1990-2020
Mégalithes de Brocéliande — Annexe 3
Découvertes contemporaines de mégalithes en forêt de Paimpont
Quelques sites mégalithiques du massif forestier de Brocéliande n’ayant fait l’objet d’aucune mention ont été découverts entre 1990 et 2020. Cette annexe 3 de l’article Mégalithes de Brocéliande propose d’examiner le cas de onze d’entre eux.
Entre 1990 et 2020, dix nouveaux sites mégalithiques validés par le Service Régional d’Archéologie sont découverts sur le massif forestier de Paimpont. Ces sites se trouvent sur des propriétés privées. Dans la grande majorité des cas, ces découvertes réalisées par des particuliers, sont ensuite validées par le Cerapar, puis par le Service Régional d’Archéologie qui les inscrit sur la carte archéologique.
Parmi les principaux découvreurs pour le secteur de Brocéliande, citons Jean Boucard, Maurice Houeix (1925-2018) et Guy Larcher, actifs en forêt de Paimpont, ou Jean-Claude Poupa pour la partie du massif comprise sur les communes d’Iffendic et de Montfort 1.

Trois sites découverts récemment sont en cours de validation.
1991 — Le site mégalithique de Porgoret en Paimpont
En 1991, missionné par l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour, l’archéologue Gilles Leroux découvre trois sites mégalithiques situés à Rauco, sur la commune de Paimpont. Ces trois structures distinctes, situées à quelques dizaines de mètres les unes des autres ont fait l’objet de sondages dont les résultats sont demeurés inédits à ce jour.
Site 1

Redécouvert en mars 2020 sous le nom de « Rauco 23 »
Site 2

Redécouvert en mars 2020
Site 3
1993 — Le site mégalithique de la Harelle en Montfort
En 1993, Jean Josse, propriétaire d’un terrain à la Butte de la Harelle, dans le bois de Montfort, signale l’existence d’un ensemble de neuf blocs en poudingue de Montfort répartis sur une vingtaine de mètres.
La découverte de ce site est mentionnée dans un article de la revue de L’Écomusée de Montfort daté de 1994.
Deux de ces blocs portent des alvéoles de fendage. On peut penser que l’ensemble a été amputé d’une grande partie de ses éléments par les carriers qui extrayaient des pierres à proximité.
En 1994, le site mégalithique est authentifié par Olivier Kayser de la DRAC. En 2008, il fait l’objet d’une fiche dans le Rapport annuel de prospection inventaire du Cerapar.
Ensemble de neuf blocs en conglomérat (type Montfort) et schiste rouge sur une distance de 20 m. environ. Restes d’un possible alignement mégalithique ou allée couverte ruinée.
Le site de la Harelle est par la suite mentionné par Jean-Pierre Ducloyer en 2019.
L’ensemble de neuf blocs en poudingue alignés sur environ vingt mètres, d’environ 50 cm à 1 m de hauteur, [pourrait être] un alignement de menhirs tronqués ou des restes d’une sépulture de type allée couverte. [...] On peut trouver d’autres blocs isolés , utilisés dans les talus, mais il faut être très prudent quant à leur origine.
1994 - Le menhir du moulin du Breil en Iffendic
Découvert par Jean-Claude Poupa en 1994, le menhir du moulin du Breil en Iffendic était déjà couché et posé au bord d’un talus en raison du remembrement. Signalé au Cerapar par son découvreur, il figure sur la carte archéologique depuis 2002.

Les dimensions de la pierre sont de deux mètres et demi de long sur un mètre d’épaisseur. Les anciens se souviennent de l’avoir vue debout au milieu du champ surplombant le moulin. Le menhir a depuis été poussé par les engins agricoles, lors du remembrement d’Iffendic.
2002 — Un groupe de menhirs dans les landes de Saint-Jean en Muel
Un groupe de menhirs
a été découvert en 1987 par Olivier Bricaud dans la lande de Saint-Jean en Muel. Cette découverte est inscrite sur la carte archéologique depuis 2002.
Ce groupe de menhirs
pourrait correspondre aux blocs de poudingue décrits par Félix Bellamy en 1896, situés tout près
du menhir de Saint-Jouan.
Tout près, au bord d’un chemin landier, en allant vers le couchant, on trouve gisants sur la terre un assez grand nombre de blocs fort volumineux du même poudingue. Je serais donc bien porté à penser que ce sont là les vestiges et l’emplacement d’un monument mégalithique considérable, dont le menhir de Saint-Jean n’était qu’une partie
2001-2007 — Le site mégalithique des Fossés en Iffendic
Un site mégalithique comprenant 115 blocs de schiste a été mis au jour aux Fossés en Iffendic en 2007. — CERAPAR, « Iffendic : Le site des Fossés près du lac de Trémelin », Le Grattoir ; bulletin des activités du Cerapar, 2008, p. 7, Voir en ligne. —

C’est en 2001 que Jean-Yves Cocaign a découvert les premiers blocs. Il pensait alors être en présence d’une allée couverte ruinée. Sous l’impulsion de Jean-Claude Poupa, un nettoyage a été réalisé par le CERAPAR le 20 octobre 2007. C’est à ce moment là que d’autres gros blocs ont été repérés sous la végétation. Par la suite des relevés ont été réalisés, et c’est lors de ceux-ci que de nombreux autres blocs ont été découverts pour atteindre le nombre de 115.
Le site fait l’objet d’un premier rapport du Cerapar en 2007.— CERAPAR, « Rapport annuel de prospection inventaire », CERAPAR, 2007, p. 69, Voir en ligne. [pages 66-69] —


En 2008, Le Cerapar entreprend un examen plus complet du site et publie ses résultats dans son Rapport annuel de prospection inventaire.
Les 115 blocs sont concentrés à l’intérieur d’une bande de 130 m de longueur pour 32 m de largeur orientée nord-ouest sud-est et parallèle aux affleurements. Cette bande se trouve sur une pente descendante sud, sud-ouest, ouest. Les blocs sont en majorité en schiste pourpré, toutefois quelques éléments de grès également pourpré ont été repérés. Ils sont presque tous couchés mais quelques uns, de petite taille, sont fichés dans le sol. Leur longueur varie de cinquante centimètres pour les plus petits à 3,50 m pour le plus grand qui se trouve sur la partie haute du site. Leur épaisseur est difficilement évaluable du fait que la grande majorité de ces blocs est en partie enterrée, toutefois des épaisseurs de 60 centimètres ont été observées sur des éléments bouleversés. Cinq blocs bien posés à plat et affleurant le sol font penser à des dalles de couverture. Les travaux forestiers ont déplacé certains blocs rendant difficile l’interprétation d’une organisation nette. Néanmoins, un possible alignement de 40 m de longueur, composé d’une dizaine d’éléments, délimiterait le site au nord. On peut imaginer d’autres alignements, voire des cercles de pierres. Il est certain que d’autres blocs se trouvent sous la couche d’humus.

Sommes-nous en présence d’un complexe mégalithique type Monteneuf ? Ce site a-t-il été détruit lors des actions menées par le clergé contre les cultes druidiques ou païens ? Quelle était l’organisation du site : alignements, cercles de pierres, sépultures ? Les cupules présentes sur les affleurements sont-elles anthropiques ? Ces questions trouveront peut-être réponses si des opérations de sondage sont menées à l’avenir.
Des affleurements rocheux situés à une vingtaine de mètres des mégalithes comportent de nombreuses cupules probablement anthropiques. Trois sites situés à quelques kilomètres au sud-est des Fossés révèlent également la présence de « cupules » de mêmes caractéristiques.
2006 — Le coffre du Buisson en Montfort
En 2006, Jean-Claude Poupa signale au Cerapar l’existence d’un site mégalithique dans le bois du Buisson en Montfort. André Corre et Yann Le Port effectuent un relevé précis du coffre. — CERAPAR, « Rapport annuel de prospection inventaire », CERAPAR, 2006, p. 75, Voir en ligne. [pages 62-67] —

— CERAPAR, « Relevé à Montfort-sur-Meu », Le Grattoir ; bulletin des activités du Cerapar, 2006, p. 8, Voir en ligne. —
En 2009, le site mégalithique est mentionné par le Cerapar comme étant vraisemblablement daté de l’Âge du Bronze.
Dix-neuf membres du CERAPAR ont visité le 7 novembre le bois du Buisson de Jean-Claude Poupa à Montfort-sur-Meu. Nous avons vu un coffre mégalithique, probablement une ancienne sépulture individuelle de l’âge de Bronze, avec, à proximité, un menhir couché et brisé ayant subi une extraction.

Le coffre mégalithique est mentionné par Jean-Pierre Ducloyer en 2019.
Les restes, bien cachés dans le bois du Buisson, d’un coffre funéraire remontent probablement à cette époque [Age du Bronze]. Il est constitué de dalles de schiste plantées sur chant. Toutefois, seules des fouilles nous fourniraient plus de précision sur l’époque à laquelle il a été construit et, peut-être, sur son occupant.
2008-2014 — La « structure du Puits des Grands Rochers » ou « Dolmen des Riès » en Paimpont
En 2008, Jean Boucard repère un monument mégalithique ruiné à cinq cents mètres du coffre de la Guette. Jean-Charles Oillic mentionne la découverte du site mégalithique qui prend le nom de structure du Puits des Grands Rochers
.
Cette structure correspond à un ensemble de blocs de schiste de tailles variées (fig. 21 & 23). Lors du relevé de cette structure, chacun des éléments visibles a été enregistré et l’on a noté s’ils pouvaient avoir été déplacés récemment ou non. Ceci a été retranscrit sur la figure 25 par une différence de couleur. Les éléments en rose sont ceux qui ne présentaient aucun indice révélant un déplacement récent tandis que ceux figurés en gris présentaient une forte probabilité de déplacement, notamment parce qu’ils présentaient un léger mouvement lors du nettoyage superficiel de la structure. Cette structure présente une dimension de 10 mètres de long pour 4 de large. Un ensemble de gros blocs de schistes en composent la partie occidentale. Dans cette même partie, un ensemble d’éléments de dimension moindre placés de chant semble dessiner un espace vaguement ovoïde. De la même façon, dans la partie orientale du site, quelques pierres placées de champ sont visibles. Toutefois, leur faible nombre ne permet pas d’y voir une quelconque organisation géométrique.
Interprétation : cette structure semble rappeler, notamment au travers de l’espace dessiné dans la partie orientale, les structures funéraires qui ont déjà pu être fouillées à proximité du site. Nous sommes en effet à quelques centaines de mètres seulement des sites de « l’Hôtié de Viviane » et du « Coffre de la Guette » qui ont été fouillés à la fin des années 1980 [1982-1984] par J. Briard. Toutefois, comme aucun matériel archéologique n’a été découvert, il semble difficile d’attribuer une datation fiable à cette structure puisque certaines de celles qui ont été fouillées précédemment ont été attribuées au Néolithique, tandis que les autres l’ont été pour l’Âge du Bronze.
Cette découverte est inscrite au rapport du Cerapar 2014 sous le nom de Dolmen des Riès. André Corre interprète la structure comme un dolmen ou une allée couverte ? daté du Néolithique.
L’interprétation est cependant difficile à déterminer car la structure est bien ruinée.— CORRE, André, « Rapport annuel de prospection inventaire », CERAPAR, 2014, p. 179, Voir en ligne.
[page 65] —
2009 — Le site mégalithique de Rauco 1 en Paimpont
Un site mégalithique situé à environ 200 m en contrebas à l’ouest de l’Hotié de Viviane à été découvert par le docteur Molac à la fin des années 1970. Signalé par Guy Larcher en 1997, il est inscrit sur la carte archéologique la même année.
Ce site mégalithique est signalé sous le nom de « Rauco 1 » dans un rapport de prospection daté de 2009.
A Paimpont, sur la parcelle BC007 deux assemblages de schistes ont été repérés. Le premier est situé à environ 200 mètres à l’ouest du site de l’Hôtié de Viviane. Il se compose d’une grande dalle de schiste pourpre couchée, ainsi que d’une série de blocs, également en schiste, fichés dans le sol. Dans la continuité de cet ensemble on peut observer la présence de deux autres blocs de schiste couchés et en partie enfouis. Le plus grand mesure au moins 2 mètres 50 de long.
Le site a fait l’objet d’un nettoyage en juillet 2020 par André Corre du CERAPAR et quelques encyclopédistes. Il est rebaptisé « Hôtié 2 » à cette occasion.
2009 — Le site mégalithique de Rauco 2
Un site mégalithique ruiné, situé à Rauco dans le Val sans Retour en Paimpont est signalé sous le nom de « Rauco 2 » dans le rapport de prospection 2009.

A Paimpont, sur la parcelle BC007 deux assemblages de schistes ont été repérés. Le premier est situé à environ 200 mètres à l’ouest du site de l’Hôtié de Viviane[Voir Rauco 1 au-dessus]. Le second site se situe, quant à lui, à environ un demi kilomètre dans une direction ouest sud-ouest de l’Hôtié de Viviane. Découvert dans des tranchées parcourant une plantation de châtaigniers, ce site se compose de plusieurs plaques de schiste de dimension assez homogène. Le fait que ces quelques éléments aient été déplacés lors des travaux d’exploitation ne permettent pas de confirmer l’existence d’un site, mais les éléments observés évoquent ceux constituant le coffre de la Guette.

Retrouvé en 2020 sous le nom de "Rauco 18"
2009-2014 — Les sites mégalithiques du carrefour des Noës en Paimpont
En 2009, Jean Boucard signale la découverte de trois sites mégalithiques situés à proximité du carrefour des Noës en Haute Forêt de Paimpont. Deux de ces sites sont à nouveau mentionnés sur le Rapport annuel de prospection inventaire du Cerapar 2014.
Ces trois sites sont situés sur l’avancée extrême du schiste dans le grès armoricain. Ils constituent avec l’allée couverte de l’Orgeril, le seul exemple de mégalithisme au cœur du massif forestier de Paimpont.
Le dolmen des Noës Ridelles - Haute-Forêt 1
Ce site mégalithique est situé à proximité du carrefour des Noës, non loin du confluent du ruisseau de la Grève et de celui des Noës Blanches. Il est constitué de blocs de schiste pourpre dressés et couchés. Le site est mentionné sous l’appellation « Haute-Forêt 1 » en 2009.— OILLIC, Jean-Charles, « Prospection diachronique sur le massif de Paimpont : Rapport 2009 », Rennes, Université de Rennes 1, 2009, p. 39, Voir en ligne. [page 7] —
Cette découverte est inscrite dans le rapport annuel du Cerapar 2014, sous l’appellation de « dolmen des Noës Ridelles ».
Ces blocs sont interprétés comme une structure funéraire ruinée (dolmen ?)
datant du Néolithique
.— CORRE, André, « Rapport annuel de prospection inventaire », CERAPAR, 2014, p. 179, Voir en ligne.
[pages 55-56] —


Le coffre des Noës - Haute Forêt 2
Le second site, lui aussi ruiné est constitué de dalles de schiste pourpre. Il est mentionné sous l’appellation « Haute-Forêt 2 » en 2009.
En 2014, ces blocs sont interprétés par André Corre du Cerapar comme un coffre funéraire ruiné
daté de l’Âge du Bronze
.
— CORRE, André, « Rapport annuel de prospection inventaire », CERAPAR, 2014, p. 179, Voir en ligne. [pages 58-61] —


Le coffre du carrefour des Noës - Haute-forêt 3
Le troisième site, lui aussi ruiné et constitué de dalles de schiste pourpre, est mentionné sous l’appellation « Haute-Forêt 3 » en 2009. Il est rapproché du coffre de la Guette par Jean-Charles Oillic.
Ce site se trouve sur la commune de Paimpont, au lieu-dit de Haute-forêt, à proximité de la ligne joignant le Carrefour des Noës à celui de Haute-Forêt. Il se compose de quatre blocs en schiste pourpré. Ceux-ci sont disposés de champ selon une forme subrectangulaire. Cette organisation évoque celle qui a pu être observée par J. Briard (Briard 1989) lors de la fouille du Coffre de la Guette, situé à quelques kilomètres à l’ouest de ce site.


Sites mégalithiques en attente de validation
2014 — Le site de la Grenouillère en Paimpont
Un site mégalithique ruiné, situé sur le contrefort sud de la vallée du ruisseau de la Grenouillère en Paimpont, a été découvert en 2008. Il est constitué de deux dalles de schiste pourpre sur un cairn de blocs de grès.

2020 - Sites de Rauco
Gilles Leroux et Jean-Charles Oillic avaient déjà découvert plusieurs sites mégalithiques dans la zone de Rauco.
Sept nouveaux sites pouvant s’apparenter à des structures mégalithiques ruinées ont été découverts en 2020, plus une dizaine qui nécessitent un nettoyage pour confirmation.
Le site 25 se trouve à quelques mètres de Rauco 02. Font-ils partie d’un même ensemble ?
Site de la Guette
En 1982, Michel Cabaret signale des vestiges archéologiques à une centaine de mètres du coffre de la Guette.
[...] des pierres plantées dans le sol dont une partie pourrait correspondre à des coffres détruits. Il serait intéressant de dégager ce petit ensemble aux structures fragiles qui sont plus ou moins menacées par la végétation, les promeneurs [...]
En 2020, l’Encyclopédie de Brocéliande retrouve un site correspondant à la description de Michel Cabaret.