1921-1986
Thébault, Henri
Un homme politique et un conteur
Henri Thébault, né à Mauron, mène une carrière politique à Angoulême - député-maire et conseiller général - de 1951 à 1970. Il est maire de Mauron et conseiller général du Morbihan de 1971 à 1982. Il est l’auteur d’un recueil de contes populaires de Brocéliande publié en 1960. Ces contes ont fait l’objet de nombreuses adaptations. Il décède à Angoulême le 17 janvier 1986.
Éléments biographiques
Des origines mauronnaises
Ses parents, Gabrielle Gaillard (1887- ?), et Léon Paul Marie Thébault (1890- ?) se marient le 24 avril 1920 à Mauron (Morbihan). Henri Thébault nait le 19 mars 1921 rue de Bas - aujourd’hui rue Mathurin Lefort - à Mauron. — voir la Généalogie d’Henri Thébault —
Durant l’entre-deux guerres, son père est fabricant d’échelles puis « chaisier » renommé 1. Après la Seconde Guerre mondiale, il devient rempailleur. Sa mère est tailleuse.
Henri Thébault débute sa scolarité à l’école Saint-Pierre de Mauron, puis à l’école Saint-Armel de Ploërmel de 1933 à 1934. Il quitte temporairement l’école par manque d’argent. Il effectue des études secondaires chez les Frères du petit séminaire de Ploërmel avec l’intention de devenir prêtre, mais choisit finalement l’enseignement. En 1938 il est instituteur à Riantec (Morbihan), puis à Taupont (Morbihan) en 1939. Il milite à la Jeunesse agricole catholique 2 de 1937 à 1940. — MAIRIE D’ANGOULÊME, « Les anciens maires d’Angoulême : Henri Thébault », 2014, Voir en ligne. —
Angoulême, le début d’une carrière politique
En 1941, Henri Thébault intègre l’école Saint-Joseph à Angoulême (Charente) sur les conseils du chanoine Chevillard, curé de Mauron. Il y est d’abord surveillant, fonction lui permettant d’échapper au S.T.O. Il devient après 1942 enseignant dans cet établissement puis professeur au collège Saint-Paul et enfin inspecteur de l’enseignement privé.
A la fin de la guerre, il est élu conseiller municipal à Angoulême sur la liste de Roger Baudrin. A 27 ans, il devient conseiller général. Il est alors l’un des principaux animateurs du mouvement gaulliste en Charente. Ses qualités d’orateur et le soutien du clergé charentais expliquent son irrésistible ascension.
A l’automne 1951, il quitte le R.P.F. 3. En 1953, il est réélu conseiller municipal d’Angoulême et occupe la place de troisième adjoint. Il n’hésite pas à s’opposer sur des questions sociales au maire et à se rapprocher des communistes. En 1955, il est élu maire après la démission de Roger Baudrin. En 1956, âgé de 34 ans, Henri Thébault devient député-maire. Il représente même la France à l’O.N.U. dans le gouvernement de Félix Gaillard.
Il perd bientôt son siège de député mais demeure maire jusqu’en 1958. Après une interruption de quelques mois, il retrouve la mairie en 1959. En 1961, il renonce à se représenter au Conseil Général. Il est à nouveau battu aux législatives de 1962 et se désiste au profit de M. Réthoré (UNR). Il obtient en 1965, dès le premier tour, un troisième mandat. Mais il démissionne en 1970 et revient en Bretagne, à Mauron, son village natal. — MAIRIE D’ANGOULÊME, « Les anciens maires d’Angoulême : Henri Thébault », 2014, Voir en ligne. —
Retour à Mauron
En 1971, quelques mois après son retour, Henri Thébault est élu maire de Mauron et conseiller général du Morbihan. En 1972, il participe à la création du S.I.V.O.M. 4.
En septembre 1977, un an après l’incendie qui a ravagé le Val sans retour, il participe à la fondation - avec Paul Anselin 5, Marie-Joseph Bissonnier, maire de Plélan-le-Grand, Francis Morice, maire de Néant-sur-Yvel et Paul Tréhen, directeur de la station biologique de Paimpont - d’une association qui naitra en 1979 sous le nom « d’Association de Sauvegarde du Val sans retour ».
En 1982, il abandonne ses mandats et retourne en Charente (16) vivre chez sa sœur. Il y meurt le 17 janvier 1986, victime d’une hémiplégie. Le journal local La Charente Libre écrit : Il était l’homme politique le plus bouillant, le plus mouvant, donc le plus contesté, depuis la Libération !
— MAIRIE D’ANGOULÊME, « Les anciens maires d’Angoulême : Henri Thébault », 2014, Voir en ligne. —
Œuvres de Henri Thébault
En 1960, alors maire d’Angoulême, Henri Thébault fait paraitre un recueil de contes populaires de la région de Mauron, illustré par Jan Guichard. Dans la préface, l’auteur nous donne quelques indications sur leur provenance et leur écriture. — THÉBAULT, Henri, Contes Folkloriques de France - Bretagne, Vol. 1, Angoulême, Rachelier, 1960, Voir en ligne. —
J’ai écrit ces contes l’hiver dernier, l’esprit reposé. Depuis longtemps déjà, leurs contours se dessinaient en moi. Leur création est née d’un appel du cœur, d’un mouvement de l’âme. La voix, depuis longtemps éteinte hélas, des miens, murmurait à mon oreille. L’incantation mystérieuse du sol natal m’enveloppait. J’attends, j’espère l’indulgence du lecteur. Ces contes, écrits simplement, sont sans prétention aucune. Mon père les tenait de son père, lequel... La tradition orale me les a transmis et j’ai tenté de les colorer d’une teinte philosophique. Je crois que leur leçon est de tous les temps.
On y trouve sept contes, devenus pour certains d’entre eux des classiques du répertoire des conteurs de Brocéliande.
- Le Sonnou qui de la Nuit ne Chôma,
- Le Mortel Ennui de Mathurin,
- Anne, la petite fée aux roses,
- Le Château de Brocéliande,
- Un Herquelié,
- La toile d’araignée miraculeuse,
- L’orgueil qui fit aboyer.
Six de ces contes se déroulent dans le pays de Brocéliande (Folle-Pensée, Tréhorenteuc, Bois-de-la-Roche, Concoret, Mauron). Henri Thébault doit cet ancrage en Brocéliande à sa grand-mère de Folle-Pensée (Paimpont) à qui il allait souvent rendre visite dans sa jeunesse.
En 1971, Henri Thébault, alors maire de Mauron, fait à nouveau paraitre ces contes dans un supplément du bulletin municipal de Mauron. — THÉBAULT, Henri, « Contes & légendes de Brocéliande & du Porhoët », 30 jours en Brocéliande, Supplément juillet-août, 1971, Voir en ligne. —
La Belle Paresseuse
Henri Thébault a publié un autre conte - La Belle Paresseuse
- dans le bulletin municipal de Mauron. Cette belle légende du Pays de Mauron
est localisée au moulin du Plessis sur les bords du Doueff, dans lequel son grand-père Augustin Thébault fut meunier. Ce conte n’ a été l’objet d’aucune autre publication. — THÉBAULT, Henri, « La Belle Paresseuse », 30 jours en Brocéliande, 1974, Voir en ligne. —
Publications posthumes et influences
Les contes d’Henri Thébault comme Le mortel ennui de Mathurin ou La toile d’araignée miraculeuse font l’objet de versions interprétées par Patrick Lebrun, Xavier Lesèche et bien d’autres conteurs.
Quatre de ses contes sont illustrés par Hélène Roinel, dans un recueil de contes du pays de Ploërmel publié en 1993. — ROINEL, Hélène, CALINDRE, Henri, HÉDÉ, Arsène, [et al.], Contes et Histoires du Pays Gallo, Le Ploërmelais, 1993. —
- L’orgueil qui fit aboyer (pp. 48-50),
- Le Sonnou qui de la Nuit ne Chôma (pp. 67-68),
- Le Mortel Ennui de Mathurin (pp. 74-76),
- La toile d’araignée miraculeuse.
Trois d’entre eux sont intégrés à un recueil de contes populaires de Brocéliande paru en 1999. — CARREFOUR DE TRÉCÉLIEN, Contes et légendes de Brocéliande, Terre de Brume, 1999. —