1841-1929
Les gardes du Domaine de Paimpont
De 1841 à 1929, la forêt de Paimpont appartient à un propriétaire unique. Ces derniers mettent en place une organisation comprenant une dizaine de gardes forestiers dirigés par un surgarde ou garde général afin de réglementer les usages forestiers. Cette organisation est modifiée à chaque changement de propriétaire.
De 1841 au début du 20e siècle, la forêt de Paimpont appartient à un propriétaire unique :
- 1841-1855 — Étienne Joseph de Formon
- 1855-1874 — Le duc d’Aumale
- 1874-1929 — La famille Levesque
Chacun des propriétaires hérite du système de garderie de son prédécesseur et le fait évoluer en fonction de ses besoins.
1796-1841 — La garderie avant Étienne de Formon
De la Révolution à 1841, les propriétaires des forges, héritiers des de Farcy et d’Andigné sont regroupés en copropriété puis en société par actions. Les informations disponibles sur l’organisation de la garderie durant cette période sont fragmentaires. Quelques documents d’archives permettent cependant de connaitre le nombre de gardes et leurs émoluments.
En 1796, douze des dix-huit agents salariés des Forges de Paimpont sont des gardes.
En 1796 il y a trois sortes d’employés aux forges : 18 agents
- 1 directeur ou régisseur appointé 3250 livres
- 1 commis à la balance 687 l. 10 s.
- 1 commis surveillant 525 l.
- 1 commis aux approvisionnements 400 l.
- 1 commis à la petite forge 500 l.
- 1 commis à l´extraction des mines 500 l.
- 1 surgarde [garde général] pour la conservation de la forêt et son exploitation 812 l. 10 s.
- 11 gardes pour la forêt, chacun 231 l.
Dans une description 1
datée de juillet 1813, Douze gardes et un garde général veillent à sa conservation.
Entre 1838 et 1841, la garderie comprend un garde général, deux brigadiers et de six à neuf gardes en fonction des saisons.
1838-1839
Appointements des employés des Forges en 1839 (en deniers)
-
Ronceray, garde général, 3 mois : 150
-
Simon et Périgault, brigadiers : 710
-
9 gardes pendant 9 mois, 6 (…) pendant les 3 autres mois : 2674,715
— Compte des recettes et dépenses des Forges de Paimpont du 1er juin 1838 au 1er juin 1839 in — dossier 56 Archive du S.I.V.U. « Forges et Métallurgie en Brocéliande » —
1840-1841
Appointements des employés des Forges en 1840 (en deniers)
-
Perrigault, brigadier de basse forêt : 336.60
-
Simon, brigadier de haute forêt : 336.60
-
7 gardes à 266.70 : 1866.90
— Compte des recettes et dépenses des Forges de Paimpont du 1er juin 1840 au 1er juin 1841 — dossier 56 Archive du S.I.V.U. « Forges et Métallurgie en Brocéliande » —
1841-1851 — Étienne Joseph de Formon
Étienne Joseph de Formon achète les Forges et la forêt de Paimpont en 1841. Mû par un souci de rationalisation de ses investissements, il examine l’ensemble du fonctionnement de sa nouvelle acquisition et s’active dès son arrivée à réorganiser la garderie.
1841 — Les nouvelles consignes d’Étienne de Formon
Étienne de Formon donne dès 1841 des consignes pour que les gardes forestiers fassent régner l’ordre auprès des usagers de la forêt.
Je vous engage à tenir la main à la répression des délits de chasse et de pacage, et à activer le service des gardes, ce sera toujours par écrit que je donnerai quelques permissions de chasse, exceptionnelles.
Dans un brouillon non daté, le garde général du domaine rend compte de la répression ordonnée par le nouveau propriétaire.
Le service des gardes qui est bien réveillé depuis les ordres que vous m’avez chargé de leurs donner ne laisse aucun repos aux délinquants, les gardes de la Fenderie et du Buisson s’étant aperçus que l’on coupait nuitamment de la litière dans les coupes de Beignon et du Brulis non déclaré défensable, y ont fait des tournées nocturnes, & ont pris en délit plusieurs personnes dont quatre vont être traduites en police correctionnelle. Toutes ces poursuites ont fait ouvrir les yeux aux [...] qui plusieurs fois ont agité la question de transaction dont j’ai déjà eu l’honneur de vous entretenir, mais la généralité de la commune ne veut pas en entendre parler.
Le premier délit forestier - pour enlèvement de bruyère - condamné sur sa requête est daté du 7 janvier 1842 2. — TIGIER, Hervé, Mauvais coups et Coups du sort de Paimpont et du canton de Plélan au Tribunal de Montfort, Auto-édition, Paimpont, 2012, Voir en ligne. [page 146] —
Le 16 novembre 1843, Étienne de Formon se porte partie civile pour un autre délit forestier.
Macé Jeanne, femme de René Chesnay, ménagère à la Ville Danet. Condamnée le 22 décembre 1843 pour avoir coupé deux pins dans "le Hayé de Paimpont" et d’en avoir enlevé deux autres déjà coupés le 16 novembre dernier à 14 francs d’amende, à 9 francs 30 centimes de dommages et intérêts et aux dépens par corps. Perron Jean François, directeur des forges. Plaignant pour un délit forestier commis le 16 novembre 1843. Formon Étienne Joseph, propriétaire des forges et forêt de Paimpont. Paris. Partie civile pour un délit forestier commis le 16 novembre 1843.
1842-1853 — Un renouvellement des gardes
De 1842 à 1853, Étienne de Formon embauche des gardes forestiers - parmi lesquels des militaires en reconversion - pour faire appliquer ses nouvelles consignes.
1842
13 août 1842 — Le Sr. Joseph Marie Pihuit, né à Carentoir, demeurant à Montauban, prête serment suite à la commission de garde des forêts de Paimpont et Montauban donnée par le Sr. Perron directeurs des forges, fondé de pouvoir de Mr. Formon, propriétaire... Même chose concernant le Sr Julien Marie Radenac, né à Pleugriffet (Morbihan), domicilié à Paimpont...
— 3U 2 3005 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1843
8 décembre 1843 — Mathurin Marie Chevalier, né à Paimpont, prête serment suite à la commission donnée au nom de Mr. Formon.
— 3U 2 3005 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1845
M. Radenac, garde général des bois de Mr. Formon. [La rédaction du rapport a lieu le 30 avril 1845.]
— 3U 2 3029 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1848-1849
26 mai 1848 — Serment de Mr. Constant Carillet, 27 ans, ex-militaire, suite à la commission donnée par Etienne Joseph Formon.
— 3U 2 3006 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
Le 24 novembre 1848, serment de Jean Marie Bellamy...
Le 30 novembre 1849, serment de Pierre Laumailler, ex maître ouvrier du régiment du génie...
Le 30 novembre 1849, serment de Mathurin Névot, ex maréchal des logis du 11e chasseurs à cheval...
27 mai 1853 — Serment du Sr. Louis Tignon, né à Hernek (Maine et Loire), garde particulier de toutes les propriétés de Mr. Formon dans l’arrondissement.
— 3U 2 3007 in TIGIER, Hervé, Terroir de Paimpont, Auto-édition, 2016. —
1855 - 1874 — Le duc d’Aumale
En 1867, le Domaine de Paimpont est organisé en 12 séries d’une superficie moyenne de 500 hectares, elles mêmes divisées en une vingtaine de coupes d’environ 25 hectares.
- La Métairie Neuve (1er)
- Baranton (2e)
- Ville d’Aunet (3e)
- La Cannée (4e)
- Brécilien (5e)
- La Lande (6e)
- La Chèvre (7e)
- Le Pas du Houx (8e)
- Comper (9e)
- La Croix Jalu (10e)
- La Fontaine Boitard (11e)
- Saint-Péran (12e)
Les douze séries sont regroupées en huit triages, chacun sous l’autorité d’un garde, puis en brigade avec un brigadier. L’ensemble du Domaine est sous l’autorité d’un garde général.
La forêt compte alors huit postes de garde auxquels il faut ajouter le poste du garde général basé à la Haute-Fenderie 3.
- Haute-Forêt (deux gardes)
- Métairie-Neuve (deux gardes)
- Le Pas-du-Houx (deux gardes)
- Le Buisson (deux gardes)
- Bon-Avis (deux gardes)
- Les Forges (deux gardes)
- Hergant (un garde)
- La Gelée (un garde)
- La Fenderie (garde général)
Lors de l’achat de Brocéliande par Louis Levesque [1874], il y avait un Garde Général, cinq brigadiers et neuf gardes, faisant un total de quinze. Sauf les postes de la Gelée et de Hergant où il n’y avait qu’un seul garde. Dans tous les autres postes, y habitaient deux gardes avec leurs familles, étroitement logés, il faut en convenir !
1874-1910 — La garderie du temps des Levesque
Louis Levesque devient propriétaire de la forêt de Paimpont en 1874, ainsi que de tous les biens immobiliers qui en dépendent 4. Occupé par ses fonctions politiques et la gestion de ses affaires, il laisse la direction du Domaine de Paimpont à son fils Donatien.
La réforme de la garderie par Donatien Levesque
Donatien Levesque fait construire deux nouveaux postes dans les années 1880, La Croix-Jallu et Roche-Plate, habités par les nouveaux gardes.
En principe, un jeune garde débutant était nommé au poste de Roche-Plate. Poste de misère ! le nommait-on.
Le nouveau propriétaire réduit les effectifs à dix gardes plus le garde général, soit un garde par poste.
Les plus âgés furent priés de se retirer, d’abandonner leur charge, en somme de prendre leur retraite. Il me souvient d’en avoir connu de ces vieux gardes, dont le père Parnier et le père Lemercier. Notes : à l’intérieur de chaque poste, chez les gardes les plus anciens, la photographie du comte de Paris [duc d’Aumale] était encadrée et fixée au mur. Je m’en souviens très bien.
Chaque poste possède un jardin et une pièce de terre d’une superficie allant de 75 ares à un hectare. Chaque garde peut posséder un troupeau limité à cinq mères-vaches avec un génisson
.
Les gardes sont rémunérés comme suit.
- Garde : 650 Fr
- Garde 1ère classe : 700 Fr
- Brigadier : 750 Fr
- Garde Général : 1300 Fr
— LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 118]. —
Le garde général
L’ensemble du Domaine de Paimpont est sous l’autorité d’un garde général responsable de la gestion et de l’administration. Il est chargé de :
- l’embauche et la paye des ouvriers et journaliers,
- la sélection des fournisseurs,
- le suivi et la planification des travaux, topographie, hydraulique et relevés,
- la tenue des livres de comptes, de la caisse et de la correspondance,
- les soins aux chevaux et aux chiens,
- la pisciculture et l’élevage,
- les marchés de bois,
- le suivi législatif.
C’étaient des hommes très compétents, possédant de solides connaissances. Il allaient aux expositions universelles de Paris, étaient très respectés voir craints par la population. Leur autorité était certaine. Nevot, Rozo, Leroux et Sentier ont marqué l’histoire de Paimpont.
De 1875 à 1891, le garde général - Mathurin Névot - réside à la Haute-Fenderie. À la construction du Pavillon par Donatien Levesque (1842-1908) en 1891, il déménage au poste des Forges, qui demeure jusqu’à la fin du Domaine, la résidence du garde général.
Il est remplacé dans cette fonction par Mr Bouvier, rapidement remplacé par Mr Rozo qui reste près de vingt-cinq années aux Forges. Lui succède Mr Leroux (vers 1908) qui aide Louis Donatien (1863-1910) à reprendre la gestion du Domaine à la mort de Donatien en 1908.
La tenue du garde
De 1875 à 1914, les gardes sont astreints à porter un uniforme aux armes des Levesque.
Tous les ans, chaque garde était habillé de pied en cap, du képi aux bottes - faites chez Godillot - d’une nouvelle tenue en drap, puis en velours, avec des boutons et des plaques propres au Domaine.
L’uniforme est décrit dans les détails par Armand Gernigon.
Veste en beau velours, avec martingale, pantalon de même couleur, verdâtre, boutons cuivrés Domaine de Paimpont en bordure et au centre le sigle. Casquette velours avec cor de chasse en métal doré. Bottes en cuir montantes à hauteur des genoux. Tous les deux ans, il y avait renouvellement. Pendant les grandes chaleurs, ils quittaient velours et bottes, pour prendre la blouse à rayures, pantalon toile blanche et souliers brodequins.
Selon les grades, il y avait dans la tenue une légère distinction. La casquette du garde général était ornée d’un mince galon doré, de même la jugulaire, et aussi un galon doré aux manches de la veste. Les brigadiers se distinguaient par un liseré sur les bords de la jugulaire.
Les rapport des gardes
Un réunion hebdomadaire avec le garde général a lieu chaque semaine. — LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 117] —
Chaque mois, une réunion désignée sous le nom de Rapport des Gardes
se tient au poste des Forges. À tour de rôle par rang d’ancienneté, les gardes font leur rapport au grand-patron-administrateur
du Domaine - suppléé par le garde général en cas d’absence.
Rapport qui consistait à rendre compte sur l’état des coupes en cours d’exploitation, bons ou mauvais état des lignes et chemins forestiers, puis, et surtout, des délits en infractions, tels : le braconnage, délits de chasse en forêt, en temps prohibé ou sans permis, menant parfois en procédure justiciable. Le plus souvent arrangement à l’amiable avec les fauteurs gratifiés d’une amende assez forte, selon les cas ! Les délits les plus nombreux à signaler, faut-il le souligner, se traduisaient surtout en infractions sur la question du pacage des vaches en forêt : amendes de 0,25 pour les vaches gardées et par vache, 0,10 par vache pour les soit disant échappées.
Le rapport des gardes terminé, l’autorité supérieure présente fait à son tour des recommandations, ordres et directives, et surtout ses observations sur certains points, visant parfois tel ou tel garde, que, bon gré ou non, il devait accepter
.
Les missions des gardes
Les principales missions des gardes sont :
- effectuer le balivage 5, le marquage, le cubage ainsi que la négociation des bois à l’unité,
- veiller au respect des pratiques en matière d’abattage et de débardage,
- réprimer toute intrusion non justifiée sur le Domaine, notamment en termes de droits d’usage,
- faire la police de la chasse,
- piéger les animaux considérés comme nuisibles : renards (pièges à palette), martres, putois, fouines et loups.
— LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 117] —
La surveillance des coupes
Les gardes sont chargés de la surveillance des coupes en cours d’exploitation. Ces coupes concernent l’abattage des taillis de 25 ans d’âge au moins. Le bois coupé est réparti comme suit — GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002. —
-
de la billette comme bois à charbon.
Cette billette coupée à 0,83 m de long et mise en cordes (le stère inexistant à cette époque). La corde : L=3,30 h=1,16 l=0,83.
- Les grumes de chênes et sapins sont acheminées vers la scierie de la Fenderie.
- Des rondins de sapin sciés à une longueur uniforme de deux mètres sont destinés aux mines.
- Le cotteret, des rondins de sapins, écorcés et fendus en quatre, sont expédiés vers Paris, pour les fours des boulangers.
- Dans les coupes à majorité de chêne, les brins à écorce sont réservés pour la tannerie. L’écorçage a lieu de la mi-avril à la mi-juin. Il est suivi par le séchage sur tréteaux disposés à 0,60 m du sol, puis par la mise en bottes de 0,80 à 0,90 m de circonférence, et d’une longueur d’environ 1,80 m.
- Les branchages sont façonnés en fagots, destinés aux boulangers du pays et aux briqueteries.
Le respect des droits d’usage
Donatien Levesque décide d’abroger les droits d’usages ancestraux sur la forêt, des habitants des communes de Paimpont et de Saint-Péran. Il propose un arrangement aux deux municipalités concernées : la fin des droits d’usages contre 400 hectares de forêt ou leur équivalence en francs. Les conseils municipaux s’insurgent contre cette proposition qui remet en cause les usages vivriers des habitants. L’affaire tourne au procès. La justice donne entière raison à Donatien Levesque. Les droits tels qu’ils ont été définis dans la charte des usements de 1467 sont définitivement abrogés sans contrepartie aucune pour les mairies.
Le pacage
Consécutivement à cette abrogation, les usages liés au pacage des bêtes en forêt sont entièrement revus.
Chaque année, Donatien Levesque notifie aux mairies de Paimpont et Saint-Péran, les coupes pouvant faire l’objet de pâturage. Ces décisions sont l’objet de plaintes concernant le peu de surfaces accordées ainsi que l’éloignement des coupes par rapport aux fermes. Le garde général est en charge du marquage des animaux admis à paître (1652 animaux en 1878). Les infractions sont nombreuses et donnent lieu à des amendes. — LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 119] —
La pêche et la chasse
La pêche
Les gardes du Domaine assurent la police de la pêche sur les nombreux étangs de la forêt.
Le vicaire de Plélan, l’abbé Billard qui, pris à l’étang du Perray par Rozo en flagrant délit de pêche et menacé par un procès, lui avait répondu : Monsieur Donatien saura bien me pardonner d’autant que nous sommes en période de Carême.
Le panneautage des chevreuils
De 1896 à 1908, Donatien Levesque pratique le panneautage 6 des chevreuils à raison de 80 par saison.
Une annonce passée dans l’acclimatation [Revue du Jardin d’acclimatation de Paris] propose des chevreuils livrés en caisse et garantis vivants jusqu’à la gare d’arrivée, au prix de 105 Fr (mâle ou femelle). [Le garde général] Rozo fait l’article en certifiant que ces animaux sont « très sauvages », provenant d’une forêt de 7000 hectares et non d’un élevage. Ces animaux sont si vigoureux que l’un d’eux s’échappe de sa caisse en gare de Montfort et l’on a grand-peine à le reprendre. Les livraisons se font à travers toute la France.
1910-1931 — Adolphe Jolan de Clerville
Adolphe de Clerville, gendre de Louis Arthur Levesque succède à Louis Donatien à la tête du Domaine à partir de 1910. Il est secondé par le garde général Leroux qui le tient informé de la gestion de la forêt
— Levesque Jérôme (2004) op. cit., p. 163 —
À son accession à la direction du Domaine, Mr de Clerville devait donner aux gardes plus de liberté, sans limitation pour le nombre de bestiaux. Aussi a-t-on vu certains gardes posséder plus de dix vaches, leur donnant ainsi une aisance appréciable.
1914-1918 — La garderie durant la guerre
La mobilisation générale de 1914 a des répercussions importantes sur la garderie et en conséquence sur la gestion de la forêt de Paimpont.
Pendant cette guerre, des incendies d’envergure se déclarent, faisant des dégâts importants. Vengeance, dégâts aux cultures causés par les sangliers devenus nombreux. Sangliers fuyant les zones de combat. Bref, personne n’a pu dire au juste, qui étaient les incendiaires. Quoi qu’il en fût, voyant leur forêt en feu, tous les jeunes gardes sur le front, ne restant que quelques anciens, les propriétaires impuissants prirent la décision de vendre plus de la moitié de la forêt, soit 3500 ha. 7
Après la guerre, les gardes forestiers, démobilisés, rentrent dans leurs foyers et remplacent les gardes trop âgés.
1931 — La fin du Domaine de Paimpont
À la mort d’Adolphe Jolan de Clerville en 1931, le Domaine de Paimpont, partagé entre les héritiers Levesque perd son unité. Le système de garderie unifié, en place depuis le début du 19e siècle, prend fin.
Un garde général - François Sentier - prend la suite de Leroux en 1931 8. Il continue à régir les propriétés d’Adolphe Le Gualès de Mézaubran et de Louis de Clerville alors qu’un système de garderie indépendant se met en place dans les autres parties de la forêt.