aller au contenu

11e - 12e siècle

Le prieuré de Penpont

Les origines de l’Abbaye de Paimpont

Aucun document n’atteste l’existence d’une communauté monastique à Paimpont avant les 11e et 12e siècles. Au 12e siècle, existe un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Saint-Méen-le-Grand. Ce prieuré passe au début du 13e siècle sous la règle des chanoines réguliers de saint Augustin. Il devient indépendant sous l’appellation d’abbaye Béate Marie de Penpont.

L’histoire inventée du prieuré de Penpont

Les plus anciennes sources concernant l’histoire d’une communauté monastique à Penpont datent du début du 12e siècle.

De nombreux auteurs mentionnent pourtant la fondation d’un prieuré par Judicaël au 7e siècle.

Cette invention prend naissance au 15e siècle avec les abbés Olivier Guiho et Michel Le Sénéchal. Elle est reprise par Vincent Barleuf au 17e siècle. Au début du 18e siècle, l’historien Dom Lobineau institue Judicaël comme fondateur d’un monastère à Paimpont au 7e siècle.

Le peu de temps qu’il [Judicaël] avait demeuré sous Saint-Méen, dans l’abbaye de Gaël, lui avait fait concevoir tant d’estime pour la vie religieuse, qu’il bâtit quelques autres monastères, entre lesquels on peut compter celui de Painpont, qui subsiste encore aujourd’hui & qui est entre les mains des chanoines réguliers.

LOBINEAU, Dom Guy-Alexis, Les vies des saints de Bretagne et des personnes d’une éminente piété qui ont vécu dans la même province, avec une addition à l’Histoire de Bretagne, Rennes, La Compagnie des imprimeurs-libraires, 1725, Voir en ligne. p. 145

Dans la suite logique de cette fondation inventée, des historiens du 19e et du début du 20e siècle prétendent que le prieuré a été détruit au 9e siècle lors des invasions vikings et reconstruit au 11e siècle.

Ils mirent tout à feu et à sang. Possédés par le génie de la destruction, les farouches vandales réduisirent à l’état de ruine le palais de la vierge. Un siècle s’écoula et seules les ronces et les épines couvrent la terre sainte que foulaient naguère les milliers de pèlerins. Ce ne fut que vers le commencement du XIe siècle, qu’un prince de Bretagne, reprit l’œuvre de saint Judicaël, et rétablit le sanctuaire plus beau et plus majestueux que jamais.

Gervy, Abbé Louis (1907) : op. cit., p. 361

Ces assertions sont reprises par plusieurs auteurs, dont le marquis de Bellevüe en 1913.

Détruite lors des invasions normandes au IXe siècle, l’abbaye de Paimpont fut reconstituée au XIe.

BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913. [page 66]

Or les seuls faits historiques relatifs aux invasions vikings dans la région concernent l’exode des moines de Saint-Jean de Gaël en 919 avec les reliques de saint Méen et de saint Judicaël. —  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, « Chronicon Britannicum », in Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne. p. 4 —

Hypothèse sur la naissance du prieuré de Penpont

Les historiens s’accordent à dire que l’émergence des prieurés est concomitante à la restauration des institutions ecclésiastiques et à l’instauration des seigneuries au 11e siècle.

Après le pillage des abbayes bretonnes, vient le temps de leur restauration. Une nouvelle abbaye est fondée à Saint-Méen-le-Grand en 1024.

Dans le même temps, des alleux sont attribués par le duc Alain III à Raoul l’Anglais. Son fils, Raoul Ier, devient le premier seigneur de Gaël vers 1057. La seigneurie comprend l’ensemble de la forêt de Brécilien. Elle abrite vraisemblablement en son sein de nombreux ermites.

En l’absence de preuves historiques et archéologiques, se pose la question de savoir si la présence d’ermites a préexisté à la fondation du prieuré de Penpont avant le 12e siècle 1.

Dans la seconde moitié du XIe siècle, beaucoup, plutôt que d’entrer dans les ordres monastiques traditionnels, préfèrent mener la vie d’ermite. Sans doute sont-ils insatisfaits de la lenteur avec laquelle la réforme se répandait dans l’église, plus encore doivent-ils craindre qu’elle ne suffise pas à lui rendre sa pureté et sa pauvreté évangéliques. [...]

CHÉDEVILLE, André et TONNERRE, Noël-Yves, La Bretagne féodale, XIe-XIIIe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1987. [pages 229-230]

Nous formulons l’hypothèse que l’intérêt pour le seigneur de Gaël, comme pour l’Église, est de ne pas laisser des groupes importants d’ermites prospérer en forêt. L’un comme l’autre doivent en assurer le contrôle pour éviter les dérives.

L’Église leur propose de vivre en dehors des abbayes, sur des terres données par le seigneur, dans de petites communautés monastiques à l’écart du monde : les prieurés. Des ermites entrent ainsi dans le giron de l’Église pour être placés sous sa protection ainsi que sous celle du seigneur. Cela amène progressivement les ermites à accepter la règle bénédictine et à constituer une communauté sous l’égide de l’abbaye de Saint-Méen-le-Grand.

Bien que les statuts de l’abbaye mère rendent obligatoire la présence d’un prieur garant de l’observance de la règle de saint Benoît, les moines bénéficient d’une relative souplesse permettant l’intégration de nouveaux ermites. Le prieuré conserve une certaine indépendance et peut bénéficier de droits ainsi que de donations par les seigneurs.

L’Église bretonne avait connu de nombreux ermites [...] ils affectionnent les zones boisées où les seigneurs leur concèdent volontiers de quoi s’installer, quitte à reprendre l’ermitage quand l’expérience prend fin, pour le confier à une abbaye comme le fait vers 1200 la duchesse Constance pour celui qui se trouvait dans la forêt de Lanmeur.

Chédeville, André et Tonnerre, Noël-Yves, (1987) op. cit., p. 230

Notre hypothèse est confortée par le fait que la première mention attestée d’une communauté monastique à Penpont date de la fin du 11e ou du début du 12e siècle.

La plus ancienne mention de Penpont historiquement attestée

Les « Rouleaux des Morts » 2 recensent les décès survenus dans les abbayes bénédictines. Celui en possession de Mathilde 3, fille de Guillaume le Conquérant et seconde abbesse de la Trinité (ou abbaye aux Dames de Caen), a été écrit entre 1066, date de création de cette abbaye normande et 1113, date de la mort de Mathilde.

Titre de sainte Marie du désert de Penpont. Que son âme et l’âme de tous les fidèles défunts, reposent en paix. Priez pour nos défunts comme nous prions pour les vôtres. Soit, pour le seigneur Adgan, Maurice, l’évêque Hingand, Benoît, et pour les autres dont Dieu connaît le nom 4.

DELISLE, Léopold, Rouleaux des morts du IXe au XVe siècle, recueillis et publiés pour la Société de l’histoire de France, Paris, Chez Mme Vve Jules Renouard, 1866, Voir en ligne. p. 222

Dans le Rouleau de Mathilde, la communauté bénédictine est nommée sancta Maria Heremipenpont. Heremi, génitif de Heremus, signifie « lieu désert » et indique donc que la communauté était éloignée de tout regroupement humain. Cette prière pour les défunts de Penpont est insérée dans une liste ne mentionnant que d’importantes abbayes bénédictines bretonnes. Dans l’édition de Léopold Delisle, Penpont figure entre les abbayes de Saint-Méen et de Saint-Sauveur de Redon.

Le toponyme « Penpont » dans le Cartulaire de Redon

Penpont vient des termes bretons « penn » signifiant le bout, la tête ou le chef, et « pont » qui a le même sens qu’en français. Penpont signifie donc « bout du pont » ou « tête de pont » —  LAGADEUC, Jehan de et LE MEN, René-François, Le Catholicon de Iehan de Lagadeuc : dictionnaire breton, français et latin, 1867, d’après l’édition de Me Auffret de Quoetqueveran, Lorient, E. Corfmat, 1464, Voir en ligne. p. 169 —.

Les plus anciennes mentions du toponyme « Penpont » se trouvent dans le Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, recueil d’actes du 9e au 11e siècle, dans lequel il est cité quatre fois. Ce toponyme, relativement fréquent en Bretagne 5, y apparaît trois fois sous la forme bretonne de « Penpont » et une fois sous la forme latine de « Caput pontis ».

Certains historiens ont cru voir dans ces mentions la désignation du prieuré de Paimpont. Pourtant, deux de ces actes sont localisés à Guérande et à Bains-sur-Oust (folios 53 et 115). Les deux autres actes ne contiennent quant à eux aucune précision géographique permettant de les situer à Paimpont (folios 69 et 183).

  • Folio 69 — Un lieu nommé « Caput pontis » (traduction latine de « Penpont », tête de pont) est cité dans une charte datée de 845. Illoc et Risuuoret, Risuueten et Buduuoret, Cantuueten, Haeluuocon, et Hocar, et d’autres, vinrent à Caput Pontis devant Nominoë.... —  CARTULAIRE DE REDON, « Acte n° 214210 - Illoc, Risuuoret, Risuueten, Buduuoret, Cantuueten, Haeluuocon, Hocar pour Redon (abbaye Saint-Sauveur) », 845, Voir en ligne. —
  • Folio 53 — Un lieu nommé « Penpont » est cité dans une charte datée de 858, montrant comment une religieuse nommée Cleroc remet aux moines de Redon, la totalité de son héritage..., dont le territoire de Ran-Penpont 6. —  CARTULAIRE DE REDON, « Acte n° 214150 - La religieuse Cleroc » Redon (abbaye Saint-Sauveur) », 858, Voir en ligne. — Ce lieu a été identifié comme étant situé sur la commune de Bains-sur-Oust. —  LAIGUE, René de, « Étude sur les noms de lieux de la paroisse de Bains cités dans le Cartulaire de Redon », Annales de Bretagne, Vol. 23 / 2, 1907, p. 204-216, Voir en ligne. pages 204-206  —
  • Folio 115 — Un acte daté de 870 porte le titre de Salina Penpont et alia Samoeli qui se traduit par « la saline de Penpont et de Samoeli ». Ce toponyme a été localisé à Guérande. —  CARTULAIRE DE REDON, « Acte n° 214356 - Uuetenan » Redon (abbaye Saint-Sauveur) », 870, Voir en ligne. —
  • Folio 183 — Un acte daté de 1141, fait état d’un certain Galterio (Gautier) de « Penpont » sans que ce nom puisse être associé de façon certaine au prieuré de Penpont —  CARTULAIRE DE REDON, « Acte n° 214503 - Menardus » Redon (abbaye Saint-Sauveur) », 1141, Voir en ligne. —.
Folio 115 du cartulaire de Redon

Conflits entre le prieuré de Penpont et l’abbaye de Saint-Méen au 12e siècle

Il faut attendre le milieu du 12e siècle pour trouver les premières traces certifiées concernant un lien entre le prieuré de Penpont et l’abbaye de Saint-Méen [le-Grand].

Au 12e siècle, l’abbaye de Saint-Méen est aux prises avec des conflits internes rapportés dans un acte de 1163. Dom Lobineau en fait une interprétation erronée qui l’amène à affirmer que le prieuré de Penpont a été nommé abbaye de Saint-Judicaël 7.

Le plus ancien document certifiant les liens unissant le prieuré à l’abbaye date de 1192. Il montre l’existence de conflits entre les deux communautés bénédictines. Il s’agit d’une bulle du pape Célestin III, qui confirme à l’abbé de Saint-Méen ses privilèges et les biens qui lui ont été donnés et soumet le prieur de Penpont à sa juridiction. —  MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne. p. 723 —

Au début du 13e siècle, ces conflits entraîneront l’arrivée des chanoines réguliers de Saint-Augustin et la transformation du prieuré en abbaye Notre-Dame de Painpont.


Bibliographie

BARLEUF, abbé Vincent, « Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France », Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 5 J 164, 1670, Voir en ligne.

AUTRET, Yvon, « Voies romaines de Bretagne - Corseul-Rieux », 2014, Voir en ligne.

BELLEVÜE, Xavier de, Paimpont, Rééd. 1994, Rennes, La Découvrance, 1913.

COURSON, Aurélien de, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, Voir en ligne.

COURSON, Aurélien de, « Folio 53 v. XXVIII », in Cartulaire de l’Abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, Voir en ligne.

COURSON, Aurélien de, « Folio 69 v. LXXXVIII », in Cartulaire de l’Abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, Voir en ligne.

COURSON, Aurélien de, « Folio 183 v. CCCLXXXI », in Cartulaire de l’Abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, Imprimerie impériale, 1863, Voir en ligne.

DELISLE, Léopold, Rouleaux des morts du IXe au XVe siècle, recueillis et publiés pour la Société de l’histoire de France, Paris, Chez Mme Vve Jules Renouard, 1866, Voir en ligne.

GERVY, abbé Louis, « Un grand pèlerinage et un charmant pays (1) », Revue de Bretagne, Vol. 37, 1907, p. 344-370, Voir en ligne.

GUENNOU, Guy, La cité des Coriosolites, Centre Régional Archéologique d’Alet et Laboratoire d’Archéologie, Institut Armoricain. Université de Haute Bretagne, 1981.

GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne.

LAGADEUC, Jehan de et LE MEN, René-François, Le Catholicon de Iehan de Lagadeuc : dictionnaire breton, français et latin, 1867, d’après l’édition de Me Auffret de Quoetqueveran, Lorient, E. Corfmat, 1464, Voir en ligne.

LAIGUE, René de, « Étude sur les noms de lieux de la paroisse de Bains cités dans le Cartulaire de Redon », Annales de Bretagne, Vol. 23 / 2, 1907, p. 204-216, Voir en ligne.

LE DUC, Gwenaël, « Qui était Judicaël ? », in Topoguide FFRandonnée ; Brocéliande à pied, 2011, p. 150-153.

LOBINEAU, Dom Guy-Alexis, Les vies des saints de Bretagne et des personnes d’une éminente piété qui ont vécu dans la même province, avec une addition à l’Histoire de Bretagne, Rennes, La Compagnie des imprimeurs-libraires, 1725, Voir en ligne.

MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne.

ROSENZWEIG, Louis Théophile, Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département du Morbihan, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Rééd. sous les auspices de la Société Polymathique du Morbihan, Paris, Imprimerie Royale, 1870, Voir en ligne.

Documents d’archives

Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine, 5 J 164 : Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France, Barleuf, Abbé Vincent, vers 1670


↑ 1 • Dans la deuxième moitié du 17e siècle, Vincent Barleuf rédige un document intitulé Relation de l’Abbaye de Notre-Dame de Painpont en Bretagne, qui commence par l’histoire des origines de l’abbaye de Paimpont.

L’abbaye de Notre-Dame de Paimpont, Diocèze de Sainct-Malo en Bretaigne, [...] était autrefois un hermitage, ou se retira quelque temps un vertueux personnage, qui vivoit d’aumosnes et entre aultres, des libéralités d’un ancien chevalier [...]

BARLEUF, abbé Vincent, « Relation de l’Abbaye de Nostre-Dame de Painpont en Bretagne, Ordre des Chanoines réguliers de la Congrégation de France », Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 5 J 164, 1670, Voir en ligne.

Ce récit des origines de l’abbaye, très postérieur à la période qu’il décrit, n’est pas à prendre à la lettre. La mention d’un ermitage ayant précédé à la fondation d’une communauté monastique est cependant à relever.

↑ 2 • Léopold Delisle nous éclaire sur la signification de « Rouleaux des Morts » :

Pendant tout le Moyen Âge, les communautés religieuses avaient l’usage de notifier la mort de leurs membres et de leurs bienfaiteurs à un grand nombre d’églises et spécialement aux maisons avec lesquelles elles avaient conclu des associations spirituelles. La circulaire ou encyclique que dans ces circonstances on écrivait en tête d’un rouleau de parchemin renfermait des détails biographiques sur le défunt, et se terminait toujours par une demande de prières. Les communautés auxquelles l’encyclique était présentée se faisaient un devoir d’y répondre et consignaient sur le rouleau un titre (titulus), plus ou moins long, pour accuser réception de l’encyclique, pour promettre des prières et pour en demander à l’intention des membres et des bienfaiteurs qu’elles avaient elles-mêmes perdus.

DELISLE, Léopold, Rouleaux des morts du IXe au XVe siècle, recueillis et publiés pour la Société de l’histoire de France, Paris, Chez Mme Vve Jules Renouard, 1866, Voir en ligne. pages 1

↑ 3 • Mathilde († v.1113), mentionnée dans le Domesday Book, mais pas par Orderic Vital et Guillaume de Malmesbury. Mentionnée comme fille du Conquérant dans la nécrologie de Saint-Niçaise de Meulan.

↑ 4 • Traduction du texte original en latin :

Titulus sanctae Mariœ Heremipenpont. Anima ejus et animae omnium fidelium defunctorum recquiescant in pace. Orate pro nostris, ut. Oravimus pro vestris, scilicet domno Adgano, Mauricio, Hingando episcopo, Benedicto, et pro aliis quorum nomina Deus novit.

MS Latin 12652 F. 67-132

↑ 5 • On recense de nombreux « Penpont » en Bretagne :

  • les villages de « Penpont » sur les communes de Berric, Molac et Goven. Le manoir de « Penpont » en Bruc.
  • « Pen-pont » en Guidel, en Plouhinec, en Trévrat et en Locoal-Mendon
  • Le village de l’île Saint-Cado en Belz aussi appelé « Penpont-Cado ». —  ROSENZWEIG, Louis Théophile, Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département du Morbihan, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Rééd. sous les auspices de la Société Polymathique du Morbihan, Paris, Imprimerie Royale, 1870, Voir en ligne. p. 245 —

↑ 6 • Ran fait référence à un territoire fiscal

↑ 7 • Un acte de 1163 de l’abbaye de Saint-Melaine mentionne Henri, abbé de Saint-Judicaël. C’est selon Dom Lobineau la preuve que le prieuré de Penpont aurait autrefois été appelé abbaye Saint-Judicaël :
L’abbaïe de Painpont porte aujourd’hui le nom de N. D. et portait autrefois celui de Saint-Judicaël. — Lobineau, Dom Gui-Alexis (1725) : op.cit., p. 204 —

Pour appuyer ses dires, l’historien cite l’acte en question.

On la trouve nommée Abbaïe de saint Judicaël, dans un acte de l’an 1163. de Josce Archevêque de Tours, au sujet d’un diffèrent qui étoit entre Maître Auffroy & les Templiers de Montfort, d’une part ,& G. Abbé de S. Melaine, de l’autre. Le diffèrent fut terminé par l’Archevêque, en présence d’Etienne Evêque de Rennes, de Bernard Evêque de Nantes, de Robert Abbé de S. Méen, & de Henri Abbé de S. Judicael.

Lobineau, Dom Gui-Alexis (1725) : op. cit., p. 146

Selon ce postulat, Henri se serait réfugié auprès des moines de Penpont desquels il serait devenu l’abbé. Le prieuré aurait alors pris le nom d’abbaye Saint Judicaël. Il faut pourtant modérer cette hypothèse. Dès 814, l’abbaye de Saint-Méen porte les noms réunis de « saint Méen et saint Judicaël ». Henri, élu abbé, fut déposé par ses religieux soutenus par l’évêque Jean de la Grille. Ils lui donnèrent pour successeur Robert. L’archevêque de Tours approuva d’abord ce changement puis le blâma. N’ayant pu obtenir de Robert qu’il se démît, il se déclara contre lui. Robert se réclama donc abbé de Saint-Méen et Henri abbé de Saint-Judicaël. —  GUILLOTIN DE CORSON, abbé Amédée, Pouillé Historique de l’archevêché de Rennes, Vol. 2, Rennes, Fougeray éditeur, 1891, Voir en ligne. p. 129 —