preuves de Dom Morice, des ouvrages anonymes, la Chronique normande, la lettre de Walter Bentley, Arthur de La Borderie, Dom Lobineau. —  GICQUEL, Yvonig, Le combat des Trente, Coop Breizh, 2004. [pages 129-138] —

Couverture du "Combat des Trente" d’ Yvonig Gicquel

Yvonig Gicquel place la Bataille de Cadoret, le Combat des Trente et la Bataille de Mauron dans leur contexte historique avec de nombreuses cartes et illustrations.

Carte de localisation possible de la bataille de Mauron (Y. Gicquel)
—  GICQUEL, Yvonig, Le combat des Trente, Coop Breizh, 2004.
[Page 130] —
Jean-Christophe Cassard

Jean-Christophe Cassard (1951-2013) est un historien, professeur d’histoire médiévale à l’Université de Bretagne occidentale de Brest. Il évoque la bataille de Mauron dans un ouvrage sur Charles de Blois paru en 1994.

Les hostilités véritables ne reprennent qu’en 1345 avec, le 14 août [1352], la victoire de Walter Bentley à Mauron où tombe à nouveau une bonne part de l’aristocratie du duché.

CASSARD, Jean-Christophe, Charles de Blois, Université de Bretagne Occidentale, 1994, 140 p.

Jean-Christophe Cassard revient sur la stratégie des Anglais commandés par Walter de Bentley, notamment l’utilisation de l’arc qui oblige les troupes françaises à escalader la colline, comme à Crécy en 1346 et à Poitiers-Maupertuis en 1356.

[...] les Franco-Bretons montent à l’assaut d’une colline au sol gorgé d’eau par les récentes pluies, rendu encore plus glissant par les hautes herbes couchées, le tout sous un chaud soleil [...]

Cassard Jean-Christophe (1994) op. cit.

Il évoque à nouveau la bataille de Mauron dans un ouvrage publié en 2006. —  CASSARD, Jean-Christophe, La Guerre de Succession de Bretagne, Coop Breizh, 2006, 350 p. [pp. 101-102 ; 133 ; 276]  —

André-Yves Bourgès

André-Yves Bourgès est un spécialiste d’hagiographie bretonne médiévale 39. En 2006, il mentionne la bataille de Mauron dans un article consacré à la famille Du Chastel.

Le premier de ces héros, après sa participation, au début de la guerre de succession du duché, à un coup de main qui lui permit, de concert avec Gautier de Mauny [Masny], de s’emparer en 1342 de plusieurs partisans de Charles de Blois, dont Hervé de Léon, seigneur de Noyon, s’illustra à la bataille de la Roche-Derrien en 1347 et à celle de Mauron en 1352 dans les rangs montfortistes.

BOURGÈS, André-Yves, « Les origines fabuleuses de la famille Du Chastel. », in Le Trémazan des Du Chastel : du château fort à la ruine Landunvez : Association SOS Château de Trémazan, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, 2006, p. 29-44, Voir en ligne.

Le premier de ces héros de la famille Du Chastel est Tanguy du Chastel.

Philippe Tourault

Philippe Tourault est un conférencier, universitaire et historien, spécialiste de la Bretagne et de l’Anjou. 40.

En 2009, il consacre une vingtaine de lignes à la bataille mais n’apporte pas d’éléments nouveaux. Il signale [...] qu’après la défaite de La Roche-Derrien, c’est tout le commandement breton favorable à la France qui disparaît.—  TOURAULT, Philippe, Les ducs et duchesses de Bretagne, éd. Perrin, 2009. [ pp. 196-197] —

Bertrand Yeurc’h

Bertrand Yeurc’h est un historien médiéviste, spécialisé dans la noblesse bretonne. En 2011, il cite Mauron dans une étude sur les bannerets bretons.

Cette liste résonne alors comme un hommage rendu aux bannerets blésistes qui n’avaient pas le titre de baron, la plupart ayant été tués ou capturés lors des batailles de La Roche-Derrien à laquelle Froissart mentionne le décès de vingt trois bannerets (1347), Mauron où moururent sept bannerets (1352) et Auray où Froissart cite six bannières blésistes (1364), ainsi qu’au célèbre combat des Trente (1351).

YEURC’H, Bertrand, « Quelques notes sur les bannerets bretons », Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-d’Armor, 2010, p. 83-110, Voir en ligne. [page 98]

De nombreuses sources et des noms de combattants à la bataille de Mauron sont cités en notes 41.

Jean-Claude Castex

Jean-Claude Castex est un historien canadien né en 1941 qui a vécu en Algérie, avant de poursuivre des études universitaires à l’Université Laval à Québec, puis à l’Université Simon Fraser à Vancouver. En 2012, il mentionne la bataille de Mauron.

Sachant les Anglais en supériorité numérique, le maréchal de France avait volontairement choisi des positions sans chemin de repli. Il avait adossé ses hommes à une falaise abrupte. Ses hommes devaient vaincre ou mourir. La bataille fut donc extrêmement acharnée et les Anglais ne durent la victoire qu’à leur supériorité numérique et à une discipline de fer.

CASTEX, Jean-Claude, Repertoire des Combats franco-anglais de la Guerre de Cent Ans, Vancouver. Canada, Les Éditions du Phare-Ouest, 2012, Voir en ligne. § 213. La Roche-Derrien. § 239 : Mauron

Il précise que les chevaliers devaient jurer qu’ils ne fuiraient pas en bataille plus hault que 3 arpens, et qu’ils mourraient plutôt que d’être capturés... et qu’un repli tactique suivi d’un prompt ralliement leur eût permis de vaincre les Anglo-bretons bien qu’ils fussent cinq fois plus nombreux.

Tous les autres auteurs indiquent que les troupes de Guy de Nesle sont plus nombreuses.

Craig Taylor

Craig Taylor est professeur d’histoire médiévale et membre de la Société de l’Histoire de France et de la Royal Historical Society. Il est directeur du Centre d’études médiévales de 2010 à 2011 et de 2014 à 2017 42.

En 2012, il rappelle les conséquences de la règle de l’Ordre de l’Étoile.

It seems likely that the Company would have frowned upon any attempt to leave a battlefield, judging by their oath not to flee from battle, as a result of which more than eighty members died at the battle of Mauron in Brittany in August 1352 43.

TAYLOR, Craig, « Military Courage and Fear in the Late Medieval French Chivalric Imagination », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, Vol. 24, 2012, p. 129-147, Voir en ligne. § 42
Frédéric Morvan

Frédéric Morvan, né à Brest en 1965, est un historien spécialisé dans l’Histoire de Bretagne.

Dans un livre publié en 2014, il signale que Raoul de Cahours mourut en captivité, ou peut-être lors de la bataille de Mauron et confirme le rassemblement des troupes de Guy de Nesle à Malestroit. Il écrit par ailleurs que les troupes de Guy de Nesle comprennent environ 5000 hommes, leurs adversaires environ 2000 et qu’ environ 800 Franco-Bretons sont tués ; L’aristocratie militaire se trouva encore une fois laminée.—  MORVAN, Frédéric, La chevalerie bretonne au temps de Bertrand du Guesclin. 1341-1381, Vannes, ICB, 2014, 760 p., (« Histoire »). [pages 43 ; 47 ; 57-61]  —

À Mauron, ce n’était pas Jeanne de Penthièvre qui avait perdu mais le roi de France.

Morvan, Frédéric (2014) op. cit. p.

C’est en effet Jean II le Bon qui a financé cet échec militaire. Est-ce une des raisons qui expliquerait qu’il y ait peu de sources d’époque sur cette bataille pourtant importante ?

Couverture de "La chevalerie bretonne au temps de Bertrand du Guesclin"
—  MORVAN, Frédéric, La chevalerie bretonne au temps de Bertrand du Guesclin. 1341-1381, Vannes, ICB, 2014, 760 p., (« Histoire »). —

En 2016, dans son article en ligne sur Jean de Beaumanoir il mentionne le désastre de Mauron, sans donner plus de détails sur la bataille.—  MORVAN, Frédéric, « Jean de Beaumanoir », Bécédia, 2016, Voir en ligne. —

François Labbé

François Labbé, né en 1948 à Dinan, est professeur agrégé, docteur ès lettres, spécialiste du 18e siècle et écrivain. En 2019, il indique que Bertrand du Guesclin est à la bataille de Mauron avec les cavaliers de Roch d’Hangest. Il écrit que les armées s’affrontent au lieu-dit Brambily près du château de Mauron défendu par Pierre de Villiers. Quelles sont ses sources ? —  LABBÉ, François, Bertrand du Guesclin. Le Dogue Noir de Brocéliande, Fanch Babel Editeur, 2019, 476 p. [ pp. 285-288] —

Carnet de recherches

Dans le Carnet de recherches des étudiantes et étudiants du master « Civilisations, cultures et sociétés » de l’Université de Bretagne Occidentale, daté du 17 décembre 2021, on peut lire :

Plus parlante encore est la bataille de Mauron, ayant eu lieu en 1352 et qui se solde une nouvelle fois par une victoire anglo-montfortiste : les archers anglais massacrent les chevaliers franco-blésistes, forcés de combattre à pied et en pente. Là encore, nulle trace de chevaliers cornouaillais, mais il est peu probable que cette sanglante défaite ayant tout bonnement étrillé une nouvelle fois la noblesse bretonne n’ait pas eu d’échos auprès des hommes d’armes qui n’y ont pas participé. Le massacre des chevaliers de l’Ordre de l’Étoile, ordre chevaleresque créé par le roi de France Jean le Bon, à Mauron renforce cette image d’une chevalerie devenue « obsolète », désormais dominée par des procédés tactiques nouveaux. Cet ordre relève toutefois d’une certaine originalité puisque ses membres puisent leur vœu de ne jamais reculer sur le champ de bataille dans des valeurs « chevaleresques » d’honneur et de courage qui étaient sensées animer les chevaliers des siècles précédents et dominer les anciennes façons de faire la guerre. Cela semble toutefois relever d’avantage du fantasme que de la réalité historique.

BLANCF, « Les déboires de la chevalerie de Cornouaille au XIVe siècle », Carnet de recherches des étudiantes et étudiants du master « Civilisations, cultures et sociétés » - Université de Bretagne Occidentale, 2021, Voir en ligne.

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WIKIPÉDIA, « Siméon Luce », sans date, Voir en ligne.


↑ 1 • Transcription en français de la lettre en anglo-normand de Walter Bentley au Lord Chancelier d’Angleterre, l’évêque John Thoresby de Worcester :

« Révérend père en Dieu, qu’il vous plaise de savoir que, depuis mon arrivée en Bretagne, les hommes qui avaient été placés sous mes ordres et moi-même, avant d’entrer en quelque place forte, avons chevauché de ce côté et tant accompli, loué soit Dieu, que la ville et le château de Ploërmel et de Fougerai (Le Grand-Fougeray) ont été fort bien confortés et approvisionnés, et avons pris d’assaut une bastille qui avait été édifiée par les ennemis devant Fougerai. Et ceci fait, mes compagnons et moi avons parcouru le territoire contre l’ennemi, jusqu’à ce que le maréchal de France et toutes les forces de France, de Normandie, d’Anjou, du Maine, du Poitou, de Touraine, de Saintonge et de Bretagne, et un très grand nombre d’hommes d’armes et d’autres gens sans nombre viennent contre nous, près d’une ville appelée Mauron, entre Rennes et Ploërmel, sur champs ouverts, sans bois, sans fossés, ou autre défense ; et c’est là que nous nous sommes battus contre eux. Ce fut la veille de l’assomption de notre Dame, entre l’heure des vêpres et le soleil couchant ; et, par la grâce de Dieu et le bon droit qu’Il maintient, les ennemis furent totalement déconfits et sans perdre trop d’hommes de notre côté, loué soit Dieu. Là sont morts le sénéchal d’Anjou, le sénéchal de Benavent, le vicomte de Rohan, monseigneur Johan Frère, le seigneur de Quintin, le seigneur de Tinténiac, le seigneur de Rochemont, le seigneur de Montauban, monseigneur Renaud de Montauban, monseigneur Robert Raguenel, monseigneur William de Launey, monseigneur Aufrey de Montboucher, monseigneur Guillaume de Vieuxchastel, monseigneur Guillaume de La Marche, et d’autres chevaliers jusqu’à sept cents morts, avec les écuyers qui s’élèvent jusqu’à cinq cents morts sur les champs, tous en cotte de maille, et gens du commun sans nombre. Et y furent pris le seigneur de Bricquebec, fils du maréchal Bertrand, monseigneur Tristan de Maignelais, le seigneur de Malestroit, le vicomte de Coëtmen, monseigneur Geoffrey de Coëtquen, monseigneur Johan de Laval, le seigneur Incher, monseigneur Charles d’Argeville, monseigneur Johan de la Musse, et plusieurs autres chevaliers et écuyers, jusqu’à huit cents, parmi lesquels, morts ou prisonniers sont bien jusqu’à 45 [la copie anglaise indique 54] chevaliers de rang.

Robert de Avesbury. Des actes admirables d’Edouard III

↑ 2 • Galfridi le Baker de Swynebroke, mort vers 1360, également appelé Walter de Swinbroke, est un chroniqueur anglais. Il est probablement commis laïc à Swinbrook dans l’Oxfordshire.

Il est l’auteur du Chronicon Angliae temporibus Edwardi II et Edwardi III, qui traite de l’histoire de l’Angleterre de 1303 à 1356. Depuis le début jusqu’à environ 1324, cet ouvrage est basé sur la Continuatio chronicarum d’Adam Murimuth, mais après cette date, il contient des informations introuvables ailleurs, et se termine par un compte rendu détaillé de la bataille de Poitiers.

↑ 3 • Texte en latin original de Galfridi le Baker.

Isto anno, in vigilia Assumpcionis Virginis, matris Dei, Walterus de Benteleye, capitaneus, Robertus Knollis et alii regis fideles in marchia Britannic hostibus egregie obviarunt, ubi in certamine diu periculoso fuerant occisi marescallus Francie principalis, item domini de Quintin, de Curtunoke , de Richemont, de Mountalban, de Lagenel, de Launey, de Mountboche, de Vilechastel, de la Marche, et alii milites numero centum quadraginta, atque domicelli ad summam quingentorum, quorum toge armature fuerunt reportate, numero popularium non taxato. Ibidem capti fuerunt dominus de Brusebeke , filius marescalli Bertram, item Tristram de Maleis, item dominus de Maletret, item vicecomes de Comayn, item Galfridus de Goanes, Willelmus de la Val, Carolus Darchefil, Johannes de Bause et alii milites cum domicellis amplius quam centum et triginta. Iste Francorum exercitus sub ducatu predicti marescalli ex proposito ductoris fuerat a tergo declivo cuiusdam montis vallatus, quod non poterat fugam inire, ut ex fuge desperacione cresceret eiis audacia pugnandi, sicud solet animosis. Fuerunt eciam ibidem plures de comitiva militum Stelle, qui in sua professione coniurarunt se nunquam Anglico terga territa versuros, de quibus fuerunt inter captos et occisos numerati quadraginta quinque. Ab illo discrimine pauci non wlnerati evaserunt, in quo ipsorum capitaneus prefatus Walterus horribiliter vvlneratus iussit triginta sagittarios decapitari, qui in maximo belli fervore teriti a Gallicorum immensitate fugam inierunt.

LE BAKER, Geoffrey, Chronicon Galfridi Le Baker de Swynebroke, 1889 (ed. by Thompson, E.M.), Oxford, Clarendon Press, 1356, Voir en ligne. [pp. 120 voir aussi pp. 286-287]

↑ 4 • Jean-Claude Castex, cité plus loin, soutient la même explication.—  CASTEX, Jean-Claude, Repertoire des Combats franco-anglais de la Guerre de Cent Ans, Vancouver. Canada, Les Éditions du Phare-Ouest, 2012, Voir en ligne. —

A contrario, Auguste Molinier inverse les rôles : Lors alerent contre leurs ennemis et les ençontrerent prés de Mauron, et lors les Anglois descendirent à pié et se mistrent le long d’une haie, laquele ilz mistrent derriere leur dos, et mistrent leurs archiers sur leurs costez, dont ilz avoient bien VIII cens. —  MOLINIER, Auguste et MOLINIER, Émile, Chronique normande du XIVe siècle, publiée pour la Société de l’histoire de France, Librairie Renouard, Paris, 1882, Voir en ligne. —

Montis vallatus, en latin : une colline/une pente entourée d’une palissade/clôture faite de palis. S’il s’agissait d’une haie, Le Baker aurait écrit sepes.

↑ 5 • —  WIKIPÉDIA, « Jean Le Bel », sans date, Voir en ligne. —

↑ 6 • Jehan Froissart passe ensuite au service du duc Venceslas de Luxembourg en tant que secrétaire puis de Jeanne de Brabant, puis du comte Guy de Blois dont il est clerc de la chapelle. Ses Chroniques couvrent la première moitié de la guerre de Cent Ans, à partir de la déposition d’Édouard II en 1326 jusqu’à 1400. Elles constituent une source essentielle pour la connaissance du 14e siècle et de la culture chevaleresque de l’époque en Angleterre et en France.—  WIKIPÉDIA, « Jean Froissart », sans date, Voir en ligne. —

↑ 7 • Texte original en latin de la Chronique de Richard Lescot.

Vigilia assumptionis beate Marie, dominus Guido de Nigella, dominus d’Auffemont, Francie marescallus, et dominus de Briquebec, castellanus
Belvacensis, apud Mauront in Britannia contra Anglicos infeliciter pugnantes perimuntur.

LESCOT, Richard, Chronique de Richard Lescot, religieux de Saint-Denis (1328-1344) : suivie de la continuation de cette chronique (1344-1364), Lemoine, Jean (1867-1938). Éditeur scientifique, Renouard (Paris), 1896, 264 p., Voir en ligne. pp. 91-92

↑ 8 • Guillaume de Nangis est un moine bénédictin de l’abbaye Saint-Denis, mort en 1300, connu comme chroniqueur.—  WIKIPÉDIA, « Guillaume de Nangis », sans date, Voir en ligne. —

Il a également écrit une Chronique latine.—  DE NANGIS, Guillaume, Chronique latine dite Chronique latine de Guillaume de Nangis, de 1113 à 1300 avec les continuations de cette chronique de 1300 à 1368, Vol. 1, Paris, Édition H. Géraud, 1843. —

↑ 9 • Jean de Venette, né vers 1307 et mort après 1368, est un chroniqueur français du XIVe siècle.—  WIKIPÉDIA, « Jean de Venette », sans date, Voir en ligne. —

Ses Chroniques latines, couvrant les années 1340 à 1368, sont publiées par Achery (Spicilegium, vol. III), comme suite des chroniques de Guillaume de Nangis. Il est particulièrement opposé, dans ses dites chroniques, aux prétentions d’Edouard III au trône de France. Il ne faut cependant pas oublier le fait que Jean de Venette est seulement supposé être l’auteur de ces fameuses chroniques, ne les ayant pas signées.—  DE VENETTE, Jean, Chroniques latines, Luc d’Achery in Spicilegium, vol. iii, Paris, 1340. —

↑ 10 • Pierre 1er d’Orgemont est né à Lagny-sur-Marne vers 1315 et mort à Paris en 1389. Durant la captivité en Angleterre du roi Jean le Bon, fait prisonnier à la bataille de Poitiers (1356), il sait faire preuve, malgré les périls, d’une loyauté sans faille envers la couronne, notamment pendant la révolte des États généraux de 1357 conduite par Étienne Marcel, ce qui lui vaut la reconnaissance du dauphin, le futur Charles V. Le 20 novembre 1373, il est le premier et le dernier chancelier de France à être élu par un collège d’électeurs réuni par Charles V. Au Noël 1373, Pierre d’Orgemont est fait chevalier. Il reste chancelier de France jusqu’à sa démission en 1380, à la suite de la mort du roi dont il est l’exécuteur testamentaire. À cette date, il devient maître des requêtes au parlement de Paris. En 1384, il est nommé chancelier du Dauphiné par Charles VI. Il contribue à la rédaction des Grandes Chroniques de France pour la période 1350-1380. Sa mort survient le 23 juin 1389.—  WIKIPÉDIA, « Pierre d’Orgemont », sans date, Voir en ligne. —

↑ 11 • —  WIKIPÉDIA, « Georges Huisman », sans date, Voir en ligne. —

↑ 12 • Le 8 avril 1364, le roi Charles V hérite d’une France défaite, marquée par le traité de Brétigny, également connu sous le nom de traité de Calais, conclu le 8 mai 1360, au château de Brétigny, un hameau de la commune de Sours près de Chartres, entre les plénipotentiaires du roi Édouard III d’Angleterre et ceux de Charles, fils du roi Jean II de France. Cet accord permet une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent Ans. Face aux prétentions de la Couronne anglaise et au déclin de l’autorité royale, un de ses premiers soucis est d’affirmer la légitimité dynastique des Valois et de redonner son prestige au pouvoir royal. Fin stratège autant que roi lettré, il s’appuie sur une politique de légitimation culturelle dont le texte des Grandes Chroniques de France est un exemple.

↑ 13 • La bibliothèque Sainte-Geneviève conserve aujourd’hui l’exemplaire de la version primitive commandée sous l’abbatiat de Mathieu de Vendôme à Primat, moine de Saint-Denis, à partir de sources latines et présentée à Philippe le Hardi en 1274 (ms. 782).

↑ 14 • Guillaume de Saint-André est un ecclésiastique, administrateur et écrivain breton. Il est chanoine de la cathédrale de Dol, et devient secrétaire du duc de Bretagne Jean IV. Il écrit entre 1381 et 1385 un poème de 5482 vers octosyllabiques.

↑ 15 • On ne disposait jusqu’à présent que de deux éditions partielles et anciennes, de ce texte, celle de Dom Lobineau (1707) et celle d’Ernest Charrière (1839). Jean-Michel Cauneau est agrégé de lettres. Dominique Philippe est docteur en histoire médiévale.—  CONNEAU, Jean-Michel et PHILIPPE, Dominique, Chronique de l’Etat breton : Guillaume de Saint- André, « Le bon Jehan » et « Le jeu des échecs » (XIVe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, XVIII-602 p. —

↑ 16 • En 1352, Tournai dépend de la France. Sa position géographique en fait une des portes du royaume de France , y compris au moment où la fortune de ce dernier est au plus bas, sous le règne de Charles VI.

↑ 17 • Il est notamment l’auteur d’une Chanson de Bertrand du Guesclin, en plus de 23 000 alexandrins, dont il existe deux rédactions. Cette composition, commencée après la mort du connétable en 1380, était terminée en 1387, date d’un résumé en prose.

↑ 18 • En 1858, Auguste Vallet de Viriville (1815-1868), historien, archéologue et archiviste français écrit à son propos. —  WIKIPÉDIA, « Auguste Vallet de Viriville », sans date, Voir en ligne. —

[...] de nombreux indices nous font considérer comme un fait constant que La Geste des nobles a pour auteur Guillaume Cousinot, né vers 1375, avocat au Parlement, conseiller du duc Charles d’Orléans et du Dauphin (Charles VII), puis chancelier du duché d’Orléans, mort enfin président à mortier du parlement de Paris après 1442.

VALLET DE VIRIVILLE, Auguste et COUSINOT, Guillaume, « Notice et extraits du manuscrit intitulé : Geste des nobres françoys descendus du roy Priam », Paris, 1858, Voir en ligne.

↑ 19 • Jean de Saint-Paul serait originaire de Plusquellec (Côtes-d’Armor). Il est au service du duc de Bretagne François 1er puis de François II. Il écrit avant Pierre Le Baud. Il trouve ses sources dans la Chronique de Saint-Brieuc et la Chronique de Guillaume de Saint-André.

↑ 20 • Pierre Le Baud ou Lebaud, né vers 1450, peut-être à Saint-Ouen-des-Toits (Mayenne), mort le 29 septembre 1505 à Laval, est un ecclésiastique, surtout connu comme aumônier de la duchesse Anne de Bretagne et pour ses travaux sur l’histoire de la Bretagne.

Sa sœur, Perrine Le Baud est l’épouse de Jean d’Argentré et la grand-mère de l’historiographe breton de la Renaissance Bertrand d’Argentré, sénéchal de Rennes. Ce dernier entame une traduction en latin des travaux de Pierre Le Baud auquel il ajoute des passages.

Pierre Le Baud a aussi été aumônier de Guy XV de Laval et secrétaire de Jeanne de Laval, veuve de René d’Anjou. Il est ensuite passé au service des ducs de Bretagne, comme prédicateur et aumônier de Marguerite de Foix, épouse du duc François II de Bretagne. À la mort de celui-ci, en 1488, il devient proche conseiller, aumônier et confesseur d’Anne de Bretagne. Il semble bien avoir été partisan du mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII. À la demande de Jean de Châteaugiron, dont Pierre le Baud est parent par sa branche maternelle, il entreprend un premier travail d’écriture sur l’histoire de la Bretagne qu’il achève en 1480 sous le titre de Compillation des cronicques et ystoires de Bretons, aussi appelé, Cronicques et ystoires de Bretons. La Compillation est donc dédiée à Jean de Châteaugiron, seigneur de Derval, et à Hélène de Laval.

↑ 21 • Arthur de La Borderie signale les nombreuses différences qui existent entre cette Histoire de Bretagne, publiée par d’Hozier, et le manuscrit de la Bibliothèque nationale de France, et donne la préférence au texte inédit.

↑ 22 • Bertrand d’Argentré est un juriste et historien breton, né en 1519 et mort le 13 février 1590.

↑ 23 • Guy-Alexis Lobineau, dit Dom Lobineau, né le 9 octobre 1667 à Rennes, mort le 3 juin 1727 en l’abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer, est un historien breton, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. —  WIKIPÉDIA, « Guy Alexis Lobineau », sans date, Voir en ligne. —

↑ 24 • Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois, dit Dom Morice, est un bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né le 5 octobre 1693 à Quimperlé et mort le 14 octobre 1750 à Paris. Il publia, de 1742 à 1746, trois volumes in-folio de pièces justificatives.—  WIKIPÉDIA, « Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois », sans date, Voir en ligne. —

↑ 25 • Dès juin 1351, plusieurs montres ont lieu. Dom Morice cite celles de Jean Vicomte de Melun, de Jean de Beaumanoir, de Jean Vicomte de Rohan, de Thibaud sire de Rochefort, du Sire de Rougé et de Derval, de Monsire de Jean Gouion, de Pierre Angier, du Sire de Montfort, de Jean de Beaumanoir, de Jean Sire de Rieux.—  Dom Morice (1742) op. cit. pp. 1469 à 1473 —

Viennent ensuite les quittances remises en 1351. Celle de Brideau de Chateaubrient, de Guy de Brillac, de Jean Gouyon Escuyer, de Baude Doré, de Simon Chabot, de Philippe de Muissart, de Louis de Morvillier, de Guillaume d’Yonville. — Dom Morice (1742) op. cit. pp. 1473 à 1475 —

Puis les quittances remises en 1352 : quittance de Jean de Léon, de Guillaume Rabault, de Guillaume de la Cordemine, de Jean de Montbourcher, de Robin Raguenel Chevalier, de Jean de Laval Sire d’Olivet, d’Alain Vicomte de Rohan, de Robert d’Angennes, de Henri de Coursi, d’Aubert de la Penne, de Philippe de Fresnoi, de Hurtaut de Ploys, de Raoul de Montfort, de Jean d’Avaugour Chevalier, de Thebaud de Rochefort, de Robert d’Aingerent, de Thibaut de Rochefort, de Sevestre de Quenesguen, de Jean de Malestroit, de Jean Sire de Kergorlé, de Philippe de Richebourg, d’Yvain Charruel, de Guillaume de Poez, de Guillaume de la Marche, de Guillaume de Coetquen, de Guillaume de la Croizille, de Renaud de Boisgarnier, de Robert d’Augerant, de Jean Sire de Rieux, de Véron de Rougé. — Dom Morice (1742) op. cit pp. 1477 à 1483 —

↑ 26 • Est-ce Fougères ou Fougeray ?

↑ 27 • Jean-Baptiste Ogée, né le 25 mars 1728 à Chaourse (Aisne), mort le 4 janvier 1789 à Nantes, est un ingénieur géographe.—  WIKIPÉDIA, « Jean-Baptiste Ogée », sans date, Voir en ligne. —

↑ 28 • La version originale, numérisée en 2010 par l’Université d’Ottawa, est archivée et disponible librement en ligne.—  OGÉE, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne : B-C, Vol. 1, Rennes, Vatar, 1778, Voir en ligne. —

La réédition en quatre volumes été complété par A. Marteville et P. Varin.—  OGÉE, Jean-Baptiste, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne : A-L, Vol. 1, Réédition par A. Marteville et P. Varin, 1845, Rennes, Molliex, Libraire-éditeur, 1780, 534 p., Voir en ligne. —

↑ 29 • L’abbé François Manet, né à Pontorson le 15 janvier 1764, mort à Saint-Malo le 18 juin 1844, est une personnalité religieuse et un érudit d’histoire et de géographie.

↑ 30 • François-Marie Cayot-Delandre est un historien et antiquaire breton. Il est né à Rennes le 13 mars 1796 et meurt à Vannes le 7 septembre 1848.

↑ 31 • Arthur Le Moyne de La Borderie est né le 5 octobre 1827 à Vitré et y meurt le 17 février 1901. C’est un historien. Monarchiste catholique, il met au jour et étudie de très nombreux documents anciens du Moyen Âge et des époques suivantes, mais semble le plus souvent vouloir gommer systématiquement l’influence franque et française sur les institutions bretonnes, ce qui lui vaut le surnom de « Lavisse breton ». —  WIKIPÉDIA, « Arthur de La Borderie », sans date, Voir en ligne. —

↑ 32 • Siméon Auguste Luce est né à Bretteville-sur-Ay le 29 décembre 1833 et mort à Paris le 14 décembre 1892, il est archiviste et historien.—  WIKIPÉDIA, « Siméon Luce », sans date, Voir en ligne.  —

↑ 33 • Auguste Molinier est un bibliothécaire et historien français né à Toulouse le 30 septembre 1851 et mort le 19 mai 1904 dans la même ville.—  WIKIPÉDIA, « Auguste Molinier », sans date, Voir en ligne. —

↑ 34 • La version originale se trouve pp. 105-106. —  MOLINIER, Auguste et MOLINIER, Émile, Chronique normande du XIVe siècle, publiée pour la Société de l’histoire de France, Librairie Renouard, Paris, 1882, Voir en ligne. pp. 105-106 —

↑ 35 • L’abbé Ange David (1864-1926) est vicaire à Mauron de 1897 à 1912.

↑ 36 • Son Histoire de Bretagne publiée en 1948 comprend des bois gravés hors-texte par Xavier de Langlais et une préface par l’abbé de Boquen, qui signe F. M. Alexis Presse, restaurateur de l’abbaye de Boquen. —  POISSON, Henri, abbé, Histoire de Bretagne, 1948, Saint-Brieuc, Éditions Breiz, 1975, 360 p. [page 126] —

↑ 37 • —  WIKIPÉDIA, « Luc-Olivier Merson », 2024, Voir en ligne. —

↑ 38 • —  WIKIPÉDIA, « Jean-Jacques Monnier », sans date, Voir en ligne. —

↑ 39 • —  BABELIO, « André-Yves Bourgès », sans date, Voir en ligne. —

↑ 40 • —  WIKIPÉDIA, « Philippe Tourault », sans date, Voir en ligne. —

↑ 41 • —  YEURC’H, Bertrand, « Quelques notes sur les bannerets bretons », Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-d’Armor, 2010, p. 83-110, Voir en ligne. [Note 92] —

↑ 42 • —  UNIVERSITY OF YORK, « Craig Taylor - Professor of Medieval History », sans date, Voir en ligne. —

↑ 43 • Traduction de l’extrait de Craig Taylor sur la bataille de Mauron.

Il semble probable que la Compagnie aurait désapprouvé toute tentative de quitter un champ de bataille, à en juger par leur serment de ne pas fuir la bataille, à la suite de quoi plus de quatre-vingts membres sont morts à la bataille de Mauron en Bretagne en août 1352.

TAYLOR, Craig, « Military Courage and Fear in the Late Medieval French Chivalric Imagination », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, Vol. 24, 2012, p. 129-147, Voir en ligne. § 42