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1906 - 2022

Les incendies en Brocéliande - I

Le massif de Paimpont subit des incendies plus ou moins importants depuis le début du 20e siècle. Localisés en Haute et Basse forêt dans la première moitié du 20e siècle, ils deviennent plus fréquents sur les landes, surtout à partir de 1976.

Depuis la fin du 20e siècle, surtout à partir de 1990, les incendies en Brocéliande bénéficient d’une importante couverture médiatique, y compris de la part de médias nationaux. Cet intérêt médiatique extrême est à mettre en relation avec le caractère légendaire qui s’attache à cette région.

Légende du Val sans Retour
Tableau du chœur de l’église de Tréhorenteuc
Karl Rezabeck
Brocéliande en feu (1990)
—  ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Brocéliande en feu », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, 2011, p. 6-13, Voir en ligne. —

En réalité, le massif de Paimpont subit des incendies plus ou moins importants depuis le début du 20e siècle, comme en témoignent les archives de la presse ancienne, notamment L’Ouest-Eclair et Le Ploërmelais 1.

Leur localisation sur le massif a évolué au cours du temps :

  • Incendies en Haute et Basse Forêt
    • Du début du 20e siècle jusqu’à 1938
    • De 1947 jusqu’à 1974
  • Incendies de landes
    • Sur le camp de Coëtquidan : de 1911 à 2022
    • Avant 1947 : incendies localisés et de faible ampleur
    • Entre 1947 et 1975 : incendies plus importants, entre Campénéac et Beignon
    • Depuis 1976 : incendies de grande ampleur, localisés sur l’ouest du massif
Incendies anciens (première moitié du 20e siècle)
Localisation des incendies de plus de 10 ha
Les polygones correspondent à des extensions approximatives (description dans la presse)
Polygones bleus : Haute et Basse forêt
Polygone orange : camp de Coëtquidan
Fond IGN

Les causes des incendies

Avant 1947, les incendies sont majoritairement localisés en forêt. Après 1947, ils sont principalement localisés dans les landes.

Pour expliquer ces différences, il faut faire appel :

  • à la géologie,
  • à la nature des paysages végétaux,
  • au mode de gestion de ces espaces au cours du temps.

Le substrat géologique

Le massif de Paimpont présente trois grandes formations géologiques : Voir Paysages et Géologie en Brocéliande - II

Carte géologique de l’ouest du massif de Paimpont
Extrait de la feuille « Ploërmel » de la carte géologique au 1/50000
THOMAS, Éric, BRAULT, Nicolas, CARN, Anne, [et al.], « Feuille 351 - Ploërmel », Orléans, BRGM - Service géologique national, 2004, (« Carte géologique de la France à 1/50000 »).

Un itinéraire empruntant la D312 (Morbihan) puis la D40 (Ille-et-Vilaine) depuis Campénéac jusqu’à Paimpont parcourt successivement, d’ouest en est, les trois formations géologiques principales du massif de Brocéliande.

Les paysages végétaux

Formations végétales de Brocéliande ouest
Geobretagne
Légende Végétation Brocéliande
Formations dominantes

Les paysages traversés reflètent nettement le substrat géologique.

  • Paysages de grandes cultures : Briovérien
  • Landes, fourrés, bocage : Dalles pourprées
  • Forêt de feuillus, plantations de résineux : Grès armoricain

On distingue trois zones d’occupation du sol différentes.

  • La périphérie ouest du massif forestier de Paimpont se caractérise par l’importance de la formation des Dalles pourprées. Cette formation donne naissance à des sols minces avec une faible réserve hydrique, entraînant des risques de sécheresse. La végétation dominante est constituée de landes à ajoncs : landes rases sur sol mince et affleurements, landes moyennes et landes hautes.
  • Dans la clairière de Beauvais, également sur Dalles pourprées, la présence humaine a permis le maintien d’un paysage de bocage avec une dominante de haies et de prairies permanentes. Ce type d’occupation du sol contraste avec les landes à ajoncs à l’ouest et la forêt à l’est.
  • Le massif forestier se développe principalement sur le Grès armoricain qui donne naissance à des sols profonds relativement hydromorphes.

Les incendies en Haute et Basse Forêt

Du début du 20e siècle jusqu’à 1938

Sauf exception, la presse rend compte de ces incendies de façon très succincte.

Les zones touchées sont principalement des taillis ou des landes boisées.
Parmi les incendies importants :

  • en 1906 en Basse forêt, entre « Coganne » et Saint-Péran : 750 ha
  • entre 1914 et 1918
  • en 1921 entre Beauvais et « Pertuis-Néanti » : 100 ha
  • en 1928 à 2,5 km au nord du village de Beauvais : 400 ha
  • en 1929 en Haute forêt, des « Landes de Lambrun » jusqu’à Beauvais : 400 ha
  • en 1938 près du bourg de Paimpont - près de la grotte : 100 ha

Après la Seconde Guerre mondiale

  • en 1947 en Haute forêt, au niveau du « carrefour de Ponthus » : 74 ha
  • en 1958 au nord de la « croix Jalu » : 275 ha
  • en 1959 en Basse-Forêt à 2,5 km au sud de Saint-Malon
  • en 1961 entre la Croix Jallu et Saint-Péran
  • en 1968 au nord-est de la « Croix Jalu » : 190 ha
  • en 1969 La Chèvre en Basse-Forêt : 4 ha
  • en 1974 dans la côte de Beauvais

Cette localisation forestière sur grès armoricain contraste avec celle observée à partir de 1976, majoritairement sur dalles pourprées. Voir Paysages et Géologie en Brocéliande - II. On peut d’ailleurs constater que depuis cette date, les incendies de forêt sont peu fréquents ou de faible extension, contrairement aux incendies de landes.

Hypothèses sur les causes des incendies de forêt

Ces incendies n’ayant pas fait l’objet d’études scientifiques, leur origine et leur importance restent soumises à l’hypothèse. Trois causes majeures peuvent cependant être avancées :

  • Un changement dans la gestion de la forêt
  • Des actes de malveillance
  • Des moyens de lutte très limités

Une modification de la gestion forestière

  • En 1875, la famille Lévêque, propriétaire de la forêt, obtient la suppression des droits d’usages forestiers.
  • En 1884, la fermeture des Forges entraine un changement dans la gestion de la forêt.

Ces modifications ont pu entrainer un développement des strates arbustives (prunellier, houx, etc.) et herbacées (graminées, fougères, etc.) fournissant une importante masse végétale sensible à l’incendie en période de sécheresse.

Des actes de malveillance

Des actes de malveillance consécutifs à la disparition des droits forestiers pour les habitants des communes de Paimpont et Saint-Péran en 1875 sont évoqués dans la presse.

[...] Mais dans la région on croit à la malveillance. Le propriétaire de la forêt, M. Donatien Levêque, n’est pas très populaire dans la région où il n’a jamais pu se faire élire conseiller municipal. Il a soulevé autour de lui de nombreux mécontentements, en supprimant dès le lendemain de l’achat de la dite forêt, le droit de vaine pâture et en interdisant de ramasser le bois mort, et la pêche dans l’étang. Les vieux habitants de la contrée affirment qu’ils n’ont pas oublié les libéralités du duc d’Aumale ; l’un d’eux nous disait hier : « Hélas, nous avons bien perdu à cet échange de propriétaire ; M. Levêque lui ne connait qu’une chose : faire dresser des procès-verbaux ». Mais ce ne sont là que des racontars et pour notre part nous préférons croire à un accident. [...]

ANONYME, « Le feu dans la forêt », L’Ouest-Eclair, 29 septembre, 1906, p. 3, Voir en ligne.

Les actes de malveillance ont un impact financier sur le domaine forestier.

Notons par ailleurs que le domaine était assuré contre l’incendie à hauteur de 1 400 000 F. Les sinistres par malveillance ou imprudence étaient fréquents, au point de consommer 500 ha en 15 ans. De sorte que la compagnie des Mutuelles du Mans résiliera son contrat en 1900.

LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004. [page 119]

Des moyens de lutte très limités

En l’absence de corps de pompiers équipés de camions, de lances d’incendies et de moyens aériens (canadairs), la lutte contre les incendies est menée par les habitants eux-mêmes et par les gardes forestiers, armés de pelles et de branchages pour frapper les flammes. Lorsque l’incendie prend de trop grandes proportions, il est fait appel à l’armée pour ouvrir des tranchées et allumer des contre-feux, mais ces méthodes s’avèrent peu efficaces.

Du début du 20e siècle jusqu’à 1938 — Principaux incendies de forêt

1906

Un énorme incendie se propage en Basse forêt sur plusieurs jours, entre la « Croix Jalu » et Saint-Péran. L’Ouest-Eclair en rend compte de manière assez détaillée sur plusieurs éditions (du 27 au 30 septembre 1906).

La forêt de Paimpont brûle.
Mardi [25/09], vers midi, le feu qu’on croit avoir été allumé par des gens malfaisants a éclaté du côté du village de Coganne, situé près de la commune de Saint-Péran. Les habitants, les gardes ont prêté leur concours pour éteindre l’incendie, qui brûlait comme des fétus de paille les arbres de toute essence. Des tranchées furent faites pour arrêter les flammes, mais rien n’y fit. Le feu continuait ses ravages hier encore à l’heure où la nouvelle nous était télégraphiée de Plélan. On estime à 400 hectares la quantité de terrains boisés qui ont été dévastés par les flammes.

ANONYME, « La forêt de Paimpont brûle », L’Ouest-Eclair, 27 septembre, 1906, p. 3, Voir en ligne.

L’incendie se propage les jours suivants.

Le feu dans la forêt
Nous avons annoncé que la forêt de Paimpont était en flammes ; l’incendie a été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi grâce au concours des soldats venus de Rennes, sur la demande de M. Bertrand, sous-préfet de Montfort. Jeudi matin, vers 11 heures, M. le sous-préfet recevait un télégramme l’informant que, malgré tout le dévouement des gendarmes de Plélan et des habitants des communes limitrophes, on ne pouvait parvenir à se rendre maître du feu. La dépêche ajoutait qu’environ 25 coupes de chacune 20 hectares étaient détruites et que la partie de la forêt située au sud du chemin vicinal de St-Péran à St-Malon, commençait à flamber.
[...] plusieurs soldats du 41e de ligne, se rendaient par le tramway à Plélan, et ils arrivaient dans la forêt vers 7 h. du soir. Ils continuèrent les travaux de secours qui avaient été entrepris par les premiers sauveteurs, sous la direction des gendarmes.
[...] Pendant ce temps plus de 500 personnes frappaient le terrain avec des bâtons et cherchaient à éteindre par tous les moyens possibles, le feu qui courait dans les herbes sèches. [...]
Quant aux causes du sinistre, les autorités l’attribuent à l’imprudence d’un fumeur. [...]
Reprise de l’incendie
Nous apprenons que l’incendie a repris dans la matinée de vendredi, avec une grande violence, et le feu menace de détruire la partie de la forêt située auprès du poste de la Croix Jalu. A trois heures de l’après-midi, le bois de la Dube était complètement détruit et malgré le dévouement des soldats du 41e de ligne et des habitants de la région, l’incendie se propageait avec une rapidité effrayante. A l’heure actuelle, environ 750 hectares de bois sont détruits.

ANONYME, « Le feu dans la forêt », L’Ouest-Eclair, 29 septembre, 1906, p. 3, Voir en ligne.
Incendie de 1906 en Brocéliande
Incendie très important en Basse forêt
du 25 au 28 septembre 1906
750 ha touchés
Propriété de Donatien Levêque
—  ANONYME, « La forêt de Paimpont brûle », L’Ouest-Eclair, 27 septembre, 1906, p. 3, Voir en ligne. —
Fond IGN

Les incendies de forêt pendant la guerre de 14

Armand Gernigon (1893-1981), ancien garde en forêt de Paimpont, rappelle que de nombreux incendies se déclarent pendant la guerre 14-18.

Pendant cette guerre [14-18], des incendies d’envergure se déclarent, faisant des dégâts importants. Vengeance, dégâts aux cultures causés par les sangliers devenus nombreux. Sangliers fuyant les zones de combat. Bref, personne n’a pu dire au juste, qui étaient les incendiaires. Quoi qu’il en fût, voyant leur forêt en feu, tous les jeunes gardes sur le front, ne restant que quelques anciens, les propriétaires impuissants prirent la décision de vendre plus de la moitié de la forêt, soit 3500 ha 2.

GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002.

1929

Le 9 avril, un incendie déclaré en Haute forêt dans les Landes de Lambrun parcourt plusieurs kilomètres avant d’être arrêté près du « Gaubu » (clairière de Beauvais). Entre 300 et 400 ha de taillis auraient été détruits.

L’incendie est rapporté dans deux courts articles.

LE FEU EN FORÊT
Mardi, vers 12 h. 30. un incendie s’est déclaré dans les landes de Lambrun à la pointe N.-O. de la forêt de Paimpont.
Le feu activé par un vent violent a pris une très rapide extension sur une largeur variant de 1.200 à 1.800 mètres.
Grâce à la promptitude des secours apportés par la population, les gendarmes et les gardes du domaine, le feu a été arrêté en bordure du chemin de grande communication n°40 près des villages de Huchelou et Le Gobu.
Environ 400 hectares de forêt où il n’y avait que des taillis sans aucun arbre de haute futaie ont été la proie des flammes.

ANONYME, « Le feu en forêt », L’Ouest-Eclair, 11 avril, 1929, p. 5, Voir en ligne.

[...] Malgré les nombreux contre-feux qui avaient été mis, le feu traversa les lignes de forêt. Vers quatre heures du soir il arrivait aux champs, il allait s’arrêter quand un vent d’ouest se leva et le fit dévier vers les étangs de Beauvais [...] Le sinistre s’étendait sur un front de 4 à 5 kilomètres. 320 ha avaient été brûlés.

UN COLLÉGIEN, « Le Feu en forêt », L’écho de Paimpont - Bulletin paroissial, 1929, p. 6, Voir en ligne.
Incendie de 1929 en Brocéliande
Extension approximative de l’incendie du 9 avril 1929 en Haute forêt
Surface estimée : 300 à 400 ha
—  ANONYME, « Le feu en forêt », L’Ouest-Eclair, 11 avril, 1929, p. 5, Voir en ligne. —
—  UN COLLÉGIEN, « Le Feu en forêt », L’écho de Paimpont - Bulletin paroissial, 1929, p. 6, Voir en ligne. —
Fond IGN

1938

Plusieurs incendies se déclarent au printemps 1938.
Une période de forte sécheresse est rapportée dans la presse : 0,6 mm de précipitations en avril 1938

  • Mars 1938 - Un incendie proche de la grotte de Notre-Dame de Paimpont

PAIMPONT - 100 hectares de forêt sont détruits par le feu
Jeudi dernier, la brigade de gendarmerie de Plélan-le-Grand était avisée par téléphone que le feu venait de se déclarer en forêt de Paimpont, aux abords du bourg de cette commune. Aussitôt les gendarmes Besret et Le-Mouëllic se rendirent sur les lieux et aidés des personnes du bourg et du voisinage qui étaient déjà accourues, réussirent après plusieurs heures et quelques contre-feux à arrêter les dégâts qui se bornèrent surtout à préserver la grotte de Notre-Dame de Paimpont qui, a un certain moment, était en danger, le fléau se propageant avec une grande rapidité. De l’enquête de gendarmerie qui se continue, il résulte qu’environ 100 hectares de forêt appartenant à M. de la Monnerais, ont été détruits, seuls les arbres de futaie calcinés sont encore debout. Il est à supposer que cet incendie est dû à une imprudence de fumeur.

ANONYME, « 100 hectares de forêt sont détruits par le feu », L’Ouest-Eclair, 20 mars, 1938, p. 11, Voir en ligne.
  • Avril 1938 - Un incendie entre le bourg de Paimpont et Telhouët
    30 hectares brûlés

EN FORET DE PAIMPONT - Plélan, 14 avril (de notre correspondant).
Mercredi dernier, vers 9 heures du matin, le feu s’est déclaré dans la forêt de Paimpont, entre le bourg et le village de Thélouet, au lieudit les Fosses-du-Pont. Dès que les premières personnes s’aperçurent du feu, l’alarme fut donnée et bientôt les habitants du bourg et des villages de Thélouet et du Pas-du-Houx, auxquels s’étaient joints les personnalités locales, ainsi que les gendarmes de Plélan-le-Grand, accoururent sur les lieux, et après environ deux heures d’efforts le sinistre fut localisé et s’arrêta à la route qui conduit au Pas-du-Houx. Fort heureusement qu’il en fut ainsi, car avec le vent violent qui soufflait, le feu, vu la sécheresse qui sévit en ce moment, aurait pu prendre de graves proportions et s’étendre sur le poste de la Gelée et vers le bourg de Paimpont. Nous devons féliciter les personnes, au nombre de cent cinquante environ, qui sont accourues sur les lieux du sinistre, ainsi que les gendarmes de Plélan-le-Grand et les gardes forestiers, dont les efforts conjugués permirent d’écarter le danger. Environ 30 hectares de forêt de sapins et de taillis, appartenant à M. Veillet-Dufréche, propriétaire, demeurant au château de Brocéliande en Paimpont, ont été détruits, ainsi que quelques landiers de bruyère appartenant à des riverains. La gendarmerie de Plélan-le-Grand a ouvert une enquête, et il semble probable que cet incendie serait dû à l’imprudence d’un fumeur.

ANONYME, « Incendie en forêt de Paimpont », L’Ouest-Eclair, 15 avril, 1938, p. 6, Voir en ligne.
  • Un incendie près des Forges de Paimpont

5 hectares brûlés

Le feu en forêt de Paimpont
Dimanche dernier, dans l’après-midi, le feu s’est à nouveau déclaré dans la forêt de Paimpont, aux abords des étangs des Forges et du Perray, près les Forges de Paimpont. Dès que les promeneurs, toujours nombreux le dimanche dans ces parages, s’aperçurent du feu, l’alarme fut donnée et ceux-ci, aidés des gardes-forestiers, des habitants des forges de la Fenderie et des villages voisins qui étaient accourus et auxquels bientôt vinrent se joindre les gendarmes de Plélan, s’empressèrent de combattre le fléau qui au bout de plusieurs heures fut circonscrit. Malgré cela, les souches continuèrent à fumer et on dut assurer une surveillance pendant toute la nuit de dimanche à lundi.
Nous devons féliciter les personnes qui étaient accourues sur les lieux du sinistre, ainsi que les militaires qui s’y trouvaient nombreux, dont les efforts conjugués permirent d’écarter le danger. Environ cinq hectares de forêt de sapins et de taillis, appartenant à M. de Clerville, propriétaire au Chalet des Forges de Paimpont, ont été brûlés. La gendarmerie de Plélan a ouvert une enquête et il semble probable que cet incendie serait encore dû à une imprudence de fumeur.

ANONYME, « Le feu en forêt de Paimpont », L’Ouest-Eclair, 10 mai, 1938, p. 8, Voir en ligne.

De 1947 jusqu’à 1974 — Principaux incendies de forêt

1947

L’incendie est centré sur le carrefour de Ponthus, en Haute forêt (251 m).

Incendie de 1947 en Brocéliande
— D’après BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —
Fond IGN

Commune concernée : Paimpont

Surface touchée : 70 ha

  • Futaie mixte : 3,3 ha
  • Plantations : 51,6 ha
  • Taillis haut : 15,6 ha

Ces surfaces sont déduites des cartes d’occupation du sol réalisées par —  BUSNOUF, Sylvie, L’apport de nouvelles techniques en télédétection dans l’étude de l’évolution d’une zone incendiée en milieu forestier ; Paimpont., Rapport de DEA - UER de géographie et d’aménagement du paysage, Rennes II, 1985, 21 p., Voir en ligne. —

1958

Incendie de 1958 en Brocéliande
— D’après BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —
Fond IGN

Commune concernée : Paimpont

Cet incendie important couvre 267 ha

  • Futaie de conifères : 6,1 ha
  • Futaie mixte : 0,6 ha
  • Lande + lande parsemée de conifères : 6,1 ha
  • Taillis : 23,8 ha
  • Coupes : 230,5 ha 3

Ces surfaces sont déduites des cartes d’occupation du sol réalisées par —  BUSNOUF, Sylvie, L’apport de nouvelles techniques en télédétection dans l’étude de l’évolution d’une zone incendiée en milieu forestier ; Paimpont., Rapport de DEA - UER de géographie et d’aménagement du paysage, Rennes II, 1985, 21 p., Voir en ligne. —

1959

Un incendie se déclare dans une partie de la forêt de Paimpont située à 2,5 km au sud de Saint-Malon et appartenant à M. Ferron, maire de St-Péran.

L’incendie, situé dans le bois de Ranlou, est proche de celui de 1958.

150 hectares sont détruits par le feu.

A Paimpont, l’importance des secours mis en œuvre a permis de maitriser rapidement le sinistre.

L’alarme fut aussitôt donnée au centre de secours de Plélan- le-Grand et la lutte contre l’incendie s’organisa immédiatement sous la direction du lieutenant Méaul.

Alertés, les centres de secours de Guer, Tinténiac, Iffendic, Saint-Méen-le-Grand et Montfort-sur-Meu vinrent apporter leur concours. L’importance des moyens mis ainsi en œuvre s’avéra efficace. Circulant sur des chemins forestiers difficiles, les camions-citernes remplirent parfaitement leur office. Ils purent se ravitailler à 5 kilomètres de là, à l’étang du Pas-du-Houx.

Arrêté à l’ouest et au nord, l’incendie, qui avait poussé au sud et à l’est, paraissait maîtrisé dans la soirée. Il avait menacé 200 hectares pour en atteindre effectivement environ 150.

On eut un moment des craintes pour les fermes de Ranloup et des Trois-Chênes, les plus proches du foyer. Fort heureusement, tout danger fut bientôt écarté pour elles.

Une recrudescence du sinistre étant toujours à craindre dans un incendie de forêt, les sapeurs-pompiers durent évidemment rester sur place toute la nuit. [...]

Notons que la population apporta un concours dévoué et que l’armée vint proposer son aide, si besoin était, alors qu’elle avait cependant à faire face, de son côté, à trois sinistres au camp de Coëtquidan.

ANONYME, « A Paimpont, l’importance des secours mis en oeuvre a permis de maitriser rapidement le sinistre. », Ouest-France, 11 septembre, Paimpont, 1959, p. 7, Voir en ligne.

1961

Un incendie se déclare entre la Croix Jalu et Saint-Péran.

RENNES. — L’incendie qui s’était déclaré au cours de la nuit de mercredi à jeudi en forêt de Paimpont a été circonscrit au cours de la nuit dernière, grâce aux efforts conjugués des sapeurs-pompiers de Plélan-le-Grand, Montfort, Saint-Méen-le-Grand et Montauban. Toute la journée de vendredi, des équipes de surveillance sont demeurées sur les lieux de l’incendie, situé entre la Croix-Jallu et Saint-Péran, afin de parer à une nouvelle reprise de l’incendie.

ANONYME, « Les pompiers ont circonscrit le feu en forêt de Paimpont », Ouest-France, 2 septembre, Paimpont, 1961, p. 6, Voir en ligne.

1968

La surface concernée couvre une partie de celle touchée en 1958. Elle est partiellement incluse dans l’extension de l’incendie de 1906.

Incendie de 1968 en Brocéliande
— D’après BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —
Fond IGN

Commune concernée : Paimpont

190 hectares sont détruits par le feu.

  • Futaie de conifères : 3,1 ha
  • Lande : 73,2 ha
  • Taillis : 11,3 ha
  • Coupes : 102,5 ha

Ces surfaces sont déduites des cartes d’occupation du sol réalisées par —  BUSNOUF, Sylvie, L’apport de nouvelles techniques en télédétection dans l’étude de l’évolution d’une zone incendiée en milieu forestier ; Paimpont., Rapport de DEA - UER de géographie et d’aménagement du paysage, Rennes II, 1985, 21 p., Voir en ligne. —

1958-1959-1961-1968 : des incendies tous localisés dans le même secteur de Basse-Forêt

Ce secteur, situé dans la partie nord-est de la forêt, est compris entre la Croix Jalu et Saint-Péran, propriété de Mr Ferron.

Rappelons que ce secteur est frappé dès 1906 par un énorme incendie couvrant 750 hectares.

Les incendies de landes

Sensibilité de la végétation aux risques d’incendie

Sensibilité de la végétation aux risques d’incendie
Gradient de sensibilité aux risques d’incendie de quelques groupements végétaux, en fonction de leur structure
—  FORGEARD, Françoise, Les incendies dans les landes bretonnes. Caractéristiques et conséquences sur la végétation et sur le sol., Thèse de doctorat d’état en Sciences, Rennes 1, 1987, 357 p. —

L’intensité des incendies varie selon la période de l’année

L’état du sol et de la végétation diffèrent entre les feux de printemps (de mars à mai) et les feux d’été (de juillet à août).

  • Au printemps le sol conserve une certaine humidité et la végétation n’est pas très sèche (à l’exception des fougères). En conséquence le feu n’est pas très intense et parcourt rapidement la végétation.
  • En été, sol et végétation étant très secs, le feu est beaucoup plus intense et peut détruire la couche organique en profondeur et les graines qui s’y trouvent. La recolonisation est alors beaucoup plus lente, notamment pour les ajoncs.

Les « saisons météorologiques »

  • printemps : mars avril mai
  • été : juin juillet août
  • automne : septembre octobre novembre
  • hiver : décembre janvier février
Fréquence des incendies selon la saison
Les incendies sont plus fréquents au printemps et en été. Les feux de printemps sont même dominants.
A. Bellido

Les feux de printemps sont les plus fréquents : 44%

saison et nature des incendies
Tableau croisant les grandes catégories de couvert végétal avec la saison des incendies
A. Bellido

Les feux de landes (incluant les résineux) sont aussi fréquents au printemps qu’en été.

Les ajoncs (Ulex europaeus) sont des plantes pyrophiles 4

Elles sont favorisées par les incendies. Si le sol le permet, les ajoncs peuvent atteindre plus de 3 m de hauteur et former des étendues monospécifiques occupant la totalité de l’espace.

Lande du « Mur’tet » en 2015
A. Bellido
Lande à ajoncs (2017)
A. Bellido

La croissance des individus s’effectue par le sommet et laisse dans la partie intermédiaire une « litière suspendue » très inflammable. En période de sécheresse prolongée, le risque d’incendie est donc très élevé dans ces formations. Les feux de lande sont extrêmement violents 5 et les moyens de les combattre sont rendus difficiles par la nature accidentée du terrain.

Organisation schématique des différents rameaux sur un pied d’Ulex europaeus
R0 R1 : rameaux verts et épineux
R2–R6 : rameaux les plus âgés, plus ou moins lignifiés
« Litière suspendue » : rameaux intermédiaires
D’après —  HELY, Christelle et FORGEARD, Françoise, « Hétérogénéité d’une lande haute à Ulex europaeus en relation avec la propagation du feu (Bretagne, France) », Can. J. Bot., Vol. 76, 1998, p. 804-817, Voir en ligne. —
Répartition verticale de biomasse végétale sur un pied d’Ulex europaeus
—  HELY, Christelle et FORGEARD, Françoise, « Hétérogénéité d’une lande haute à Ulex europaeus en relation avec la propagation du feu (Bretagne, France) », Can. J. Bot., Vol. 76, 1998, p. 804-817, Voir en ligne. —

Utilisation et abandon des landes

Une utilisation ancienne

C’est à la périphérie ouest de cette Haute Forêt, caractérisée par une mosaïque paysagère de bois, landes et friches, que les incendies ont été les plus nombreux et les plus importants, détruisant de vastes secteurs de landes mais causant également de lourds dégâts aux peuplements forestiers.

Par le passé, les landes étaient surtout utilisées pour l’élevage : pâturage, récolte de litière ou de fourrage mais elles étaient aussi mises en culture (seigle, avoine, sarrasin) après écobuage selon des assolements variables et retournaient ensuite à la friche pendant une période indéterminée.

CLUZEAU, Daniel, BELLONCLE, Jean-Louis, DUTOUR, M., [et al.], « La déprise agricole, incendie et biologie de la conservation dans le Massif de Brocéliande : Programme de Recherche - Action, 1ère partie, 1991-1992 », Les Cahiers du Bioger, Vol. 1, 1995. [page 5]

Les conséquences de l’abandon des landes

L’abandon de ces usages agricoles, lié au développement de la production fourragère et à l’utilisation d’engrais ou d’amendements calcaires en complément ou en substitution des fumiers, devient effectif après la seconde guerre mondiale.

Il provoque une augmentation progressive des risques d’incendie dont l’effet se fait sentir à partir de 1950 et qui se trouve accentué par l’extension des peuplements de pins, formations très pyrophiles.

Cluzeau, Daniel (1995) op. cit.

Le feu intervient dans la formation du paysage

C’est dans ce contexte qu’ont notamment eu lieu les incendies de 1955, 1976 (1350 ha), 1984 (500 ha) et 1987 (160 ha).

La répétition de ces incendies montre qu’en l’absence d’usages productifs et dans certaines conditions de climat et de végétation, le feu devient un élément constitutif de la formation du paysage.

Si la végétation des landes, très inflammable, se reconstitue dans la plupart des cas rapidement, les feux de forêt, au contraire, provoquent une multitude de dégradations qui s’étalent sur plusieurs années (destruction du couvert, développement des insectes ravageurs, érosion des sols). La répétition des incendies de forêt peut induire le remplacement d’un espace boisé par une lande secondaire.

Cluzeau, Daniel (1995) op. cit.

A partir de 1947, les incendies sont surtout localisés dans la partie ouest du massif. Ces incendies touchent des surfaces beaucoup plus importantes et concernent principalement les landes :

  • à l’ouest de la route Châtenay - Fontaine Léron - Folle Pensée (tireté vert)
  • au nord-ouest de la RD 312 (tireté violet)
Contour des zones incendiées à partir de 1976
Presque toutes les zones incendiées, situées à l’ouest du massif de Paimpont, sont incluses dans ces limites.
  • La clairière de Beauvais est préservée des incendies.
Localisation des principaux incendies (1976-2022)
Surfaces incendiées au moins une fois : 1737 ha
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
—  CLUZEAU, Daniel, BELLONCLE, Jean-Louis, DUTOUR, M., [et al.], « La déprise agricole, incendie et biologie de la conservation dans le Massif de Brocéliande : Programme de Recherche - Action, 1ère partie, 1991-1992 », Les Cahiers du Bioger, Vol. 1, 1995. —
Fond IGN
Localisation des principaux incendies (1976-2022)
Surfaces incendiées au moins une fois : 1737 ha
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
Fond IGN

Les incendies sur le camp de Coëtquidan

Les landes à ajoncs constituent la végétation dominante, couvrant des centaines d’hectares d’un seul tenant. Ces zones sont soumises à de fréquents exercices de tir susceptibles de déclencher des incendies.

Les secteurs concernés recelant de nombreux obus non explosés dispersés dans la végétation, la lutte contre le feu s’avère très dangereuse. —  ANONYME, « Un obus éclate - Un mort, 4 blessés », Le Ploërmelais, 5 août, Campénéac, 1928, p. 3, Voir en ligne. ANONYME, « Un obus de 75 éclate au camp de Coëtquidan - Deux cultivateurs sont gravement blessés », Le Ploërmelais, 22 mai, Campénéac, 1932, Voir en ligne. —

En l’absence de danger pour les habitations, les autorités préfèrent souvent laisser l’incendie se propager. Cela explique que les surfaces touchées peuvent être importantes comme en 1926.

Incendies sur le camp de Coëtquidan
Tableau réalisé à partir des articles de L’Ouest-Eclair, de Ouest-France et du Ploërmelais

Les feux de printemps sont majoritaires.

1921

Les premiers incendies de landes mentionnés par la presse sur le camp de Coëtquidan datent de 1921.

Le feu dans les landes
Le mardi 10 mai, le feu s’est déclaré aux environs du moulin Raulo, sur le point 71 des terrains militaires affermés au camp de Coëtquidan et s’est rapidement étendu à environ 5 hectares de bruyères, ajoncs et sapins. Les habitants du hameau de la Motte s’employèrent activement à circonscrire le sinistre et parvinrent à éteindre l’incendie après de laborieux efforts. Le préjudice causé à l’État n’est pas important, les sapins dont est couvert le terrain n’ayant que légèrement souffert du feu, attribué à l’imprudence. Il y a lieu de féliciter les habitants de la Motte de leur courageuse intervention.

ANONYME, « Le feu dans les landes », Le Ploërmelais, 22 mai, Campénéac, 1921, p. 3, Voir en ligne.

Le 31 août, un incendie est déclenché par des exercices militaires.

Le feu dans les landes
Un incendie causé par la déflagration de fusées employées comme signaux par les corps en manœuvre a éclaté le mercredi 31 août sur la lande de Coetquidan, plateau supérieur de l’immense camp militaire. [...] Les dégâts matériels consistant en quelques hectares de landes brûlées, sont peu importants.

ANONYME, « Le feu dans les landes », Le Ploërmelais, 11 septembre, Campénéac, 1921, p. 3, Voir en ligne.

1926

Le principal incendie sur le camp de Coëtquidan relayé par la presse date de 1926.

300 hectares de landes sont incendiés le 26 août par les tirs d’artillerie. Le feu est favorisé par la sécheresse.

Notre camp régional est actuellement occupé par plusieurs régiments d’artillerie qui effectuent journellement des tirs dans l’immense terrain militaire où la végétation, jamais contrariée s’étend et se développe rapidement ; certaines régions du bled de Coëtquidan sont devenues presque impénétrables. C’est donc un élément facile pour l’incendie par ces temps de sécheresse. La journée du 26 août ayant été marquée par des tirs intensifs, le feu s’est déclaré en plusieurs endroits de la lande et notamment du côté de la Grande-Bosse. Le feu se propagea jusqu’à environ 400 mètres du château du Bois-du-Loup, devenu cantonnement militaire. Le feu a continué toute la journée du 27 pendant laquelle 200 hommes de la Compagnie de garde du Camp se sont activement employés. Dans la nuit du 27 au 28, un train spécial a amené 500 hommes de la garnison de Rennes. […] À un certain moment le feu a gagné les abords des agglomérations du Breuil d’en Haut et de Moussenan en Campénéac. Alertés par les gardes du champ de tir, les habitants se sont employés à combattre le fléau. Bien que la lutte fût rendue dangereuse par l’inévitable présence, dans la brousse du champ de tir, d’obus non explosés, aucun accident n’a été à déplorer, et le 28, dans la matinée, la progression de l’incendie était complètement arrêtée. […] La surface couverte par le feu peut être évaluée à environ 300 hectares.

ANONYME, « 300 hectares de lande incendiés par les tirs d’artillerie », Le Ploërmelais, 6 septembre, Campénéac, 1926, p. 2, Voir en ligne.
Incendie de 1926 en Brocéliande
Incendie déclenché par des tirs sur le camp de Coëtquidan
Extension approximative, en suivant les indications de l’article du Ploërmelais
Environ 300 ha incendiés
Fond IGN

1928

Un incendie s’est déclaré dans les landes et taillis de Rolon et de la Roche en Campénéac. Une quantité importante d’hectares, appartenant à 18 propriétaires de la commune ont été la proie des flammes. Le préjudice causé à l’ensemble de ces propriétaires est évalué à 31 250 francs. Ces causes paraissent accidentelles, elle peuvent être dues à l’éclatement d’un obus, à la suite des tirs faits au Camp de Coëtquidan.

ANONYME, « Le feu dans les landes », Le Ploërmelais, 5 août, Campénéac, 1928, p. 2, Voir en ligne.

1932

LE FEU DANS LES LANDES.
Un nouvel incendie s’est déclaré dans la soirée du vendredi 4 mars sur le lot d’affermage N-56, au sud des moulins de Lisan.
Ce sinistre a pris fin le même soir à 22 heures.
Deux hectares de landes sans grande valeur ont été détruits.

ANONYME, « Le feu dans les landes », L’Ouest-Eclair, 6 mars, 1932, p. 11, Voir en ligne.

LA LANDE DE COETQUIDAN EN FLAMMES
Hier, tard dans la nuit. nous apprenions que des incendies très importants venaient de se déclarer dans les landes et les bois du Camp de Coëtquidan.
Nous nous sommes immédiatement rendus sur les lieux et après de longues minutes de marche au milieu des bois et landes, nous avons découvert à deux kilomètres environ de la route, entre Saint-Malo de Beignon et Campénéac, un vaste terrain embrasé. Plusieurs hectares de landes avaient été ravagés par le feu. A 1 heure du matin il y avait encore trois ou quatre foyers importants. [...] A l’heure où nous mettons sous presse, le feu, attisé par une brise très légère, continue à faire des ravages dans l’herbe grillée et les petits sapins. Au moment où nous quittions les lieux du sinistre, une brume froide et très épaisse tombait sur le plateau de Coëtquidan. Il est probable qu’à l’heure où paraîtront ces lignes, la bruine matinale aura achevé d’éteindre cet incendie, qui a dû être allumé par les projectiles employés par les militaires du camp.

ANONYME, « La lande de Coëtquidan en flammes », L’Ouest-Eclair, 20 août, 1932, p. 3, Voir en ligne.

1975

Le 8 septembre, lors de manœuvres au mortier, le feu s’est déclaré dans la lande. Le feu prenait rapidement de l’ampleur à cause de la sécheresse qui sévit actuellement et le village de Tréfrain était menacé si le brasier continuait de se propager aussi rapidement.
Plusieurs hectares de lande ont été détruits.

ANONYME, « Feu de lande sur le camp militaire de Coëtquidan », Ouest-France, 9 septembre, Coetquidan, 1975, p. 12, Voir en ligne.

1980

Incendie de 1980 en Brocéliande
— D’après BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —
Fond IGN

Surface touchée : 54,3 ha

Commune concernée : Campénéac

  • Lande sèche (53,2 ha / 98 %)
  • Indéterminé (1,1 ha / 2 %)

—  BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —

1982

Incendie de 1982 en Brocéliande
— D’après BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —
Fond IGN

Surface touchée : 55,6 ha

Communes concernées : Porcaro (27,8 ha) et Guer (27,8 ha)

  • Forêt mixte (3,7 ha / 7 %)
  • Forêt de pins (7,2 ha / 13 %
  • Lande sèche (44,2 ha / 79 %)
  • Indéterminé (0,5 ha / 1 %)

—  BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne. —

1989

Une centaine d’hectares en feu au camp militaire de Coëtquidan
Un incendie (d’origine indéterminée) est déclaré jeudi peu avant 18 h. au Bois du Loup cinq kilomètres au nord-est d’Augan sur la commune de Campénéac dans l’enceinte du camp militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.
Alerté par les cinq vigies de la région de Ploërmel, le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS) de Vannes dépêchait immédiatement sur place les corps de sapeurs-pompiers les plus proches (Guer, Campénéac, Malestroit, Ploërmel, La Gacilly).
Sur le massif de résineux, le vent se levait en soirée. Alors que le feu se propageait rapidement les corps de Josselin, Mauron, Plumelec, La Trinité-Porhoët, Ménéac, Elven, Molac, Rochefort-en-Terre, Plescop, Pipriac, Maure, Locminé, Grandchamp, Questembert étaient appelés en renfort.
Avec les militaires du camp de Coëtquidan ce sont cent cinquante hommes du feu, une trentaine de véhicules qui étaient encore sur le terrain vers 21 h, alors que le sinistre n’était pas encore maîtrisé mais le front des flammes (environ 500 mètres) contenu.
Sur place on évaluait à une centaine d’hectares la surface de landiers et de résineux détruits. Aucune habitation n’a été menacée directement par les flammes.

ANONYME, « Une centaine d’hectares en feu au camp militaire de Coëtquidan », Ouest-France, 8 septembre, Campénéac, 1989, p. 9, Voir en ligne.

2003

8 avril - 25 et 26 avril - 300 ha

Témoignage d’André Eon, ancien chef du centre de secours de Campénéac.

Pas d’informations dans la presse.

2008

Incendie de 2008 en Brocéliande
Sur le camp de Coëtquidan : un incendie déclenché par un tir de mortier dans les fougères et herbes sèches
—  ANONYME, « Coëtquidan : 400 hectares partent en fumée », Ouest-France, 12-13 avril, Campénéac, 2008, p. 6, Voir en ligne. —
Ouest-France

2009

Deux incendies ont lieu au printemps 2009 sur la commune de Campénéac.

Ces deux incendies se déclarent à l’origine sur le camp de Coëtquidan.

Le 18 mars dernier, le tir d’une grenade fumigène lors d’un exercice franco-britannique provoqua un incendie qui avait détruit plusieurs dizaines d’hectares de landes sur le terrain de manœuvre des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan.

Et ce matin du 1er avril, à 11 heures, et selon le porte-parole des écoles, un autre feu s’est déclaré après qu’une unité du 11e Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa), alors en manœuvre sur le même terrain, ait tiré à la mitrailleuse.

Cette fois, ce sont 130 hectares qui sont partis en fumée avant que l’incendie ne soit maîtrisé en fin d’après-midi grâce à l’intervention de 223 pompiers civils venus du Morbihan, des Côtes d’Armor, de Loire-Atlantique et de l’Ille-et-Vilaine.
Cet incendie a semble-t-il été favorisé par une herbe trop sèche et un vent fort. « Ce sont les conditions les plus restrictives d’utilisation du camp » a expliqué le lieutenant-colonel Franck Chevallier, directeur de la communication des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan, à Ouest-France.

Du coup, le camp militaire est en « vigilance rouge » et l’utilisation de munitions réelles au cours des exercices n’est plus autorisée jusqu’à nouvel ordre.

LAGNEAU, Laurent, « Incendie à Saint-Cyr Coëtquidan », 2009, Voir en ligne.
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu du 1er avril sur le camp de Coëtquidan
Vue prise depuis la route de Campénéac
A. Bellido

La zone touchée est situé à 600 m environ à l’est du village de « Mouzenant ».

Incendie de 2009 en Brocéliande
Zones situées sur le camp de Coëtquidan, à l’est du village de Mouzenant
photo aérienne IGN - "Remonter le temps"
Incendie de 2009 en Brocéliande
Incendie du 1er avril sur le camp de Coëtquidan, à 600 m environ à l’est du village de Mouzenant
Fond IGN
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu du 1er avril sur le camp de Coëtquidan
Vue prise depuis la route de Campénéac
A. Bellido

La surface totale incendiée en 2009 couvre 130 ha.

2013

Dans la nuit du 19 avril, un incendie est provoqué par une fusée éclairante.

Incendie de 2013 sur le camp de Coëtquidan
Dégageant d’épais nuages de fumée, 200 ha de végétation basse étaient détruits hier soir, alors que l’incendie n’était toujours pas éteint.
—  ANONYME, « Coëtquidan. Un incendie détruit 200 ha dans le camp », Le Télégramme, 19 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne. —
François Destoc

Coëtquidan. Un incendie détruit 200 ha dans le camp
C’est dans le cadre d’un exercice de tir de fusil nocturne qu’a été utilisée cette fusée éclairante. L’incendie s’est déclaré mercredi vers 23 h 40. Le camp militaire disposant de son propre service d’incendie, ce sont ses pompiers qui sont intervenus dans un premier temps. Vue l’importance du brasier, ils ont vite fait appel à des renforts. À 2 h, ce sont 40 ha de végétation basse, des fougères et herbes sèches, qui étaient partis en fumée. Huit heures plus tard, la superficie avait doublé et n’a cessé de progresser dans le courant de la journée d’hier.

Une zone interdite aux militaires et aux secours

Cette propagation s’explique par la localisation de l’incendie. Il s’est produit dans une zone qui sert de réceptacle de tirs, notamment de mortiers, où il peut y avoir des munitions qui n’ont pas explosé. De ce fait, elle est interdite d’accès, aux militaires comme aux secours. Les pompiers ont donc mis en place un périmètre sur le pourtour de la zone concernée, d’une superficie de 400 ha, et se sont contentés de contenir l’incendie. Cette zone est uniquement composée d’espaces naturels, aucun bâtiment ni aucune habitation n’étaient menacés. Les soldats du feu se déplaçaient en fonction de l’orientation du vent. Ils avaient uniquement pour objectif d’empêcher les flammes de se propager hors du réceptacle de tir, bordé par des axes de circulation utilisés par les personnels militaires. Une soixantaine de pompiers étaient en permanence sur le site, à compter du moment où l’alerte a été donnée. Ce dispositif a été allégé hier soir, alors que 200 ha avaient été détruits. Ainsi cerné, le feu devrait s’éteindre de lui-même.

ANONYME, « Coëtquidan. Un incendie détruit 200 ha dans le camp », Le Télégramme, 19 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne.

Le lendemain l’extension de l’incendie est réévaluée à 300 ha.

L’incendie sur la zone militaire de Coëtquidan est terminé. 300 hectares de landes ont été ravagés par le feu. Le site reste encore sous la surveillance des sapeurs-pompiers de la section incendie de Saint-Cyr. Le feu s’était déclaré lors d’un entraînement des militaires du 3e Rima de la 9e brigade d’infanterie marine de Vannes mercredi soir. C’est une fusée éclairante, lancée pour éclairer un exercice de tir, qui a déclenché l’embrasement du terrain militaire, qui se situe à environ 6 km de la départementale 724 entre Campénéac et Beignon.

ANONYME, « Coëtquidan : le feu a détruit 300 ha de landes », Ouest-France, 20 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne.
Incendies de 2013 en Brocéliande
—  ANONYME, « Coëtquidan : le feu a détruit 300 ha de landes », Ouest-France, 20 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne. —
Ouest-France

2017

  • 26 janvier - 100 hectares détruits
Incendies de 2017 en Brocéliande
Le feu s’est déclaré dans une zone très dangereuse, appelée « capitale de tirs » car c’est là que convergent tous les tirs d’entrainement.
—  BÉCOGNÉE, Mélanie, « A Saint-Cyr, 100 ha de broussailles en feu », Ouest-France, 26 janvier, Guer, 2017, p. 8, Voir en ligne. —
Ouest-France
  • 29 mars - « La Vilain » en Campénéac (Coëtquidan).

Témoignage d’André Eon, ancien chef du centre de secours de Campénéac.

Pas d’informations dans la presse.

  • 31 mars - 20 hectares détruits
Incendies de 2017 en Brocéliande
L’incendie s’est déclenché dans le nord du camp, sur Guer, suite à un tir de nuit avec balles traçantes
—  ANONYME, « 20 ha de broussailles partent en fumée à Saint-Cyr », Ouest-France, 31 mars, Guer, 2017, p. 6, Voir en ligne. —
Ouest-France

2021

  • 23 novembre - 7 hectares détruits

Une trentaine de pompiers sont intervenus au camp de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan) dans la soirée du 23 novembre 2021. Un incendie a ravagé sept hectares de broussailles.

HOUSSIN, Ronan, « Morbihan : un incendie se déclare dans le camp militaire de Coëtquidan », Le Ploërmelais, 24 novembre, 2021, Voir en ligne.

2022

  • 18 juin
Incendies de 2022 en Brocéliande
Les pompiers sont intervenus dans le camp de Coëtquidan (Morbihan) samedi 18 juin 2022. Un feu, dont l’origine reste inconnue, s’est déclaré en milieu d’après-midi.
L’incendie est visible depuis le village de La Motte sur la D724.
Le Ploërmelais

Les incendies de landes avant 1947

Avant 1947, ces incendies sont assez localisés et ne touchent pas de grandes superficies. Ils ne sont pas systématiquement relatés dans la presse.

Ces incendies sont assez localisés et ne touchent pas de grandes superficies. Ils ne sont pas systématiquement relatés dans la presse.

1899

Campénéac
Le 6 Avril dernier, vers 8 heures 1/2 du soir un incendie dont la cause est inconnue s’est déclaré dans un bois de jeunes sapins, situé près du village de Saint-Jean en la commune de Campénéac, 8 ou 10 hectares de ce bois ont été brûlés. Ce bois appartient à Madame la Baronne de Sivry demeurant à Bohal.

ANONYME, « Incendie sur Campénéac », Le Ploërmelais, 16 avril, 1899, p. 2, Voir en ligne.

1937

  • Un incendie au sud de Campénéac
    Une quinzaine d’hectares détruits

LE FEU DANS LES LANDES
Vendredi, dernier, dans l’après-midi, le feu s’est déclaré dans les landes entre les villages de la Rivière et Quelneuc, en Campénéac. L’incendie menaçait de gagner les maisons du village de Quelneuc, et les pompiers de Campénéac alertés se rendirent sur les lieux. Au bout de plus de trois heures d’effort, aidés des gens des environs et sous le service d’ordre des gendarmes de la brigade du camp de Coëtquidan, ils parvinrent à se rendre maitres du feu. Une quinzaine d’hectares d’ajoncs et de bois ont été détruits. Les causes du sinistre sont inconnues, les gendarmes enquêtent.

ANONYME, « Le feu dans les landes », Le Ploërmelais, 22 août, Campénéac, 1937, p. 3, Voir en ligne.
  • Un incendie à la Ville Aubert (Campénéac)
    38 hectares de landes détruits

PLUS DE TRENTE HECTARES DE LANDES SONT LA PROIE DES FLAMMES
Le 30 juillet, les gendarmes de Coëtquidan étaient avisés par M. de Boyne, propriétaire a la Ville-Aubert, que la veille un incendie avait détruit une grande quantité de landes lui appartenant. Dès l’après-midi, vers 14 heures, les gendarmes s’apprêtaient à faire leur enquête quand en cours de route ils rencontrèrent un employé de M. de Boyne qui leur déclara qu’au cours de la nuit l’incendie s’était rallumé et prenait de grandes proportions. Les fermiers de M. de Boyne se trouvaient occupés aux battages à la « Métairie ». Ils se rendirent alors combattre le fléau et après quelques heures d’efforts réussirent à circonscrire le feu. Trente hectares de terres couvertes de landes, jeunes arbres, etc., appartenant à M. de Boyne ont été brûlés, ainsi que cinq hectares appartenant à M. Arthur de la Ville-Laurier, deux hectares appartenant à Mme Le Bois, née Davalo, de la Tauponnière, un hectare appartenant à M. Pierre Perret, 20 ares appartenant à M. Juno, etc. On recherche les causes de l’incendie.

ANONYME, « Plus de 30 hectares de landes sont la proie des flammes », Le Ploërmelais, 12 septembre, Campénéac, 1937, p. 3, Voir en ligne.

1938

  • Un incendie de landes proche de Beignon
    3,5 hectares de landes sont détruits.

Un incendie de landages
Le 29 avril au matin, un incendie se déclarait dans des landes, genêts, ajoncs et sapins, sis au nord-est de Beignon, entre le Poteau en Beignon et les Brûlais en Paimpont. L’incendie prit rapidement de grandes proportions et plusieurs hectares furent sinistrés. Les habitants de Beignon combattirent l’incendie à l’aide de branchages.

ANONYME, « Un incendie de landages », L’Ouest-Eclair, 5 mai, 1938, p. 9, Voir en ligne.

Les incendies de landes entre 1947 et 1975

Après la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture subit de profonds changements.
Dans les zones situées sur dalles pourprées, de faible production agricole, l’utilisation des landes pour l’élevage : pâturage, récolte de litière ou de fourrage, cultures (seigle, avoine, sarrasin) est progressivement abandonnée et laisse la place à de grandes surfaces homogènes de landes hautes à ajonc, présentant un grand risque d’incendie.

1947

Un incendie important s’est déclaré sur le nord du massif de Paimpont.

Plus de 150 hectares de landes et forêt sont détruits par les flammes
Le 5 septembre, à 10 heures, les gendarmes de Mauron étaient prévenus qu’un incendie s’était déclaré en forêt de Paimpont et sur le territoire de Tréhorenteuc. L’incendie avait pris naissance sur le flanc ouest du coteau du Val-sans-Retour, bien connu des touristes, à 1 kilomètre 500 environ au nord-est du bourg. S’étant rendus sur les lieux , ils constatèrent que malgré les efforts des sauveteurs l’incendie, activé par un vent sud-ouest se propageait dans la vallée puis remonta le plateau du Bois de Roco, d’un superficie de cent hectares qu’il a ravagé. Malgré les efforts des troupes de l’École Militaire Inter-armes, accourues avec leurs pompes le feu continuait de s’étendre en direction de Trébotu, en Tréhorenteuc et du Vieux Quily, en Campénéac. De l’autre côté il s’étendait également en direction de Beauvais, commune de Paimpont. Plus de 150 hectares de taillis et landes ont été la proie des flammes et de nombreux cultivateurs ont eu à souffrir de cet incendie, dont le préjudice causé n’est pas encore évalué. Fort heureusement, aucun village n’a été atteint. Aucun indice n’a pu être relevé. La gendarmerie de Plélan-le-Grand procède de son côté à une enquête.

ANONYME, « Plus de 150 hectares de landes et forêt sont détruits par les flammes », Ouest-France, 12 septembre, Tréhorenteuc, 1947, p. 3, Voir en ligne.

1955

L’été 1955 connait une très forte sécheresse, favorisant de nombreux incendies dans l’ouest.

Incendie en lisière de la forêt de Paimpont
[...] La partie détruite se trouve située sur la lande dite « Roco » près du célèbre « Val sans retour ». D’après les premières estimations, il y aurait environ 125 ha de brûlés sur la commune de Paimpont, 80 ha sur la commune de Campénéac et une plus faible partie sur la commune de Tréhorenteuc.

ANONYME, « Incendie en lisière de la forêt de Paimpont », Ouest-France, 22 juillet, Paimpont, 1955, p. 3, Voir en ligne.
Incendie de 1955 à Beauvais
—  ANONYME, « Le feu ravage 200 hectares en forêt de Paimpont », Ouest-France, 18 août, Paimpont, 1955, p. 7, Voir en ligne. —
Ouest-France

Des habitants témoignent de l’importance de cet incendie sur la partie sud-ouest de Beauvais : secteur entre St-Jean - Tombeau du Géant - Croix Lucas - Butte de Tiot.

Ma mère Émilienne m’a raconté que lors de l’incendie des landes de la Touche Guérin en 1955, les hommes (mon oncle et mon grand-père Mathurin Morand, mon père Gilbert Moinerais et autres voisins) gardaient le feu jour et nuit avec des pelles ou branchages pour taper sur le feu ; ils étaient tellement épuisés qu’ils se reposaient parfois sur place dans le tombeau du géant.
Voilà le souvenir des récits familiaux.

Témoignage d’Irène Le Magadou (25/03/2024)

1959

1er octobre - 100 hectares de landes et de bois

Incendie de 1959 à Tréhorenteuc
—  ANONYME, « Encore 100 hectares de landes et de bois dévastés par le feu en forêt de Paimpont », Ouest-France, 2 octobre, Paimpont, 1959, p. 6, Voir en ligne. —
Ouest-France

1975

9 septembre - 4 ha détruits

Paimpont : 4 ha de landes brûlées au lieu-dit « l’Orgeril »

ANONYME, « Paimpont : 4 ha de landes brûlées », Ouest-France, 9 septembre, lorgeril, 1975, p. 7, Voir en ligne.

Les incendies de landes depuis 1976

À partir de 1976, des incendies de grande ampleur se déclenchent de façon récurrente sur la partie ouest du massif de Paimpont, essentiellement sur dalles pourprées.

Les conditions météo (température et pluie) jouent un rôle important pour les risques d’incendie (propagation et intensité).

Températures et pluviosité (1976-2022)
pluviosité en rouge : très inférieure à la normale
température en rouge : très supérieure à la normale
Pluie utile : cumul des pluies d’octobre à décembre de l’année précédente + janvier à mars de l’année actuelle

Les principaux incendies

  • 1976 - printemps- 686 ha
  • 1976 - été - 766 ha
  • 1984 - printemps - 510 ha
  • 1987 - printemps - 162 ha
  • 1990 - été - 424 ha
  • 2005 - été - 93 ha
  • 2009 - printemps - 103 ha
  • 2022 - été - 485 ha

Les incendies se répartissent de manière égale entre printemps et été.

1976

Plusieurs incendies importants se déclarent en avril, juillet et août.

  • 27 avril : 604 ha
  • 29 avril : 82 ha
  • juillet : 403 ha
  • août : 259 ha (nord) et 104 ha (sud)
    soit un total de 1452 ha

1976 est « l’année de la sécheresse »
Il s’agit d’une année exceptionnelle du fait de températures très élevées et d’un déficit hydrique très sévère (voir tableau précédent), notamment pour la pluie utile 6.

Par exemple en juin 1976 : 1,6 mm de pluie (54,8 mm en moyenne) et 20,4°C (15,3° en moyenne).

  • Le 27 avril - Le feu se déclenche à l’est, du côté du « Chêne Dom Guillaume », se dirige vers l’ouest, franchit le « Val sans Retour », la « vallée du Gros Chêne » et poursuit sa route vers les « Landes Rennaises ». Il passe tout près de « Sainte-Anne » et franchit la D134. La lande autour de la « Croix de Sainte-Anne » est partiellement touchée. La zone incendiée couvre 604 ha.
  • Le 29 avril - Départ de feu entre « Folle Pensée » et « Le Pertuis Néanti », dans une zone de bois et de landes. 82 ha touchés.
  • Juillet - Le feu démarre près de « Roc Fermu » 7, au sud du « Pertuis Néanti », à la suite d’une imprudence. Il se dirige vers l’ouest, touche la vallée de « Sainte-Onenne », franchit la D141. Il descend sur la « Lande des Vignes », il est alors à environ 500 m au nord de Tréhorenteuc. Sa progression vers l’ouest est stoppée par les zones cultivées.
    Dans sa progression vers le nord, bordée par la D141, il atteint le « Jardin aux Moines », « le tombeau du Dr Guérin ». Comme à l’ouest, sa progression est interrompue par les cultures - Surface touchée : 403 ha
  • Août - On peut distinguer trois secteurs parcourus par le feu :
    • Le secteur nord : de la « Croix Lucas » à l’« Hotié de Viviane » et à la « vallée des Portes » (partie amont du Val sans Retour) - Surface touchée : 54 ha
    • Le secteur central : entre le GR 37 (ancienne route vers Trécesson) et l’actuelle ligne de la « Croix Lucas ». Ce secteur inclut la vallée de Saint-Amant, la Butte de Tiot, le Tombeau du Géant, le moulin de Rohan - Surface touchée : 205 ha
    • Le secteur sud : sur le camp de Coëtquidan, à l’est des villages de Tréfrain et Mouzenant - Surface touchée : 104 ha
Incendies de 1976 en Brocéliande
Surfaces totales touchées : 1452 ha
27 avril : 604 ha
29 avril : 82 ha
juillet : 403 ha
août nord : 259 ha
août sud : 104 ha
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
—  CLUZEAU, Daniel, BELLONCLE, Jean-Louis, DUTOUR, M., [et al.], « La déprise agricole, incendie et biologie de la conservation dans le Massif de Brocéliande : Programme de Recherche - Action, 1ère partie, 1991-1992 », Les Cahiers du Bioger, Vol. 1, 1995. —
Fond IGN
Incendie en forêt de Paimpont (1976)
Collection du Musée de Bretagne ; Numéro d’inventaire : 986.0028.44580 ; Michalowski Sigismond (25 août 1925 - 29 octobre 2003) (Photographe) ; Mai 1976 ; Paimpont forêt.
Sigismond Michalowski
Incendie en forêt de Paimpont (1976)
Collection du Musée de Bretagne ; Numéro d’inventaire : 986.0028.44578 ; Michalowski Sigismond (25 août 1925 - 29 octobre 2003) (Photographe) ; Mai 1976 ; Paimpont forêt.
Sigismond Michalowski
Incendie de 1976 en Brocéliande
Jacky Ealet

On remarque que l’équipement des pompiers s’est beaucoup amélioré depuis cette époque.

1984

L’incendie se déclare le 30 avril, à la suite d’un déficit hydrique très important en février (31 mm) et avril (14 mm) (voir tableau précédent).

Les feux de printemps sont favorisés par une masse de fougères sèches en sous-bois. Ils sont en général moins violents et ne détruisent pas la matière organique en surface ni le stock de graines. Ils permettent aux ajoncs de « repartir sur souche ».

L’incendie - sans doute d’origine criminelle - débute vers 9h du matin dans la vallée de Saint-Amant, au niveau de la source de « Sainte-Apolline ».

Poussé par un fort vent de sud, il gagne rapidement la « Butte de Tiot ».

Incendie de 1984 en Brocéliande
Incendie sur la butte de Tiot
Vue depuis le plateau de Trécesson
On remarque la hauteur des flammes
A. Bellido
Incendie de 1984 en Brocéliande
Incendie sur la butte de Tiot
Vue depuis le plateau de Trécesson
A. Bellido
Incendie de 1984 en Brocéliande
Incendie du 30 avril 1984
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
Surface incendiée : 510 ha
Les numéros renvoient aux prises de vue correspondantes.
Fond IGN

— vers le nord, il touche le « Tombeau du Géant » et franchit la ligne de « la Croix Lucas » à la mi-journée, sans que les pompiers puissent le contenir.
« L’Hôtié de Viviane » est également touché.

Incendie de 1984 en Brocéliande
Incendie du 30 avril 1984
Poussé par un fort vent de sud, l’incendie franchit la ligne de la « Croix Lucas » malgré l’action des pompiers.
Guy Larcher

Dans son trajet vers le nord, l’incendie passe à 200 m à l’ouest de la dernière habitation de la « Touche Guérin ».

Incendie de 1984 en Brocéliande
Incendie du 30 avril 1984
L’incendie est tout proche du village de la Touche Guérin.
Guy Larcher
Incendie de 1984 en Brocéliande
Poussé par un vent de sud, l’incendie passe à quelques centaines de mètres à l’ouest de la Touche Guérin
Guy Larcher

— L’incendie se propage jusqu’au Val sans Retour, où il est maitrisé en fin de journée grâce à l’intervention des canadairs.

Incendie de 1984 en Brocéliande
L’incendie s’approche du Val sans Retour.
Photo prise depuis la lande au-dessus de la Tenue (NE de Tréhorenteuc)
Guy Larcher
Incendie de 1984 en Brocéliande
L’incendie atteint le versant sud du Val sans Retour, jusqu’à la rive de l’étang du Miroir aux fées.
Jacky Ealet
Incendie de 1984 en Brocéliande
Intervention des canadairs sur le Val sans Retour en fin de journée
Guy Larcher
Incendie de 1984 en Brocéliande
Entrée nord de Tréhorenteuc
L’incendie sur le Val sans Retour est en voie d’extinction.
Guy Larcher
Incendie de 1984 en Brocéliande
Le versant sud du Val sans Retour est détruit par le feu.
Guy Larcher

— vers l’ouest, il progresse vers « le Bréhelo » et « les Landes Rennaises », menaçant « la Tauponnière » et « Sainte-Anne ». Le « moulin de Rohan » est touché.

Incendie de 1984 en Brocéliande
Photo prise depuis la Tauponnière.
On distingue à gauche le moulin de Rohan et à droite la Butte de Tiot.
Jacky Ealet

Au total la surface incendiée couvre 510 ha.

1987

L’incendie a lieu le 27 avril.
La pluviométrie est nettement déficitaire avec une pluie utile de 381 mm contre une normale de 510 mm (voir tableau précédent).

La zone touchée est située au nord de Tréhorenteuc :

  • la « Lande des Vignes »
  • la D 141 de Tréhorenteuc à Paimpont
  • la vallée de « Sainte-Onenne »
  • la « Butte Ronde » et la « Butte aux Tombes » : zones d’intérêt archéologique

L’hypothèse d’un acte criminel est envisagée.

La surface incendiée couvre 170 ha. —  ANONYME, « Cent soixante-dix hectares ravagés par les flammes », Ouest-France, 28 avril, Campénéac, 1987, p. 9, Voir en ligne. —

La surface est réévaluée à 220 ha. —  ANONYME, « Deux cent vingt hectares brûlés en forêt de Brocéliande. Probablement un acte criminel », Ouest-France, 29 avril, Trehorenteuc, 1987, p. 9, Voir en ligne. —

Incendie de 1987 en Brocéliande
Surface touchée : 162 ha
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
Fond IGN

1990

Cet incendie fait l’objet d’un très fort intérêt médiatique au niveau national. Les journalistes font référence aux légendes arthuriennes de Brocéliande, sans préciser que ce sont essentiellement des landes qui ont été incendiées.

En quatre jours d’incendie sacrilège, le feu a détruit, aux confins du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine, 440 ha de cette forêt de Paimpont que les poètes et les amoureux de la Bretagne millénaire appellent toujours Brocéliande. Un lieu magique qui fut jadis l’univers du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. On y venait à la rencontre du sacré et du mystère. Les flammes l’ont dévoré. Les formes noires des arbres torturés dominent maintenant le Miroir aux fées.

CAU, Jean, « Brocéliande - Le sacrilège », Paris-Match, 1990, p. 93-96, Voir en ligne.

Comme pour les incendies précédents, on note un fort déficit hydrique (voir tableau) dans les mois précédents : printemps (mars) et été (juillet à septembre).

En août, un premier incendie concerne une partie de la zone touchée en 1987, au nord de Tréhorenteuc :

  • la « Lande des Vignes »
  • l’ouest de la D 141 de Tréhorenteuc à Paimpont
  • la « Butte Ronde » et la « Butte aux Tombes » : zones d’intérêt archéologique
    67 ha sont concernés.

Le 10 août 1990, Le Ploërmelais titre à sa Une : Brocéliande s’enflamme, pyromane recherché.
Quelques jours plus tôt, plusieurs incendies détruisent une quinzaine d’hectares de la forêt légendaire du Morbihan. Au regard du nombre de départs de feu, la piste criminelle est privilégiée par les gendarmes.

RÉDACTION PLOËRMEL, « Forêt de Brocéliande : des décennies d’incendies et un Arbre d’or pour ne pas oublier », Le Ploërmelais, 14 août, 2022, Voir en ligne.
Incendie de 1990 à Tréhorenteuc
Carte postale imprimée d’après une photo de Patrick Le Brun.
La photo a été prise le 8 août 1990 à 16h30.

Sur cette photo, on voit la « Lande des Vignes » en feu surplombant le bourg de Tréhorenteuc.

Entre le 7 et le 11 septembre, un incendie très important se déclare pendant cinq jours. Les pompiers combattent un front de feu de 2 km.

  • le 7 septembre - Un premier départ de feu est observé sur les « landes de Gautro ». Il gagne le fond du « Val sans Retour », passe ensuite sur « Rauco » et arrive tout près de la « Croix Lucas ». Il touche 101 ha.

    Ce vendredi 7 septembre 1990, les flammes ont pris naissance du côté de Tréhorenteuc (Morbihan) où de la fumée a été aperçue du côté du Val sans retour, avant de gagner aussi le territoire de Paimpont et de Campénéac.

    GOURIN, Didier, « RÉCIT. En 1990, la forêt de Brocéliande était déjà ravagée par le feu », Ouest-France, 20 août, 2022, Voir en ligne. —
  • 10-11 septembre - La zone la plus touchée (256 ha) s’étend du « Val sans Retour » et du « Bréhelo » à l’est jusqu’aux « Landes Rennaises » et à la « Croix de Sainte-Anne » à l’ouest, suivant son trajet habituel.
    Au total la zone incendiée couvre 357 ha.
    Elle se superpose largement avec la zone incendiée le 27 avril 1976.
Incendie de 1990 en Brocéliande
Au mois de septembre 1990, l’incendie de la forêt de Brocéliande gagne du terrain sur une large ligne de front.
Archives Jean-Michel Niester - Ouest-France
Incendie de 1990 en Brocéliande
Surfaces touchées
— août (en vert) : 67 ha
— 7 sept. (en bleu) : 101 ha
— 10 sept. (en rose) : 256 ha
Total : 424 ha
D’après les travaux de Jean-Louis Belloncle
Fond IGN
Incendie de 1990 en Brocéliande
L’incendie du mois de septembre 1990 a marqué les esprits. Il était arrivé très près de certaines habitations.
Archives Jean-Michel Niester - Ouest-France

Cinq pompiers de Vannes sont grièvement brûlés dont deux évacués par hélicoptère à l’hôpital des grands brûlés de Percy. —  ANONYME, « Pays de Ploërmel. Témoignage : 7 septembre 1990, la mythique forêt de Brocéliande s’embrase », Les Infos du Pays Gallo, 24 juillet, 2022, Voir en ligne. —

Plus de 400 hectares sont détruits par les flammes avant que les canadairs de Marignane ne viennent en renfort aux moyens engagés au sol. —  GOURIN, Didier, « RÉCIT. En 1990, la forêt de Brocéliande était déjà ravagée par le feu », Ouest-France, 20 août, 2022, Voir en ligne. —

Incendie de 1990 en Brocéliande
Les canadairs viennent renforcer l’action des pompiers.
Archives Jean-Michel Niester - Ouest-France

—  LE LAY, Dominique, « EN IMAGES. Dans le Morbihan, ces deux jours où 440 ha de forêt de Brocéliande sont partis en fumée », Ouest-France, 11 septembre, 2020, Voir en ligne. —

Les landes du Val sans Retour après les incendies de 1990
—  CAU, Jean, « Brocéliande - Le sacrilège », Paris-Match, 1990, p. 93-96, Voir en ligne. —

Des moyens exceptionnels mis en œuvre
Des grands moyens ont été nécessaires pour venir à bout de l’incendie :

  • 11 échelons de pompiers issus du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine, soit 55 engins d’attaque, 5 camions citerne de grande capacité, divers véhicules de reconnaissance tous terrains, 2 véhicules de sortie de feu de forêt, 1 hélicoptère, 250 hommes sur le terrain.
  • A cela se sont ajoutés des renforts : 1 élément de l’unité de la Sécurité civile du Sud- ouest, 3 avions bombardiers d’eau de Marignane, 1 Faulker 27, 2 canadairs, 1 hélicoptère de la Sécurité civile de Lorient, 1 colonne de sapeurs-pompiers de la région Centre (40 hommes et 10 engins).
  • D’importantes forces de la Gendarmerie ont également été mobilisées.
ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Brocéliande en feu », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, 2011, p. 6-13, Voir en ligne.

Les incendies de lande permettent de (re)découvrir des mégalithes enfouis au milieu des ajoncs.

La Pierre Fichet (Buttes aux tombes) après l’incendie de 1990
J.C. Fichet
La Création d’un Comité Technique pour la gestion des zones à risques

La répétition des incendies de grande ampleur depuis 1976 amène les autorités à investir dans des aménagements pour limiter les incendies : débroussaillements, plantations, pâturages, etc.

  • —  ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Pâturages dans les landes : une démarche de coeur pour Philippe Geffroy », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, 2012, p. 4-5, Voir en ligne. —
  • —  ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Des travaux de prévention contre les incendies », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, Vol. 8, 2016, p. 5, Voir en ligne. —

La Station biologique de Paimpont est sollicitée pour émettre des propositions à ce sujet.

En 1993, la Station biologique obtient des crédits pour s’équiper en matériel informatique, en Système d’Information Géographique (SIG) et pour employer Jean-Louis Belloncle 8, spécialisé dans ce domaine. —  CLUZEAU, Daniel, BELLONCLE, Jean-Louis, DUTOUR, M., [et al.], « La déprise agricole, incendie et biologie de la conservation dans le Massif de Brocéliande : Programme de Recherche - Action, 1ère partie, 1991-1992 », Les Cahiers du Bioger, Vol. 1, 1995. —

En septembre 1990, un incendie, dont l’ampleur reste dans les mémoires, se déclare sur la lande de Gautro, au-dessus du Val sans retour. Il anéantit une partie des efforts déployés depuis dix ans. Plus de 420 hectares de landes et de bois sont détruits par le feu. Une réunion exceptionnelle se tient le 20 septembre à la Station biologique de Paimpont avec de grands chefs d’entreprises.

L’action de la Station biologique dans le Val sans Retour après les incendies
—  MAUGUIL, et BRESSY, Robert, Ploërmel - Brocéliande, Mosaïque, 1993, 52 p.
[page 16] —

François Pinault 9 et Yves Rocher 10 contribuent financièrement aux actions de reboisement et interviennent beaucoup dans les médias.

J’ai décidé de piocher dans ma cassette personnelle pour proposer aux élus régionaux, locaux, de payer le reboisement de cette forêt, de l’ensemble de cette forêt.[…] C’est un investissement de quelques millions, que je chiffrerai un peu plus tard, mais je souhaite que ça puisse se faire dans les meilleurs délais pour que les générations futures puissent comme je l’ai fait dans ma jeunesse profiter de cet endroit mythique, extraordinaire, cher au cœur de tous les français et venir se promener parmi les arbres qui auront grandi.

FR3, « François Pinault vient au secours de la forêt de Paimpont », Collection : Rennes soir, 1990, Voir en ligne.
Des élèves du lycée de Coëtquidan participent à l’opération de reboisement du Val sans Retour en 1991
—  LYCÉE DE BROCÉLIANDE, Le Val sans Retour en Brocéliande, Saint-Léry (56), Imprimerie de Brocéliande, 1992, 24 p.
[page 23] —

Par son ampleur (420 ha), les dégâts importants aux plantations et son fort impact médiatique (« Brocéliande en feu »), l’incendie de 1990 apparait comme un déclencheur pour la mise en place de mesures de gestion de ces espaces qui ont déjà subi trois incendies importants.

À la suite de l’incendie de 1990 sur le massif de Brocéliande, un comité technique a été mis en place à la demande du Préfet de région Edouard Lacroix. Ce comité regroupe des membres des différents organismes forestiers régionaux et de l’Université de Rennes 1 (Station biologique de Paimpont). Il a pour objectif de limiter les risques d’incendies en développant un programme d’actions qui comprend, à court terme, des actions de débroussaillement des zones à haut risque potentiel, et à moyen terme, un aménagement intégré du site. [...] La démarche adoptée associe la connaissance de l’existant et des potentialités de la zone, avec les besoins et volontés des principaux acteurs engagés concrètement dans son développement. Le Système d’Information Géographique utilisé nous permet aujourd’hui de disposer d’une banque de données qui peuvent être restituées de manière synthétique, sous forme de cartes thématiques. La gestion et la spatialisation de nombreuses variables relevant de l’écologie, de la pédologie, mais aussi de données historiques, archéologiques, administratives ou socio-économiques, est la première étape d’une approche intégrée d’aménagement.

DUBOIS, Michel, « Les systèmes d’information géographique : la gestion de l’espace rural », Science Ouest, Vol. 85, 1993, Voir en ligne.

Pourtant les risques d’incendies ne sont pas totalement écartés, comme en témoignent 2005, 2009 et surtout 2022.

2005

L’incendie de 2005 a été précédé par un très fort déficit hydrique les mois précédents (voir tableau précédent).

Le 9 août 2005, un important incendie se déclare dans les « Landes Rennaises ».

Il est 13h30, mardi quand l’alerte est donnée. Un feu vient de se déclarer aux abords de la D141, reliant Tréhorenteuc et Ploërmel. Un autre foyer s’est concomitamment déclaré à Néant-sur-Yvel. La tâche est rude pour les sapeurs-pompiers. Le vent est assez fort. « Il souffle depuis le début du sinistre entre 40 et 50 km/h. Venant de l’Est, il s’est propagé à très grande vitesse en direction du hameau du vieux Quily. Nous avons donc engagé plusieurs équipes dans cette direction afin de circonscrire son extension ». explique le commandant Serge Delaunay, responsable de la lutte contre l’incendie.

ANONYME, « Plus de 70 ha partent en fumée », Les Infos n°1541, 10-16 août, 2005, p. 16, Voir en ligne.

Après avoir frôlé les installations de Gene Diffusion à « Sainte-Anne », il franchit la D134 malgré les efforts des pompiers, contraints d’abandonner leur matériel.

Incendie de 2005 en Brocéliande
Face à la progression rapide de l’incendie, les pompiers sont parfois contraints d’abandonner leur matériel.
A. Bellido
Incendie de 2005 en Brocéliande
09/10/2005
Vu depuis la croix de Sainte-Anne
On voit la D134 et en arrière-plan la zone des Landes Rennaises incendiée
A. Bellido

Il poursuit sa route dans la lande vers la « Croix de Sainte-Anne ».

Incendie de 2005 en Brocéliande
06/11/2005
Vue depuis la croix Sainte-Anne vers la D134
A. Bellido

Il s’arrête en bordure des cultures, au-dessus du « Vieux Quily ».

Incendie de 2005 en Brocéliande
29/10/2005
L’incendie s’est arrêté à la limite des cultures
A. Bellido

La surface touchée, constituée de landes et de plantations, couvre 93 ha.

Incendie de 2005 en Brocéliande
Photo aérienne d’août 2006 montrant l’extension de l’incendie d’août 2005
photo aérienne IGN - "Remonter le temps"
Incendie de 2005 en Brocéliande
Surface touchée : 93 ha
Fond IGN

Une rapide recolonisation par les ajoncs

Deux mois et demi après l’incendie, les germinations d’ajoncs apparaissent.

Incendie de 2005 en Brocéliande
29/10/2005
Trois mois après l’incendie, les germinations d’ajonc recolonisent l’espace.
A. Bellido
Incendie de 2005 en Brocéliande
29/10/2005
Germinations d’ajonc après incendie
A. Bellido

2009

Deux incendies ont lieu au printemps 2009 sur la commune de Campénéac.

Ces deux incendies se déclarent à l’origine sur le camp de Coëtquidan.

Incendie de 2009 en Brocéliande
Vue panoramique montrant la localisation des deux incendies de 2009 :
— le 18 mars : butte de Tiot
— le 1er avril : camp de Coëtquidan
A. Bellido
Le 18 mars de part et d’autre de la vallée Saint-Amant

Le 18 mars dernier, le tir d’une grenade fumigène lors d’un exercice franco-britannique provoqua un incendie qui avait détruit plusieurs dizaines d’hectares de landes sur le terrain de manœuvre des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan.

LAGNEAU, Laurent, « Incendie à Saint-Cyr Coëtquidan », 2009, Voir en ligne.

Cet incendie franchit la limite du camp et s’étend à la Butte de Tiot.

Surface touchée : 38 ha (estimée à partir des photos aériennes)

Incendie de 2009 en Brocéliande
La zone incendiée est située de part et d’autre de la vallée Saint-Amant
Surface touchée : 38 ha
photo aérienne IGN - "Remonter le temps"
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le 18 mars de part et d’autre de la vallée Saint-Amant
La butte de Tiot est incendiée
Surface touchée : 38 ha
Fond IGN
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu du 18 mars sur la Butte de Tiot vu depuis la Touche Guérin
A. Bellido

Photos prises un mois après (18 avril)

Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu a atteint la route de Campénéac, près de Sainte-Apolline.
A. Bellido
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu a atteint la route de Campénéac, près de Sainte-Apolline.
A. Bellido
Incendie de 2009 en Brocéliande
Le feu s’est propagé rapidement en sous-bois.
A. Bellido
Incendie de 2009 en Brocéliande
Un mois après le passage du feu en sous-bois, la végétation réapparait.
A. Bellido
Incendie de 2009 en Brocéliande
On voit la limite nord de l’incendie, sur la ligne venant du Tombeau du Géant.
A. Bellido
Incendie de 2009 en Brocéliande
Vue panoramique prise depuis la route de Campénéac
A. Bellido

2022

Le 18 juin sur le camp de Coëtquidan

Onze hectares sont touchés.

Les pompiers sont intervenus dans le camp de Coëtquidan (Morbihan) samedi 18 juin 2022. Un feu, dont l’origine reste inconnue, s’est déclaré en milieu d’après-midi.

HOUSSIN, Ronan, « Morbihan : un incendie se déclare dans le camp militaire de Coëtquidan », Le Ploërmelais, 18 juin, 2022, Voir en ligne.
Le 18 juillet : la Station biologique menacée

La matinée s’annonce très chaude lorsqu’un incendie d’origine accidentelle se propage rapidement dans les ajoncs et les buissons, franchit la D 40 et touche le pied du bâtiment d’hébergement de la Station biologique de Paimpont. L’intervention rapide des pompiers permet d’éviter une catastrophe. Environ 1,5 ha sont touchés.

Incendie de 2022
La Station biologique après l’incendie du 18 juillet 2022.
Le bâtiment d’hébergement a été directement menacé.
Alain Bellido
Le 12 et le 13 août 2022

Treize ans après le dernier incendie ayant touché l’ouest du massif de Brocéliande, l’été 2022 est très chaud (on atteint 40° à la mi-juillet) et très sec (il n’est tombé que 18 mm en mai et 2 mm en juillet.). La végétation souffre - ajoncs et arbustes sont secs - les conditions sont donc très favorables et le 12 août, vers 1h du matin, un incendie (sans doute d’origine criminelle) se déclare du côté de la vallée Saint-Amant. Poussé par un vent d’est soutenu, il se propage très rapidement vers la Butte de Tiot. Il passe au sud du Tombeau du Géant, frôle la Croix Lucas et poursuit sa route vers le Bréhelo. Il ne franchit pas au nord le chemin du GR37, sans doute combattu par les pompiers pour l’empêcher de gagner le Val sans Retour. Il gagne les Landes Rennaises, Sainte-Anne, la Croix de Sainte-Anne, suit le parcours de 2005. Il s’arrête à l’ouest au niveau des cultures, au-dessus du « Vieux-Quily ».

Plusieurs villages sont évacués par précaution (de l’est vers l’ouest) :

  • Tréfrain
  • Mouzenant
  • Le Lidrio
  • La Tauponnière
  • Trécesson
  • Leslan
  • L’abbaye La Joie Notre-Dame
Incendie de 2022 en Brocéliande
Contour d’après la D.F.C.I.
Surface touchée : 500 ha
Les étoiles indiquent des lieux présumés des départs de feu
  • Étoile rouge : vallée de Saint-Amant, le long de la D317, repéré sur le terrain
  • Étoile verte : quelque part sur le camp, lieu hypothétique pour expliquer l’extension à l’est de Saint-Amant avec un vent d’est
Fond IGN

Le feu parcourt successivement toutes les « zones à risques » déjà touchées plusieurs fois par les incendies précédents : « Butte de Tiot », « Bréhelo », « les Landes Rennaises ».

Incendies en Brocéliande
Zones particulièrement à risques d’incendie, situées dans la partie ouest de Brocéliande.
Zones couvertes de landes, en terrain accidenté difficile d’accès
Le dernier incendie (2022) a parcouru successivement ces zones dans l’ordre : 4 - 3 - 2(5) - 1
Fond IGN

A suivre : l’incendie de 2022


ngemeny

Bibliographie

Articles de presse

ANONYME, « 100 hectares de forêt sont détruits par le feu », L’Ouest-Eclair, 20 mars, 1938, p. 11, Voir en ligne.

ANONYME, « 20 ha de broussailles partent en fumée à Saint-Cyr », Ouest-France, 31 mars, Guer, 2017, p. 6, Voir en ligne.

ANONYME, « 300 hectares de lande incendiés par les tirs d’artillerie », Le Ploërmelais, 6 septembre, Campénéac, 1926, p. 2, Voir en ligne.

ANONYME, « A Paimpont, l’importance des secours mis en oeuvre a permis de maitriser rapidement le sinistre. », Ouest-France, 11 septembre, Paimpont, 1959, p. 7, Voir en ligne.

ANONYME, « Cent soixante-dix hectares ravagés par les flammes », Ouest-France, 28 avril, Campénéac, 1987, p. 9, Voir en ligne.

ANONYME, « Coëtquidan : le feu a détruit 300 ha de landes », Ouest-France, 20 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne.

ANONYME, « Coëtquidan. Un incendie détruit 200 ha dans le camp », Le Télégramme, 19 avril, Campénéac, 2013, p. 6, Voir en ligne.

ANONYME, « Deux cent vingt hectares brûlés en forêt de Brocéliande. Probablement un acte criminel », Ouest-France, 29 avril, Trehorenteuc, 1987, p. 9, Voir en ligne.

ANONYME, « Encore 100 hectares de landes et de bois dévastés par le feu en forêt de Paimpont », Ouest-France, 2 octobre, Paimpont, 1959, p. 6, Voir en ligne.

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ANONYME, « Incendie en lisière de la forêt de Paimpont », Ouest-France, 22 juillet, Paimpont, 1955, p. 3, Voir en ligne.

ANONYME, « Incendie sur Campénéac », Le Ploërmelais, 16 avril, 1899, p. 2, Voir en ligne.

ANONYME, « La forêt de Paimpont brûle », L’Ouest-Eclair, 27 septembre, 1906, p. 3, Voir en ligne.

ANONYME, « La lande de Coëtquidan en flammes », L’Ouest-Eclair, 20 août, 1932, p. 3, Voir en ligne.

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ANONYME, « Le feu dans les landes », L’Ouest-Eclair, 6 mars, 1932, p. 11, Voir en ligne.

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ANONYME, « Plus de 150 hectares de landes et forêt sont détruits par les flammes », Ouest-France, 12 septembre, Tréhorenteuc, 1947, p. 3, Voir en ligne.

ANONYME, « Plus de 30 hectares de landes sont la proie des flammes », Le Ploërmelais, 12 septembre, Campénéac, 1937, p. 3, Voir en ligne.

ANONYME, « Plus de 70 ha partent en fumée », Les Infos n°1541, 10-16 août, 2005, p. 16, Voir en ligne.

ANONYME, « Un incendie de landages », L’Ouest-Eclair, 5 mai, 1938, p. 9, Voir en ligne.

ANONYME, « Un obus de 75 éclate au camp de Coëtquidan - Deux cultivateurs sont gravement blessés », Le Ploërmelais, 22 mai, Campénéac, 1932, Voir en ligne.

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BÉCOGNÉE, Mélanie, « A Saint-Cyr, 100 ha de broussailles en feu », Ouest-France, 26 janvier, Guer, 2017, p. 8, Voir en ligne.

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GOURIN, Didier, « RÉCIT. En 1990, la forêt de Brocéliande était déjà ravagée par le feu », Ouest-France, 20 août, 2022, Voir en ligne.

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LE LAY, Dominique, « EN IMAGES. Dans le Morbihan, ces deux jours où 440 ha de forêt de Brocéliande sont partis en fumée », Ouest-France, 11 septembre, 2020, Voir en ligne.

Autres publications

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ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Des travaux de prévention contre les incendies », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, Vol. 8, 2016, p. 5, Voir en ligne.

ANSELIN, Paul (Dir. Publ.), « Pâturages dans les landes : une démarche de coeur pour Philippe Geffroy », Bulletin de l’Association de Sauvegarde du Val sans Retour et de Brocéliande, 2012, p. 4-5, Voir en ligne.

BARLIER, Coralie, DECIGAUD, Lucie, LE MAUX, Caroline, [et al.], Historique spatialisé des feux sur le massif de Brocéliande depuis les années 1950 et intensité des feux de 2022, Master 2 GHBV, Université de Rennes, 2023, Voir en ligne.

BUSNOUF, Sylvie, L’apport de nouvelles techniques en télédétection dans l’étude de l’évolution d’une zone incendiée en milieu forestier ; Paimpont., Rapport de DEA - UER de géographie et d’aménagement du paysage, Rennes II, 1985, 21 p., Voir en ligne.

CLUZEAU, Daniel, BELLONCLE, Jean-Louis, DUTOUR, M., [et al.], « La déprise agricole, incendie et biologie de la conservation dans le Massif de Brocéliande : Programme de Recherche - Action, 1ère partie, 1991-1992 », Les Cahiers du Bioger, Vol. 1, 1995.

DUBOIS, Michel, « Les systèmes d’information géographique : la gestion de l’espace rural », Science Ouest, Vol. 85, 1993, Voir en ligne.

FORGEARD, Françoise, Les incendies dans les landes bretonnes. Caractéristiques et conséquences sur la végétation et sur le sol., Thèse de doctorat d’état en Sciences, Rennes 1, 1987, 357 p.

GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002.

HELY, Christelle et FORGEARD, Françoise, « Hétérogénéité d’une lande haute à Ulex europaeus en relation avec la propagation du feu (Bretagne, France) », Can. J. Bot., Vol. 76, 1998, p. 804-817, Voir en ligne.

LAGNEAU, Laurent, « Incendie à Saint-Cyr Coëtquidan », 2009, Voir en ligne.

LEVESQUE, Jérôme, Les Levesque de la fin du XVIIe siècle à nos jours, Les Forges de Lanouée, 2004.

UN COLLÉGIEN, « Le Feu en forêt », L’écho de Paimpont - Bulletin paroissial, 1929, p. 6, Voir en ligne.


↑ 1 • Cet inventaire n’est pas exhaustif : tous les incendies ne sont pas nécessairement rapportés dans la presse.

↑ 2 • 

Sous toutes réserves, je crois que les premiers acheteurs, des marchands de biens, la Société Nathan, devaient revendre le lot à d’autres un peu plus tard. Il fut enfin revendu à un certain Mr Laniel qui devait prendre la charge de l’exploitation à son compte personnel. Pour les propriétaires, la vente des 3500 ha fut un marché de dupes plutôt désavantageux. Les clauses étaient pour la plupart favorables aux acheteurs, qui obtinrent toutes facilités dans l’exploitation, par le découpage des coupes à leur gré, en opérant des percées à travers bois pour l’abattage de quelques beaux sujets de valeur : chênes, hêtres, sapins etc... Bref, un dépeçage, véritable gâchis.

D’après les termes du marché, l’exploitation ne devait durer au-delà de 10 ans. Mr Laniel n’en fut l’exploitant que pendant 4 à 5 ans. Sans compétence pour diriger une affaire de cette importance, sa gestion grevée d’une moralité assez douteuse fut déplorable. Les ressources s’amenuisant rapidement, il fut contraint de céder l’exploitation à d’autres. L’affaire prise en mains par Mr Menet, exploitant forestier par profession, prit le nom de “Société Forestière de Bretagne”. Sous ce titre, elle continuera jusqu’à l’expiration du marché. Au cours de son exploitation, elle se consacrera surtout aux bois de mine, destinés aux mines du nord de la France, détruites pendant la guerre.

GERNIGON, Armand, Mémoires et souvenirs d’un garde en forêt de Paimpont (1979), Amis de la Bibliothèque de Paimpont, 2002.

↑ 3 • Remarque : la carte d’occupation du sol date de 1960. La surface en « coupes » correspond peut-être à des zones incendiées en 1958.

↑ 4 • La pyrophilie (du grec pyr signifiant ’feu’ et philein ’aimer/supporter’) est la propriété d’un organisme vivant qui tire bénéfice d’un feu. On parle alors d’organisme ou d’espèce pyrophile.

↑ 5 • On a mesuré des températures de plus de 1000°C.

↑ 6 • Pluie utile : cumul des pluies d’octobre à décembre de l’année précédente + janvier à mars de l’année actuelle

↑ 7 • Ce site était suivi par la Station Biologique de Paimpont, dans le cadre d’un programme d’étude des landes. Les installations météo furent détruites.

↑ 8 • Ancien étudiant de la Maitrise des Sciences et Techniques « AMVR » de Rennes, Jean-Louis Belloncle est actuellement chargé de mission au service de l’eau - direction de l’eau et de l’aménagement de l’espace - Département du Morbihan.

↑ 9 • François Pinault est un homme d’affaires milliardaire français, fondateur des sociétés Artémis et Kering. Actif depuis 1962 dans le négoce de bois, il diversifie ses activités dans les années 1980 en entrant dans le secteur de la distribution. Il s’oriente à la fin des années 1990 vers le secteur du luxe.

↑ 10 • Yves Rocher, né le 7 avril 1930 à La Gacilly dans le Morbihan et mort le 26 décembre 2009 à Paris 10e, est un entrepreneur et homme politique français. Il crée en 1959 l’entreprise de cosmétiques Yves Rocher (qui devient le groupe Rocher) et en 1982 l’entreprise Françoise Saget. Mêlant activité économique et engagement politique, il est maire de La Gacilly de 1962 à 2008, conseiller général du Morbihan de 1982 à 2001 et conseiller régional de Bretagne de 1992 à 1998.